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EAN : 9782877069472
480 pages
Editions de Fallois (29/09/2015)
  Existe en édition audio
4.05/5   8677 notes
Résumé :
Jusqu'au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair.
Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, l'auteur de La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, dans le New Jersey.
Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d'une banlieue riche de Baltimore, à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (861) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 8677 notes
Je suis très en colère contre le snobisme des critiques littéraires et particulièrement dans le cas de ce livre.



Joël Dicker est jeune trentenaire Suisse, beau gosse, écrivain famous depuis La vérité sur l'affaire Harry Québert (qui s'est vendu à plus de trois millions d'exemplaires !). Avant de connaître ce premier énorme succès, il a mis quatre livres au placard que personne n'a voulu éditer, et a publié auparavant un premier livre qui a eu un écho très, très relatif. Je veux dire par là que c'est pour le moins un jeune homme opiniâtre et combatif qui a su remettre son ouvrage sur le métier. Personnellement, ça me rend le type sympathique.



Si vous débarquez de la planète Mars et que vous n'avez jamais entendu parler de la vérité sur l'affaire Harry Québert qui a raflé moult prix, je vous conseille de le lire pour vous faire votre propre avis sur ce livre à succès qui – à mon sens – était très réussi même si un peu naïf ou gnangnan.



Le livre des Baltimore reprend le héros principal de l'ouvrage précédent, Marcus Goldman, écrivain à succès en quête d'inspiration pour son nouveau livre. Cette fois-ci, Marcus n'enquêtera pas sur la vie de son ancien professeur, mais sur sa famille, et notamment sur ses cousins de Baltimore qui le fascinent au plus haut point. Il va alors dépiauter leurs habitudes, leur cadre de vie, les analyser finement tant dans leurs actions que dans leur cheminement psychologique. En bref, il s'agit d'une saga familiale qui cherche à démêler le vrai du faux entre ce que l'on fantasme de la vie de nos proches… et ce qu'ils vivent réellement ! Ainsi s'arrête mon résumé pour ne pas vous dire trop.



Ai-je aimé ? Oui, assurément. J'ai trouvé, pour reprendre l'expression de mon mari, que le livre était très « page turner », on est dedans et on a hâte de retourner lire ! L'histoire tient la route, même si okay certains aspects restent naïfs ou si la chronologie n'est pas toujours claire. Et so what ? J'ai vraiment imaginé les personnages du livre, ou tout du moins pour la plupart d'entre eux; j'ai visionné les maisons, les endroits de vacances, les trajets en voiture, la taille du jardin et plein d'autres choses. J'ai été amusée de certains dénouements, excitée par d'autres, même si ce n'est pas l'intrigue du siècle et même s'il m'est arrivé de deviner quelques points qui allaient être abordés. J'ai trouvé le style très fluide, l'histoire très limpide. Je n'ai rien vu de pompeux ou de facile, même si en soi certaines situations ou descriptions sont faciles, oui. Donc non ce n'est pas le roman du siècle, non ce n'est pas dingue, absolument ouf, mais ça reste un roman bien réussi qui donne un très bon exemple des projections que nous faisons sur autrui en passant à côté de leur réalité.



Je défends précisément ce livre parce qu'il est très attaqué, à croire qu'en France nous sommes très énervés par les mecs à succès, sauf s'ils ont un super réseau ou une histoire de famille absolument glauque, auquel cas on les tient en respect. Je trouve insupportable qu'un Beigbeder puisse dire qu'il ne s'agisse pas de littérature mais de « story-telling ». Ah ? C'est-à-dire ?



Rappelons qu'il n'est jamais simple d'écrire, et qu'écrire peut avoir pour ambition de tester un style, de raconter une histoire, voire les deux. C'est certain, tout le monde n'est pas Flaubert, j'en conviens, mais enfin il serait temps que tous les quadras français qui publient chez des grands éditeurs et vendent en nombre correct mais pas mirobolant arrêtent de se penser comme « des vrais écrivains », sous-entendu « à la différence des autres ».



Je déteste également le discours supra snob des écrivains (francophones toujours, au risque de me répéter) qui dit qu'ils n'écrivent pas pour être lus ou achetés, mais pour le plaisir, le besoin, ou le groupe d'initiés auxquels ils croient appartenir. Un livre n'a pour moi de sens que s'il est lu par autrui, sinon cela ne sert à rien de le publier, à part se faire du bien à son égo de névrotique en quête de valorisation pseudo intellectuelle. Je pense qu'il faut être un peu honnête : n'importe quel écrivain serait ravi de connaître THE succès et j'ai tendance à penser que trois millions de lecteurs ne sont pas bêtes comme des choux. A titre personnel, je n'apprécie guère les romans de Marc Lévy, il est vrai. Mais manifestement d'autres oui. Et si Marc Lévy pousse à la lecture des gens qui en général ne lisent jamais, je dis bravo ! Surtout que Marc Lévy écrit ses livres avec ses petites mains, il ne boit pas des cocktails à Rio en attendant que le succès arrive.



Bref, s'il vous plait, si vous connaissez des critiques littéraires, demandez-leur qu'ils arrêtent de nous apprendre à différencier la « littérature » des soi-disant « grosses bouses d'usurpateurs ». C'est insupportable. On ne casse pas quelqu'un qui sort deux best-sellers en deux ans, on met en avant ses points forts et on l'encourage à re-travailler quelques faiblesses.



Donc pour conclure, well done Joël Dicker pour ce nouvel ouvrage à tout juste trente ans, t'as fait du bon boulot même si tu n'es pas Marcel Proust.





Jo la Frite



PS : j'ai mis plein de mots en anglais pour bien ennuyer les littéraires radicaux, et paf !

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Succès médiatique attendu, car si le précédent roman de Joël Dicker a été controversé (trop de succès d’un coup agace les critiques), il avait été aussi en tête des ventes et écoulé à 1,5 millions d’exemplaires un an après sa parution.

Il est certain que même les lecteurs se méfient lorsqu’un deuxième opus est annoncé : il faut attendre que le fan club soit ferré pour se permettre de publier une pâle copie des premiers succès, attendre que le lectorat soit suffisamment accro pour être indulgent.

Ici la promesse est tenue : le pari est gagné, Joël Dicker nous embarque dans cette sombre histoire familiale avec verve et vigueur. On est happé et contraint de le suivre avec le plus grand plaisir. Un des astuces les plus visibles est cette façon maligne de relancer l’intrigue, à l’aide de ces formules magiques: « A cette époque je ne savais pas que…. » « Personne ne se doutait que…. » . C’est simple mais ça fonctionne à tous les coups.

Qui sont donc ces Baltimore, auxquels le narrateur rend hommage par le biais du livre que nous lisons? Une famille américaine à deux vitesses, à deux clans qui se distinguent par leurs niveaux de vie bien différent, mais se rassemblent tout de même une fois l’an autour de la dinde deThanksgiving. Les cousins Goldman se retrouvent ainsi, Marcus, le narrateur et Hillel, qui forment avec Woody, le fils adoptif des Baltimore un trio profondément soudé par les liens de l’amitié.

C’est du bonheur d’enfance sans nuage, tant que les hontes et les regrets, tus et enfouis sous des allures de convivialité familiale et de bons sentiments, ne refont pas surface. Leur révélation ne refera pas l’histoire, le mal est fait, le Drame a eu lieu, drame annoncé, mais savamment distillé : d’autres drames émaillent l’histoire, de plus en plus sérieux, qui laissent penser que tout est dit, mais non, on découvre qu’il y a eu plus grave.
C’est ce qui confère à l’intrigue une ambiance de thriller, même si les faits sont passés, et que le narrateur est dans une phase de reconstruction, de son histoire familiale et par la même occasion de lui-même.

Les ingrédients de la recette sont loin d’être originaux : la rivalité amoureuse, l’argent et les malentendus. Ce mélange détonnant peut faire exploser toutes les mirages de l’enfance, et détruire les fondations d’une édifice, alors que la façade fait encore illusion.

J’ai adoré ce roman, peut-être même plus encore que La vérité sur l’affaire Harry Québert. Joël Dicker ne nous laisse pas le choix, on ne peut résister à l’envie, page après page, d’en savoir plus sur cette famille et ses ratés. Nous avons affaire à un conteur de grand talent.
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Il était une fois, une jeune femme, aveuglée par le strass et les paillettes entourant la sortie d'un roman au succès garanti, dégaina sa carte bleue et acheta ledit roman. Attirée par la renommée de l'auteur et par la première impression positive qu'elle s'était faite sur un autre de ses romans paru quelques années auparavant (qui plus est primé par le grand prix du roman de l'Académie française), la jeune lectrice trépignait d'impatience à l'idée d'entamer cette suite. Mais comme tout drame, la fin fut cruelle : la supercherie littéraire rameuta le bout de son nez et la lectrice fut vaincue, déçue, énervée, en rogne, ultra blasée ! Ah misère, pourquoi ai-je cédé aux douces sirènes d'une mystification littéraire ? !

Par tous les saints, par Victor Hugo, Balzac et même JK Rowling, n'achetez pas le Livre des Baltimore. Je dirais même pire, ne le lisez pas ça vous évitera de bien grands maux. Mais, et là je m'incline devant le faux talent de Joël Dicker, bravo à vous cher cousin Helvète, pour avoir su me faire finir les pages de votre mauvais roman. Car, en dépit d'une intrigue frisant le vide intersidéral et le style détestable, vous vous y connaissez en matière de page turner. Petit filou.

Est-ce que je dois consacrer quelques lignes à l'intrigue ? Allez je suis sympa.

Marcus Goldman, le héros de la vérité sur l'affaire Harry Quebert, devenu écrivain à succès, décide d'écrire le roman de sa famille, ou plutôt de la branche aînée des Goldman, celle de son oncle Saul, brillant avocat de Baltimore (d'où le titre). Tout leur sourit : succès, argent, humilité, amour, fraternité, bref la famille idéale. Marcus éprouve une fascination sans complexe pour cette famille à laquelle il aimerait tant appartenir, lui le pauvre gamin du New Jersey. Il forme avec son cousin et l'enfant quasi adoptif du couple, le gang des Goldmann, soudé à la vie à la mort. Mais comme toute histoire heureuse, la surface s'écaille, faisant ressurgir rancoeurs et secrets de famille… Bon ça suffira pour le résumé.

Voilà donc réunis tous les ingrédients nécessaires pour obtenir une bonne mixture littéraire à succès. Oui mais plus cliché et banal on fait pas. Que ce soit dans le style ou dans l'histoire, tout n'est que platitudes et reproduction à l'identique d'un mauvais cours d'écriture de romans. Pas d'âme, pas d'émotions. Tout y est attendu, sans aucune nuance, artificiel. Je crois que c'est une des premières fois que cela m‘arrive. J'espère bien ne plus avoir à revivre cette expérience.
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Chacun a le droit de donner son avis. D'aimer ou pas. Donner envie est plus sain que de brandir l'anathème. "Si vous détestez, n'en dégoûtez pas les autres" ?? Ah bon ? Ecrire pour ne rien dire vaut-il mieux que décrire pour mieux médire ? Pff, que tout ceci est ennuyeux. C'est finalement tout un art que d'enfiler les clichés comme des perles et de concocter un roman où les ficelles sont des câbles tout en ménageant la chèvre et le chou et l'indispensable suspense. le livre de Baltimore est de ces ouvrages qui jettent de la poudre aux yeux avec un certain talent d'illusionniste. Dès les premières pages, il y est question d'un Drame (notez la majuscule) qui a bouleversé la vie du narrateur, laquelle tragédie ne sera révélée que quelque 500 pages plus loin. En attendant, Dicker s'amuse à nous faire lanterner dans une saga familiale on ne peut plus américaine. La construction est faussement complexe mais l'auteur nous tient par la main en nous expliquant plusieurs fois de quoi il retourne entremêlant avec onctuosité les vicieux méandres de ses différentes intrigues. le fait est qu'il est fort malin notre helvète (pas)bête-seller. Les pages se tournent toutes seules, c'est drôle tout de même, parce que bon, ce fameux Drame, le lecteur en animal curieux aimerait bien savoir en quoi il consiste ! Nous avons sous la main des personnages jeunes, beaux, riches et bientôt célèbres et n'est-ce point délectable d'assister à leur déchéance ? Dicker n'est pas Dostoïevski, il le doit le savoir lui-même, mais pas manchot, il calcule ce qu'il a à faire pour maintenir l'intérêt. Ok, il connait tous les ingrédients nécessaires pour peaufiner un blockbuster littéraire mais encore faut-il savoir les doser avec une main sûre jusqu'au dénouement tragique promis dès l'entame du livre. Et soudain c'est le Drame, oui, mon bon monsieur, ma bonne dame, enfin. C'est pur masochisme que de lire ces dernières pages mais il y a le soulagement d'en avoir terminé avec un bouquin dont on se demande pourquoi, en dépit de ses réticences, on ne s'en est pas débarrassé auparavant. Il y a un côté chewing gum mâché et remâché chez Dicker. Il n'a pas beaucoup de goût mais vos mâchoires s'y sont habituées. Et il reste quoi ensuite ? Rien, si ce n'est l'envie de mordre dans quelque chose de plus consistant. le livre des Baltimore n'est pas un si mauvais bouquin, somme toute. Il permet d'écrire à son sujet tout et n'importe quoi. Allez, c'est bon ? On peut passer à autre chose ?
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Ayant plutôt apprécié « La vérité sur l'affaire Harry Québert », page turner qui m'a accompagné pendant l'été 2013 (ou 2014 ?), et sa prestation pétillante à la Grande Librairie, je m'étais dis pourquoi pas…

Cette histoire avait tous les ingrédients pour me plaire : saga familiale, secrets de familles, une ravissante jeune fille puis femme dont tout le clan tombe amoureux, un écrivain qui est à la recherche d'un thème pour son deuxième roman, le premier ayant été, bien-sûr un best-seller….

Certes, au début, on prend du plaisir à faire la connaissance de Marcus (en fait, on le connait déjà si on a lu « La vérité… », de son cousin Hillel, enfant surdoué évidemment en échec qui se fait harceler par les autres élèves, jusqu'au jour où débarque dans sa vie Woody, le sportif accompli, abandonné par sa famille et quasiment adopté par les Goldman-de-Baltimore, formant ainsi le « gang des Goldman ».

Cela partait assez bien, avec le patriarche Goldman qui a constitué à la sueur de son front sa propre entreprise qu'il veut transmettre à ses deux fils, Nathan père de Marcus et Saul, père d'Hillel.

On a droit à tous les clichés sur la richesse des uns, la vie plus ordinaire des autres, les jalousies, le sacro-saint football, l'argent qui dégouline partout…. J'ai commencé à déchanter. Page 180, j'ai jeté un coup d'oeil à la fin : zut encore presque trois cents pages…. Vais-je y arriver?

Les allées et venues sans arrêt entre les différentes époques pour maintenir le lecteur éveillé, le Drame, toujours écrit avec un d'majuscule, donc on pense que cela va être apocalyptique…. En fait, j'ai terminé le livre pour connaître le fameux Drame….

Je retiens quand même le fait que Joël Dicker sait nous appâter pour aller au bout du livre afin de connaître à tout prix ce fameux Drame. On lui reconnaît quelques « fulgurances » (un bien grand mot) telle celle-ci :

Désormais, les gens veulent de l'image. Les gens ne veulent plus réfléchir, ils veulent être guidés. Ils sont asservis du matin au soir et quand ils rentrent chez eux, ils sont perdus : leur maître et patron, cette main bienfaitrice qui les nourrit, n'est plus là pour les battre ou les conduire. Heureusement il y a la télévision. L'homme l'allume, se prosterne et lui remet son destin. P 132

Peut-être en attendais-je trop ? Peut-être devrais-je moins me laisser influencer par François Busnel ? Me méfier encore davantage des best-sellers ? Quoi qu'il en soit, ce livre a eu l'effet escompté, une lecture simple, pas besoin de réfléchir.

Et il faut reconnaître que la deuxième moitié du livre (notamment les 3e et 4e parties) sont plus captivantes. Joël Dicker explore davantage la personnalité de chacun, ce que les êtres sont réellement et ce que le héros projette sur eux. Il démonte le mirage du rêve américain, la violence de la société…

Donc, une fois encore, un avis très mitigé, et l'impression que l'auteur aurait pu aller plus loin, dans la recherche des personnages en étant plus sobre sur les niveaux de vie, et certains clichés.

Note : 7/10 (pour la deuxième moitié du roman)
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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critiques presse (1)
Telerama
30 septembre 2015
Joël Dicker, auteur de La Vérité sur l'affaire Harry Quebert, évite la panne sèche sans se renouveler.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (322) Voir plus Ajouter une citation
Dans les livres, ceux qui ne sont plus se retrouvent et s'étreignent.
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Le cinéma, Goldman, le voilà l'avenir ! Désormais les gens veulent de l'image ! Les gens ne veulent plus réfléchir, quand ils rentrent chez eux, ils sont perdus : leur maître et patron, cette main bienfaitrice qui les nourrit, n'est plus là pour les battre et les conduire. Heureusement, il y a la télévision. L'homme l'allume, se prosterne, et lui remet son destin. Que dois-je manger, Maître ? demande-t-il à la télévision. Des lasagnes surgelées ! lui ordonne la publicité. Et le voilà qui se précipite pour mettre au micro-ondes son petit plat dégoûtant. Puis le voilà qui renvient à genoux et demande encore : Et, Maître, que dois-je boire ? Du Coca ultra sucré ! hurle la télévision, agacée. Et elle ordonne encore : Bouffe, cochon, bouffe ! Que tes chairs deviennent grasses et molles. Et l'homme obéit. Et l'homme se goinfre. Puis, après l'heure du repas, la télé se fâche et change ses publicités : tu es trop gros ! tu es trop laid ! Va vite faire de la gymnastique ! Sois beau ! Et il vous faut acheter des électrodes qui vous sculptent, des crèmes qui font gonfler vos muscles pendant que vous dormez, des pilules magiques qui font à votre place toute cette gymnastique que vous n'avez plus du tout envie de faire parce que vous digérez votre pizza ! Ainsi va le cycle de la vie, Goldman. L'homme est faible. Par instinct grégaire, il aime s'entasser dans les salles sombres qu'on appelle cinémas. Et bam ! on vous envoie la pub, le pop-corn, la musique, les magazines gratuits, avec des bandes-annonces qui précèdent votre film et qui vous disent : "Pauvre cloche, tu t'es trompé de film, va voir plutôt celui-là, il est beaucoup mieux !" Oui, mais voilà : vous avez payé votre place, vous êtes coincé ! Donc vous devez revenir voir cet autre film dont une bande-annonce vous indiquera que vous n'êtes une fois de plus qu'un pauvre benêt, et, malheureux et déprimé, vous irez engloutir des sodas et des glaces au chocolat vendus hors de prix pendant l'entracte pour oublier votre condition misérable. Il n'y aura peut-être plus que vous, et une poignée de résistants, entassés dans la dernière librairie du pays, mais vous ne pourrez pas lutter indéfiniment : le peuple des zombies et des esclaves finira par gagner.
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Dans vingt ans, les gens ne liront plus. C'est comme ça. Ils seront trop occupés à faire les zozos sur leurs téléphones portables. Vous savez Goldman, l'édition c'est fini. Les enfants de vos enfants regarderont les livres avec la même curiosité que nous regardons les hyéroglyphes des pharaons. Ils vous diront :"Grand-père, à quoi servaient les livres?" Et vous leur répondrez : " A rêver. Ou à couper les arbres, je ne sais plus."
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Dans la prononciation du lexique familial, mes grands-parents avaient fini par associer dans leurs intonations les sentiments privilégiés qu'ils éprouvaient pour la tribu des Baltimore : au sortir de leur bouche, le mot "Baltimore" semblait avoir été coulé dans de l'or, tandis que "Montclair" était dessiné avec du jus de limaces. Les compliments étaient pour les Baltimore, les blâmes pour les Montclair. Si leur téléviseur ne fonctionnait pas, c'est parce que je l'avais déréglé et si le pain n'était pas frais c'est parce que c'était mon père qui l'avait acheté. Les miches qu'Oncle Saul rapportait étaient, elles, d'une exceptionnelle qualité, et si le téléviseur fonctionnait à nouveau c'est parce qu'Hillel l'avait certainement réparé. Mêm à situation égale, les traitements ne l'étaient pas : que l'une de nos familles soit en retard pour le dîner, et mes grands-parents, si c'était les Baltimore, de décréter que les pauvres avaient été pris dans les bouchons. Mais que ce soit les Montclair, et voilà qu'ils se plaignaient de nos prétendus retards systématiques. En toutes circonstances, Baltimore était la capitale du beau, Montclair celle du peut-mieux-faire. Le plus fin caviar de Montclair ne vaudrait jamais une bouchée de choux putrides de Baltimore.
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Le cinéma,Goldman,le voilà l'avenir!Désormais les gens veulent de l'image!Les gens ne veulent plus réfléchir,ils veulent être guidés!Ils sont asservis du matin au soir,et quand ils rentrent chez eux,ils sont perdus:leur maître et patron,cette main bienfaitrice qui les nourrit,n'est plus là pour les battre et les conduire.Heureusement,il y a la télévision.L'homme l'allume,se prosterne,et lui remet son destin.Que dois-je manger,Maître?demande-t-il à la télévision.Des lasagnes surgelées!lui ordonne la publicité.Et le voilà qui se précipite pour mettre au micro-ondes son petit plat dégoûtant.Puis,le voilà qui revient à genoux et demande encore:Et,Maître,que dois-je boire?Du Coca ultra-sucré!hurle la télévision,agacée!Et elle ordonne encore:Bouffe,cochon,bouffe!Que tes chairs deviennent grasses et molles!Et l'homme obéit.Et l'homme se goinfre.Puis,après l'heure du repas,la télé se fâche et change ses publicités:Tu es trop gros!tu es trop laid!Va vite faire de la gymnastique!Sois beau!Et il vous faut acheter des électrodes qui vous sculptent,des crèmes qui font gonfler vos muscles pendant que vous dormez,des pilules magiques qui font à votre place toute cette gymnastique que vous n'avez plus du tout envie de faire,parce que vous digérez votre pizza!
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