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Annie Kroon (Traducteur)
EAN : 9782742760404
123 pages
Actes Sud (30/03/2006)
3.21/5   14 notes
Résumé :

Alma vient de s'engager pour la vie aux côtés de Mahler, l'homme qui lui demande de ne plus composer pour se consacrer à lui. Dans un long monologue, Alma Mahler s'interroge sur cet attachement, cette attirance, ce renoncement. Sur ses sentiments maternels, le rôle de ses amants, sur l'autorité de Mahler mais aussi sur son proprenarcissisme. 1912, dans un modeste bourg polonais, un artisan tailleur voit la femme qu'il aime le quit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
En essayant d'écrire quelque chose sur ce recueil de nouvelles (des monologues plutôt, certains destinés à être joués au théâtre), je me fais l'effet d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Psychanalyste, musicienne, poète, romancière, l'auteur plonge six fois dans les pensées de personnages très différents, mais qui tous se trouvent à un moment dramatique de leur existence, par la force des choses extérieures (un bombardement pendant la guerre), ou parce qu'elles s'interrogent sur leurs choix (le monologue d'Alma Mahler) ou encore parce qu'elles sont rongées par le mal-être. de ce fait, les textes sont tous sous tension, et créent une attente assez palpitante.

Que vous dire ? C'est atrocement bien écrit, avec une limpidité qui confine à la transparence. L'auteur évoque des sentiments complexes et violents, sans jamais les nommer, dans un style fluide et épuré, quelquefois cru et violent, des sentiments ambigus dont les personnages ont à peine conscience semble-t-il, mais que le lecteur ressent avec acuité. le livre est très court (120 pages), les monologues aussi, et touchent directement là où ça fait mal (et ça fait du bien).
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Pas facile d'entrer dans ces six façons de penser des personnages que Anna Enquist met en scène....Car il s'agit bien de décrire, dans ces pages, ce que les personnages diraient si ils s'exprimaient à voix haute bien qu'étant seuls au moment où ils vivent des situations totalement personnelles. On sent bien évidemment l'influence psychanalytique , mais enfin chacun de nous serait , dans ces circonstances, en mesure de penser de cette façon.
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« Quand on ne peut pas parler, il faut écouter de la musique. La musique parle sans les mots. Un morceau de musique peut exprimer des sentiments qui sont trop vagues ou trop douloureux pour être pris au piège des mots. Ou trop terribles. »

Voici ce que je retiens du recueil d'Anna Enquist, psychanalyste avant de devenir écrivaine. Un recueil qui réunit des nouvelles qui ont toutes été conçues pour être lues à voix haute par un narrateur ou une narratrice qui se glisse dans la peau du JE qui anime chacune des nouvelles. Un je qui s'appelle tantôt Alma Mahler. Un je qui est gardien de zoo à Rotterdam ou celle qui l'attend. Ou alors médecin pendant la guerre, ou encore tailleur qui fuira en Amérique. Ou une jeune femme qui voudrait tant que sa vie change.

Chacun des narrateurs est prêt à bondir, à faire un choix, à faire le saut. À sa manière. Avec toutes les questions que cela lui pose (la psychanalyste est passée par là), avec finesse et sens du rythme (l'écrivaine est aussi passée par là). Un excellent recueil qui m'invite à lire le précédent, intitulé La blessure, dont je vous parlerai sûrement un de ces jours…
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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JJ'ai vu la pièce ce jour à Montfavet d'après le monologue d'Elma Mahler, et si l'interprétation de Catherine Walezak de la compagnie du Théâtre Bacchus (Besançon) est très sensible, toute en finesse, le texte m'a donné envie d'acquérir le livre d'Anna Enquist : "Le Saut : six monologues"

Ces émotions contradictoires, ambivalentes, encore terriblement d'actualité, prennent, avec l'histoire de cette femme, un destin tout autre.

Un choix difficile pour une femme qui se voudrait libérée mais s'enferme volontairement, sous l'emprise d'un besoin de reconnaissance jamais assouvi dans les yeux d'un autre, d'un seul. du seul qui ne lui reconnaîtra jamais ce qu'elle a de plus profondément ancré en elle. La musique, la composition, auxquelles elle renonce volontairement pour un homme, Gustav Mahler.
Drôles d'anfractuosités qui nous poussent vers de drôles de chemins...

Une heure où nous pénétrons dans les pensées intimes d'une égérie d'un autre siècle, muse d'artistes musiciens, Klimt, l'architecte du Bahaus, puis un écrivain. Nous sommes happés par la voix et les yeux de cette actrice qui semble incarnée d'Elma.

Je retenais mon souffle, voulais entrer dans ses yeux... lui dire : « mais ne vois-tu pas que ... ? » Mais pas le temps. Elle ne nous en donne pas le temps et file vers une autre émotion, un autre souvenir, et l'on ne peut que rester muet et respectueux, quoique l'on ait vécu, devant son questionnement presque lancinant, comme une mélodie qui se répète, à peine ébauchée, jamais plaintive ni victime.
Quelques sourires émaillent cette tension, cette empathie que l'on se prend à vivre, et nous libèrent, la libèrent, du poids de convenances : être femme, être mère, ne même pas Être au travers de l'autre qui ne semble en rien son double, qu'elle n'admire même pas, qui a juste ce pouvoir de la convaincre : « tu m'es nécessaire et j'ai tout pouvoir sur toi par cela même ».
Comment juger. Comment honnir un tel choix... Nombreux sommes nous à le faire encore aujourd'hui malgré l' « avancée » des mentalités concernant les rapports hommes-femmes. Rapports humains tout simplement. Cela n'a rien à voir. Cela est plus au fond de chaque personnalité, de chaque histoire, de chaque blessure surtout.

L'ironie, le sarcasme fragile dont l'auteur, Anna Enquist, use, et dont je ne sais si ce sont ceux de la vraie Elma Mahler, sont bien nécessaires pour survivre, avoir des sursauts de fierté, dans de telles conditions. Et nous espérons jusqu'au bout qu'elle répondra à son interrogation. Et pourtant...

Cité des Ombrages
964 Avenue d'Avignon
84140 MONTFAVET
http://montfavetleoff.com/
Lien : http://carnets-route.blogspo..
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Recueil de six nouvelles, des monologues pouvant être joués au théâtre. Des personnages dépressifs, en échec, en quête d'équilibre psychique ou personnel, des personnages au coeur de l'Histoire tragique, celle du bombardement de Rotterdam en 1940.
Alma épouse de Gustav Mahler à qui elle a tout sacrifié, sa volonté de création en particulier, un médecin métis qui sauve un nazi pour prouver sa compétence et le paiera de sa vie, des amants Cato et Leendert qui tentent de se retrouver sous les bombes, Mendel Bronstein qui perd peu à peu la raison.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Quand on ne peut pas parler, il faut écouter de la musique. La musique parle sans les mots. Un morceau de musique peut exprimer des sentiments qui sont trop vagues ou trop douloureux pour être pris au piège des mots. Ou trop terribles
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J’ai une vie. Une tonalité. Bien à moi. Je n’ai pas besoin de m’insérer presto dans les accords des autres en prenant garde à ne pas troubler leur harmonie, de m’éclipser à temps pour laisser la mélodie à quelqu’un d’autre. Je peux moi-même fixer mon tempo, chanter ma partie en continuo : libre aux autres de s’y joindre ou pas. Jouer calmement. Ne pas s’effrayer d’une dissonance ici ou là. C’est moi qui décide. Il n’est pas nécessaire que ce soit toujours une voix solo brillante. On l’entend de toute façon, car c’est ma voix. Elle m’appartient. Et moi, c’est Sarah.
Ranger le bazar.
Remettre le pull dans l’armoire.
Fermer la porte-fenêtre à clé.
Eteindre la lumière. Dormir. Dormir. » p 113 a – 18
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J'ai une vie. Une tonalité. Bien à moi. Je n'ai pas besoin de m'inserer presto dans les accords des autres en prenant garde à ne pas troubler leur harmonie, de m'eclipser à temps pour laisser la mélodie à quelqu'un d'autre. Je peux moi-même fixer mon tempo, chanter ma partie en continuo : libre aux autres de s'y joindre ou pas.
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Renoncer à ma musique était pour moi une chose impensable et la demande de Gustav sonnait comme une intrusion inouïe dans mon intimité, comme s'il m'avait proposé de me faire amputer les seins.
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Alors je cours vers ma Cato, je trébuche sur des nourrissons, des casseroles, des voitures d’enfants, au bord de l’étang je glisse dans la boue, je perds l’équilibre, je tombe à la renverse et le pieu rouillé de la clôture démolie me troue le crâne, traverse la première vertèbre cervicale et me cloue à terre comme on plante un drapeau sur une carte-majeur. » p 61 a – 8
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Videos de Anna Enquist (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anna Enquist
Depuis longtemps déjà, les romans d?Anna Enquist, publiés chez Actes Sud, ont conquis de très nombreux lecteurs français. Cette oeuvre, d?une profonde cohérence, excelle dans la peinture des mille et une nuances de l?âme humaine, de ses contradictions, grandeurs et faiblesses. Ses livres célèbrent la musique, disent le deuil irréparable, reflètent l?évolution de nos sociétés vers toujours plus d?individualisme? Et sa prose, d?une élégance toute classique, révèle la grande poétesse et pianiste qu?est également l?auteure de Contrepoint et Quatuor. Animé par Florence Noiville, le Monde des Livres.
Samedi 26 mai, Salle Molière - 33e Comédie du Livre
+ Lire la suite
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