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Le Poulpe tome 4 sur 199
EAN : 9782277302070
92 pages
J'ai lu (01/11/1998)
3.55/5   111 notes
Résumé :
Un vieux chalutier qui saute sur une mine allemande en plein dans la rade de Lorient et le poulpe repart en guerre...

Contre qui cette fois ? Qui peut bien vouloir la fin du village de Kerletu ? Qui peut-être assez avide pour vouloir s'emparer d'un morceau d'éternité niché entre granit et océan ? Est-il vraiment possible d'arrêter le carrelage du vieux druide ? Le Poulpe aura bien du mal à répondre...
Que lire après Le Poulpe : Arrêtez le carrelageVoir plus
Le Poulpe : La petite écuyère a cafté par Rouch

Le Poulpe

Sylvie Rouch

4.00★ (8549)

199 tomes

Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'avais déjà remarqué des livres intitulés "Le Poulpe"... et ai constaté qu'ils entraient dans la catégorie "roman noir", alors je n'avais pas été tentée... Ce que je n'avais pas vu par contre c'est qu'ils étaient écrits par des auteurs différents... Là après des lectures sérieuses, j'ai voulu faire une pause, lire du "plus léger" et je me suis laissée tenter d'autant que l'auteur était diplômé d'une maitrise de Lettres, et j'ai eu raison. Il ne s'agit pas d'une grande oeuvre, mais le livre est original et bien écrit. La fin de l'ouvrage me laisse un peu sur ma faim, mais ce n'est pas trop grave, et j'ai passé un moment agréable avec un genre que je découvre à peine.
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Si vous avez lu mes deux précédents articles, "La petite écuyère a cafté" et "Saigne sur mer" vous savez que je me suis, récemment, intéressé à la série de livres "Le poulpe".

Vous savez donc, également, qu'après avoir été enthousiasmé par le premier numéro écrit par J.B. Pouy, j'ai été un peu plus perplexe à la lecture du second épisode écrit par Serge Quadrupanni.

Peu importe, comme vous me connaissez, peut-être, quand j'aime, j'aime sans mesure. Aussi, il était tout naturel que je continue ma découverte du personnage de Gabriel Lecouvreur.

La série comptant un nombre incalculable de romans, il est évident que je ne lirai jamais tout. En effet, il a été édité au moins 275 numéros. le fait que les auteurs soient presque aussi nombreux que les titres aide grandement au développement de la saga.

Pourtant, j'aurais aimé lire au moins la première dizaine d'histoires. Cependant, difficile de trouver les livres en question, difficile, également, de pouvoir réellement établir une liste de ceux-ci. Même sur le site de l'éditeur "La Baleine", tous les numéros ne sont pas cités.

Aussi, à défaut de connaître, ne serait-ce que le titre du troisième épisode (après renseignements il semblerait que l'éditeur ayant numéroté ses livres indépendamment des collections, le numéro trois ne ferait pas partie de la saga du Poulpe), je me suis rabattu sur le 4ème, "Arrêtez le carrelage", écrit par Patrick Raynal, un des auteurs ayant posé les fondations de la série avec Serge Quadrupanni et Jean-Bernard Pouy.

D'abord critique de littérature policière et spécialiste du genre américain, Patrick Raynal dirige un temps la collection "série noire" chez Gallimard.
Après avoir écrit plusieurs romans, il se lance dans l'aventure "Le poulpe" en compagnie de J.B Pouy.

L'homme est connu pour son côté anarchiste, et cet esprit se retrouvera dans son opus du "Poulpe".

Alors que Gabriel Lecouvreur, dit "Le poulpe", revient tout juste d'une de ses escapades, il n'a pas le temps de savourer son café au bistrot du "Pied de porc..." dans le 11ème arrondissement de Paris, qu'il tombe sur un article de journal contant les mésaventures d'un pêcheur dont le chalutier a sauté sur une mine allemande dans la rade de Lorient.

Une mine allemande, 50 ans après la fin de la guerre, dans un endroit fréquenté, il n'en faut pas plus pour donner envie à Gabriel d'enfourcher une moto et de se rendre sur place, dans le village de Kerletu, un bourg paumé coincé entre la côte et une base militaire apathique.

Sur place, Gabriel se rend compte que les faits étranges s'enchaînent, des morts suspectes, des bateaux qui coulent, des maisons qui se vendent à une vitesse affolante, des gendarmes qui ne bougent pas, un groupe d'anarchistes virulents, des tueurs aguerris, une belle jeune femme aguicheuse...

"Arrêtez le carrelage" débute lentement sur un mise en place rapide, situation qui tiendrait de l'oxymore si l'auteur ne savait pas ce qu'il faisait.

Effectivement, la présentation de l'affaire se fait à travers la déposition du pêcheur à la gendarmerie. Quelques lignes puis l'auteur rend visite à Gérard, le patron du "Pied de porc..." juste le temps que Gabriel débarque et tombe sur l'article. Gabriel rend alors rapidement visite à son ami Pedro, l'anarchiste catalan, pour récupérer quelques armes et lui emprunter une moto Norton, appartenant à un membre de la famille ayant du quitter le pays définitivement.

Quelques kilomètres pour chauffer le moteur sur la route et Gabriel fonce à tombeau ouvert sur Kerletu, un petit village dépeuplé. Des bistrots mais plus de commerces, pas d'hotel, plus de pêcheurs... Gabriel trouve refuge chez l'habitant.

Mais si les Kerletiens sont bizarres, coincés dans un village isolé, que dire de ces motards qui cherchent des poux à Gabriel avant de s'écraser en criant "Arrêtez le carrelage" ?

Ce troisième épisode redresse la barre après un second un peu faible. Si Patrick Raynal décide de prendre le temps de mettre en place la situation, les personnages et l'ambiance, l'homme sait mener sa barque et entraîne le lecteur dans une aventure pleine de rebondissements durant laquelle il ne ménage pas son héros. Plus les hommes tombent et moins Gabriel saisit les tenants et les aboutissants d'autant qu'il est entouré de personnes toutes plus étranges les unes que les autres. Un gendarme qui semble ne pas s'intéresser à ce qui se passe, des villageois qui cachent un secret, un pêcheur étrange, des motards curieux, des mafieux, des notaires... et cette jeune femme qui cherchent à le troubler.

Le style de l'auteur est bon, même si moins centré sur l'humour que celui de JB Pouy. Il n'oublie pas les belles formules et l'ensemble se lit très bien. Les chapitres sont très courts, tout comme le roman, ce qui renforce la facilité de lecture. Gabriel retrouve son goût pour la bière, pour la lecture (même s'il privilégie des petites fables philosophiques, là où JB Pouy préférait les haïkus).

L'ensemble est rondement mené, et la fibre anarchiste de l'auteur se ressent jusqu'aux tréfonds de cette histoire.

Au final, un troisième épisode très plaisant, dans un style un peu différent du premier mais sans trahir ni l'ambiance ni le personnage mis en place par JB Pouy.

De la bonne littérature de divertissement, un livre qui donne envie de lire les autres épisodes même si, soyons en sûr, ils ne seront pas tous de cette qualité.
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Un chalut de pêche saute sur une mine nazie. Et personne ne croit le pêcheur, toute la côte Atlantique ayant été déminée après la guerre. Personne, sauf le Poulpe.
Sur place, dans un coin préservé du tourisme de masse, il va poser ses tentacules sur du lourd. du très lourd...
Un des premiers de la série (le 4ème). le Poulpe est plus jeune, plus en forme, moins déprimée, aime déjà beaucoup la bière et fourrer son nez où il ne doit pas. Et là il joue gros, allant menacer jusqu'à un ministre.
Tout ça pour sauver un coin d'éternité de la spéculation immobilière et du tourisme de masse qui uniformise tout.
C'est peu. C'est beaucoup.
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De l'humour ....
Ça commence avec le titre, le jeu de mot, marque de fabrique des titres de la série du Poulpe, mettant en avant notre Gabriel, "arrêtez le carrelage où vous allez passez un sale carreleur".
Toujours de l'humour ....
Même dans les têtes de chapitre on trouve de bons artifices, quand vous lisez "Où le Poulpe vide un chargeur dans le corps d'un ministre" ... vous imaginez le pire .... du sang et de la cervelle partout !
Tout au long nous allons de surprises en surprise ... le rythme s'accélère, les bagarres s'enchaînent, ainsi que les règlements de compte ... et bien sûr il faut de l'amour ... il y a toujours de l'amour ou plutôt du cul dans la série.
C'est discret, juste amené avec ironie et humour mais sans scène spectaculaire.
L intrigue est complexe parfois un peu alambiquée, elle prend des chemins de traverse pour nous perdre et nous surprendre ... est elle vraiment crédible ? ... je n'en suis pas sûre ... mais ce n'est pas ce qu'on demande à cette série...
En conclusion,
C'est un bon poulpe qui de plus a choisi un coin très chouette de Bretagne sud ... ces endroits encore hors du béton et du royaume du fric .. une oasis à préserver !
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Un des premiers poulpes et sans doute l'un des meilleurs selon moi. L'écriture de Patrick Raynal est acérée et gouailleuse. le livre accompagnant Gabriel Lecouvreur dans ses aventures est cette fois ci le très savoureux Sublimes paroles et idioties de Nasr Edson Hodja. Ces excellentes petites métaphores accompagnent donc les réflexions du poulpe et de ces camarades dans leurs réflexions: qui a bien pu faire exploser la Belle Bretonne et pourquoi?
Si vous ne devez lire qu'un poulpe, lisez celui-ci sans hésiter.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- Tu le connais, Job, oui ou merde?!?!
Gabriel l'attrapa par le bras et fila vers la sortie. Il vit les deux Harley et, tout de suite après, les deux clowns déguisés en Hell's qui tournaient autour de la Norton en filant des coups de latte dans les pneus.
- Non, je le connais pas mais c'est pour lui que je suis venu, souffla-t-il à voix basse. Je t'expliquerai dès que j'en aurai fini avec ces guignols.
Il arriva juste à temps pour bloquer un méchant coup de botte destiné au feu arrière de la Commando. Le type eut l'air surpris et le Poulpe lui sourit gentiment.
- Excuse-moi, mon gars. J'ai cru que t'avais pas vu ma bécane.
De près, ils avaient l'air de sortir d'un remake albanais d'un film de Corman. Un petit gros et un grand maigre, deux cloches cradingues comme des fonds de bennes à ordures.
- T'as vu une bécane, Slim? fit le petit gros.
- Que dalle, Fatty. C'est juste un tombereau de merde au milieu du chemin.
- Vous avez raison, les gars, rigola le Poulpe. On va quand même pas se fâcher pour un tombereau de merde.
Du coin de l'oeil, il vit Loulou se rapprocher. Gabriel se demanda comment le mastard allait réagir. Leur sortie du bar avait pu passer inaperçue, pas une bagarre de rue. Les deux tocards étaient en train d'assimiler la situation. Le Poulpe les prit par les épaules et les poussa vers les Harley.
- Ca, c'est des bécanes, les gars. Pas des tombereaux de merde. Loulou, va donc chercher des bières pour mes potes.
Loulou rigola et fila vers le bar. Les deux clowns se regardaient en se demandant où ils avaient lâché le film.
- Tu serais pas en train de nous embrouiller, des fois? fit Slim. Tu roules sur une putain de Commando et tu dis que c'est un putain de tombereau de merde.
- Ecoute-moi, mec. J'aime la baston autant que toi mais c'est pas le bon soir et c'est pas non plus le bon endroit. Dis-moi où je peux vous trouver et je te ferai bouffer tes dents avec plaisir. Mais pas ici. T'as pigé, mec? Pas ici.
- Attends un peu mec, grogna Fatty. Tu veux dire que t'es pas du coin.
- T'es en plein dedans, champion. Je viens juste d'arriver et j'aimerais bien y rester encore un peu, si tu vois ce que je veux dire.
- Merde, mec. Je te reçois cinq sur cinq. Arrêtez le carrelage, hein? Arrêtez ce putain de carrelage.
- Cinq sur cinq, mec, renchérit Slim. On est toute la journée chez Joe Bike. C'est un troquet de Lorient. Tu peux pas le manquer.
Ils se levèrent comme un seul homme et, d'un seul coup de kick, ils arrachèrent leurs machines du secteur.
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Le soleil avait décidé de faire mentir la légende et il frimait dans un ciel bleu comme une carte postale. La lumière inondait le vert des pins, le blanc des maisons, le beige du sable et toutes les couleurs des bateaux qui s'exhibaient jusqu'au fondement, posés qu'ils étaient sur le fond d'un océan aussi sec qu'un arroyo navajo au mois d'août. Gabriel avait beau connaître la Bretagne, le spectacle d'une mer sans eau le laissait toujours un tantinet perplexe. Il avait certes entendu parler des marées mais ça n'expliquait pas ce qu'on faisait de toute cette flotte et des bestiaux qui vivaient dedans pendant que la boutique était fermée pour cause de sécheresse intermittente. Des gens bottés de caoutchouc marchaient sans s'en faire sur le plancher de Neptune. Ils avaient la tête baissée et grattaient le sable avec un air préoccupé. Gabriel se dit qu'ils cherchaient sans doute la bonde d'évacuation, histoire d'empêcher une bonne fois pour toute l'Océan de se barrer chaque fois que la lune lui faisait de l'oeil.
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La mère Duic était désolée. C'était une vieille fille d'une soixantaine d'années qui portait barbe et moustache avec une assurance de sapeur. Elle savait tout le mal qu'elle faisait au village mais elle était le seul soutien de sa soeur de soixante-deux ans, une demoiselle aussi solide que les casemates que les Boches avaient laissées le long de la pointe de Kerletu et à peu près aussi futée.
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A Plouhinec, il s'engagea sur la route de Kerletu dans un état voisin de l'éblouissement. Tout était net comme si l'éternité avait choisi ce coin pour y établir une tête de pont. Les mouettes faisaient du surf sur les courants d'air en insultant copieusement tous les culs de plomb qu'elles croisaient et Gabriel se mit sérieusement à douter de son instinct. Comment ne pas croire à l'innocence dans un paysage dont la géométrie variable est façonnée par le ciel, le vent et l'Océan ?
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- Je te relis, Job, fit le capitaine de la gendarmerie de Port-Louis. Si tu n'es pas d'accord sur quelque chose, tu me le dis. D'accord?
Job fit signe qu'il était d'accord et le capitaine commença à lire.
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