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EAN : 9782714454591
224 pages
Belfond (10/01/2013)
3.35/5   24 notes
Résumé :
Marseille, septembre 1940 : Blanche est prise dans une rafle et sa fille Jeanne se retrouve seule dans une chambre d'hôtel. Alors qu'elle guette le retour de sa mère, l'enfant cherche à comprendre, assaillie par les images et les souvenirs.

Ainsi se dessinent l'histoire de Thomas, l'ami allemand qui a fui l'Allemagne nazie et s'est réfugié en France, et celle de Blanche, amoureuse de lui depuis l'enfance. Jeanne tente de reconstituer un puzzle plein d... >Voir plus
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Marseille, 1940. Jeanne n'a que 10 ans et elle est seule dans la ville. Blanche, sa mère, vient d'être prise dans une rafle avec Thomas, un ami de la famille. Terrorisée, Jeanne peine à retrouver l'hôtel où elle vit avec Blanche depuis quelques jours. Quand enfin elle peut se réfugier dans la chambre sordide avec la peur et la solitude pour seules compagnies, Jeanne remonte le fil de ses souvenirs : les vacances chez Paul, son grand-père, dans la Villa des hauteurs de Sanary, la première fois qu'elle a rencontré Thomas, les instants de bonheur, les inquiétudes et les chagrins. Trop jeune pour tout comprendre de cette période mouvementée, Jeanne se plonge dans le cahier que Blanche a laissé là et y découvre d'autres étés à la Villa, quand Blanche n'était encore qu'une enfant, quand Thomas était un jeune écrivain allemand, libre, presqu'insouciant, avant que L Histoire ne le broie et qu'il paie très cher son opposition au régime nazi.


C'est l'histoire d'une passion enfantine qui ne s'éteint pas avec le temps et devient un sentiment puissant sourd à tout ce qui n'est pas cet amour. Blanche, enfant admirative de l'ami de ses parents, se transforme au fil des années en une femme amoureuse et prête à tout pour l'homme qu'elle aime, oublieuse de tout le reste, même de sa fille. C'est aussi l'histoire d'une amitié, celle de Paul et de sa femme pour un jeune homme rencontré en Italie, une amitié qui se renforcera au fil du temps et qui touchera aussi Jeanne, très attachée à Thomas. Et puis, c'est l'histoire de Thomas, un jeune homme joyeux, amoureux de Berlin, et qui ne peut se résoudre à accepter la montée du nazisme dans son pays. Ecrivain contestataire, il est envoyé dans un camp puis exilé. Torturé, blessé dans sa chair, brisé par la mort de son meilleur ami, désormais apatride, il trouve refuge en France auprès de ses amis et s'abrutit dans le travail physique pour oublier le camp, la mort, les pertes.
C'est une histoire d'autant plus touchante qu'elle est racontée par Jeanne, avec sa naïveté, ses incompréhensions. Mais cela n'enlève rien à la puissance du récit qui, à travers le destin tragique de Thomas, nous ouvre les yeux sur le sort des résistants allemands, broyés, chassés, quand ils n'étaient pas tués.
Une facette de la deuxième guerre mondiale à découvrir, un roman bouleversant à ne pas rater.
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J'ai retrouvé avec bonheur la petite musique schubertienne de l'écriture de Béatrice Wilmos, qui raconte les pires douleurs avec tact et délicatesse, toujours très attentive à ses personnages, un peu à la manière d'un Modiano. Dans ce récit où une enfant raconte l'amour de sa mère pour un jeune allemand qui a fui l'Allemagne nazie et qui en aime une autre, dont nous ne savons que le prénom, Esther (prénom qui en dit tout de même long sur sa situation), Wilmos décrit par petites touches la situation peu enviable de ces allemands qui, exilés de leur pays après y avoir été torturés, furent rejetés partout car ils étaient considérés comme faisant partie des ennemis. A travers le regard à la fois un peu voilé, naïf et pourtant sagace de l'enfant, Wilmos nous fait toucher du doigt à la fois le courage, l'amitié et l'amour mais aussi les lâchetés et les abominations qui régnaient dans ce chaos qu'était devenu la France pendant et après la guerre. Que peut l'amour dans un tel climat de haine et de violence, entre l'humanisme héroïque de certains et la déshumanisation des autres ?
"-Ne me demande rien, je t'en supplie. Je ne peux plus rien te donner. Il détache mes bras de son cou, se dégage de mon étreinte, lentement, comme s'il craignait que je trébuche à nouveau. Ses doigts glissent le long de mon bras, caressent mon poignet, la paume de ma main. Il recule, les yeux toujours posés sur moi. Il tient l'extrémité de mes doigts, recule encore. Sa main retombe, ne me touche plus. Cette fois, c'est fini. Il a tourné le dos et, tout de suite, le noir de l'allée l'a happé."
Très beau texte vraiment, à la fois sobre et pur, mais aussi réaliste et douloureux.
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Marseille1940. Jeanne,une petite fille de 10 ans et Blanche, sa maman, attendent Thomas,l'ami de la famille depuis l'enfance, dans un café. En arrivant au rendez - vous il est pris dans une rafle avec Blanche.Jeanne se réfugie dans une chambre d'hôtel en attendant sa maman.
Elle se plonge dans la lecture du journal intime de celle- ci.
Elle comprend mieux les préoccupations de Blanche pour cet allemand, Thomas,un intellectuel ,qui a fui son pays devant la montée du nazisme et la répression à l'égard des gens comme lui.. Elle perçoit aussi l'amour inaccessible de sa maman pour ce réfugié.
Avec le regard d'une petite fille de 10 ans l'auteur nous éclaire sur la violence de ce temps dans un contexte chaotique où les sentiments sont liés à l'absence comme à la présence.
Elle nous éclaire aussi sur le destin des réfugiés allemands. Elle évoque la fuite de ces hommes, forts de leurs convictions,qui ont été les premiers à être envoyés dans des camps , avant les camps de concentration pour les juifs.
Béatrice Wilmos, à travers les yeux naïfs de Jeanne et une écriture limpide, sans nous agresser, nous emméne dans l'abomination d'une époque où la chasse à l'étranger était devenue la règle.
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Tout commence en septembre 1940, Jeanne se retrouve toute seule et perdue dans les rues de Marseille. Sa mère Blanche et Thomas, un ami allemand, viennent d'être pris dans une rafle. Quand elle retrouve enfin à l'hôtel, seule, Jeanne essaie de reconstituer le puzzle de l'histoire de sa famille et celle de Thomas. Elle est prise dans un tourbillon de souvenirs ou les évènements de l'année écoulée s'entremêle avec ceux des dernières semaines.
A travers les yeux de cette petite fille de dix ans, on découvre l'amitié qui lie Thomas à ces grands-parents. Thomas est un poète et opposant au régime du troisième Reich, après avoir été détenu il fuit l'Allemagne et vient se réfugier en France. On voit aussi les interrogations de Jeanne face à l'histoire de Thomas, sa relation avec Blanche. Et puis cette attente à Marseille, dans ce café aux stores rouges, ou Blanche espère revoir Thomas avant son départ pour New-York.
Et Jeanne se met à lire le cahier de Blanche, ou elle découvre les pièces manquantes du puzzle. L'histoire de sa mère qui ne peut être aimé en retour par un homme brisé qui a trop souffert et qui en aime une autre.
En l'espace d'une nuit, l'enfance et l'innocence de Jeanne sont projetées dans le monde des adultes, des adultes brisés par la guerre et des amours impossibles.

Livre lu dans le cadre de l'opération Masse critique janvier 2013, merci aux éditions Belfond et à Babelio pour cette belle découverte.
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J'ai lu ce livre dans le cadre du comité de lecture de ma bibliothèque. Il faisait partie de la sélection faite par notre bibliothécaire intercommunale. Il se déroulait pendant la seconde guerre mondiale alors j'ai supposé qu'il me plairait (est-il encore besoin de le dire : j'aime bien les romans historiques et ceux qui se déroulent pendant la 2nde guerre mondiale n'échappent pas à cette règle). Mais, la lecture terminée, je me rends compte que finalement, je n'ai pas grand-chose à dire sur ce roman.

L'histoire, sans me déplaire vraiment, ne m'a pas non plus vraiment plu. Je ne me suis pas attachée aux personnages, à aucun d'entre eux. Je n'ai pas non plus accroché à l'histoire. Je m'attendais à autre chose (voilà ce que c'est quand on s'arrête aux mots « Marseille, septembre 1940 »), du coup, j'ai été déçue. En fait, la grande majorité du roman se compose de retour en arrière, de flash back sur l'avant guerre. On découvre l'histoire de Jeanne, de sa maman Blanche, de son grand-père Paul et d'un ami de la famille, Thomas. Une histoire qui, malheureusement, ne m'a pas touchée, pas vraiment intéressée non plus.

Heureusement, ce roman a un bon point : son écriture. En effet, la plume de l'auteur est fluide, facile à lire. Je n'y ai passé que quelque jours, 3 je crois, pas plus. Il se lit vite, facilement, on n'a pas besoin de revenir en arrière pour comprendre, on ne se pose pas trop de questions. C'est au moins une bonne chose, si ce n'avait pas été le cas, je ne suis pas sûre que j'aurais été au bout. Autre bon point, il ne fait que 220 pages, ça aide à la rapidité de lecture.

Vous l'aurez compris, ce roman ne m'a pas spécialement marquée. Je ne l'ai pas détesté mais je ne l'ai pas vraiment apprécié non plus.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Esther posait la main sur son bras, d'un geste tendre et distant à la fois. Elle le questionnait en allemand, il opinait de la tête, elle lui souriait. Jeanne était bouleversé par leur manière d'être ensemble, si présents l'un à l'autre, si apaisés. Thomas, avec son silence pensif, tombé au milieu d'une conversation, songeur, étranger parfois à ce qui se passait autour de lui. Esther, accueillant ce silence surgi entre eux, repliée dans ses pensées, les doigts faisant et défaisant distraitement les noeuds d'une ficelle abandonnée sur la table.
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Les gendarmes avaient expliqué que Thomas partait pour le camp des Miles, installé dans une tuilerie près dAix en Provence, à 80 kms de là.
Un camp pour les réfugiés allemands, surveillé par l'armée.
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Ce soir, seule à Marseille, Jeanne ne désire qu’une seule chose : revenir à ses joies de petite fille. Ne plus penser à l’inquiétude des grandes personnes, à la douleur de sa mère. Ne plus entendre la voix de Thomas qui lui avoue : Blanche est malheureuse à cause de moi. Bientôt, elle le sera encore plus et sans doute elle me détestera …
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Le chagrin est toujours partagé, par celui qui s’éloigne et par celui qui reste. Jeanne ne doit pas l’oublier, ni croire que les choses sont plus faciles pour les uns que pour les autres.
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Ce sont des instantanés de bonheur, semblables aux photos de l’album feuilleté avec Paul. Ils se superposent à elles, se confondent parfois, lui paraissent d’autant plus merveilleux que, plus tard, tout est devenu si triste et pesant. A cause de la guerre, à cause d’Esther aussi. Les évènements se sont carambolés et les adultes n’ont rien pu empêcher. Ils avaient changés eux-mêmes et Jeanne ne les comprenait plus.
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Video de Béatrice Wilmos (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Béatrice Wilmos
Le cahier des mots perdus de Béatrice Wilmos .Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/le-cahier-des-mots-perdus-de-beatrice-wilmos-453.htmlMarseille, septembre 1940. Blanche est prise dans une rafle et sa fille Jeanne se retrouve seule dans une chambre d'hôtel, attendant le retour hypothétique de sa mère. Les souvenirs et les images affluent mais un cahier retrouvé dévoile une autre réalité. « Le cahier des mots perdus » de Béatrice Wilmos.Après « La Dernière Sonate de l'hiver » et « L'Album de Menzel », le nouveau roman de Béatrice Wilmos.Le regard poignant d'une enfant sur le monde des adultes et un amour impossible balayé par l'Histoire.« Le cahier des mots perdus » de Béatrice Wilmos aux éditions BelfondBéatrice Wilmos est sur WTC.
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