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Pierre Laroche (Autre)
EAN : 9782070378357
256 pages
Gallimard (04/05/1987)
3.72/5   39 notes
Résumé :
"Le camarade" se déoule à Turin, sous le fascisme. C'est l'itinéraire d'un jeune petit-bourgeois, Pablo, qui, après avoir rencontré Linda, découvre la réalité du travail, de l'amour, de l'activité politique et de la prison. C'est en somme une éducation sentimentale, et aussi le roman de Pavese le plus engagé politiquement.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
À Turin Pablo traîne sa vie. Et traîne de bar en bar en jouant de la guitare. Quand l'un de ses copains reste paralysé à la suite d'un accident de moto, il lui subtilise Linda, sa petite amie. Relation compliquée. Il ne cesse pas de s'interroger, et de l'interroger, sur ce qu'elle a vécu avant lui avec d'autres. Sur ce qu'il la soupçonne de vivre encore maintenant avec d'autres. Mais Linda n'entend pas qu'on lui dicte sa conduite. Ni qu'on la mette sous haute surveillance. La rupture est inéluctable.
Heures passées à vendre des cigarettes dans le dépôt de tabac familial, heures consumées au café avec les copains, bals, ennui. Et s'il changeait de vie ? Faisait de sa guitare son métier ? Si, en tout cas, il faisait autre chose ? Et, dans le sillage de Carletto, un acteur de revue, il part pour Rome où il va participer, avec les « rouges » à la lutte contre le fascisme. Et trouver du travail dans des conditions particulièrement favorables, sous la direction d'une patronne fort accommodante, c'est le moins qu'on puisse dire. Découverte des conditions de vie de la classe ouvrière ? Prise de conscience politique ? C'est à cette lecture que les critiques ont parfois procédé. J'avoue ne pas être convaincu et avoir du mal, en ce qui me concerne, à croire à la sincérité de ses engagements. Je n'ai pas pu me défaire de l'impression que tout cela reste artificiel. Qu'il n'est pas vraiment investi dans la cause qu'il embrasse. Qu'il s'agit davantage, pour lui, de se donner le sentiment d'exister, de tromper son ennui, de s'accorder à lui-même une certaine importance. Et son retour à Turin, à la toute fin de l'ouvrage, le ramènera probablement à la case départ.
Peut-être, sans doute, y a-t-il à son comportement plusieurs explications possibles. C'est son foisonnement qui fait la richesse d'un ouvrage. Et sa complexité la richesse d'un personnage.
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Pablo, le narrateur, est un jeune Turinois qui vit à l'époque de l'Italie fasciste. Il tient à l'occasion le comptoir-tabac familial, il sort le soir avec les copains, il joue (très bien) de la guitare, mais dès les premières pages, il fait part de son amertume : « Je voulais comprendre pourquoi j'en avais marre et pourquoi, précisément maintenant je me sentais comme un chien, je ne voulais plus entendre parler des autres ». Un sentiment de vie gâchée, comme celle de son ami Amelio victime d'un accident de moto. Jusqu'au jour où, presque sur un coup de tête, il part pour Rome. Là-bas, il se frotte à la résistance antifasciste.

Une action lente, mais un récit tendu. le ton est sec et distant, à l'image du narrateur, et le texte n'offre que peu de descriptions et de développements psychologiques. Malgré sa simplicité apparente, ce style exige une attention de lecture particulière pour interpréter les faits et les paroles, souvent chargées de sous-entendus.

Pavese, comme Carlo Levi, a été assigné en résidence surveillée dans un village du sud de l'Italie en 1935. Autant le ton de Levi est chaleureux dans le Christ s'est arrêté à Éboli (voir ma critique), autant celui de Pavese est froid dans le camarade. Les deux auteurs se connaissaient et j'ai trouvé très intéressant de confronter leurs approches opposées de la littérature, de la vie même (sachant que Pavese s'est suicidé à 41 ans), malgré un combat politique partagé.
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Pavese nota,quelques années après sa sortie et juste deux ans avant sa mort:
"8 octobre 1948. Relu en début de page,un passage du Compagno. Sensation de toucher un fil électrique.Il y a une tension supérieure à la normale,folle...Un élan continuellement bloqué. Un halètement..."
traduit de la 4è de couverture italienne
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je la pris sur mon cadre et nous traversâmes Rome. Cela me faisait un effet curieux de voir les rues. Entre la prison et mon départ ce soir, cela me semblait une nouvelle ville, la plus belle du monde, où les gens ne comprennent pas qu'ils sont satisfaits. Comme quand on pense qu'on a été enfant et qu'on dit : « Si j'avais su. Je pouvais jouer. » Mais si quelqu'un vous disait : « Tu peux jouer », vous ne sauriez même pas comment on commence. J'étais déjà un autre, détaché et content. Je regardais les auberges, les arbres noirs, les palais, les vieilles pierres et les nouvelles – et je comprenais qu'un soleil comme ça, on ne le voit pas deux fois. Que de fruits on vendait à Rome ! Les verts, les rouges, les jaunes sur les éventaires, c'était comme les couleurs du soleil. Il me vint à l'esprit qu'à Turin je mangerais des fruits et que je sentirais ainsi la saveur de Rome.
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Je la regardais et je riais. Ce que j'aimais à Rome, c'était justement cette façon de perdre son temps qu'on sent jusque dans l'air. Si je buvais un verre, ce n'était plus comme à Turin : je ne buvais plus par rage et pour me faire du mal. Je sentais que tout, les gens, les maisons, le vin clair, tout entrait en moi pour me refaire. Je savais que je vivais là et que je travaillerais, que j'avais derrière moi une longue route et les montagnes. Tous les jours, j'avais l'impression que je venais de descendre du camion et que, si je le voulais, le monde entier était une route comme celle qui conduisait à Rome. Si ma rage de Turin revenait, je serrais le poing, je levais les yeux, je bougeais et je pensais que Pablo était à Rome. C'était suffisant. Cette fois, je n'étais plus le même.
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Videos de Cesare Pavese (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cesare Pavese
« […] Jour après jour, Saba - de son vrai nom Umberto Poli (1883-1957) - compose le “livre d'heures“ d'un poète en situation de frontière, il scrute cette âme et ce coeurs singuliers qui, par leur tendresse autant que leur perversité, par la profondeur de leur angoisse, estiment pouvoir parler une langue exemplaire. […] […] Au secret du coeur, dans une nuit pétrie d'angoisse mais consolée par la valeur que le poète attribue à son tourment, cette poésie est une étreinte : à fleur de peau, de voix, une fois encore sentir la présence de l'autre, porteur d'une joie qu'on n'espérait plus. […] Jamais Saba n'avait été aussi proche de son modèle de toujours, Leopardi (1798-1837) ; jamais poèmes n'avaient avoué semblable dette à l'égard de l'Infini. le Triestin rejoint l'auteur des Canti dans une sorte d'intime immensité. […] […] Comme le souligne Elsa Morante (1912-1985), Saba est plutôt l'un des rares poètes qui, au prix d'une tension infinie, ait élevé la complexité du destin moderne à hauteur d'un chant limpide. Mais limpidité n'est pas édulcoration, et permet au lecteur de percevoir deux immensités : le dédale poétique, l'infinie compassion. » (Bernard Simeone, L'étreinte.)
« […] La première édition du Canzoniere, qui regroupe tous ses poèmes, est fort mal accueillie par la critique en 1921. […] Le Canzoniere est un des premiers livres que publie Einaudi après la guerre […] L'important prix Vareggio de poésie, obtenu en 1946, la haute reconnaissance du prix Etna-Taormina ou du prix de l'Accademia dei Lincei, ne peuvent toutefois tirer le poète d'une profonde solitude, à la fois voulue et subie : il songe au suicide, s'adonne à la drogue. En 1953, il commence la rédaction d'Ernesto, son unique roman, qui ne paraîtra, inachevé, qu'en 1975. […] »
0:00 - Titre 0:06 - Trieste 1:29 - le faubourg 5:27 - Lieu cher 5:57 - Une nuit 6:32 - Variations sur la rose 7:15 - Épigraphe 7:30 - Générique
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Référence bibliographique : Umberto Saba, du Canzoniere, choix traduit par Philippe et Bernard Simeone, Paris, Orphée/La Différence, 1992.
Image d'illustration : https://itinerari.comune.trieste.it/en/the-trieste-of-umberto-saba/
Bande sonore originale : Maarten Schellekens - Hesitation Hesitation by Maarten Schellekens is licensed under a Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/maarten-schellekens/soft-piano-and-guitar/hesitation/
#UmbertoSaba #Canzoniere #PoésieItalienne
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