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EAN : 9782258079328
324 pages
Presses de la Cité (30/11/-1)
3.6/5   25 notes
Résumé :
En Corrèze, au début des années 1960, la double vie de Lazare Bazin, un notaire rusé au coeur des secrets de famille, est révélée au grand jour...

Le notaire de Galiane-sur-Sévère, Lazare Bazin, attend les derniers sacrements. On le dit homme d'affaires avisé et respectueux des traditions ancestrales.

L'imminence de sa succession ouvre une véritable boîte de Pandore. Aussi, dans le vaste salon de sa maison de Pradeloup, ses enfants a... >Voir plus
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"les chiens ne font pas des chats" Chez les Bazin, à Galiane-sur-Sévère en Corrèze, on est notaire de père en fils. Installés dans l'hôtel de Pradeloup depuis 3 générations le notaire règne sur la ville, les secrets des uns et des autres, des unes et des autres sont enfouis dans les archives à l'abri du regard de tous, seuls eux savent .... et en profitent largement pour remplir leur escarcelle .
Lazare Bazin n'est pas un homme bien, loin s'en vaut. Plus exécrable que lui pas facile à trouver. Mais voilà il a passé les 70 ans, la maladie est là, bien présente et la faucheuse rôde . Seule preuve patente les dames du Sacré-Coeur se sont installées dans le petit salon et prient pour lui. Nous sommes en 1963. Lazare Bazin attend son heure et remonte dans ses souvenirs heureux parfois, plus sordides le plus souvent. il est temps pour lui d'enfin de faire la paix avec sa conscience... Il est temps pour lui de rédiger son testament , d'ailleurs Georges et Calixte, ses enfants, sont arrivés et parlent déjà héritage et partage.
Jean-paul Malaval signe un roman intemporel. Ses personnages semblent sortis d'une autre planète, odieux, imbus d'eux-mêmes, arrogants, suffisants, intéressés, toujours prêts à médire , s'agitent sous nos yeux ébahis. Lazare observe et agit.. Magistral!
Un grand merci aux éditions De Borée qui rééditent le notaire de Pradeloup en format poche, merci pour ce partage.
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Le Notaire de Pradeloup a été publié par les Presses de la Cité en 2009, puis en version poche par les éditions De Borée dans la collection Terre de poche. le style de Jean-Paul Malaval se distingue par un vocabulaire recherché, une écriture alerte et truculente: "Il aimait le bel ouvrage des vieux ébénistes, et celui-ci, un bureau Louis XV, était une réussite d'une époque où l'on ignorait encore le clou et la colle. Il ouvrit son tiroir délicatement, en sortit trois plumes, un encrier de marque Herbin. Cétaient ses préférées, celles qui lui avaient apporté le plus de bonheur dans sa vie de gratte-papier." (Page 83).

Corrèze. Juin 1963. le notaire de Galiane-sur-Sévère est à l'agonie. Les langues se délient. Les commères du village veillent au grain: il ne s'agirait pas que ce mécréant notoire parte sans avoir au préalable mis de l'ordre dans ses affaires, confessé ses péchés afin de monter au ciel l'âme apurée.
Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. Car le notaire, qui toute sa vie a géré de main de maître les affaires des habitants du canton, gardant dans son étude les secrets de tout un chacun, n'est pas aussi respectable qu'on pourrait le croire. Sa double vie ne tarde pas à émerger au grand jour.
L'imminence de sa succession éveille questions et convoitises, une véritable boîte de Pandore. le fils et la fille accourent, se frottant les mains à l'avance. le partage des biens immobiliers et des valeurs accumulés au fil du temps est depuis longtemps réglé, pensent-ils. Mais une sacrée surprise les attend...

L'hôtel Pradeloup: une demeure à la hauteur de l'image que renvoie le notaire, sa position sociale, le prestige familial: à la mort de son père, Lazare n'avait absolument rien changé au décor: que du Directoire, du Récamier, du Louis-Philippe, un décor étouffant de reliques familiales qui en imposent certes, mais font ressembler la maison plus à un mausolée qu'à un endroit où il fait bon vivre.

Un gros coup de coeur pour ce roman vif, drôle, très bien écrit. Jean-Paul Malaval nous propose avec le Notaire de Pradeloup une farce à la Molière sur le thème de la famille bourgeoise, de l'argent et du pouvoir, de la piété filiale. Dans laquelle il se moque d'hommes et de femmes guidés par leur passions, leurs bassesses et leurs  mesquineries sordides, les égratignant parfois sauvagement. Une friandise qui pétille en bouche, que l'on savoure en la faisant doucement fondre sur la langue. Un rare moment de pur bonheur comme seuls les bons romans savent nous les procurer.
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Un retour en 1963, dans un petit village de Corrèze et un très moment de lecture.
Le notaire, Lazare Bazin, est, selon le docteur Léontin, en train de s'éteindre à petits feux. Nouvelles qu'il s'empresse d'aller raconter. Les langues commencent à se délier, les souvenirs du notaire à remonter. C'est un homme craint et respecté, mais pas respectable…
A travers ses souvenirs, nous découvrons peu à peu sa vie. Un homme détestable, tant au point de vue personnel que professionnel. A-t-il seulement un coeur ?
L'écriture, claire et soignée nous enchaîne cependant à cet anti- héros. Dès le début, j'ai été immergée dans cette atmosphère particulière. Ni noire, ni glauque, mais assez lourde. Comme une plongée dans un monde fermé, celui d'un notaire qui a profité (et abusé) de son statut de notable, sans se préoccuper des autres. Ses seuls soucis : profits et argent.
Une tranche de vie peu glorieuse qui nous fait voyager entre le présent de Lazare et son passé. On découvre un homme magouilleur, mauvais mari et mauvais père, certain de sa supériorité sur les autres. Et pourtant, il a une blessure profonde. Cette proximité avec la mort sera-t-elle l'occasion de prendre conscience de ses actes et de les regretter ?
*******
Alors oui, le moment de lecture a été plaisant. Mais j'avoue que ce n'est pas exactement ce que je m'attendais à trouver, du moins pas vraiment sous cette forme. Les flash-backs sont nombreux, on navigue beaucoup entre deux époques. C'est bien fait et joliment écrit, mais pour MOI, le passé prend un peu trop de place par rapport au présent. Bien sûr, il est nécessaire, il explique certaines choses, mais je trouve que ça casse un peu l'ambiance de ce présent que j'aurais souhaité plus important. Ce n'est qu'un avis personnel, et vous n'aurez pas le même ressenti que moi.
Tout comme pour ce que je pense du final, qui m'a laissé sur une attente. Mais il faut dire que je ne suis pas fan des fins ouvertes. J'aurais aimé en « avoir plus », peut-être parce qu'au fond, je n'avais pas envie de quitter les personnages.
Malgré mes petits bémols (tout à fait personnels je le rappelle) la lecture a vraiment été agréable et j'ai passé un bon moment. L'immersion est totale et les personnages bien ancrés.
C'est la première fois que je lis cet auteur et ce ne sera pas la dernière.
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1963 ; Galiane-sur-Sévère, petit village de Corrèze. Maître Bazin, notaire du village est sur le point de mourir. Chacun a été prévenu : le médecin est au chevet du malade, les enfants de ce dernier ont été prévenu, les pleureuses sont dans l'antichambre, et on attend le prêtre pour lui donner les derniers sacrements.
Au fil des heures qui passent, Lazare Bazin repense aux moments charnières de sa vie, à ses erreurs, son grand amour perdu, et il décide d'écrire son testament, afin de faire connaitre à tous l'existence de Clotilde, un enfant adultérin qu'il a eu avec Clarisse, le grand amour de sa vie, morte en déportation en 1943.
Mais la faucheuse n'est pas au rendez-vous, et bien au contraire, faire un dernier pied de nez à ses héritiers semble redonner à Lazare le goût et l'envie de vivre.
Un régal !! Moi qui ai besoin habituellement de trouver le personnage principal sympathique pour apprécier un roman, j'ai pourtant passé un excellent moment de lecture en lisant l'histoire de cet homme vil, malhonnête et exécrable. Et pourtant il a tous les défauts, il a abusé de ses droits de notable dans son village, fait des affaires avec l'ennemi pendant la guerre avant de rallier la cause des résistants lorsqu'il a senti le vent tourner, il a trompé sa femme, mal aimé ses enfants et est odieux avec tout à chacun.
Un roman pas comme les autres, j'ai beaucoup aimé.
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Quel horrible personnage,que ce notaire, j'en arrivais à me sentir en colère!
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Pour l'heure, on se devait à l'obscurité, alors que Lazare avait hâte de descendre dans son parc, de fouler sa pelouse, de respirer l'odeur résineuse des cèdres, de toucher l'écorce de ses géants. Cette atmosphère lui avait tellement manqué depuis que la crise s'était déclarée et qu'il avait failli en mourir. Il essayait de songer à son beau costume de soie, égoïstement, à l'allure qu'il aurait dans sa parure des jours de fête. Il n'y aurait personne, hormis lui-même, pour se satisfaire du spectacle, mais qu'importe, à sa manière, il avait appris à habiter sa solitude. Les histoires de famille commençaient à le lasser. Il avait assez joué avec elles. Tout était désormais en ordre, sa mort future, la distribution de ses biens. Personne ne serait oublié. Une sorte d'équité présiderait à la réunion de maître Duquenoy. Il y aurait des soupirs, des jurons, des insultes peut-être, mais la sagesse s'imposerait, bon gré mal gré. Le sage, se dit-il, finit par l'emporter sur le fou, après que le fou s'est diverti.
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Bazin aimait à toiser les gens ; il se sentait en tout point supérieur. Il était ainsi, depuis sa plus tendre enfance, un fier, un hautain, un indifférent. La détresse de ses concitoyens, le chantage affectif ou les pleurs parfois, et pire encore les coups de colère, les menaces, les invectives, toutes ces scories de l’âme qui traduisent l’impuissance d’être le laissaient indifférent. « Je hais la mansuétude, la compassion », disait-il volontiers autour de lui, sans complexes.
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Le notaire sentait le feu aux joues le gagner, peu à peu. Jamais je n’aurais cru prendre tant de plaisir à rédiger un testament, reconnut-il. Le mien, forcément. Ce n’est point comme celui des autres, qui est une besogne détestable où il faut entendre sans réagir les pires hypocrisies, les méchancetés de tout crin, les rancœurs fielleuses.
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Geneviève apporta le costume sur un serviteur muet et étendit la chemise sur le fond du lit.
— Il me faut m’apprêter un peu. Mes enfants sont venus me voir. Ils s’inquiètent. Mais pas comme vous le pensez, cher docteur… Ils s’inquiètent de ne point me voir mort. L’idéal pour eux eût été que je disparaisse jeudi. Ainsi, on aurait fait la cérémonie ce jour. Et tout aurait été pour le mieux. Calixte rentrait ce dimanche à Blois, à moins qu’elle ne décidât son mari à courir vers Saint-Raphaël ou Cassis…
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Au dire du docteur Léontin, Lazare Bazin était rendu à ses derniers articles. On avait patiemment espéré quelque rémission, mais la vie du vieil homme semblait suivre sa pente inexorable. Et on ne pourrait mieux résumer la situation qu'en consultant le graphique que tenait Geneviève, la gouvernante : une ligne brisée descendante, dont les segments figuraient le décompte de ses pulsions cardiaques.
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