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Georges-Michel Sarotte (Traducteur)
EAN : 9782264045430
192 pages
10-18 (15/03/2007)
3.65/5   81 notes
Résumé :
Henry MacAlpine, jeune peintre ambitieux, est bien décidé à se faire une place sur la scène artistique londonienne du début du XXe siècle. Avec son ami et mentor, le féroce et tout-puissant critique William Nasmyth, ils vont bientôt en devenir les maîtres. Mais la rencontre de Henry avec Evelyn, une peintre rebelle et insaisissable, va tout bouleverser. Un beau jour, sans donner d'explication, Henry disparaît pour un exil volontaire sur l'île de Houat. Quatre ans pl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Pour ce portrait commencer par le fond : je l'ai vu au sortir du brouillard d'une noirceur tumultueuse annonciatrice d'un drame, soir de tempête. Car si l'art du portrait consiste à révéler l'âme du sujet, ici les ténèbres finissent par tout envahir et les visages s'y engloutirent comme je le subodorai par éclair à l'écoute des vagues vengeresses s'abimant sur les rochers de l'île d'Houat au large de Quiberon où le peintre Ecossais s'était retiré.


Loin de vouloir expliquer c'est par le mystère du ressenti qu'il convient de faire découvrir ces tensions humaines que l'on pressent se tisser sur un drame passé aux contours diffus tout d'abord. Et qui ne se rendrait compte au fil de ces pages qu'un destin funeste lie inexorablement le peintre à son critique ? Ce drame tapi au coeur des personnages est rien moins que shakespearien.


Quant à la forme inhabituelle dans le genre du thriller Lain Pears a opté pour le soliloque. C'est à dessein que je choisi ce mot plutôt que monologue, soliloque me semble contenir en son sein le débat des raisons et des options aux choix d'une action sans la brillance d'un monologue. Car à la rudesse de l'île et de ses habitants s'allie celle d'Henry MacAlpine, le peintre en question. Désarçonnante au départ elle est un choix judicieux permettant une montée linéaire des tensions jusqu'à une fin d'une intensité rare et d'une cruelle beauté.


Pour le prix d'un vous avez un triple suspense le drame passé, le drame en cours et le lien entre les deux. de même le portrait nous offre celui du peintre, celui de son modèle, celui d'Evelyn une peintre indépendante, ceux des îliens. Moi c'est évidemment l'indépendance d'Evelyn qui m'a le plus touché ainsi que la force des caractères tout en passion.


Quant au destin : lecture improbable choisie pour la faible épaisseur du bouquin dans la bibliothèque d'une maison d'amis dans la Loire. Dois-je y voir en plus un appel vers le Morbihan ?
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J'ai adoré les grands romans historiques de Iain Pears, notamment "Le cercle de la croix". Cette fois, j'ai choisi au hasard "Le portrait" qui est beaucoup plus court. Je l'avoue tout de suite: je n'ai pas vraiment aimé ce livre ! Pourquoi ? D'abord en raison de sa forme particulière. En effet, il s'agit uniquement d'un long soliloque: le narrateur est un peintre du début du XXème siècle (Henry MacAlpine), qui s'exprime devant le critique d'art William Nasmith (dont on n'entendra jamais la parole).
Autrefois, le second a servi au premier de guide et de protecteur, à Londres. Ils ont été amis jusqu'à que Henry quitte précipitamment l'Angleterre, sans explication, et finisse par trouver refuge dans la petite île bretonne d'Houat. Au bout de quatre ans, William reprend contact avec le peintre, qui commence alors un portrait de son ex-ami. Pendant qu'il peint, Henry se lance dans une très longue explication (à certains moments, j'ai trouvé que c'était trop bavard). le peintre s'exprime sur leurs relations complexes et ambivalentes et sur sa découverte des faiblesses de son mentor. Après de longs discours, il en vient à avouer les raisons qui ont conduit directement à la brutale rupture; je ne révèlerai pas les deux tragédies que dévoile l'auteur presque à la fin du livre. Elles sont inattendues et, à mon avis, assez peu crédibles. Enfin vient l‘ultime dénouement, cruel, qui est évoqué d'une manière elliptique.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé que les deux protagonistes n'étaient pas très attachants; ce ne sont pas leurs faiblesses personnelles qui m'ont gêné, mais un certain manque de consistance. Ce que j'ai peut-être le plus apprécié dans le roman, c'est la description du milieu des critiques d'art et, surtout, l'évocation vigoureuse de la passion artistique qui peut tout écraser, même les élémentaires sentiments d'humanité .
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Mais vraiment quel tour de force de réussir à passionner son lecteur avec un long monologue qui retrace la dégradation d'une relation amicale et qui livre une féroce critique du monde de l'art et de ses dérives !
Henry Mac Alpine, peintre écossais talentueux, s'est retiré sur l'île bretonne d'Houat, quittant Londres et le milieu artistique dans lequel il évoluait aux côtés du célèbre critique d'art William Nasmyth.
Entre les deux hommes, la relation d'admiration et de reconnaissance du jeune peintre à l'égard de celui qui est le maître des réputations, s'est peu à peu transformée au fur et mesure qu'Henry a constaté combien William abusait de son pouvoir et se montrait impitoyable pour dicter à tous sa loi.
Evelyn la jeune bourgeoise en rupture de ban, ne voulant vivre que pour son art, en a durement fait les frais car elle a refusé de se plier aux dictats de Nasmyth.
Henry qui ne cesse de douter de son talent, finit par comprendre dans quelle relation perverse il s'est engagé et la mort (accidentelle ?) de Jacky la naïve jeune femme qui lui servait de modèle , lui fait comprendre qu'il doit à tout prix s'exiler pour sauver son âme.
Mais pour se reconstruire, ne doit-il pas se venger de celui qui a détruit tant d'innocents? Voici pourquoi il invite William à lui rendre visite pour qu'il puisse peindre son portrait.
Tout le roman est construit sous la forme d'un monologue ,le peintre s'adressant à son modèle et retraçant par son discours leur histoire compliquée.
C'est brillant et Ian Pears parvient à soutenir l'attention du lecteur sans aucun dialogue, les réactions du modèle se déduisant de l'évolution du discours du peintre. L'analyse des perversions du monde de l'art est remarquable et l'auteur insiste à juste titre sur la toute puissance de la presse spécialisée qui dicte ce qu'il faut penser et porte aux nues des formes artistiques qui n'entrainent pas forcément l'adhésion du commun des mortels.
Quelle sombre ironie et quelle méchanceté dans le discours d'Henry qui voue à son modèle une haine vraiment mortelle et il faut bien le dire particulièrement justifiée.
Encore un excellent roman du talentueux Ian Pears qui a conquis son public avec une bonne série policière centrée sur le monde de l'art mais surtout avec le remarquable roman "le cercle de la croix" .
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Ce livre a un style très particulier. Il fait penser à un long monologue. Il s'agit en fait du discours du peintre Henry MacAlpine à William Nasmyth lorsque celui-ci vient se faire faire son portrait. Nous devinons les paroles du modèle à travers les reprises du peintre.
Ce critique a longtemps dominé le milieu artistique londonien, en imposant ses goûts, en faisant la pluie et le beau temps dans le milieu des peintres, construisant ou détruisant des carrières. Cette fois, c'est lui qui est largement dominé dans l'échange avec son ''ami''. On découvre au fil de la lecture que le peintre a tout fait pour faire venir le critique sur l'ile de Houat, où il réside depuis quatre ans. Ce portrait est l'occasion pour lui de revenir sur ses années londoniennes, d'analyser ce qu'il a vécu, la place qu'il occupait dans le milieu artistique, surtout vis à vis de William Nasmyth. Et on découvre les intrigues, les petitesses qui fleurissent, et les jugements de la société de l'époque (début XXes). Dans ce contexte où la religion et la morale ont la part belle, le mode de vie et la rumeur ont leur mot à dire. Les suicides dans la tamise ou par pendaison en découlent directement.
Henry MacAlpine le sait, qui a préféré fuir Londres pour s'installer et vivre dans une société loin du monde des arts. Et construire sa vengeance. Il tient maintenant le critique entre ses mains, jusqu'à le conduire en haut d'une falaise un jour de tempête....
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Henry MacAlpine vit sur l'île d'Houat depuis quatre ans. Autrefois peintre ambitieux, il connaissait à Londres un début de notoriété, avec l'aide de William Nasmyth, critique d'art. Parti seul en Bretagne s'isoler du monde, après la rencontre d'une jeune artiste peintre, voilà que William Nasmyth le rejoint et entend dresser son portrait. Les liens d'amitié et de jalousie entre ces deux êtres resurgissent.

Faux polar, vrai roman, ce Portrait joue avec l'identité d'artiste, la peinture n'étant que l'arrière fond d'une lutte d'ego, qui conduit les protagonistes dans un quasi huit-clôt à s'affronter. La furie intérieure plus ou moins contenue des personnages au début du livre se fait l'écho de la mer et du vent qui viennent assaillir les personnages sur cette île bretonne. Tout concourt à un dénouement inévitable.

Quoique grand admirateur des romans de Pears, celui-ci est de loin le plus difficile à aborder (encore que le Cercle de la croix demande lui aussi un gros effort au lecteur). La forme, un très long monologue, exige l'attention du lecteur, et les combats intérieurs priment sur toute action réelle. Un bon livre mais plutôt ardu.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens d'avoir dit jadis que j'avais toujours voulu vivre au bord de la mer. Persuadé que la peinture en était la raison, tu as discouru sur les possibilités de "tangibilité" qu'offraient les paysages marins - c'est bien le mot absurde que tu utilisais alors ? -, sur la façon dont la peinture pouvait représenter l'eau et la lumière. Il va sans dire que tu te méprenais. Mon but était justement de me laver de toutes ces inepties. Vivre au bord de la mer est comme un baptême permanent. L'air et la lumière hypnotisent, et l'âme se baigne dans l'immensité. On découvre ce qu'est la vraie splendeur, et ce n'est pas quelque chose qu'on peut transcrire sur la toile. Quand on peint, ou bien on représente ce que l'on voit, ou bien on se projette sur ce qu'on a sous les yeux. En face de la mer on se rend compte de l'inanité des deux attitudes. On ne peut humaniser la mer. Elle n'est pas comme toutes ces montagnes dont on raffole tant, avec leurs joyeux paysans qui font la moisson ou dévalent les sentiers. La mer est mouvement, violence, vacarme.
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Je me demande souvent ce que ressent un père lorsqu'il voit sa progéniture quitter l'enfance et le priver de cette vénération instinctive dont il était l'objet. Le changement se produit-il d'un seul coup ou peu à peu? S'agit-il d'un processus progressif ou brutal?Est-ce pour quoi les artistes se conduisent en enfant et ont besoin d'humilier et de dénigrer les ainés pour s'affirmer?
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Un homme qui déteste être dans l'ignorance ne partira jamais avant d'avoir vu quelque chose aussi personnel que son portrait.
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Ce qui m'intéresse c'est la violence que ces jeunes mettent dans leurs œuvres. Celles ci sont peut être repoussantes, maladroites, le contraire de l'art véritable. peut être leurs auteurs sont ils des imposteurs et des imbéciles. Mais ils puisent dans la violence de l'âme humaine; leurs tableaux me font penser au premier roulement de tonnerre entendu par une journée d'été. Ces jeunes artistes ont prolongé la gamme des émotions jusqu'à des zones auxquelles nous n'avions jamais songé.
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Le public a un goût de chiotte. Il veut des nus léchés et de jolis paysages. Il n'y a jamais eu d'époque comme la nôtre, mon ami.Pour la première fois dans l'histoire, un groupe possède l'argent, et l'autre le bon goût.Tu t'en aperçois tous les jours, avoue-le! Comment gagnes-tu ta vie?Tu peins une chose pour faire bouillir la marmite, et une autre pour être sincère avec toi-même.
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