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Christophe Josse (Traducteur)
EAN : 9782841722440
189 pages
L’Atalante (18/06/2003)
3.74/5   29 notes
Résumé :
"Tu deviendras un homme et ton seigneur un dieu", tel est l'oracle que son défunt père a transmis à Euctémon. Si le premier volet de la prédiction lui demeure obscur (n'est-il pas déjà un homme ?), le second lui paraît évident. Car Euctémon est le médecin personnel d'Alexandre le Grand, roi de Macédoine et conquérant de la moitié du monde. Alexandre qu'il a sauvé de la mort à Babylone, qui a conduit ses armées vers l'Occident, qui vient de s'emparer de Rome et s'app... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Quelle lecture étonnante ! Il est difficile de ranger "Le mythe d'Er" dans une case. Uchronie, fantasy, SF, roman historique, le roman de Negrete relève un peu de chacun de ces genres. Et tout ça en 180 pages ! Un tour de force, loin d'être parfait mais passionnant et attachant.

"Le mythe d'Er" n'est pas exempt de défauts. En 1er lieu, sa brièveté qui entraîne pas mal de frustration. Il faut dire que le défi de l'auteur est ambitieux. le roman de Negrete est bourré d'idées géniales qui auraient pu donner lieu à un roman fleuve, dense et touffu. J'aurais aimé qu'on s'attarde sur certains passages de ce voyage extraordinaire. Mais 180 pages c'est peu, tout va trop vite. Pas le temps de s'attarder sur une bataille contre les celtes ou sur la rencontre avec des créatures tout droit sorties de la mythologie, on passe très vite à une autre péripétie. du coup, si on ne s'ennuie pas une seconde, il y a pas mal de frustration. Certaines situations sont vraiment expédiées alors qu'elles auraient mérité d'être approfondies et de gagner en ampleur.
Et pourtant Negrete a un vrai talent de conteur. En quelques pages, il est parvenu à me faire ressentir tout un panel d'émotions. On perçoit dans certains passages un sens de l'épique très séduisant,
Les personnages, même s'ils ne peuvent être très développés en raison de la brièveté du récit, sont tout de même attachants et bien campés.
Negrete a une imagination fertile et son récit fourmille d'idées qui rendent le périple passionnant. En plus, le traitement m'a paru très personnel et original. J'ai adoré le fait que l'auteur fasse de la mythologie et des croyances de l'époque le cadre de son récit. Ces mythes et légendes sont ici réels et sont le contexte tangible des événements racontés.

Le voyage, plein de péripéties, est vraiment passionnant jusqu'à un dénouement très déroutant. J'avoue ne pas trop savoir quoi en penser. Un récit dont toute l'intrigue est tendue vers le fruit d'une quête qui porte en elle les grands questionnements mystiques de l'Homme est forcément risqué. Je pense que "42" est la seule réponse cosmogonique entièrement satisfaisante. Toutes les autres sont forcément un peu, plus ou moins, décevantes. La fin du "mythe d'Er" est certes inévitablement un peu décevante mais aussi et surtout très intéressante et inattendue. C'est peu de dire que le dénouement est surprenant. J'avais imaginé plein de choses mais pas cette fin troublante qui procure même une pointe de malaise, tellement singulière et imprévue.

J'ai passé un très bon moment de lecture. Malgré les quelques défauts du livre, ce fut une belle découverte. J'ai aimé l'écriture fluide et agréable de Negrete. j'ai apprécié le soin donné aux aspects historiques ainsi qu'aux descriptions. En tout cas, cette lecture m'a donnée envie de poursuivre la découverte de cet auteur.
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Ça ne pouvait pas durer.

Aimer la fantasy, l'histoire et la mythologie, il me fallait franchir le pas et lire Javier Negrete. Merci à ma chère Tatooa pour l'impulsion !

Alexandre, le seul le vrai le Grand, n'est pas mort à Babylone. Euctémon le médecin l'a sauvé. Repris par sa frénésie de conquête, Alexandre s'attaque à l'Occident, dézingue Carthage et nettoie Rome. Il ne peut y avoir qu'un seul pouvoir suprême et tous doivent s'y plier.
Tout ça – et d'autres choses encore relatées je suppose dans Alexandre et les Aigles de Rome (publié postérieurement d'ailleurs) – s'est déroulé avant le début du roman. Ce dernier, judicieusement sous-intitulé le Dernier Voyage d'Alexandre le Grand, emmène l'armée du conquérant vers le Nooord, l'Hyperborée, à la recherche (non, pas des Ch'tis, tsss !) du Temple du Destin mentionné dans La République de Platon et visité par Er. Quelles sont les véritables intentions d'Alexandre ? L'armée le suivra-t-elle jusqu'au bout ? Quel sort annoncé par un oracle attend vraiment Euctémon ?

Ce roman m'a pendant un temps laissé dans l'expectative parce que je l'avais pris par le mauvais bout. Je le considérais simplement comme une suite, uchronique certes, de la vie d'Alexandre qui aurait lieu dans notre propre univers. Ce faisant je remarquais des trucs bizarres, comme cette absence de mer rencontrée lors de la montée de l'armée vers le nord. Mais mon point de vue était mauvais – et j'aurais d'ailleurs dû m'y attendre à cause des éléments de pure fantasy (la comète, l'anéantissement de… une ville) présents dès le début. Javier Negrete construit son monde à partir de la vision qu'en avait Hérodote, et partant de là les choses se comprennent mieux (voyez la carte ici https://mediterranees.net/geographie/images/figuier2.html ). de plus ce monde fait le lien avec la mythologie grecque, dans le sens où Negrete suppose que les événements mythologiques ont bien eu lieu. Cette emprise de la mythologie sur le récit apparaît au lecteur petit à petit, à travers l'intriguant personnage de Planès d'abord puis aux découvertes faites durant le voyage.

Un autre élément m'a turlupiné, et continue d'ailleurs. Qu'un Alexandre suffisamment requinqué après sa « maladie » à Babylone pour se lancer à l'assaut de l'Ouest et éliminer les guerres puniques et l'empire romain du futur de l'Histoire, pourquoi pas ? Mais son caractère semble avoir changé, plus proche de ce qu'il était avant la victoire sur les Perses. Il ne cherche plus à se faire adorer tel un Dieu, il a laissé tomber la pompe orientale, comportement qui lui avait mis ses premiers compagnons macédoniens à dos. Pourquoi ? Qu'est-ce qui l'a ramené à une attitude plus « grecque » ? Est-ce pour cela que son armée, à nouveau essentiellement gréco-macédonienne, l'accompagne sans rechigner vers l'occident puis le nord, alors qu'elle en avait ras la casquette des conquêtes après l'Inde ? Les réponses se trouvent-t-elles dans Alexandre et les Aigles de Rome ? Si oui, Javier Negrete a bien fait de l'écrire.

Bon, Alexandre fait moins seigneur oriental qu'avant sa mort avortée, mais il n'en reste pas moins un personnage à la stature quasi divine dans le roman. Il semble tellement inaccessible, au-delà de l'humanité normale, malgré ses efforts pour garder le contact avec ses soldats. Il est vénéré, ou craint, ou les deux en même temps. C'est ce que j'ai ressenti à travers la narration d'Euctémon. Ce dernier personnage est plus accessible et intéressant, travaillé au corps par des émotions contradictoires, amour et sens du devoir, effrayé par l'oracle qui pèse sur sa tête. Les seuls moments où on le sent sûr de lui sont dans ses actes médicaux ou ses discussions avec son esclave Boéthos – sa restitution du mythe de Phèdre et Hippolyte est d'ailleurs très orientée pour servir son propos car il fait porter tout le blâme à Phèdre en oubliant l'insupportable narcissisme d'Hippolyte (voir la pièce d'Euripide) – ou avec le quasi-comique philosophe Archippe.

Certaines parties du voyage, de l'ordre de la péripétie guerrière avec des barbares, m'ont un peu ennuyées. Mais la prise en main progressive du récit par la mythologie m'a beaucoup plu. Si j'ai vu venir l'explication pour Planès, je me suis trompé sur son identité . La fin, que l'on peut catégoriser SF si on aime les étiquettes, est absolument inattendue. Et j'aime bien être surpris.

Il est évident que je ne peux plus en rester là avec cet auteur. Il me faudra approfondir, et d'abord avec ses Aigles de Rome qui expliqueront probablement bien des choses.
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Je ne connais pas bien l'histoire d'Alexandre le Grand mais en quelques clics il est possible d'en apprendre un minimum. L'information essentielle est qu'il est mort à Babylone en 323 avant J.-C.

Dans cette histoire (fantasy uchronique) il a vécu plus longtemps grâce aux bons soins de son médecin Euctémon (personnage fictif). Euctémon est un personnage intéressant et bien construit. J'ai pris plaisir à suivre ses (més)aventures à la recherche du temple du Destin en Hyperborée aux côtés d'Alexandre.

Quelques petits bémols...

La fin m'a aussi semblé un peu irréelle… mais c'est peut-être l'effet recherché ?

Quoi qu'il en soit, j'ai bien aimé l'écriture. C'est le premier livre de Javier Negrete que je lis. À l'occasion, j'en lirai probablement un deuxième.




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Première fois que je lis Javier Negrete et c'était une bonne découverte ! Ce mélange entre une uchronie, un roman fantasy et historique est surprenant mais donne une histoire cohérente. Les cent premières pages tiennent plutôt de la description historique même si on part d'un tournant historique qui n'a pas eu lieu (la mort d'Alexandre le Grand à Babylone quelques années plus tôt) qui donne finalement le dernier voyage d'Alexandre vers un lieu légendaire dont ce dernier est convaincu de son existence. le personnage principal de l'histoire est en fait Euctémon, le médecin du conquérant. On a une vision assez précise des us et coutumes de l'époque. J'ai aimé aussi la référence à la mythologie grecque. Par contre, la fin m'a réellement surprise, je ne m'imaginais pas ça... J'ai très envie de lire Alexandre et les Aigles de Rome pour voir Javier Negrete allier Histoire et Fantasy.
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Et hop une LC du forum des Trolls finie, une ! (Bon on fait exprès de choisir des livres courts, aussi...).

Soyons clair, je n'ai pas trouvé cette novella aussi bien que le roman (écrit après), même si pour le roman j'avais eu du mal à entrer dedans.
C'est sympa, bien écrit, mais le fond souffre d'un manque de profondeur (forcément c'est très court. Et là vous allez me dire que je ne sais pas ce que je veux, mdr !), et la fin, bah pour surprenante qu'elle soit, j'avoue qu'elle m'a déçue, je m'attendais à un feu d'artifice et, de mon point de vue (qui ne reste que cela), j'ai eu un pétard mouillé...
Les personnages sont un peu raplapla, aussi, assez loin de ceux dont je me souvenais du roman.

Bref, je crois que si j'avais lu ce mythe d'Er avant "Les aigles de Rome", je n'aurais pas continué avec l'auteur...
Donc je suis moins enthousiaste que mes collègues de lecture commune, et c'est tant mieux, je suis contente qu'il leur ait plu, parce que "Les aigles de Rome", passé les 100 premières pages (mais qui, avec la lecture de celui-ci, m'apparaissent comme un cadre et un contexte plus travaillé, approfondi, et avec des personnages bien creusés), c'est beaucoup plus enthousiasmant !!! :)
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
— Si les dieux viennent du Nord, cela conforte mes sentiments. C'est là-bas que se trouve le centre de l'univers !
Euctémon se tint sur la réserve. Archippe était de ces savants qui agissent à l'instar du fameux bandit Procuste ; si ce dernier écartelait ou mutilait ses hôtes infortunés afin qu'ils s'adaptent aux mesures du lit qui leur était réservé, Archippe martelait, retournait et tordait les faits pour qu'ils s'ajustent au moule de ses idées préconçues.
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- Tu n'es pas allé voir un interprète des songes?
- J'en ai consulté deux, dépensant mon argent en pure perte. Tu sais, on prétend que les rêves ancrés dans la réalité nous parviennent par une porte en corne alors que les rêves illusoires empruntent une porte en ivoire. Mais j'ignore le sens de ma vision et me fiche de savoir si elle provient d'une porte en corne ou en ivoire, si elle m'annonce une vérité ou un mensonge.
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- Tu n'as pas peur d'être ici?
- Depuis que j'ai épousé Alexandre, j'ai dû m'accoutumer à vivre avec la peur. Ses deux premières femmes ont été assassinées, dont une à sa demande. La cour est plus périlleuse que ces bois, crois-moi. Si j'étais à Rome et qu'Alexandre de rentrait pas de ce voyage, Ptolémée aurait tôt fait de m'éliminer, j'en ai bien peur. Je préfère être aux côtés de mon époux... malgré la crainte qu'il m'inspire.
- Alexandre ne te fera aucun mal.
- Je ne crois pas, je porte son héritier dans mon ventre. Mais la nuit, quelque fois, je me demande s'il voudra d'un fils risquant de lui porter ombrage. Je me dis par moments qu'Alexandre a envie que le monde entier brûle avec sa dépouille.
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- À n’en pas douter, la raison de mon maître avait atteint un tel degré de clarté et de pénétration que les choses de la terre et du ciel lui étaient familières sans qu’il les frôlât du regard.
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- Tu es une véritable teigne, tu sais? Il y avait un personnage dans ton genre à Athènes, il s'appelait Socrate. On l'a contraint à boire la ciguë.
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Videos de Javier Negrete (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Javier Negrete
Bande-annonce espagnol du dernier tome du cycle (science-)fantasy "Les Chroniques de Tramorée"
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