AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Nadia Akrouf (Traducteur)
EAN : 9782908957952
342 pages
Le Serpent à plumes (01/04/1996)
3.78/5   62 notes
Résumé :
Livré à lui-même entre une mère qui ne quitte plus sa chambre, un père paralysé par l'échec de son couple, un frère aîné qui se réfugie dans la poésie et l'alcool, Hooker Winslow observe les événements qui se succèdent au cours d'un été qui s'achèvera tragiquement.
Huis-clos dévastateur de la famille, emmurement des êtres dans le silence, désagrégation des sentiments jusqu'à la folie... Timothy Findley nous mène avec une habileté sans faille dans un roman à c... >Voir plus
Que lire après Le dernier des fousVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 62 notes
5
4 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
1 avis
Je connais cet auteur canadien pour avoir lu ''Pilgrim'', un roman plutôt unique. Il est question ici de son premier livre, un roman assez noir qui met en scène une famille complètement dysfonctionnelle. La mère instable et coupée du monde et de sa famille depuis un bon moment. le père très affecté mais incapable d'extérioriser ses émotions, muré dans son mutisme. Puis deux garçons : un jeune adulte révolté par cette situation et enclin à l'autodestruction, et un gamin de 10-12 ans nommé Hooker subissant cette atmosphère malsaine. C'est ce dernier que l'on suit plus étroitement. On assiste impuissant à ce triste quotidien qui file vers la catastrophe. Il est intéressant de voir les rencontres et les expériences de Hooker et la façon dont elles vont déterminer ses pensées et ses actions.
Commenter  J’apprécie          130
C'est l'histoire d'une respectable famille canadienne fatalement décomposée par un drame et le manque de dialogue. L'histoire de la capitulation de la parole. L'histoire d'un garçon de onze ans prénommé Hooker, qui essaie de comprendre l'indicible tout en creusant des tombes pour les petits animaux trucidés par ses chats. Une mère dépressive et absente, retranchée dans sa chambre et son chagrin. Un père submergé par les événements qui ne parvient pas à mettre des mots sur l'échec de son couple. Un grand frère consumé par ses névroses et l'alcool, incapable de stabilité. Une tante autoritaire, recluse dans le passé. le seul personnage qui apporte une oreille charitable à cet enfant, c'est Iris, la domestique noire. Mais ses mots ne suffisent pas à Hooker pour comprendre le monde dans lequel il évolue. Alors lentement se construit sa propre interprétation de la réalité, lentement se déconstruit son innocence.

Avec ce huis-clos glauque et étouffant, Timothy Findley signait en 1967 son premier roman. Une oeuvre tragique d'une grande profondeur psychologique, que l'on traverse avec un sentiment d'impuissance et d'inéluctabilité. On dirait presque du Faulkner, mais Findley a sa manière propre de décortiquer la psyché et les méandres de la folie humaine. Un thème qu'il abordera bien plus tard avec maestria dans Pilgrim
Commenter  J’apprécie          70
Paru en 1967, ce livre a été une première fois édité par le Serpent à plumes en France et réédité tout dernièrement par Libretto.
C'est une chronique familiale que l'histoire qui prend place dans ce roman. C'est plus précisément l'instantané d'un été, à la fin des années 60, dans une maison cossue de la campagne canadienne.

Hooker Winslow, le narrateur, a 11 ans et est le dernier d'une famille qui part à la dérive. La mère ne quitte pas sa chambre, à l'étage, suite au décès du dernier enfant, à la naissance. le père, quant à lui, est tétanisé par l'échec de son couple et se mure dans le silence. Quant à Gilbert, le frère aîné, il a lui aussi ses névroses et patauge dans un alcoolisme déraisonné. Dans ce huis-clos où n'évoluent que peu de connaissances : Rosetta (la tante), Iris (la bonne), c'est étouffant comme les messes basses vont vite et comme le silence ternit les relations humaines.

Timothy Findley parvient brillamment à nous plonger dans une atmosphère tantôt pesante, tantôt dérangeante. Il met en lumière un gamin qui semble porter toute la misère sur ses épaules. Quand on commence à médire du grand frère, Hooker se met en devoir de voler un revolver pour venger les propos infamants.

Tout au long de ma lecture, j'ai eu du mal à m'imaginer que ce récit avait été écrit il y a près de 50 ans tant des éléments de l'actualité sont prégnants. La problématique de se faire justice soi même n'est pas passéiste, et l'isolement des petites gens de la campagne est lui aussi une notion qui perdure. En somme, Findley a réussi à livrer une chronique intemporelle d'une famille qui peine à retrouver le chemin du dialogue et du vivre ensemble. L'été passé en leur compagnie ne leur permettra malheureusement pas d'esquisser un avenir prometteur. Animaux et humains sont comme pris dans un champ de souffrance insurmontable. Et le titre, lui, prend inexorablement tout son sens.

Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique ainsi qu'aux éditions Libretto.
Commenter  J’apprécie          40

L'auteur nous raconte quelques jours de sa vie dans la maison familiale durant les vacances scolaires, au sein d'une famille complètement désorganisée, tétanisée, électrisée et « déshumanisée » par la claustration volontaire de la mère dans sa chambre suite à la perte de son nouveau-né.
Ce récit est fait par le plus jeune fils, d'une dizaine d'années, solitaire et désoeuvré, sensible et perturbé par tous les faits et gestes des habitants de cette grande maison coloniale, qui se résument à une mère invisible mais omniprésente, un père présent mais lointain et indifférent à son entourage, une tante distante et froide, un grand frère, jeune adulte d'une vingtaine d'années, alcoolique et désespérément en quête d'amour, et une bonne, noire, créant seule un peu de chaleur humaine dans cet environnement désincarné et marmoréen.
Chaque personnage, jusqu'au dénouement, ira inexorablement son chemin en renforçant son malaise et son mal-être dû à l'incommunicabilité de chacun envers tous les autres. Les seuls communiquant quelque peu, mais toujours à des moments de grande exaspération et exacerbation propres à renforcer le paroxysme de la situation, sont les deux frères, mais toujours à la demande du petit qui cherche vainement un chemin de compréhension des êtres qui l'entourent. Les faits antérieurs à ces vacances et qui expliqueraient peut-être la situation sont peu évoqués, juste effleurés, et doivent se décrypter au fil du récit.
La folie rôde partout et celle des autres renforce celle de chacun, jusqu'aux multiples catastrophes qui s'enchaînent inexorablement et les mène au dénouement, où elle gagne magistralement la partie…
Commenter  J’apprécie          10
Je savais qu'un proche avait reçu ce livre pour une Masse Critique. Vu que sa critique était réellement négative, j'ai été frapper à sa porte pour lui emprunter.

Je dois admettre que je n'ai pas pris de plaisir dans cette lecture. Je suis allée jusqu'à la fin parce que je voulais voir comment tout cela allait se terminer.

Je sais bien qu'on ne sait pas expliquer pourquoi certaines personnes peuvent en arriver à de telles extrémités. Mais, je n'ai toujours pas compris pourquoi Hooker avait fini par perdre la tête à ce point, ni pourquoi cette famille finissait par partir à la dérive.

L'abus de description m'a tué ma lecture surtout dans les dialogues. Si c'est pour les rendre plus vivant, je n'ai pas eu cette impression en lisant, cela m'a plus empêché de me concentrer sur l'histoire.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
Telerama
11 juillet 2019
Un livre comme un coup de poing au foie : dans le décor enchanteur de la campagne canadienne, et vu à travers les yeux d’un enfant, le naufrage dans la folie d’une famille ordinaire. Magistral et entêtant.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Gilbert hurla à la porte: « Toi, et la supposée -figure maternelle- qui est là-dedans, vous pouvez fermer autant de putains de portes que vous voulez, aujourd'hui et jusqu'au jour du Jugement dernier, vous ne vous débarasserez jamais de cette famille ! Nous sommes ici et nous y resterons... tu entends !»
Il frappa la porte avec son poing. Puis, il s'aperçut en se retournant qu'un pan de sa chemise était resté coincé dans la chambranle. Il eut un râle comme Hooker n'en avait jamais entendu chez un humain. Un râle animal -de souffrance- le même que celui qu'avait lancé l'écureuil avant de mourir.
Commenter  J’apprécie          60
- Comment le savait-elle, que j'allais être formidable ?
Iris grogna.
- Ça vient dans la tête, j'crois. J'crois qu'on sait comment va être son bébé. Une vision qu'on a. Tu comprends ?
- T'en as jamais eu. Comment le sais-tu ?
- J'ai pas dit que j'le savais. J'ai juste dit que j'croyais que c'était comme ça. Quoi qu'il en soit, ta maman était toute gonflée de fierté. Le docteur appelle cette fierté être enceinte.
Commenter  J’apprécie          60
Et enfin, il sut que c'était vrai. Qu'ils étaient fous. Comme tout le monde le disait. Et que lui, adossé à la vieille écurie rouge avec un frère fou et un bruit d'ailes qui bourdonnait dans les oreilles, il était le dernier des fous.
Commenter  J’apprécie          40
Tout le savoir est ainsi fait : une part d'hypothèses, une part d'expérience. L'expérience, c'est ce que tu ajoutes de toi-même.
Commenter  J’apprécie          70
Le monde était fait d'étrangeté, de folie et de peur. Les gens les plus bizarres se retrouvaient dans l'amour.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Timothy Findley (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Timothy Findley
Comme chaque année, les équipes de la Griffe Noire vous proposent leurs coffrets de Noël. Une sélection de livres accompagnée de goodies. Gérard Collard et Thomas Raymond vous présentent les contenus...
COFFRET JEUNESSE 7-10 ANS (45,80 €) : - Mortelle Adèle au pays des contes défaits, Mr Tran et Diane le Feyer, Tourbillon - le journal de Gurty, mes bébés dinosaures, Bertrand Santini, Sarbacane - Charlie se change en poulet, Sam Copeland, R. Laffont https://www.lagriffenoire.com/100771-coffret-coffret-histoire.html
COFFRETS JEUNESSE ALBUM (45,70€) : - Jules et le renard, Joe Todd-Stanton, Ecole des loisirs - Maman noel, Ryan T. Higgins, Albin-Michel jeunesse - Il était une fois la corne des licornes, Béatrice Blue, Little Urban https://www.lagriffenoire.com/100772-coffret-coffret-histoire-poche.html
COFFRET ADO (50,70€): - Cogito, Victor Dixen, R. Laffont - Les pluies, Vincent Villeminot, le Livre de Poche jeunesse - La maison des oiseaux, Allan Stratton, Milan https://www.lagriffenoire.com/100773-coffret-coffret-litterature.html
COFFRET SCIENCE FICTION (55,90€): - Métaquine indications, François Rouiller, Atalante - Chiens de guerre, Adrian Tchaikovsky, Denoel - Chevauche-brumes, Thibaud Latil-Nicolas, Mnémos https://www.lagriffenoire.com/100776-coffret-coffret-detente.html
COFFRET MANGAS (37,80€) : - L'atelier des sorciers 1, Kamome Shirahama, Pika - Bip-Bip Boy 1, Rensuke Oshikiri, Omaké - Dr Stone 1, Riichiro Inagaki et Boichi, Glénat - Heart Gear 1, Tsuyochi Takaki, Kioon https://www.lagriffenoire.com/100777-coffret-coffret-polar.html
COFFRET BD SCIENCE FICTION (57,85€) : - le château des animaux : Miss Bengalore, Delep & Dorison, Castermann - Nathanaelle, Charles Berberian & Fred Beltran, Glénat - The kong crew : Manhattan jungle, Eric Hérenguel, Ankama
COFFRET BD ADULTE (53,85€) : - Monsieur Jules, Aurélien Ducoudray & Arno Monin, Bamboo - Bruno Brazil : Black Program, Aymond & Bollée, Lombard - Lecio Patria Nostra : le tambour, Yerles & Boidin, Glénat
COFFRET BD JEUNESSE (54,95€) : - le royaume de Blanche fleur, Benoit Feroumont, Dupuis - Les quatre de BakerStreet : Les maitres de Limehouse, Dijian & Etien & Legrand, Vents d'Ouest - Raowl : La belle et l'Affreux, Tebo, Dupuis
COFFRET LITTERATURE FRANÇAISE (71,30€) : - Murène, Valentine Goby, Actes Sud - Les simples, Yannick Grennec, Anne Carrière - Rien n'est noir, Claire Berest, Stock https://www.lagriffenoire.com/100783-coffret-coffret-detente-poche.html
COFFRET LITTERATURE ETRANGERE (73,40€) : - Dévorer le ciel, Paolo Giord
+ Lire la suite
autres livres classés : littérature canadienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (167) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1428 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}