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EAN : 9782203100190
208 pages
Casterman (05/10/2016)
3.79/5   54 notes
Résumé :
Mathurin Broutille, brancardier de son état égaré entre les lignes de front, enchaînent les rencontres toutes plus désagréables les unes que les autres... Du capitaine raciste de La Coloniale aux soldats "nains" du roi d'Angleterre, en passant par les effroyables trouvailles technologiques des Huns... tout le monde en prend pour son grade ! Ca ne serait pas aussi effroyable, on en rirait presque. Mais Tardi, passionné depuis plus de 30 ans par ce qui est devenu son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Tardi l'a annoncé, c'est la dernière fois, la der des der, qu'il racontera le récit de son grand-père, commencé depuis plus de quarante ans. Il était temps, le filon commençait à s'essouffler.

Pourtant, chaque fois le dessin fait mouche, l'argot et les descriptions des tranchées, qui s'appuient sur la documentation de Jean Pierre Verney, contribuent à rendre encore plus réaliste l'itinérance du brancardier Augustin. Il traverse les champs des batailles et rencontre même le caporal Hitler. Sorte d'avatar de l'auteur, il erre sur les lieux de guerre, accrochant au passage des pans de l'histoire des peuples comme une sorte de tour de piste final saisissant de cette putain de guerre.

S'intéressant plus à l'homme et à ses souffrances qu'aux commémorations, Tardi a boycotté les événements du centenaire et l'on se plait à imaginer les fresques qu'il aurait pu faire...
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Augustin est brancardier et il sera notre guide dans cette énorme boucherie que fut la Première Guerre Mondiale, arpentant les tranchées, croisant bien des soldats et nous expliquant les choses les plus importantes qu'il y a à savoir sur ce conflit mondial.

Ne cherchez pas un fil conducteur, il n'y en a pas vraiment, les tribulations d'Augustin n'étant là que pour dénoncer les injustices, le racisme, les tueries de masse, les incompétences des officiers, les magouilles des politiciens, le fric qu'ont dû gagner les fournisseurs de matériel militaire et autres saloperies.

Le procès de la France est bien entendu à charge, l'auteur chargeant la mule de tous les reproches qu'on peut lui adresser, sans oublier de charger aussi l'Angleterre, qui fit venir tous les peuples des Dominions, pour les faire combattre dans la boue et les tranchées.

Ces deux pays, colonialistes au possible, n'ont jamais respecté les peuples de leurs colonies, devenu de la chair à canon dans un conflit dont en principe, ils n'avaient rien à voir.

Les procès à charge ne sont pas ma tasse de thé, l'équilibre n'étant pas assuré par un avocat, même du diable, mais dans ce cas-ci, je ne lui en voudrai pas, l'auteur ne faisant que dire des vérités et de mettre à jour des injustices flagrantes.

Augustin déambule, parle dans son argot des tranchées (compréhensible), les dessins des décors sont précis, il ne manque rien : ni les morts, ni les rats festoyant, ni les animaux crevés dans des fossés, ni les maisons détruites…

Tout est fait pour qu'en 88 pages, le lecteur en prenne plein la gueule et en sache le plus possible sur les différents gouvernements et leurs petites saloperies en coulisses. de toute façon, les politiciens n'ont jamais été patauger dans la boue, les tripes, le sang et les cadavres des tranchées, eux !

Ce récit parle de souffrance humaine, d'injustices, des horreurs du conflit mondial, qui a entraîné des morts en pagaille (avant que la grippe n'en fasse encore plus, la preuve que la vie ne manque jamais d'ironie) tout en engraissant d'autres (et pas que les rats).

Le discours est antimilitariste et je ne le reprocherai pas à l'auteur. Malgré tout, il manque un peu d'émotions, dans ces pages, et j'en avais reçu bien plus en lisant la trilogie du Stalag IIB.

Voilà encore une bédé de Tardi que j'ai appréciée, malgré l'absence de fil rouge, malgré le manque d'émotions, malgré le discours d'Augustin qui pourrait faire penser que l'auteur règle des comptes avec les militaires et tous les connards qui aiment les conflits. Là, il n'a pas tout à fait tort…

Dommage pour les émotions manquantes, j'aurais aimé qu'il y en ait dans cet album, vu le sujet traité.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dernier volume de Tardi sur l'effroyable massacre que fut la première guerre mondiale, on y visite le front en 1917, à travers les yeux d'Augustin, brancardier traumatisé autant qu'il est désabusé par les horreurs dont il a été témoin.
On retrouve dans ce livre l'approche originale de Tardi sur le premier conflit mondial vu à hauteur d'homme.
On y vit la souffrance humaine la plus terrible confrontée aux enjeux industriel, économiques et politiques qui dépassaient de très loin ceux qui ont été massacrés.
Français, Allemands, corps expéditionnaire britannique, troupes coloniales, tous reposent en terre de Meuse ou d'Artois avec comme seul dénominateur commun la mort qui les a unis en ces lieux.
Un ouvrage qui s'ajoute aux précédents que sont Putain de guerre, et c'était la guerre des tranchées du même auteur.
Néanmoins, il n'y a guère ici de fil conducteur, sinon l'errance d'un poilu à travers le front qui nous livre ses pensées dans le désordre, sur un ton très engagé, sans toujours traduire la souffrance qui fut celle des soldats de cette effroyable guerre.
Peut-être est-ce l'album de trop ?
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Seconde bd de Tardi sur la première guerre pour moi. Autant "Putain de guerre" m'avait totalement convaincue, autant celle-ci me laisse une drôle d'impression.
Le dessin est toujours aussi fort et tragique. Mais le scénario m'a semblé quelque peu décousu, j'ai eu du mal à suivre, à m'intéresser vraiment au poilu Augustin. En plus, j'ai eu l'impression qu'il y avait un vrai jugement : les pauvres animaux/les vilains humains, les méchants allemands aimant la guerre, bien équipés, cruels/les pauvres français démunis, mal équipés. le seul allemand dont nous avons le portrait, est loin d'être humaniste. Et l'auteur imagine même un futur bien nazi à cet homme tué au front. Pas d'humanité qui pointe son nez. Je n'attendais pas d'angélisme mais de l'humanisme, oui. En plus, Augustin hésite et finalement épargne un soldat allemand. Comme par hasard, ce soldat est Adolf Hitler. Mouais, ce passage m'a moyennement plu. Pour un album clairement anti militariste, ce passage m'est apparu comme accusant Augustin de n'avoir pas éviter la seconde guerre en épargnant un soldat pour lequel il a éprouvé de la compassion. Bizarre comme impression.
J'ai été nettement plus convaincue par le cd accompagnant la bd. Il est l'oeuvre de Dominique Grange, compagne de Tardi, et de Accordzéâm. Les textes sont sensibles, la voix de Dominique Grange est particulière mais pleine d'émotion, et les arrangements musicaux sont au top. Ma préféré reste la toute première du cd : Petits morts du mois d'août. A voir les photos présentes dans l'album, il y a un au moins un concert avec projection des images de Tardi en arrière plan. Cela m'aurait plu d'en voir un bout !
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Tardi l'a promis, cet album sera son dernier sur la grande boucherie de 14. Tant mieux. Et j'espère qu'il tiendra parole. Putain de guerre était remarquable, C'était la guerre des tranchées restera comme son chef d'oeuvre. Ce dernier assaut sera (pour moi en tout cas) l'album de trop.

Trop bavard, trop didactique, trop lourd. L'engagement antimilitariste relaté de la sorte m'apparaît totalement contreproductif. On suit le brancardier Augustin à travers le no man's land des tranchées. Il a perdu son binôme, il a dû étouffer son dernier « client » qui gueulait trop fort les tripes à l'air et risquait d'attirer l'attention des boches. Abandonnant son brancard, il marche, tranquille, les mains dans les poches et la clope au bec. En chemin il rencontre des tirailleurs sénégalais, un bataillon de « bantam », ces soldats anglais qui avaient la particularité de mesurer moins d'un mètre soixante, des ANZAC (australiens et néo-zélandais), des Sammies américains et des canadiens. En remontant seul vers l'arrière au milieu des cadavres, de la boue et de la puanteur, Augustin marche dans des villages en ruines. Il croise des russes, des portugais et une voix off nous explique qui sont ces gens, pourquoi et comment ils ont atterri au milieu de l'enfer, pourquoi ils sont, comme tout le monde, en route vers l'abattoir.

Le témoignage à charge ne souffre d'aucune nuance, il est tellement rabâché qu'il en devient limite insupportable. Oui cette guerre était une boucherie. Oui elle a engraissé les banquiers, les commerçants, les marchands d'armes et les capitaines d'industrie. Les salauds de gradés sont tous des crevures, les cul-terreux vivant dans les patelins servant de cantonnement profitent de la situation pour gonfler le prix du pinard et des produits de base. Et quand on fait un saut chez les allemands, c'est pour tomber sur l'officier Ernst, un homme persuadé de faire partie d'un « peuple supérieur, viril et sain, avide de force et de domination », un gars qui serait forcément devenu un nazi s'il n'avait pas pris une balle dans le buffet pendant un assaut. Et la voix off de nous rassurer : « Il valait donc mieux qu'il crève dans la boue d'une tranchée française ». Lamentablement caricatural…

Un album comme un catalogue d'horreurs et d'indignations, bourré de récitatifs longs comme le bras. Un album comme une leçon d'histoire que le prof vous hurlerait dans les oreilles pour être bien certain que vous n'allez rien perdre de ce qu'il a à vous dire. Zéro plaisir de lecture, un moment pénible à passer dont la forme m'a empêché de retenir ne serait-ce que l'essentiel parmi la foultitude d'informations dont on a voulu me bourrer le crâne. Un ratage total, en ce qui me concerne du moins. le livre s'accompagne d'un CD de chansons de Dominique Grange, la compagne du dessinateur. On nous prévient au départ que l'un ne va pas sans l'autre. Mais vu l'effet que m'a fait l'un, pas de danger que j'écoute l'autre.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (5)
LeDevoir
05 décembre 2016
La force du dessin contre l’histoire qui hoquette.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Auracan
09 novembre 2016
On regrettera que ce soit un dernier assaut tellement le couple GRANGE/TARDI perpétue de belle manière le devoir de mémoire qui n’a jamais été aussi important à rappeler dans cette période trouble actuelle.
Lire la critique sur le site : Auracan
Sceneario
18 octobre 2016
Un nouveau chef d'oeuvre dans le monde de la bande dessinée. Une lecture accompagnée par douze chansons qui ne nous laisseront à aucun moment indifférents !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Culturebox
04 octobre 2016
Personne mieux que lui n'a su mettre en images l'"innommable boucherie" de la guerre 14-18 (...) un album comme une "dernière mise au point" sur l'horreur et l'absurdité de ce conflit.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeMonde
21 juillet 2016
Riche en anecdotes, les détails sont puisés auprès d’une épaisse documentation.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Gaz suffocants, asphyxiants, irritants, lacrymants, vésicants...Chlorobenzène, diphényl-cloro-arsine, monochlorhydrine du glucol... Toutes ces saloperies traversaient joyeusement nos masques dont il fallait en plus, humidifier les compresses "protectrices", au moment de l'attaque! Comme il n'y avait pas l'eau courante dans la tranchée...On pissait dans le masque!
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Nous avions en commun, Tardi et moi, comme des millions de femmes et d'hommes de notre génération, nos quatre grands-pères partis au front pour ce qu'ils croyaient devoir être une guerre joyeuse et rapide. Des hommes jeunes, pour la plupart, courageux ou trouillards, costauds ou malingres, fiancés, mariés, déjà pères de famille ou en attente de l'être, enfants de l'Assistance, fils de prolos, étudiants, petits fonctionnaires, ouvriers, mineurs de fond, sidérurgistes, paysans, commerçants, artisans... et même , pour certains, chômeurs.
(...)
Dans notre petite enfance, ce traumatisme familial nous a percutés, l'un comme l'autre, à travers les récits de nos grands-parents, laissant dans nos imaginations débordantes des traces indélébiles qu'il nous fallait, d'une certaine façon, exorciser, en donnant vie à certains de ces destins brutalement arrêtés, sacrifiés sur l'autel du crime de masse légalisé qu'est la guerre. C'est ce que nous avons eu envie de transmettre en public, en présentant, avec les musiciens du groupe "Accordzéâm", note spectacle "Putain de guerre !", textes, chansons et dessins entremêlés... Contre la guerre, contre TOUTES les guerres !

Dominique Grange, dans l'introduction qui présente le spectacle "Putain de guerre !" en fin de volume.
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Sauvegarder la domination du Royaume-Uni sur une grande partie du monde, c'est bien de ça qu'il s'agissait ! Les Huns, les Turcs et les Austro-Hongrois n'allaient quand même pas semer leur merde au point de menacer la prospérité de l'Empire britannique, ses richesses, son commerce, ses navires et ses banques !... et pour ça, on avait convoqué tout ce que l'Angleterre, les Dominions et les Indes comptaient d'hommes valides pouvant porter un fusil !
Australie, Bermudes, Honduras britannique, Canada et Terre-Neuve, Chypre, Afrique de l'est et du sud, Gambie, Indes, Irlande, Malte, Nouvelle-Zélande, Nigeria, Rhodésie, Ecosse, Sierra Leone, Pays de Galles, et même des Chinois ! Ça en faisait du monde ! Ça en faisait des cadavres... presqu'un million !
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Ernst était fier de constater que la tranchée qu'il arpentait était particulièrement bien organisée, bien défendue et efficacement fortifiée. Elle comptait quantité d'abris en béton armé à l'épreuve des obus et de plus elle était propre !... Autant qu'un tel endroit, en première ligne et en temps de guerre, puisse l'être... C'était une tranchée allemande !
Ici ce n'était pas comme dans les positions françaises où Ernst avait pris pied à plusieurs reprises, lors d'offensives réussies. Il avait pu constater que ces porcs chiaient n'importe où en dehors des feuillées.
Selon Ernst, c'était bien là toute la différence entre un peuple supérieur viril et sain, avide de force et de domination, et les Français, décadents totalement dégénérés, complètement alcooliques et sales.
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Il était évident pour lui que les soldats, de quelque côté qu'ils soient, n'étaient rien d'autre que des représentants de commerce, n'ayant pour seule fonction que de remplir les fouilles d'industriels admirablement patriotes, trop contents de renouveler rapidement un coûteux matériel si vite cassé.
C'était donc pour engraisser des commerçants, des escrocs, des profiteurs et des embusqués de ministères qu'on se faisait tuer ! Marianne laissait faire...
Putain de guerre !
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La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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