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Bernard Lortholary (Traducteur)
EAN : 9782253047421
88 pages
Le Livre de Poche (01/10/1988)
3.63/5   1476 notes
Résumé :
"Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d'une bonne vingtaine d'années qui n'avait pas été marquée par le moindre événement, et jamais il n'aurait escompté que pût lui arriver rien de notable sauf de mourir un jour. Et cela lui convenait tout à fait. Car il n'aimait pas les événements, et il avait une véritable horreur de ceux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (143) Voir plus Ajouter une critique
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sur 1476 notes
Une vie pas très intéressante que celle de Jonathan Noël, sorte d'ermite des temps modernes, sans amis, communiquant peu ou pas du tout, et qui, très professionnellement, fait le planton devant la banque qui l'emploie, avec comme distraction quotidienne, la limousine du directeur qui arrive dans son établissement.

Jonathan semble heureux, mais hélas, un pigeon qui s'est introduit dans le couloir à son étage, vient perturber ce petit bonheur.

Et Jonathan gamberge, imaginant une sorte d'effet papillon à base de pigeon, phobique à souhait.


J'ai d'abord souri, souri face aux situations imaginées par le personnage, en voyant comment l'affaire du pigeon parvient à prendre, dans la tête de l'anxieux, une tournure d'apocalypse, puis je me suis apitoyée et ai ressenti beaucoup de compassion en observant cet être qui se débattait face à on ne sait quel danger, comme le ferait quiconque atteint de phobie, et que l'on ne peut raisonner.


Patrick Süskind nous offre une analyse minutieuse de la psychologie d'un individu névrosé au-delà de la norme, capable de se mettre seul dans l'embarras par une cascade de mésaventures qui découlent d'une première et énorme contrariété.


Tour à tour, drôle, fascinant, inquiétant, avec des descriptions qui prennent parfois de la longueur, le pigeon est un roman à découvrir et à déguster.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Les phobies font toujours bien rire ceux qui n'en sont pas atteints.
Qui ne s'est pas amusé aux dépens de la personne qui abandonne en courant son appartement parce qu'une minuscule souris grignote dans la cuisine quelques miettes de gâteaux secs, ou qui refuse de dormir dans une chambre parce qu'une énorme araignée se promène au-dessus du lit, ou encore angoisse à la simple idée de devoir entrer dans une cabine d'ascenseur ?
La vie de notre malheureux héros, Jonathan Noël, va basculer dans l'horreur absolue à cause de l'irruption d'un pigeon, un de ces affreux volatiles qui vous réveillent en roucoulant, souillent les rebords de vos fenêtres, et s'approchent sournoisement de vous quand vous sirotez votre café ou buvez votre petit blanc à la terrasse d'un bar.
Jonathan a eu sa part de traumatismes durant sa jeunesse, et il aspire à cinquante ans sonnés à une petite vie bien tranquille, loin de tous ces gens fourbes et vipérins qui ne l'ont jamais épargné. Il est un rien maniaque aussi ! Un adepte de cette maxime énigmatique, du moins me concernant : « Une place pour chaque chose, et chaque chose à sa place !!!! » Mais Jonathan est heureux dans cette vie qu'il s'est choisi, qu'il s'est construit petit à petit. Une vie sans accroc, répétitive, et monotone, mais tellement rassurante…
Jusqu'à l'arrivée matinale de cette saleté de pigeon qui va réveiller en lui tous ses mauvais souvenirs de jeunesse. Incapable de relever le défi que lui lance la bestiole ailée, sa journée va vite virer au cauchemar.
La maniaquerie et les obsessions de Jonathan, la monotonie de son existence, sont décrites d'une manière clinique par Patrick Suskind qui décompose chacun de ses gestes et de ses mouvements. C'est souvent drôle et émouvant.
Un petit reproche, si je peux me permettre. Il manque une cinquantaine de pages à ce livre. La jeunesse de Jonathan si traumatisante n'est pas suffisamment développée. Et surtout, surtout, j'aurai tant voulu « lire » le triomphe de Jonathan qui, au bout du compte, est parvenu à vaincre sa phobie, partager avec lui cette grande victoire sur lui-même et sur les autres, son Austerlitz à lui…
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Jonathan, la cinquantaine, est vigile dans un hôtel.
Il aime ses habitudes, tout doit se dérouler de la même façon chaque jour.
Il habite dans une chambre de bonne.
Tout se passe comme il l'entend jusqu'au jour où il découvre , sur son palier, un pigeon qui le scrute de son oeil rouge .
Il ne peut pas le supporter.
Jonathan quitte son domicile et se réfugie hors de chez lui, ni plus ni moins qu'un "sans domicile fixe".
C'est pour lui le départ de réflexions sur le sens de sa vie. Des pensées qui le chamboulent complètement.
J'ai lu le livre au début des années quatre-vingt-dix, après sa sortie, encore marquée par le célèbre roman précédent de Patrick Süskind : "Le parfum", d'un tout autre genre;
L'ambiance du livre et la description de la solitude du personnage principal m'avaient fascinée à la façon d'un thriller.
Un livre très court que je retrouve en relecture grâce à mes notes que je prenais déjà à ce moment sur des cartons colorés.
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Vraiment cet écrivain ne cessera jamais de me surprendre, déjà avec son extraordinaire et incroyable Parfum, puis son admirable Contrebasse, c'est au tour du Pigeon de m'envoûter.
Ce court roman nous rappelle, ne serait-ce qu'un peu, les oeuvres de Kafka ; Un homme âgé voit toute sa stabilité et la beauté de sa vie solitaire et calme détruites et bouleversées par un évènement terrible et atroce : un pigeon se tient dans le couloir du bâtiment ! Eh oui, un pigeon, cet oiseau doux et mignon ! On est d'emblée devant ce comique de situation où le personnage agit sérieusement devant un problème si simple.
C'est le constat épidermique ! Or cette situation anodine est élevée au rang de la méditation amère de la vie et de l'existence. Elle touche à l'universel, et voilà exactement tout son intérêt (et selon moi la grandeur de tout roman). Qu'est-ce que le bonheur après tout ? Il est relatif à l'extrême ! Pouvons-nous rire de ce qui arrive à ce vieil homme ! Pour lui, qui a connu une jeunesse tumultueuse et désagréable, son bonheur est là dans cette chambre toute petite et affable et dans sa solitude, tout simplement. On notera cette contemplation du clochard et de sa liberté excessive.
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Roman très particulier, étrange, décalé et absurde, dans lequel un homme vit rapidement une crise de la cinquantaine... Pas ce fameux épisode de "démon de midi", non une crise liée à la rencontre avec un banal oiseau. Cette histoire est en fait basée sur la peur panique d'un quinquagénaire ordinaire, routinier et taciturne, qui est confronté à la présence d'un pigeon dans le couloir menant à sa chambre de bonne. L'action de ce livre se déroule sur une très courte période, pendant laquelle l'auteur se livre à une étude psychologique de son personnage.
J'avais été déçue par le roman "Le parfum" du même auteur, et préfère de loin cette oeuvre "Le pigeon". Je crois que ce livre, du fait de son étrangeté justement, ne peut pas laisser le lecteur indifférent. Texte bien écrit, histoire bien menée. Un livre à découvrir, ne serait-ce que par curiosité.
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Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
Il avait penché la tête sur le côté et fixait Jonathan de son œil gauche. Cet œil, un petit disque rond, brun avec un point noir au centre, était effrayant à voir. Il était fixé comme un bouton cousu sur le plumage de la tête, il était dépourvu de cils et de sourcils, il était tout nu et impudemment tourné vers l'extérieur, et monstrueusement ouvert ; mais en même temps il y avait là, dans cet œil, une sorte de sournoiserie retenue ; et, en même temps encore, il ne semblait ni sournois, ni ouvert, mais tout simplement sans vie, comme l'objectif d'une caméra qui avale toute lumière extérieure et ne laisse passer aucun rayon en provenance de son intérieur. Il n'y avait pas d'éclat, pas de lueur dans cet œil, pas la moindre étincelle de vie. C'était un œil sans regard. Et il fixait Jonathan.
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[ Incipit ]

Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d'une bonne vingtaine d'années qui n'avait pas été marquée par le moindre événement, et jamais il n'aurait escompté que pût encore lui arriver rien de notable, sauf de mourir un jour. Et cela lui convenait tout à fait. Car il n'aimait pas les événements, et il avait une véritable horreur de ceux qui ébranlaient son équilibre intérieur et chamboulaient l'ordonnance de sa vie.
La plupart des événements de ce genre se situaient, Dieu merci, fort loin dans les temps anciens de son enfance et de sa jeunesse, et il préférait ne plus s'en souvenir du tout, ou bien alors ce n'était qu'avec un extrême déplaisir. Ainsi, un après-midi d'été, du côté de Charenton, en juillet 1942, comme il revenait de pêcher à la ligne - il avait fait un orage, ce jour-là, et puis il avait plu, après une longue période de chaleur, et sur le chemin du retour, il avait ôté ses chaussures, avait marché pieds nus sur l'asphalte chaud et trempé, il avait pataugé dans les flaques, plaisir indescriptible... - il revenait donc de pêcher à la ligne et avait couru à la cuisine, pensant trouver sa mère en train de préparer le repas, et voilà que sa mère n'y était plus, il n'y avait plus que son tablier, jeté sur le dossier de la chaise. Son père lui avait dit que sa mère était partie, elle y avait été obligée, pour un voyage qui durerait assez longtemps.
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Il se sentait plus vieux d'au moins vingt ans, et plus petit de vingt centimètres, bombardé qu'il était depuis des heures par l'ardeur extérieure du soleil et l'ardeur intérieure de sa rage qui le liquéfiaient ou le ramollissaient , oui, c'était plutôt une impression de ramollissement qu'il avait, car il ne sentait déjà plus du tout l'humidité de la sueur ; il était ramolli et érodé, chauffé à blanc et écaillé comme un sphynx de pierre au bout de cinq mille ans ; et avant longtemps il serait totalement desséché et calciné et ratatiné et émietté, il tomberait en poussière ou en cendre, à cet endroit où il se tenait encore à grand-peine sur ses jambes, et n'y serait plus qu'un minuscule tas d'ordure, jusqu'à ce qu' enfin un coup de vent violent l'emporte, ou que la femme de ménage le balaye, ou que la pluie l'entraîne.
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Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d'une bonne vingtaine d'années qui n'avait pas été marquée par le moindre événement, et jamais il n'aurait escompté que pût encore lui arriver rien de notable, sauf de mourir un jour. Et cela lui convenait tout à fait. Car il n'aimait pas les événements, et il avait une véritable horreur de ceux qui ébranlaient son équilibre intérieur et chamboulaient l'ordonnance de sa vie.
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Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d'une bonne vingtaine d'années qui n'avait pas été marquée par le moindre évènement, et jamais il n'aurait escompté que pût encore lui arriver rien de notable, sauf mourir un jour. Et cela lui convenait tout à fait. Car il n'aimait pas les évènements, et il avait une véritable horreur de ceux qui ébranlaient son équilibre intérieur et chamboulaient l'ordonnance de sa vie.
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