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Jean-Paul Mourlon (Traducteur)
EAN : 9782264023728
285 pages
10-18 (12/09/1999)
3.8/5   184 notes
Résumé :
Bâtard de son état, le jeune Lockhart Flawse a reçu de son grand-père une étrange éducation. Capable de lire l'Ancien Testament en ourdou, de réciter ses tables en latin, il est, à dix-huit ans, totalement ignorant des choses du sexe. Aussi, lorsqu'il tombe amoureux, sa vie se transforme-t-elle en une farce cocasse. Pour Evelyne Pieiller (Le Magazine littéraire) : " Tom Sharpe est un affreux. Un Pied Nickelé punky, tendance iroquois, qui serait né du mariage contre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Lockhart Flawse est à la fois un bâtard et un orphelin, sa mère étant morte en couches sans révéler le nom du géniteur. Son grand-père l'a élevé en lui réservant une éducation limitée aux seuls enseignements de l'algèbre et du latin et à l'étude de l'Ancien Testament. Les précepteurs avaient pour interdiction d'évoquer la sexualité ; aussi Lockhart à l'âge de dix-huit ans ignore-t-il tout des choses de la vie. C'est un garçon naïf et frustre dont le principal loisir est d'abattre le gibier ou, à défaut, le bétail, à grands coups de fusil. Il habite avec son grand-père dans une propriété isolée du Nord de l'Angleterre qui a échappé à toute modernité. La demeure n'a ni électricité, ni chauffage et est imperméable à l'actualité car le nonagénaire ne se fie qu'aux valeurs archaïques de l'Empire britannique. Un jour, il se décide à partir en croisière avec Lockhart. Au cours de la traversée, ils rencontrent une veuve, Mme Sandicott, et sa fille qu'ils épouseront tous deux sur le navire. A la suite de cette double union, les patrimoines de feu Mister Sandicott et du papy Flawse vont se trouver au coeur d'une tourmente abracadantesque au terme de laquelle Lockhart devra réussir une quête de paternité, et donc d'identité.

Je vous ai livré "l'entame" du roman et là il y a deux types de Babéliotes, ceux qui ont déjà lu du Tom Sharpe, ceux qui n'en ont jamais lu. Les premiers connaissent l'univers complètement déjanté et irrévérencieux de l'auteur et devinent donc très bien ce qui va se passer. C'est plus difficile à expliquer aux seconds. Disons que le roman accumule les situations cocasses et les dialogues percutants. C'est drôle, amoral, parfois graveleux, souvent cruel. Tous les coups sont permis, surtout les plus tordus, et de nombreux personnages sont promis à d'atroces souffrances. J'avais oublié qu'il était capable de taper si fort. Un roman de Tom Sharpe, c'est comme un trou normand. C'est frais, doux, mais aussi rude et corrosif et ça passe très bien entre deux lectures roboratives. Un livre que je déconseille toutefois aux fonctionnaires du Trésor public susceptibles...
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Dans un bol , mettez une bonne poignée de Monthy Python (pour la dérision ) avec une autre de la conjuration des imbéciles (pour l'effet tête de mule). Laissez reposer dans une atmosphère style inspecteur Barnaby (pour le côté "inglish) puis transférez dans un endroit où fleur bon Trainspotting. Rajoutez un zeste de Massacre à la tronçonneuse et une pincée de racisme . Surtout ne pas oublier de suivre les détails de votre préparation minutieusement , un peu style Destination Finale. Faire cuire dans un four qui a un peu servi pour les plats préparés pour le nom de la Rose, puis une fois cuit, assaisonnez le tout d'une bonne rasade de Frankenstein. Servez froid afin de minimiser l'effet Apocalypse Now. Voilà pour la recette de ce roman qui m'a fait passer de très bons moments, ponctués de franches tranches de rires. Lokhart Flawse est le bâtard de Mlle Flawse, qui jusqu'à son dernier souffle -coïncidant avec la naissance de son fils- a refusé de donner le nom du père, même sous les coups de fouet du grand père. Flawse le patriarche, seigneur d'une demeure et d'un domaine placés en pleins terrain militaire, au milieu de nulle part, et ayant résisté à tous les assauts qu'a connue la campagne anglaise depuis plusieurs siècles , décide de donner son nom au rejeton, de l'élever dans l'ignorance complète des choses de la vie (suivez mon regard), et de passer sa vie à rechercher ce géniteur indigne qui a osé touché à sa fille, et les mettre dans cette situation , afin de le"flageller jusqu'à un cheveux de la mort" (dixit papy). le vieux n'a que trois compagnons ( en plus d'une meute de chien sur lesquels il exerce ses talents de généticien à la recherche de la race parfaite, pour l'appliquer ensuite à l'espèce humaine ) : un vieux domestique, un vieux magistrat et un vieux médecin. Ce dernier, devant les 90 ans tapantes de son ami, lui conseille ,de faire un voyage afin de ménager sa santé malmenée par son régime alimentaire, et surtout l'état "primitif de sa demeure" (pas de chauffage, pas électricité; cette diabolique invention de l'ère moderne). Après mure réflexion, celui opte pour la croisière, car il doit emmener avec lui son bâtard de 17 ans qui n'est inscrit sur aucun registre civil, et ne peut donc pas prétendre à un passeport. Premier soir sur le pont du navire , les deux messieurs d'un ancien temps (ils se baladent en calèche, s'habillent et parlent façon 19ème) rencontrent une dame et sa jeune fille. La première est veuve, d'un mari riche qui a tout légué à sa fille, et la seconde, bien que vivant en plein Londres , a subi le même type d'éducation que Lockhart, mais version roman à l'eau de rose. Les jeunes tombent (évidemment) amoureux dès le premier coup d'oeil et c'est là que madame entrevoit la possibilité d'hériter du vieux presque mourant (pas tant que ça) après l'avoir épousé, et que le vieux grincheux estime qu'il peut enfin se débarrasser de ce poids mort de petit fils qui ne sait que tirer (au fusil )sur tout ce qui bouge. le mariage a lieu sur le bateau, officié par le capitaine (toujours ce petit détail d'identité administrative de Lockhart que l'on retrouvera tout le long du récit), et chacun va vivre sa vie, la tête pleine de projets. Je m'arrête là, et je vous laisse deviner la suite (si vous y arrivez). Bonne lecture.
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Vous souvenez-vous d'avoir ri aux éclats à la lecture d'un livre ? Je parle d'un rire irrépressible qui vous secoue dans le lit au risque de réveiller votre conjoint… Un seul livre m'a accordé cette grâce : « le bâtard récalcitrant » de Tom Sharpe.

Dès les premières pages, Tom Sharpe vous emmène dans son monde, et vous vous laissez guider sans réticences. Pas de fioritures littéraires en l'espèce, le style est simple, court, rapide. Mais le ton est acide, avec ce qui constitue sans doute la quintessence de l'humour britannique. Tom Sharpe – j'ai lu d'autres livres, mais le Bâtard est son meilleur – est un mélange de Monty Python, de Jean-Marie Bigard et de Peter Sellers. En d'autres termes, un prince de l'humour déjanté, loufoque et un peu trash. Avec, pour ajouter à ce parfait assaisonnement, une pointe de misanthropie et d'anarchie. Un délicieux cocktail…

Autant prévenir tout de suite, il faut l'esprit large pour accepter l'histoire de Lockhart Flawse, dernier rejeton d'une dynastie de vieux fous réactionnaires. Sa mère est morte à sa naissance; son père est inconnu et il a été élevé par son grand-père qui ne l'appelle que sous le nom de « bâtard ». Un grand-père excentrique et lunaire, en révolte contre la société, et vivant dans son château du fin fond du Northumberland où il distille lui-même son propre whisky. Boisson dont il abuse, si bien qu'il n'est pas sûr de ne pas être le père du « bâtard », de vagues souvenirs alcoolisés de « gouvernante » plus farouche que d'ordinaire, le tenaillant à intervalles réguliers.

Le décor est campé. On est dans l'énorme !!!… Et le lecteur n'est pas au bout de ses surprises. Je dois bien l'admettre, j'ai ri comme un enfant, sans pouvoir m'arrêter…

Alors, si vous acceptez les histoires audacieuses, plongez dans ce livre… Vous y apprendrez plein de choses, en particulier comment faire partir 12 locataires indéboulonnables d'un cottage de villas dont vous êtes propriétaire. Ou comment éloigner un inspecteur des impôts qui s'intéresse d'un peu trop près à vos affaires. C'est gros, mais quelle partie de rigolade !…
Lien : http://calembredaines.fr
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J'adore Tom Sharpe, son humour déjanté, sa démesure . Dans ses livres, les catastrophes s'enchaînent, on meurt allègrement quand on ne devient pas fou, on ne s'ennuie jamais. Contrairement à Wilt qui se retrouve toujours dans des situations improbables provoquées, la plupart du temps, par sa calamiteuse épouse et ses épouvantables filles, Lockhart, lui, provoque les catastrophes, les met en scène, mû par un esprit malin et une logique qui lui est propre. N'ayant pas d'existence légale, il rend sa propre justice, "en toute bonne foi". Il a des solutions pour tout, solutions que seul un esprit simple tel que le sien peut concevoir. Il y a, en même temps, quelque chose des héros romantiques chez ce personnage. Bref, j'ai beaucoup aimé et beaucoup ri, comme toujours quand je lis Tom Sharpe.
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Thom Sharpe, auteur reconnu pour son humour à la Monty Python, tel que mentionné en quatrième de couverture, m'avait fait beaucoup rire avec Mêlée ouverte au Zoulouland, mais avec cet opus, à peine m'a-t-il fait sourire. Beaucoup trop de scènes burlesques et de personnages caricaturaux dans une intrigue bien mince, celle de découvrir l'identité du père du bâtard récalcitrant, connue seulement à la toute dernière page. Une lecture divertissante sans plus.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il avait eu en effet la mauvaise idée de se glisser dans le lit de dame Fleur, épouse de sir Oswald Capheughton, à un moment où ce noble seigneur s’y trouvait déjà, et très occupé. Flawse le ménestrel s’étant de surcroît, sans réfléchir, introduit dans sir Oswald, il s’ensuivit, chez toutes les personnes concernées, ce phénomène bien connu sous le nom de penis captivus. Il avait fallu l’intervention de sept serviteurs mâles pour séparer dame Fleur de son mari ; mais les seuls services du chirurgien-barbier suffirent à trancher net toute relation entre sir Oswald et son ménestrel. Flawse l’eunuque s’était rendu, d’humeur plutôt gaie, à l’écartèlement qui l’attendait, une chanson aux lèvres :
(...)
À ceux qui m’arrachent le cœur,
Je dirai : Holà ! Pas si vite !
Ouvrez le cul de mon seigneur,
Afin d’y retrouver ma bite.

Baisez-le à sec, ou mouillé,
Peu me chaut ; bientôt viendra l’heure.
J’attends, impatient, qu’il meure,
Pour que je puisse aller pisser.
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Les chiens se ruèrent dehors en une grande masse bouillonante et entourèrent le coupé. Mme Flawse les contempla avec épouvante.

-De quelle race sont-ils? Pas des fox-hounds, en tout cas! s'écria-t-elle, au grand bonheur du vieillard.

- Ce sont des flawse hounds, madame, expliqua-t-il tandis qu'une des bêtes sautait vers elle et, langue pendante, couvrait de bave la vitre.

- J'ai créé la race moi-même à partir des meilleures lignées....Deux tiers de briard des Pyrénées pour la taille et la férocité, un tiers de labrador pour l'acuité de l'odorat, et l'art de savoir nager et rapporter le gibier. Et pour finir, un tiers de lévrier pour la vitesse. Q'en pensez-vous, madame?

- ça fait quatre tiers, ce qui est absurde. C'est impossible.

Il y avait dans le ciel de M.Flawse une lueur qui passa de la fierté à l'irritation à la pensée qu'on le contredisait.

-Ah bon? Alors je vais vous en montrer un pour que vous puissiez l'examiner.

Il ouvrit la portière. Un des grands hybrides sauta à l'intérieur et lui bava sur la figure avant de faire bénéficier sa nouvelle maîtresse de ses attentions orales. Mme Flawse hurla:

-Faites-moi disparaître cette horrible créature! Va- t'en espèce de monstre! Arrête! Arrête! Oh, mon Dieu!

M Flawse, satisfait d'avoir eu le dessus, jeta le chien dehors et claqua la portière, puis se tourna vers son épouse:

-Je pense que vous conviendrez qu'il y a en lui plus de trois tiers de sauvagerie, ma chère, dit-il d'un ton lugubre. Mais peut être voudriez-vous le revoir de plus près?

Mme Flawse le regarda et répondit que non.
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- Votre grand-père est vraiment nonagénaire?

Lockhart acquiesça de la tête.

- C'est stupéfiant qu'un homme de son âge entreprenne une croisière. Ne va-t-il pas manquer à sa pauvre femme?

- A vrai dire, je n'en sais rien. Ma grand-mère est morte en 1935.

Les espoirs de Mme Sandicott crûrent encore davantage. Le temps que le dîner prenne fin, elle avait extorqué à Lockhart le récit de sa vie, et chaque nouveau renseignement la confirma dans sa conviction que, enfin, enfin, elle voyait approcher une occasion trop belle pour qu'on la manquât. elle fût particulièrement impressionnée d'apprendre que le jeune homme avait eu des précepteurs privés - ce qui n'était pas le cas des gens qu'elle fréquentait : tout au plus envoyaient-il leurs fils dans des public schools. Quand on servit le café, elle ronronnait positivement, ayant compris qu'elle avait eu raison d'entreprendre cette croisière, et quand, pour finir, Lockhart se leva et tint leurs chaises pendant qu'elles quittaient la table, elle regagna sa cabine, accompagnée de sa fille, dans un état d'extase sociale avancée."
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M. Treyer recourait depuis longtemps à la technique dite de la lettre inexistante. C’était un moyen de plonger dans la perplexité les responsables des impôts, jusqu’à ce qu’ils soient victimes de dépressions nerveuses, ou demandent leur transfert dans un autre service. M. Treyer était particulièrement fier du procédé, qui consistait à leur envoyer des missives commençant par « Votre lettre du 5 courant fait allusion à… », alors qu’en fait il n’en avait reçu aucune. Il s’ensuivait un échange de protestations de plus en plus vives des responsables des impôts, et d’affirmations répétées de M. Treyer – échange qui se révélait à chaque fois des plus bénéfiques pour ses clients, mais pas pour les nerfs des malheureux fonctionnaires.
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En bref, leur mariage n'avait pas été consommé, et quand, au bout de six semaines, la jeune femme eut ses règles, le premier réflexe de Lockhart fut de téléphoner pour appeler une ambulance. La jeune femme, un peu perdue, réussit à l'en dissuader.

- ça arrive tous les mois, lui dit-elle en saisissant une serviette hygiénique d'une main, tout en posant l'autre sur le téléphone.

-Oh que non! Je n'ai jamais saigné comme ça de ma vie!

- ça arrive aux filles, pas aux garçons.

- J'insiste quand même pour que tu voies un médecin.

-Mais ça se produit depuis si longtemps!

- Raison de plus. C'est manifestement une maladie chronique.
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Par les temps qui courent, avouez qu'on lirait bien une bonne comédie réussie ? J'ai ce qu'il vous faut.
« Wilt » , de Tom Sharpe, c'est à lire en poche chez 10/18.
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