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EAN : 9782021052671
336 pages
Seuil (01/09/2011)
2.19/5   13 notes
Résumé :
Thomas, un professeur de langues à Shenzhen, la mégapole chinoise, constate un matin la fugue de sa fille après une dispute où elle l'a accusé d'être un mauvais père. Il part à la recherche de la rebelle dans les dédales de la cité vertigineuse, laboratoire et emblème du nouveau capitalisme chinois. Le roman nous offre alors le portrait de cette ville champignon, capitale du simulacre et de la copie. Théâtre où se mêlent, dans un creuset explosif, milliardaires prov... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Alors que le roman commençait sur un ton plutôt favorable - gigantisme de la croissance à la chinoise avec tout le lot de personnages ambigus qu'elle engendre, démesure des villes tentaculaires, dénonciation de l'ère maoïste et de ses excès, le tout dans un style foisonnant et dense, je me suis sentie progressivement sombrer dans l'ennui le plus total, le livre se résumant finalement aux galipettes de quelques nymphomanes frustrés. Les personnages n'ont aucun relief, que ce soit le professeur à la poursuite de sa fille enfuie et à la recherche de quelque femme idéale de préférence bien typée asiatique, que ce soit la gaminette en pleine crise d'adolescence et qui ne trouve pas mieux pour s'opposer à un père absent que de se faire couper les cheveux et débrider les yeux. Quant à l'attachée culturelle de l'ambassade, on ne fait pas plus insatisfaite ni plus plate. le dingue de service n'est pas crédible un seul instant. le malheureux amant de l'attachée culturelle fait pitié dans son inconsistance et sa satisfaction béate. A la limite le milliardaire de service et la pute de luxe sont à peu près crédibles et ne font pas trop tache dans le décor, mais ils ont à peu près autant de relief et d'intérêt que la plaine flamande un jour de grisaille.
Ajoutons le récit manque cruellement d'action et que les développements sont totalement prévisibles du début à la fin. La description du capitalisme à la chinoise trouve très vite ses limites : au bout d'un chapitre on en a fait le tour. Quant au style très particulier, on s'en fatigue très vite et on a comme la fâcheuse impression que l'auteur lui aussi est fatigué et trouve ses propres limites, car on le sent faiblir et manquer d 'inventivité à chaque page qu'on tourne?
Des pages que je tournais de plus en plus vite à mesure que je me rapprochais de la fin d'ailleurs. A tel point que je ne saurais dire comment le livre se termine à part par de nouvelles galipettes entre personnages improbables, mais pire encore, je ne saurais dire de quoi parle ce livre et où l'auteur veut en venir.
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Les histoires croisées de différents personnages dans le Shenzhen d'aujourd'hui : une prostituée de luxe, un magnat de l'hôtellerie, une "attachée linguistique", un prof, une psy et leur fille rebelle, un avocat, un fou persuadé que Hiro-Hito est encore vivant et complote avec son peuple contre les Chinois... et d'autres encore. Un livre distrayant, au style étudié : Grainville réussit le tour de maître de pouvoir, grâce à la finesse de son écriture, captiver même le lecteur qui ne s'intéresse pas à la Chine habituellement. Les personnages sont crédibles, et l'on éprouve un grand plaisir à se plonger dans l'effervescent Shenzhen, on s'y croirait. La critique sociale pointe sous les différentes romances racontées, et l'auteur moque efficacement les travers des gouvernants chinois et des nouveaux riches, convertis au matérialisme effréné. Un livre sensuel, peut-être plus que nécessaire - ce sera mon seul bémol -, le sexe y étant omniprésent ; un livre, en tout cas, qui ne peut que donner envie de lire davantage Grainville.
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Je suis très perplexe vis-à-vis de ce roman. C'est un chassé-croisé entre de nombreux personnages : Thomas, un écrivain raté en proie à un violent conflit avec sa fille, Alice, une dégénérée folle de sexe qui ne se contente jamais de ce qu'elle a, Lan, un milliardaire rempli de secret ravagé par la perte de sa soeur, An, une prostituée de luxe mystérieuse et intrigante. En bref, un roman sans réelle intrigue qui tourne surtout autour du sexe et de ses dérives, avec un style très prétentieux à mon goût. Ce livre est, je pense, plus adapté aux hommes de toute façon. Après, il y a de bonnes idées, on accroche quand même un peu aux personnages. À chacun de se faire son avis.
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Toujours cette désagréable impression en lisant Patrick Grainville de lire un Marc Lévy qui se prendrait pour Julien Gracq. Métaphores boursouflées, lyrisme pornographique de pacotille avec son lot de fantasmes de corps pubères en émoi ; clichés en veux-tu en voila, intrigue ennuyeuse au possible ( du sexe, du sexe...). Et puis cette vision convenue et un brin néo-colonialiste de la Chine moderne. Bref 'empire du milieu traité par l'empereur du kitsch.
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critiques presse (2)
Lexpress
13 octobre 2011
Dénonciation de la corruption et des liens étroits entre l'argent et le crime, plongée dans la violence urbaine, étude des rapports complexes entre les parents et leurs enfants, le roman se déploie sur plusieurs axes qui prennent sans cesse le lecteur à contre-pied. Avec, dissimulé dans les entrelacs de l'histoire, un secret jalousement gardé par l'un des personnages, source de multiples vérités psychologiques dévoilées par petites touches.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
16 septembre 2011
Dans la fourmilière de Shenzhen, Patrick Grainville crée un monde sensuel et délirant. […] Quand l'immense ville chinoise apparaît, à la première ligne de ce roman original comme son auteur, surgit sa belle écriture, saisissante, qui enchante le lecteur comme la beauté d'une femme ravit un amant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il ouvrit le rideau, l’autre rive surgit au-delà de la baie, juste en face. Il en éprouva un enchantement lugubre. Une mer de brouillard engloutissait les gratte-ciel à mi-corps, dans une sorte de placenta laiteux d’où émergeait la ligne fantasque et tarabiscotée des crêtes. Toutes sortes de motifs se disputaient les sommets, coupoles dorées, flèches, bulbes, colonnes géantes tels des sucres d’orge cramoisis, croissant renversé d’un bleu fluorescent, toit lancéolé, dôme bicéphale… La gangue brumeuse glissa, révélant l’intégrité des tours : cube vert projeté à trois cents mètres, iceberg turquoise et tronqué dressant quatre cents mètres de transparence éclatante, colosse cylindrique et filiforme ou vaste portique quadrangulaire étirant une barre de bureaux transversaux au-dessus du vide. Ici, c’était le sosie de l’Empire State Building. Plus loin une mitre pareille à celle du Chrysler à Manhattan. On retrouvait les doubles plus ou moins exacts des Petronas Towers de Kuala Lumpur, du Taipei 101 de Taiwan, de la Jin Mao Tower de Shanghai…
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Enfilade d'immeubles, de cinq, six étages : éternels carrelages sales, bouches d'aération noires, climatiseurs acccrochés dehors quand il y en a, essaims de fils électriques, rues saturées de camionnettes, de semi-remorques. Dortoirs où les jeunes filles s'empilent, dix par chambre, pour travailler dix, onze heures par jour, dans la chaussure, le vêtement, l'électro-ménager voués à l'exportation. Leur linge pend aux fenêtres, avec, çà et là , de la volaille et des poissons sêchés. Rues coupées d'impasses au fond desquelles les chômeurs jouent au billard ou au mah-jong, parmi les cireurs de chaussures, les chiens errants qui dévorent dans le caniveau des têtes de carpe ou des pattes de poulet. Un marchand ambulant vend son tofu dans un wok assorti d'un réchaud, un petit vieux assis sur une chaise s'incline devant un bol de nouilles, une femme lave son linge dans une bassine, au milieu d'un bataclan d'ordures, d'enseignes déglinguées, de bâches, de pièces détachées, de câbles, de paperasses à la dérive et de mioches gigotant sur le macadam maculé, huileux, troué. Odeurs de graillon, friture, fumée, charbon, gasoil...
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Les intellos, les marchands, les étudiants, les as de la pétrochimie, les milliardaires de la puce, du jouet, de la chaussette, de la pharmaceutique, les misérables, les migrants, les maçons, les putains, les mendiants, les belles bourgeoises en tailleur de marque.
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Videos de Patrick Grainville (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Grainville
Lecture de Patrick Grainville tiré du livre Figures d'écrivains, dirigé par Étienne de Montety.
Découvrez un portrait inédit de la littérature française. La visage, la plume et la voix de 70 grandes figures des lettres réunies pour un cadavre exquis historique.
Pour en savoir plus : https://www.albin-michel.fr/figures-decrivains-9782226436351
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