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EAN : 9782731611878
60 pages
Les Humanoïdes associés (30/09/1996)
4.12/5   125 notes
Résumé :
Le vaisseau de pierre est le deuxième volet d'un cycle qui, avec la croisière des oubliés et la ville qui n'existait pas, fut initialement publié sous le titre générique des « Légendes d'Aujourd'hui » qui offrent à leur façon un panorama des années 70.

L'esprit de l'époque était antimilitariste, antiflic, antipatron. Une croyance en l'utopie régnait également mais l'humour noir a heureusement préservé ce triptyque de certaines illusions idéologiques d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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A Trehoët, le promoteur du projet "Grand Large" veut transformer le petit port breton en complexe touristique.
Il a prévu un hôtel international, des studios avec vues imprenables, un complexe hélio-marin avec thalasso et un centre commercial avec parking souterrain.
Évidemment, le village ne sera pas touché.
Il a un charme fou, le village.
Par contre, le vieux château, là-haut, sera démonté pierre à pierre ...
En s'y prenant bien, les bouseux accepteront ça en douceur !
Mais le vieux qui vit, là-haut, a de drôles de pouvoirs.
Et il ne se laissera pas faire ...
"Le vaisseau de pierre" est le morceau central de la trilogie fantastique écrite par Pierre Christin et dessinée par Enki Bilal, au milieu des années 70 pour le journal "Pilote".
Il se place entre "La croisière des oubliées" parue en 1975 et "La ville qui n'existait pas" publiée en 1977.
"Le vaisseau de pierre" est certainement le plus réussi des trois récits.
Il est un subtil mélange de merveilleux traditionaliste et d'une chaude contestation collant à son époque.
Le graphisme est superbe.
Enki Bilal donne la pleine mesure de son talent.
Un homme, mystérieux, venu de nulle part, traverse cet opus comme il traverse les deux autres.
Il s'agit de celui que les autorités, faute de mieux, ont dénommé 5022/B.
Il va à la rencontre du "vieux", de son secret et de ses immenses pouvoirs ...
En 1987 ou 1988, Tri Yann, le fameux groupe breton, a transposé ce puissant récit en un opéra-folk étonnant et très réussi.
Au bar, "Le petit port", un jeune étranger, venu travailler comme pêcheur, rencontre Anjela, la si charmante serveuse.
Tous deux vont monter au château pour y rencontrer le vieux ...
"Le vaisseau de pierre" est un petit bijou inclassable que l'on redécouvre toujours aujourd'hui avec autant de plaisir ...


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Il s'agit du deuxième album de la trilogie fantastique des Légendes d'aujourd'hui et deuxième album en collaboration avec Enki Bilal. Cela sent fortement les années 70, mais n'a pas mal vieilli, avec un soupçon de merveilleux celtique (un peu de breton et un Ankou version XXème siècle), une caricature du monde capitaliste qui est d'autant plus crédible qu'elle évoque plutôt les excès des années quatre-vingt, et surtout un beau brin d'humour noir qui allège le propos. Les dessins d'Enki Bilal sont superbes. Bilal et Christin c'était un sacré duo. La façon dont le petit village se protège du grand méchant promoteur nous paraît totalement irréaliste, et pas seulement par son côté science-fiction. Mais ce n'était que le tout début du tourisme de masse mondialisé : les coins tranquilles isolés au bout du monde existaient encore. Sans compter qu'il n'y avait pas encore de loi de la protection sur le littoral et que pour pas mal d'endroits elle est arrivée un peu tard. C'est une BD qui semble résolument optimiste car l'imaginaire (Ankou, Grands Anciens façon Lovecraft) vient à bout des méchants promoteurs immobiliers. Mais est-ce si optimiste si la solution est la fuite vers un coin plus tranquille ? Maintenant on ferait une ZAD. Une BD à redécouvrir pour le côté nostalgique et parce que c'est le duo Christin/Bilal !
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Une sympathique légende bretonne mettant en scène des personnages très clichés pleinement assumés. Des méchants promoteurs immobiliers qui ne pensent qu'au fri,c et qui ont les pouvoirs publics dans leur poche, s'attaquent à la défiguration d'un petit village de pêcheurs et de son environnement naturel.
Ici les habitants connaissent la valeur de l'effort et sont attachés à leur vie et leurs habitudes.

J'ai trouvé la chute assez originale. Et quelques passages sont, je pense, clairement des clins d'oeil, voire des hommages, à l'oeuvre de Lovecraft, que ce soit par le décor isolé et sinistre, par certaines créatures et aussi l'allusion au thème de très anciens êtres vivants qui auraient existé bien avant nous.

Ce que je pourrai reprocher à cet ouvrage, c'est tout d'abord le graphisme qui est par moment assez laid, et la trop grande facilité scénaristique. le cliché c'est marrant, mais ça ne nous réserve pas trop de surprises.
Après, cela reste une bande dessinée qui se lit extrêmement vite.
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La récente lecture, pour le moins enthousiasmante (et c'est un euphémisme), de la monographie « Pierre Christin, le grand rénovateur du récit en bande dessinée » m'a donné un goût de « reviens y » vers une de ces « Légendes d'aujourd'hui » (comme les avait intitulé Dargaud ed.). Ce sera, aujourd'hui le one-shot de « le vaisseau de pierre » (1976). C'est la 2ème collaboration BD entre Pierre Christin (au scénario) et Enki Bilal (aux dessins), après la « La croisière des oubliés » (1975) et « La ville qui n'existait pas » (1977).

Au coeur des 70's : la Bretagne rocheuse des bords d'océan, un petit village côtier niché à l'étroit d'une anse protectrice. Son minuscule port de pêche typique ; ses maisons de pierre grise, solides, immuables et éternelles ; son château en ruines planté sur une hauteur proche ; ses marins en ciré à tirer le filet par-dessus les bastingages ; ses aïeules en hautes coiffes bigoudènes ; ses vieux en béret courbés sur la canne à tâtons sur le pavage irrégulier des jetées ; ses jeunes à l'usine navale d'à côté ; son étroit bistrot où s'agitent les joueurs de cartes devant les verres-ballons de gros rouge.

Une vision à l'ancienne, une carte postale d'antan, menacée par un projet immobilier de grande envergure, un complexe moderne tout béton tout acier tout goudron et verre. Un contraste appuyé entre la beauté de ce qui est et la laideur du promis, du décidé c'est déjà acté et même financé, de l'inéluctable pour le bien de tous, comprenez-le bien. le tout clefs en mains, belle maquette à l'appui, « regardez comme c'est beau, vous y serez si bien » ; tout compris, de l'essentiel au superflu, du tourisme tiroir-caisse à la grande surface incluse en passant par le centre de loisirs.

Deux camps s'opposent (j'ai déjà choisi mon camp) :

_Des agents immobiliers en costard-cravate, pompes cirées et mains si propres, bien beaux bien propres sur eux, menteurs et obséquieux ; des prometteurs de l'argent en promesse facile plein les yeux ; des élus sous influence aux aguets des appâts dollars du béton remplaçant les rochers de toujours.

_Les anciens du village accrochés férocement à leurs traditions, à ce qui a fait leurs vies de toujours, à ce que ne coule pas le béton nouveau et que s'en aillent ailleurs ces semblants d'hommes venus des villes. La haine déjà, la violence bientôt s'il le faut, pour que demain soit comme jadis.

Une lutte perdue d'avance ? Résignation ? Comme ailleurs, pas si loin sur la côte. Pot de terre, pot de fer. Pourquoi se battre quand l'argent parle et gagne toujours : pour la gloire, pour la survie, pour la Bretagne ?

« La soupe aux choux », plus tard au cinéma (1981), d'après un roman de René Fallet (1980), viendra dans les salles avec un scénario bien cousin, l'humour paillard en leitmotiv, La Denrée bibendum E.T. yodlant aux étoiles et les pets sous la Lune en plus, la promise revenue des morts si frétillante de vie retrouvée et si peu semblable au fils zombie dans « Simetière » de Stephen King. La Denrée promet un bout de terre-paradis transplanté sur OXO là, où, Bilal et Christin envisageront allégoriquement « le vaisseau de pierre » comme solution d'exode et quête d'une terre qu'il nous montre. Chapeau Mister.

Ici, « le vaisseau de pierre » n'use pas des friandises rigolardes de « La soupe aux choux », le sérieux est de mise, tout est larmes et combat; les villageois sont en lutte, pas acteurs de comédie burlesque. La SF n'est pas convoquée pour que meure l'idée du béton en bord de mer. le Fantastique s'installe et prend corps progressivement, celui cher à Lovecraft, à grands coups d'anciens invoqués, pas ceux avec un grand A et maléfiques d'Innsmouth ou de Providence, mais ceux de la vieille Bretagne d'avant et de bien avant encore, en compagnie d'êtres dont les noms sont gravés sur les marbres du cimetière, dont les âmes hibernent sous les dolmens et les menhirs. La sarabande descendue du château restera dans la mémoire de qui lira , toutes proportions gardées comme celle montant au ciel des poilus morts dans « Les croix de bois », on y verra défiler les vies éteintes des âges d'avant. Visions inspirées et dantesques au coeur de vignettes silencieuses et si parlantes. Superbe.

L'histoire du « Vaisseau de pierre » est typique des préoccupations politiques des 70's, de la manière de les présenter et de ne pas les résoudre, sinon en rêves éveillés. Nous étions au final si naïfs. Là où, au fil des décennies suivantes, l'utopie fera choux blanc, elle dénoncera à défaut de solutionner. Ce n'est déjà pas si mal. L'emprise immobilière sur le littoral ne mordait pas alors encore à si belles dents affamées que çà, mais les prémisses béton montraient déjà quelques belles quenottes bien acérées qui maintenant broient. Oeuvre d'anticipation donc, et leçon écologique et humaine à méditer.

Le trait de Bilal n'est pas encore à son apogée, on y perçoit des imperfections, des facilités, des rapidités surtout ; parfois mais pas toujours quand plongeant progressivement dans le Fantastique en attente la plupart des vignettes se font oeuvres d'art. La perfection graphique à chaque page sera pour plus tard sur le fil d'albums à venir ; les couleurs sont déjà là, celles typiques et parfaites des albums mâtures suivants. le presque tout en hachures, en marque de fabrique, prédomine et s'impose.



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le petit village de Trehoet sur la cote bretonne : son port de pêche, sa charmante église et son vieux château la haut sur la lande aux menhirs. Tout ça va bientôt disparaitre, remplacé par un complexe hôtelier avec supermarché et autoroute... Oui mais les bretons du coin, et surtout le vieux fou dans son château, ils ne sont pas d'accord!

Cette bande dessinée c'est une espèce d'antiquité de la collection de mon père. Un exemple qu'il nous ressort souvent comme étant un monument de la bande dessinée de la fin des années 70. Une bande dessinée que je n'avais osée ouvrir, me contentant d'imaginer sur les paroles de Tri Yann, que mon père en bon Nantais nous faisait écouter petite.
J'avoue que ma principale appréhension c'était les dessins. Je les trouvais assez laid. Tout hachuré et vermoulu, à la colorisation qui me pique les yeux. Je n'ai pas révisé mon jugement la dessus mais je pense que c'est juste qu'ils font vieux et démodés, le style a bien évolué depuis 1976 surtout celui de son auteur : Enki Bilal.
Quand à l'histoire j'ai bien aimé le coté légende bretonne qui s'oppose à un développement économique sans aucune mesure. Bien sur, la situation est très caricaturale avec les vilains promoteurs et les politiques véreux face aux gentils paysans et au vieux sage du coin qui défendent leurs terres et leurs légendes. Mais c'est assumé.
Par contre la fin à un gout de trop bizarre et de trop peu expliqué. Très onirique finalement et bien loin du combat que je me faisais pour la lutte du territoire breton.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
… incidents inadmissibles qui se sont produits à Tréhoët alors que toutes les décisions ont été prises dans le cadre légal et qu'il s'agit d'un atout majeur pour le développement de la région...
Il est heureux que ces mauvaises plaisanteries n'aient pas débouché sur des incidents graves, à l'exception de quelques travailleurs étrangers légèrement blessés en raison de leur imprudence... Mais je mets en garde les agitateurs qui s'aviseraient de récidiver... une compagnie de CRS va stationner dans la région de Tromiliau et...
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Vous savez, le château de Trehoët, c'est pas un endroit comme les autres ...
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- Mais qu'est-ce que c'est encore, M. Le Curé ? Déjà qu'on dit plus la messe en latin, c'est pas que vous allez mettre du plastique sur les murs, non ?
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Ben.... vous savez, le château de Tréhoët, c'est pas un endroit comme les autres...
_ Pour ça non...
_ Et puis avec ce temps...
_ D'abord, s'il y a des blessés, comment ça se fait qu'ils sont pas là ?...
_ Bon ! Comme vous voudrez ! Mais j'appelle la préfecture... tout de suite...
_ La préf !? Bon, bon, on y va...
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- Racontez-nous pour le château, De Lanouille...
- Oh, tout est réglé. Il sera démonté pierre à pierre...De toute façon, il était assez mal placé pour les visites...On le remontera dans le parc régional prévu sur la lande... On va paysager tout ça et il y aura des véhicules électrique pour l'atteibdre...
- Oui, il sera au milieu de la réserve d'animaux exotiques...Et on a aussi prévu des circuits piétonniers fléchés..
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