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EAN : 9782246766117
170 pages
Grasset (06/01/2010)
3.26/5   96 notes
Résumé :
"Un vieux fou est plus fou qu'un jeune fou, cela est admis, quoi dire alors du fou qui nous intéresse, lorsque l'enfermement comprime sa fureur jusqu'à la faire éclater en scènes sales?"

Quel est l'homme de 74 ans enfermé dans l'hospice de Charenton, au printemps 1814, qui a commis tant de crimes et semble ne se repentir en rien? Fuyard, brûlé en effigie, rescapé, embastillé, sodomite, blasphémateur, soupçonné d'inceste, et pourtant encore là, bouilla... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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On suffoque dès les premières pages l'air manque sous l'étreinte divinement infernale d'une prose virulente.

Entre ombre et lumière les scènes les plus abominablement obscènes commencent très fort. Damnation !...Nous voici bien dans un voyeurisme tel que l'a fantasmé et mis en scène le plus célèbre et le plus exécrés des libertins : Le Marquis de Sade.

La crudité époustouflante et naturelle du défunt auteur trousse ici un très étrange, et truculent roman drolatique noir sur les tribulations d'un crâne !... Et quel crâne !!!

Rien de la fin de feu Le Marquis de Sade n'est éludée. A demi décomposé, soixante quatorze ans voués aux jouissances sodomites marquant la chair de plus d'une empreinte !
« …enfermé à vie à l'hospice de Charenton avec les fous, les agités, afin que la société des honnêtes gens soit préservée des idéologies, thèses, inventions littéraires scabreuses et actions perverses et toujours renouvelée de ce scélérat… »

« Au-dedans ce corps ruiné, la honte des viscères usées, des humeurs louchement infectées ; au dehors une paroles acérée malgré l'infirmité de la bouche, un regard d'azur pur sur les mensonges du monde. »

A croire que Jacques Chessex est allé à Charenton lui rendre de fréquentes visites avant de rendre l'âme à son tour.
« Impossible de lire « le dernier Crâne de M. Sade » sans penser à chaque ligne que son auteur va mourir et qu'il le sent. C'est un roman crépusculaire et testamentaire » écrit Jérôme Garcin dans la chronique où il relate comment Jacques Chessex qui relisait la dernière phrase de son livre n'avait plus alors que deux heures à vivre.



« Comme nous sommes las d'errer ! Serait-ce déjà la mort ? »

http://lefildarchal.over-blog.fr


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Ce livre est le dernier de Jacques Chessex, publié post-mortem puisque l'auteur est décédé juste après avoir terminé cet ouvrage.
En Suisse, il y a eu un tel battage médiatique autour de lui, que je l'ai donc acheté.

Pour commencer, ce roman est divisé en deux parties.
La première est consacrée aux derniers mois de la vie du Marquis alors qu'il est enfermé dans un Hospice. La deuxième partie, est elle consacrée à l'histoire de ce crâne qui traverse les villages et les temps. Oui, mais alors, contrairement à ce que le titre indique ainsi que le quatrième de page, l'histoire est trompeuse.

On s'attend à découvrir l'histoire de ce crâne, mais c'est faut. En effet, les 110 premières pages sont consacrées au Marquis lui-même, qui s'adonne à des plaisirs sexuels pervers, sadomasochistes, pires encore, scatologique.
L'auteur nous décris les actes du Marquis envers sa pauvre "fille de compagnie" qu'est Madeleine Leclerc, qu'il paie pour assouvir ses désirs, sous le regard approbateur de la mère de celle-ci. Les descriptions sont parfaites, crues, sales, pas une page ne contient des mots tels qu'anus, pet, godemiché, etc. C'est tellement bien décrit que j'en ai eu des hauts le coeur. Non pas que je sois sensible ou facilement choquée, juste que là, la manière qui est employée m'a cruellement dérangée.

Arrive enfin ce qui nous intéresse vraiment (oui tout compte fait, j'ai acheté ce livre pour connaître le destin de ce fameux crâne et non pas pour connaître la vie sexuelle détaillée du Marquis), le crâne, le fameux. 60 pages qui nous expliquent ce qu'il est devenu, par où il est passé, qui le détient aujourd'hui.

En bref, j'ai été plus que déçue, l'histoire ne m'a pas plu, loin de là, elle m'a dérangée et je n'aime définitivement pas le style de J. Chessex.
Ah, et tant que j'y pense, au autre détail m'a beaucoup perturbée aussi.
J. Chessex était Suisse et vivait en Suisse, pourtant dans le livre il utilise les nombres français. Il dit quatre-vingt-dix au lieu de nonante. J'avoue que je ne comprend pas. A-t-il eu peur qu'un français ne comprenne pas ? A-t-il honte de parler le "suisse" ?
Bref, encore un détail négatif. En gros, mal m'en a pris (heureusement, en un peu plus d'une heure, on arrive à la fin).
Lien : http://10tubes.wordpress.com..
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L'ultime roman posthume de Jacques Chessex imagine les derniers jours du Marquis de Sade, enfermé à Charenton, et les tribulations de son crâne de 1814 à novembre 2009 (l'auteur est ironiquement décédé en octobre de cette année-là). Un texte qui se veut cru et subversif, mais qui s'avère sans grand intérêt stylistique, un peu pervers, un peu fantasque et un peu ennuyeux. Triste fin pour l'un des grands auteurs romands.
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2,5 étoiles

le parfum de soufre qui se dégagera de ce dernier roman de Jacques Chessex est annoncé par la voix du marquis de Sade lui-même : la citation en exergue provient de son Voyage à Naples, où il a visité les célèbres soufrières napolitaines. Comme ce minéral, le dernier crâne de M. de Sade attire, mais brûle et ne peut être enfermé, car détruit toute prison dans laquelle on tenterait de le conserver.

Ce crâne annoncé dans le titre, on le trouve tout d'abord encore enveloppé par la chair de son propriétaire toujours vivant, devenu obèse et enfermé à l'asile de Charenton. Il n'a rien perdu de sa verve, ni de cet excès qui le pousse aux obscénités sexuelles de plus en plus fortes. Jacques Chessex n'épargne donc au lecteur ni les blasphèmes, ni les scènes masochistes, cruelles ou scatologiques, détaillées dans un style assez proche de celui du Marquis dans ses textes. de même, le premier chapitre à caractère moralisant (prévenir le lecteur contre le culte de cet auteur terrible, etc.) s'inscrit dans la lignée des préfaces des oeuvres de Sade ou d'autres auteurs du même siècle.

Dans l'ensemble, ce récit de la fin de la vie de cet auteur scandaleux est assez fidèle et cite également un certain nombre d'évènements passés, comme le procès de Marseille et le scandale des bonbons cantharidés, mais certains éléments surnaturels interviennent déjà, notamment une lumière entourant le marquis. Celle-ci sera l'une des caractéristiques du crâne maléfique, dont le voyage commencera une fois dans le dernier tiers du livre. Comme je le disais plus haut, cette relique va fasciner et porter malheur à ses propriétaires, en les poussant à divers actes sauvages et dignes de la fureur du marquis de Sade.

Où est la vérité et où est la fiction dans ce récit ? Voici la réponse que donne le narrateur à cette question, à la page 135 :

D'ailleurs rêve, exactitude… Et l'issue ? La relique exerce à nouveau son pouvoir, sur moi cette fois, brouillant la frontière entre l'imaginaire et le réel, me faisant aller dans le monde parallèle des fantômes et en revenir sûr que je quitte des êtres vrais. Des scènes plausibles, qui ne sont autre que leur propre réalité dans le prisme de M. de Sade.

Et moi, qu'ai-je donc pensé de ce roman finalement ? Connaissant mieux le marquis de Sade et son oeuvre que lors de ma première lecture, j'ai davantage compris les références, mais n'ai guère été plus passionnée que cela par cette histoire assez banale. C'est la raison pour laquelle je conseillerais cette lecture aux passionnés du Marquis plutôt qu'aux amateurs de malédiction et de récits palpitants.
Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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Il y a un moment que je voulais lire Jacques Chessex, tant la singularité de son univers couplée à une réelle exigence littéraire avait piqué ma curiosité.
Les circonstances m'ont donc amené à lire ce livre, bien que la figure du divin Marquis - l'idole des pédophiles libertariens - ait plutôt sur moi un effet repoussoir , ou sous le faux nez du symbole d'émancipation et de refus de l'ordre moral, se dissimule à peine , les traits saillants de la domination de classe et de la reification des femmes.
Pour autant avec cette évocation romancée, des derniers moments de Sade à l'hospice de Charenton ou il est enfermé depuis une dizaine d'années, et au moyen d'un récit suffoquant et dérangeant, et d'une écriture magistrale de simplicité et de précision, Chessex délivre un regard croisé sur la mort et la folie , pour laisser dans une dernière partie, son récit prendre la forme de tribulations drolatiques et fantasmagoriques.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
- [...] Premièrement, j'interdis que mon corps soit autopsié. Je sais trop que c'est l'usage ici, on pratique l'autopsie de façon systématique, dans les heures qui suivent la mort. Pour moi, pour mon propre corps, je l'interdis absolument. AB-SO-LU-MENT, vous m'entendez ! Doucet approuve d'un hochement de tête. Mais il est demeuré silencieux. - Jurez, docteur Doucet ! Jurez-moi qu'il n'y aura pas d'autopsie ! Au besoin que vous vous y opposerez par la force. ou par la désobéissance ! Doucet jure. Il est livide. - Deuxièmement, poursuit M. de Sade d'une voix forte - il crie presque - j'interdis qu'aucune croix, ni aucun signe religieux, soient dressés sur ma dépouille. Aucune saloperie de croix, ni aucun signe religieux ! Vous m'entendez, docteur Doucet, aucune croix ! Aucune cochonnerie de croix !
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Il disait qu’il ne ferait pas de vieux os. Qu’on aurait son corps, pas sa tête. C’était confus. A la fois très compréhensible et très obscur. A la fin j’ai saisi quelques mots, qu’il a répété plusieurs fois : "Mon dernier crâne! Mon dernier crâne!" Ce qui montre bien l’incohérence où peut sombrer cet impie. p.22
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Quand cette histoire commence, en été 1814, Donatien Alphonse François, marquis de Sade, est enfermé depuis onze ans à Charenton, dans le Val-de-Marne, à la limite sud-est de Paris, un hospice d'aliénés placé sous la surveillance vétilleuse du ministère de l'Intérieur. M. de Sade est gros, accablé de toutes sortes de maux qu'une vie d'aventure, d'emprisonnement, d'obscénité et d'imagination scandaleuse a accumulés dans son corps vicié, en même temps brûlé dedans et dehors.
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.....Le crâne de M. de Sade n'a pas besoin d'ornements. Il est ornement lui-même, de volume concentré, d'ordre élevé, de magie intense, de hantise sonore et de silence où retentissent, et fulgurent, l'orgueil de la Raison et le vol de l'aigle.
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“L’anus bée, ourlé comme un bijou fruité, couleur de braise, de framboise des bois, un rouge rosé sur l’ombre où il voudrait inviter. Le docteur Doucet s’interroge. Stupeur et admiration. Qu’a fait le marquis, que fait-il encore, pour arriver à ce trou étrange? Qui favorise ce vice? Quels monstrueux objets polis ou subtilement contournés perforent cette chair extasiée et rougeoyante? Cette lascivité porcine, râlante, grognante, ce tas de viande qui halète et se pâme sous le boutoir. Et tout cela qui sert d’enveloppe, de support corporel déchu, à l’esprit le plus aigu et le plus libre de son siècle.”
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