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EAN : 9782266076869
317 pages
Pocket (01/12/2001)
4.33/5   99 notes
Résumé :
Immense poème épique au creuset duquel se sont forgés l'imaginaire et la culture de l'Inde, le Mahabharata est à la démesure du sous-continent. Pour nombre d'Occidentaux, il s'agit d'une œuvre inassimilable car trop complexe, trop foisonnante, trop étrange.

C'est pourquoi la pièce montée par Peter Brook pour le festival d'Avignon de 1985 fut immédiatement perçue comme un événement majeur dans l'histoire contemporaine du théâtre. Le succès phénomé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Jean-Claude Carrière doit avoir quelques accointances avec les dieux de l'Inde pour les mettre ainsi à notre portée..un peu Ganesh pour l'humour, un peu Krishna pour la puissance d'évocation...Son adaptation théâtrale du Mahabharata tient du miracle: un des plus grands et beaux textes de l'Inde simplifié, éclairci et donné comme un cadeau à lire, et à voir dans la plus aboutie des mises en scène, celle de Peter Brook dans son merveilleux théâtre des Bouffes du Nord..

Le Mahabharata a été mon feuilleton et ma vie pendant 4 semaines extraordinaires: tous les jeudis, pendant 3 semaines, le temps s'arrêtait et avec toute une bande de copains dans le même état de transe que moi, nous allions vivre les aventures du bel Arjuna (Vittorio Mezzogiorno) , écouter les sages préceptes du grave Bhishma (Sotigui Kouyate) ,éprouver la détermination de Karna (Bruce Myers) ou rire des facéties de Ganesha (Maurice Bénichou) ou de celles de Bhima (Mamadou Dioumé)...

Comme des enfants, nous attendions ces 3 heures hebdomadaires avec délice et impatience...Quel vide prévisible quand, les 3 semaines écoulées, nous n'aurions plus à faire sagement la queue devant les portes des Bouffes du Nord pour vivre la suite des péripéties de nos héros (devenus) familiers..

Aussi, quelle divine surprise, à la fin de la troisième et dernière représentation , d'apprendre qu'il y avait, huit jours plus tard, une représentation exceptionnelle de 9H (plus entractes) - toute une journée de bonheur théâtral où nous pourrions revoir, sans rupture, les trois parties du Mahabharata..

Quelques-uns d'entre nous ont calé -plus à cause de l'inconfort des coussins mis au sol ou des banquettes rudes des Bouffes du Nord- mais vaillamment certains, dont votre servante, se sont rués sur cette ultime occasion de revivre l'envoûtante magie...

Pas déçue: j'en ai encore le coeur qui bat! Mon seul regret: ne pas l'avoir découvert au festival d'Avignon où la pièce de 9h s'achevait dans le paradis - une petite île sur le fleuve-au soleil levant, parmi les Dieux et les héros, enfin réconciliés après leur âpre guerre.

J'ai louablement essayé de lire le vrai Mahabharata après cette découverte passionnante mais je m'y suis cassé les dents: trop touffu, trop complexe, j'ai vite perdu le fil et me suis égarée dans cette formidable jungle..

Reste un amour inconditionnel de l'Inde -que j'espère concrétiser un jour par un voyage- et une lanterne magique d'images et de visages qui m'emportent dans leur tourbillon dès que je relis l'un des trois tomes..

Mahabharata : les cinq syllabes magiques d'un long envoûtement!




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Une appropriation courte et accessible du plus long poème au monde. Les dix-huit livres du Mahâ-bhârata revus et recomposés dans une version plus "théâtrale" et infiniment plus concise. Les effets labyrinthiques, les histoires gigognes, enchâssées les unes dans les autres, appelées et résumées vingt fois avec des listes de noms et des généalogies à n'en plus finir, avant d'être énoncées dans les moindres détails tout en faisant références à des légions de brames, sont épurées, dépliées et remplacées par un texte linéaire au vocabulaire d'une simplicité toute biblique qui file de lui-même à l'essentiel de l'action et enchaine les principaux ressors dramatiques dans un espace relativement rationnel... avec, malgré tout, une légère mise en abîme sur le lien qui unit l'auteur et ses personnages.
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Je ne me sentais pas le courage de me lancer dans une version complète du Mahabharata. Cette version simplifiée de Jean-Claude Carrière, très bien écrite, et laissant toute sa place aux interprétations poétiques ou spirituelles m'a enthousiasmé et donné envie d'approfondir ce mythe. le texte est d'autant plus accessible qu'il est la base du scénario du film de Peter Brook lui aussi superbe et disponible en DVD. Pour ce genre de texte, je trouve que cette approche progressive est idéale, de la même façon que j'ai découvert la Bible, dans ma jeunesse, dans des éditions pour enfants. Un travail de vulgarisation de qualité.
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Voilà une oeuvre plutôt insolite.
Je suis tombé dessus dans la boutique du Musée d'Orsay et étant un fan inconditionnel de mythologie grecque/nordique/égyptienne, je me suis naturellement jeté dessus. Alors voilà, j'espère un jour avoir l'occasion de lire le volume original (qui est tout de même 15 fois plus épais que la Bible) mais cette traduction simple et diablement efficace m'a transporté. Je ne peux que recommander chaudement cette oeuvre qui permet d'aborder avec facilité l'immense cosmogonie hindoue. Suivez les péripéties d'Arjuna à l'arc infaillible, de Karna, l'invincible guerrier ou encore du magnifique Bhima. Suivez l'histoire des Pandavas et des Kauravas, pénétrez dans une bataille digne de l'Illiade, mon oeuvre de référence. Pénétrez le mythe. Vous en ressortirez enchanté, plus grand, car c'est aussi une oeuvre un brin philosophique.
Enfin l'écriture est ma foi plutôt simple mais n'enlève en aucun cas du charme au récit.
Maintenant, plongez-vous tout entier dans l'histoire de Vyasa, je ne peux que vous le recommander.
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Depuis mon voyage en Inde en 2007 et même avant celui-ci, pendant la période où je me préparais à cette plongée en Asie, j'ai envie de lire le Mahabharata. Tout comme je suis tentée de lire les Vedas, le Ramayana, la Bhagavad-Gita et ses commentaires. Toutes ces lectures me semblent indispensables pour bien comprendre le pays. Indispensables mais tellement difficiles ! J'ai essayé plusieurs fois, sans succès, et les ai toujours reportées à plus tard, me contentant de "Promenade avec les dieux de l'Inde" de Catherine Clément.
Alors, comment vous décrire mon bonheur quand j'ai commencé la lecture de cette adaptation du Mahabharata par Jean-Claude Carrière ?! Quel plaisir dans la lecture ! Quelle agréable écriture ! Quelles belles images ! Quelle limpidité ! Je n'en suis qu'au début, mais je sens déjà qu'il s'agit là d'un livre que je vais garder toujours à porter de main, que je vais lire et relire.
Est-ce du à ma formation en philo et lettres ? J'ai souvent tendance à chercher les textes originaux et à mépriser les adaptations. Ce qui a pour résultat que je laisse tomber la lecture de certains textes devant la difficulté que j'ai à rentrer dedans. Je reviens maintenant sur mon opinion ; je ne peux m'empêcher de constater le plaisir que j'ai à lire cette version actuelle du Mahabharata, tout comme j'avais dévoré il y a quelques années L'enchanteur", de Barjavel. Barjavel qui finalement, en me laissant sur ma faim quand j'ai refermé son roman, m'a motivée à lire Chrétien de Troyes.
Peut-être Jean-Claude Carrière m'ouvrira-t-il les portes des ces antiques auteurs indiens qui m'ont toujours semblés illisibles. C'est là mon souhait. Mais si ce n'est pas le cas, j'aurai en tous cas gagné de délicieux moments de lecture !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
L'objet brillant s'élança silencieusement, trancha la gorge de Sisupala, revint se placer dans la main de Krishna et disparu.
Tout cela en un instant. Krishna venait de décapiter Sisupala, sans bouger de sa place.
[...]
Les partisans de la divinité ajoutaient qu'à l'occasion de la mort de Sisupala la terre trembla, la foudre tomba d'un ciel pur, soudain obscurci.
Et plus encore : on vit le corps mort de Sisupala projeter dans la salle une immense lumière. Cette lumière parut se lever et s'incliner devant Krishna. Plusieurs des assistants la virent, parmi ceux qui osaient regarder. Puis la lumière se dirigea vers Krishna et fut comme absorbée par lui.
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Des montagnes de commentaires, étonnés et scandalisés, et quelquefois même amusés, se sont amoncelés sur la décision de Vyasa. Comment un auteur peut-il être en même temps le père de ses personnages ? Comment un homme de chair peut-il se mêler physiquement à des êtres de papier, de pensée ? Voilà à coup sûr une invention acrobatique et un vieux mensonge de plus.
D'autres répondaient que, dans certains territoires, la réalité et l'invention ne sont pas aussi durement séparées qu'on veut bien le dire. Pour tirer tout le bien possible de cette histoire surprenante, il faut oublier - ne serait-ce que pour quelques heures - nos catégories raisonnables. Il faut s'ouvrir au lieu de se fermer, pour essayer de voir, comme le fit Vyasa, un peu plus bas que d'habitude dans les profondeurs qui nous composent.
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Ghatotkatcha: J'ai des yeux de sang, une barbe verte, une bouche fendue comme la porte de la mort, des yeux divergents, un ventre profond, des dents aiguës, je m'avance sur un énorme char en fer noir, à huit roues, recouvert de peaux d'ours, tiré par des chevaux à la couleur changeante, des chevaux-monstres, mon drapeau est mouillé de sang, décoré de bouquets d'entrailles, surmonté d'un vautour dont les ailes touchent le ciel, la nuit augmente mon pouvoir, les éléphants pissent de peur!
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Ganesha posa son livre et s’approcha de l’enfant. Le moment semblait venu de lui dire certaines choses.
— Ecoute, dit le dieu-éléphant, de sa voix profonde : les mondes sont peuplés d’une infinité de créatures, celles qu’on voit, celles qu’on ne voit pas, les serpents nagas qui vivent dans les profondeurs de la terre et peuplent d’immenses palais au fond des eaux, les rakshashas, monstres des nuits de la forêt, mangeurs de chair humaine, les Gandharvas, créature légères qui vont et viennent entre le ciel et nous, les Apsaras, les Danavas, les Yakshas, et la longue guirlande des dieux, sur qui pèse la mort, comme sur tous les êtres. (p. 70)
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Shiva lui répondit :
- [...] Demande-moi une faveur, ce que tu veux.
- Ce que je veux, c'est une arme absolue, que tu possèdes.
- Pasupata ?
- Oui.
- Elle peut détruire le monde, dit le dieu.
- Je le sais.
Arjuna reprenait son assurance. Il respirait plus calmement déjà. Il osait regarder Shiva.
- Tu peux la lancer avec ton arc, reprit le dieu, mais aussi avec ton oeil, avec ta parole, avec ta pensée. C'est une arme sans retour, sans limites, sans pardon.
- Je le sais aussi.
- Tu ne pourras jamais t'en débarrasser, ni me la rendre.
- Il me faut cette arme.
Il se fit alors un silence singulier, comme si toutes les créatures de la montagne, aussi bien que les trois hommes à l'abri dans leur cercle de feu, attendaient dans l'angoisse la décision du dieu.
- Je te la donne, dit Shiva.

[...]

- Karna, tu m'a souvent promis la victoire, la victoire totale. Cette arme sans limites, Pasupata, tu dois toi aussi la conquérir, à toute force. Sinon à quoi bon ta promesse ? Karna, je suis nu, je suis menacé, ne me déçois pas.
- J'aurai cette arme, dit Karna.
[...]
Il ajouta :
- Je pars à l'instant.
Et il partit.
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Videos de Jean-Claude Carrière (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Carrière
Louis Garrel est toujours où on ne l'attend pas ! Avec La croisade qui, avant sa sortie en salles le 22 décembre, fait partie de la section éphémère "Le cinéma pour le climat" du Festival de Cannes, il s'aventure, avec bonheur, dans le conte écologique, insolent et juvénile.
Abel (Garrel lui-même) et Marianne (Laetitia Casta) découvrent que leur fils Joseph (Joseph Engel, déjà à l'affiche de L'homme fidèle) a vendu en douce leurs objets les plus précieux. Comme d'autres enfants à travers le monde qui se sont donnés pour mission de sauver la planète. ils sont des parents modernes, compréhensifs, qui veulent bien faire le tri entre poubelle bleu et verte, certes, mais tout de même : « Quoi ??? Tu as vendu toutes mes montres de collection ! » hurle papa. « Tu n'as tout de même pas vendu ma petite robe Dior ??? » se désespère maman…
Dernier scénario du grand Jean-Claude Carrière (déjà à l'oeuvre sur L'homme fidèle), cette Croisade débute en chronique anticonsumériste hilarante et riche en autodérision pour fuguer vers une vraie carte ( verte) du tendre où une foi, certes candide, mais vitale, dans l'engagement écologique mènera un groupe d'enfants et Laetitia Casta (décidément magnifique quand elle est filmée et joue au naturel, 100% bio) en plein désert … Une petite bouffée d'oxygène avec de vrais particules de cinéma.
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