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EAN : 9782266079907
416 pages
Pocket (31/03/1999)
3.91/5   185 notes
Résumé :
En quoi consiste exactement le bouddhisme ? Pourquoi fait-il aujourd'hui tant d'adeptes en Occident ? Comment expliquer le succès d'une forme de sagesse à la fois si ancienne et si nouvelle ?

Pour répondre à ces questions, voici un livre issu de circonstances tout à fait exceptionnelles dans l'histoire des hommes et des idées. Né en 1946, Matthieu Ricard, docteur en biologie, s'installe définitivement en Asie et devient moine tibétain` auprès de son m... >Voir plus
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Bouddhisme : philosophie ou religion ? Comme cette question, beaucoup de thèmes sont abordés dans cet échange entre le père Jean-François Revel et le fils Matthieu Ricard. le bouddhisme face à la sagesse, la métaphysique, la violence, la foi, la psychanalyse, l'ego, la vie quotidienne, la Chine, le Tibet…
C'est parfois très ardu, pas toujours facile à suivre, tant pour la philosophie que pour le bouddhisme. Rien de très nouveau non plus par rapport à d'autres livres, mais celui-ci a le mérite de présenter cette religion/philosophie avec moult détails, de manière très précise. Certaines notions du bouddhisme comme la vacuité, l'absence d'ego, méritent des relectures assidues.
Un livre de plus sur ce thème qui aide à en comprendre la complexité.
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Le fils parle de son engagement bouddhiste, pendant que le père se fait observateur passif de l'histoire de la philosophie occidentale.
Du point de vue du père, l'échec de l'utopie marxiste serait le point culminant des philosophies occidentales trop occupées à chercher le bonheur à travers une meilleure organisation en société. Donc le bouddhisme éveillerait l'attention d'un occident dépité, mais pas au point de remplacer une utopie politique par une métaphysique alambiquée. En effet la réincarnation en tant que continuation du flux de conscience ne remporte clairement pas l'adhésion du père. le fils voudrait prouver par ses expériences vécues mais il obtient le résultat inverse.
Puis vient la question brulante pour le père : comment accepter que son fils ait abandonné une brillante carrière scientifique pour devenir moine ! S'engage alors le débat sur la perception de la contribution de la science au bonheur. Et là c'est le fils qui se montre le plus sceptique.
A chacun donc de prendre les arguments du père et du fils et d'en faire ce qu'il en veut. C'est le chemin qui compte. Au fil des lectures partagées sur Babelio, j'ai retenu ceci :
-Les mystiques nationalistes ou religieuses, la dictature du prolétariat ou celle de l'argent ont causé des ravages. Pour cette raison le débat démocratique doit être vif et ouvert. Chacun doit participer d'une manière ou d'une autre à la société civile. Les pouvoirs économiques et politiques de chaque individu doivent toujours être limités.
-Toutes les idéologies chantent la même chanson monotone "Je ne suis pas un animal" (cit. Wilhelm Reich). L'animal humain s'égare à cause de ses propres capacités cognitives. Ainsi notre espèce, par son énorme impact sur l'environnement, démontre une capacité d'adaptation limitée.
- Sans l'apport qu'une quelconque révélation, la vie après la mort existe réellement dans la mémoire vive des êtres proches survivants. Et donc cette mémoire doit être animée par l'exemple de la sagesse du défunt.



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« le Moine et le Philosophe » rassemble les échanges entre Jean François Revel, philosophe athée, et Matthieu Ricard, son fils, moine bouddhiste, proche du Dalaï Lama. Classé par thèmes, le livre tente par une série de questions d'interroger deux modes de pensée, de démarches intellectuelles et spirituelles. En abordant ce genre d'ouvrage, ces questions sont celles que le lecteur se pose plus ou moins explicitement. Comment expliquer le parcours de Mattieu Ricard promis à un brillant avenir scientifique et qui abandonne tout pour revêtir les habits d'un moine bouddhiste. Comment comprendre l'intérêt de l'Occident pour le Bouddhisme ? J. F. Revel replace certains éléments du Bouddhisme dans l'histoire de la philosophie occidentale. Mathieu Ricard développe les fondements de la philosophie (ou religion ?) bouddhiste, explique la situation du Tibet sous l'autorité chinoise, les tentatives politiques du Dalaï Lama. Certains chapitres restent plus ardus : les conceptions spirituelles du Bouddhisme… Mais l'ensemble est intéressant car le livre interroge l'Occident sur les limites de ses succès scientifiques…sur ses désastreuses idéologies des XIX ème et XX ème siècles. Reste les explications de Mathieu Ricard sur la philosophie ou la religion bouddhiste qui attire les européens et qui sont laissées à l'appréciation de lecteur.
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Partant avec un capital de sympathie envers le bouddhisme, il est vrai dû essentiellement à la figure emblématique de l'actuel Dalaï-Lama, je m'attendais à ce que la sagesse tibétaine, par la voix de son plus illustre représentant français, puisse remettre en question nos valeurs occidentales à travers une argumentation très étayée.

Hors, si l'échange est de grande qualité, d'une érudition certaine, souvent passionnant, parfois plus austère, il devient vite évident que les deux intervenants ne parlent pas le même langage, laissant parfois un goût d'inachevé, les thèmes abordés n'étant jamais véritablement débattus sur le même plan. Car si du côté de Jean-François Revel, nous sommes en présence d'un digne héritier de Descartes, au cartésianisme implacable, les propos de Mathieu Ricard s'inscrivent dans un tout autre système de valeurs, empreints de circonvolutions et de métaphores qui, si elles nous interrogent et nous séduisent, ne nous sont pas toujours très convaincantes.

Cela étant, et c'est aussi l'intérêt de ce livre, on décèle derrière cette confrontation dialectique, une lutte sourde entre le père et le fils, entre le maître et le disciple qui a trouvé sa propre voie, pris sa destinée en main, en espérant un jour sinon dépasser, au moins égaler le père.

Cet échange nourri nous interroge d'ailleurs sur les raisons qui ont poussé Mathieu Ricard à arrêter un parcours brillant dans la recherche en génétique, à quitter le monde scientifique et les valeurs du modèle occidental. Et à la lecture de ce livre, on y perçoit clairement un besoin vital de spiritualité, une nécessité de sens en toute chose, d'engagement pour les libertés fondamentales d'un peuple, que l'athéisme froid et l'académisme un peu trop convenu de son père ne permettaient probablement pas d'embrasser.
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Jean-François Revel, l'Académicien (le père), et Matthieu Ricard le Moine Bouddhiste (le fils), décidèrent en 1996 d'échanger leurs points de vue sur l'existence, dans l'isolement d'une montagne du Népal.

Le père philosophe, écrivain est agnostique. le fils, après avoir abandonné sa très prometteuse carrière en tant que Chercheur à l'Institut Pasteur, consacre totalement son existence au Bouddhisme, depuis le début des années 70.
Dans ce passionnant échange, le père pragmatique, cartésien et le fils spiritualiste confrontent sans complaisances mais de manière respectueuse, leurs différentes « philosophies » de l'existence.

A la fin des années 60, Mathieu Ricard fut donc séduit par le Tibet et ses grands Maîtres spirituels Tibétains.
Et c'est notamment la rencontre avec son premier Maître Kangyour Rinpotché, qui l'a définitivement décidé à changer radicalement de vie.

De plus, il a été profondément marqué par la persécution endurée par le Peuple Tibétain.
A cette époque, le Tibet était en train de subir les monstrueuses invasions et répressions Chinoises du Totalitarisme Communiste de Mao, engendrant le gigantesque Génocide Tibétain.
En effet, à partir de 1959, une foultitude de Tibétains ont été emprisonnés, parqués, déportés en camps de travail, torturés, affamés…
Et presque la totalité des monastères, soit 6150, furent détruits.
Le terrible bilan humain s'élève à : 1 000 000 d'innocents Tibétains exterminés, soit 1 habitant sur 5 !

Depuis cette période, Le Dalaï-Lama, le Gouvernement Tibétain ainsi que plus de 130 000 réfugiés sont, à ce jour, toujours en exil en Inde dans l'Himalaya.

Puis, ces deux intellectuels argumentent sur le fait que le Bouddhisme relève plutôt de la philosophie, ou plutôt de la religion.

Ensuite, Matthieu Ricard présente à son père les principales questions que se pose le Bouddhisme, pages 49 et 50 :

« le bouddhisme analyse et démonte les mécanismes du bonheur et de la souffrance. D'où provient la souffrance ? Quelles en sont les causes ? Comment y remédier ? Peu à peu, à la fois par l'analyse et la contemplation, le bouddhisme remonte aux causes profondes de la souffrance. C'est une recherche qui intéresse tout être humain, qu'il soit bouddhiste ou non ».

Puis également, pages 31 et 32 :

« Mais la science « majeure », c'est la connaissance de soi et de la réalité, la question essentielle étant : « Quelle est la nature du monde phénoménal, de la pensée ? » et, sur un plan pratique : « Quelles sont les clefs du bonheur et de la souffrance ? D'où provient la souffrance ? Qu'est-ce que l'ignorance ? Qu'est-ce que la réalisation spirituelle ? Qu'est-ce que la perfection ? » C'est-ce genre de découvertes que l'on peut appeler connaissance (…). La souffrance est le résultat de l'ignorance. C'est donc l'ignorance qu'il faut dissiper. Et l'ignorance, en essence, c'est l'attachement au « moi » et à la solidité des phénomènes ».

Voici quelques exemples d'origines de la souffrance pour le bouddhisme, pages 50 et 51 :

« En première analyse, le bouddhisme conclut que la souffrance naît du désir, de l'attachement, de la haine, de l'orgueil, de la jalousie, du manque de discernement et de tous les facteurs mentaux que l'on appelle « négatifs » ou « obscurcissants » parce qu'ils troublent l'esprit et le plongent dans un état de confusion et d'insécurité ».

Pour Jean-François Revel il n'est pas nécessaire d'appartenir à une religion ou à une organisation de la « Pensée » quelle qu'elle soit, pour apprendre à réfléchir par soi-même, approfondir la découverte de son « moi », afin de mieux connaître les autres.
Pour lui, les préceptes de : prières, de réincarnations, etc., sont de totales abstractions inutiles.

Matthieu Ricard, lui, nous explique les terminologies les plus connues dans le Bouddhisme, comme : l'Eveil, le karma, le samsara, le nirvana, le mandala, le Petit Véhicule (ou Théravada), le Grand Véhicule, le troisième Véhicule (adamantin ou Vajrayana), la « voie du milieu », etc.
Puis, il expose également les différentes positions tenues par Le Dalaï-Lama, sur des sujets de société, tels que : la peine de mort, l'avortement, la contraception, l'euthanasie, le suicide, etc..

La discussion entre ces protagonistes se poursuit sur les notions fondamentales du Bien et surtout…, du Mal. Ce Mal existe-t-il en chaque être humain comme à tendance à le penser Jean-François Revel ; ou provient-il plutôt d'un état de souffrance, théorie de Matthieu Ricard ?

Bref, un dialogue passionnant entre deux intellectuels qui réfléchissent sur la condition humaine. Un Jean-François Revel plutôt pessimiste sur cette nature humaine, pour laquelle qui plus est, il n'existe point de salut, de possibilité de rédemption, après la mort.
Matthieu Ricard est « philosophiquement » optimiste, car pour lui, non seulement, il est possible pour l'être humain de progresser tout au long de son existence vers le Bien et le bonheur altruistes, mais en plus, de nombreuses possibilités de « rattrapages » s'ouvrent à lui, au travers de ses multiples futures réincarnations de l'esprit, après la mort du corps.

Confer également d'autres ouvrages aussi passionnants, de Jean-François Revel :
le Regain démocratique ;
La Grande Parade. Essai sur la survie de l'utopie socialiste.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
A notre époque, les gens ont souvent tendance à détourner le regard devant la mort et devant la souffrance en général. Cette gêne vient du fait qu'elle constitue le seul obstacle insurmontable à l'idéal de la civilisation occidentale : vivre le plus longtemps et le plus agréablement possible. De plus la mort détruit ce à quoi on tient le plus : soi-même. Aucun moyen matériel ne permet de remédier à cette échéance inéluctable. On préfère donc retirer la mort du champ de nos préoccupations et maintenir le plus longtemps possible le doux ronronnement d'un bonheur factice, fragile, superficiel, qui ne résout rien et ne fait que retarder la confrontation avec la nature véritables des choses. Tout au moins n'aurons-nous pas vécu dans l'angoisse, prétendrons-nous. Certes, mais pendant tout ce temps "perdu" , la vie s'est effritée jour après jour sans que nous la mettions à profit pour aller au coeur du problème afin de découvrir les causes de la souffrance. Nous n'avons pas su donner un sens à chaque instant de l'existence, et la vie n'a été que du temps qui a glissé comme du sable entre nos doigts.
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L'exemple de la protection de l'environnement est très révélateur d'un manque général de sens de la responsabilité. Bien que les conséquences nuisibles de la pollution, de l'extermination des espèces animales, de la destruction des forêts et des sites naturels soient incontestables et, dans la plupart des cas, incontestés, la majorité des individus ne réagit pas, tant que la situation ne lui devient pas personnellement intolérable.

Matthieu Ricard, Le Moine et le Philosophe
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Libérer les pensées c'est faire en sorte qu'elles ne laissent pas de trace dans notre esprit, qu'elles ne l'enchaînent pas dans la confusion. Faute de quoi, elles engendrent facilement une réaction en chaîne : une pensée de déplaisir, par exemple, se transforme en animosité, puis en haine, et finit par envahir notre esprit jusqu'à ce que nous l'exprimions sous forme de paroles ou d'actes. Nous causons du tort à autrui et notre paix intérieure est détruite. Il en va de même avec le désir, l'arrogance, la jalousie, la peur, etc. On peut donner libre cours à nos envies de détruire, de posséder, ou de dominer, mais la satisfaction qui peut en dériver est éphémère; ce ne sera jamais une joie profonde et stable, et qu'il est possible de pérenniser.
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JF.R. - Il n'y a pas de prosélytisme bouddhiste, encore moins de conversions forcées ?
M.R. - Le Dalaï-lama dit souvent: "Je ne suis pas venu en Occident pour faire un ou deux bouddhistes de plus, mais simplement pour partager mon expérience d'une sagesse que le bouddhisme a développée au fil des siècles", et il ajoute toujours à la fin de ses discours: "Si vous trouvez quelque chose d'utile dans ce que je vous ai dit, tirez-en profit, sinon laissez-le tomber !"
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Nous sommes constamment préoccupés par le futur, nous faisons tous les efforts nécessaires pour ne jamais manquer d'argent, de nourriture, pour conserver la santé, mais nous préférons ne pas penser à la mort, qui est pourtant de tous les évènements à venir le plus essentiel. La pensée de la mort n'a pourtant rien de déprimant, pour peu qu'on l'utilise comme un rappel afin de rester conscient de la fragilité de l'existence et afin de donner un sens à chaque instant de la vie.
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