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Le Cimetière des livres oubliés tome 2 sur 4

François Maspero (Traducteur)
EAN : 9782221111697
536 pages
Robert Laffont (20/08/2009)
  Existe en édition audio
3.8/5   2821 notes
Résumé :
Dans la turbulente Barcelone des années 1920, David, un jeune écrivain hanté par un amour impossible, reçoit l'offre inespérée d'un mystérieux éditeur : écrire un livre comme il n'en a jamais existé, "une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d'être tués", en échange d'une fortune et, peut-être, de beaucoup plus.
Du jour où il accepte ce contrat, une étrange mécanique de destruction se met en place autour de lui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (307) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 2821 notes
Il y a deux semaines je vous ai fait part de ma première rencontre avec Carlos Ruiz Zafon. Auteur de la trilogie « Le Cimetière des Livres Oubliés », il m'était apparu, à travers le premier tome de cette trilogie L'Ombre du vent, comme un véritable virtuose de l'écriture.
Je me suis donc empressée de lire le second tome, ne voulant surtout pas rompre avec un quelconque autre livre ces instants de délectation dans lesquels m'avaient plongée les mots de cet auteur espagnol au talent indéniable.


Le Jeu de l'Ange n'est pas véritablement la suite de l'Ombre du vent en ce sens que l'histoire se déroule une vingtaine d'années avant celle de L'Ombre du vent. On y retrouve la librairie Sempere avec joie et on en apprend d'ailleurs plus sur la mère de Daniel, le héros de l'Ombre du vent.
Mais l'essentiel du roman ne se situe pas là.
C'est dans la maison de la tour où vient d'emménager David Martin, un jeune écrivain, que se déroulera l'intrigue de cette nouvelle histoire.
Une intrigue foisonnante qui n'hésite pas à jouer avec les nerfs du lecteur et avec sa sensibilité. Et cette partition-là, croyez-moi, c'est loin d'être la mélodie du bonheur ! L'histoire est lugubre à souhait et parsemée de cadavres !
Si Carlos Ruiz Zafon n'a pas son pareil pour nous plonger dans une atmosphère pesante et angoissante, il a également d'autres cordes à son arc et sait habilement jouer avec celle (la sensible) de ses lecteurs. Rien ne nous sera épargné. Ça et là, il glisse des références littéraires, de Dickens à Charlotte Brontë en passant par Balzac. le suspense habilement ménagé ravira également les amateurs de polars. Même les indéfectibles « fleur bleue » (dont je suis) trouveront leur bonheur en suivant les amours tourmentées du héros. Y trouveront également leur compte les aficionados du fantastique, c'est vous dire ! Et touche finale : le lecteur se surprendra à sourire de l'humour grinçant du héros !


Peut-être trouvez-vous le ton de cette critique un poil sarcastique et moins enthousiasmante que celle que j'avais faite de l'Ombre du vent... Il faut dire aussi que ce deuxième roman fut moins enchanteur pour moi. J'ai eu beaucoup plus de mal à m'attacher au héros de l'histoire, que j'ai trouvé désabusé et d'une froideur antipathique, et par conséquent, j'ai eu moins de coeur à suivre ses multiples déconvenues.
Le début me paraissait prometteur puis j'avoue m'être un peu perdue dans le dédale des sombres pages qui ont suivi. Je me suis raccrochée vainement au personnage d'Isabella, personnage pétillant qui apporte le côté à la fois tendre, léger mais aussi émouvant de l'histoire.


Au final, je pourrais dire que ce fut une lecture en demi-teinte. Je continuerai cependant à lire Carlos Ruiz Zafon, car il m'impressionne beaucoup par son style d'écriture foisonnant !
D'ailleurs, j'ai sur ma table de chevet le troisième volet de la trilogie et je ne suis pas contre m'immerger une nouvelle fois dans « Le Cimetière des livres oubliés » . Qui sait si cette fois-ci je n'y ferai pas la rencontre avec un de ces livres inattendus et inoubliables ?
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Dès les premiers mots, on le sent ! On sent qu'une malédiction souffle sur ce pauvre gosse.
Un gosse pourtant courageux, tenace, qui préfère subir les coups de son ivrogne de père plutôt que de lui livrer son unique trésor : Les Grandes Espérances de Dickens. Un vieux livre aux pages jaunies et racornies qui le suivra tout au long de sa vie entre ses mains ou dans son coeur…
Après tant d'épreuves endurées et d'erreurs commises, il comprendra un peu tard que les Grandes Espérances non accomplies tuent à petit feu. Devenu écrivain, il deviendra vaniteux comme un paon ; il vendra son âme pour un plat de lentilles ; il passera son temps à courir après l'unique amour de sa vie, ce genre d'amour qui transcende et fait soulever des montagnes ; nuit et jour, il écrira comme un fou, comme un damné, au point de ne plus faire la différence entre fiction et réalité.
Carlos Ruiz Zafon ! Votre Barcelone, cette vielle sorcière au charme troublant et vénéneux, est crépusculaire. Les hommes que vous côtoyez perdent souvent leur chemin dans la vie. Ils sont fatigués et s'égarent d'espérances en abandons. Les fantômes qui vous hantent errent d'ombres en ombres, de maisons en ruine en cimetières gothiques, sans jamais trouver le repos. Et vos femmes sont si belles, si fortes. Elles sont irrésistibles et insaisissables…
C'est le coeur serré, un sourire triste et doux aux lèvres que l'on navigue dans l'univers de rêves et de pages de Carlos Ruiz Zafon. On revient toujours un peu changé d'un si long voyage…
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De Carlos Ruiz Zafon, je connaissais le prince de la brume que j'avais plutôt bien apprécié mais le jeu de l'ange a été pour moi un vrai coup de coeur. le seul hic c'est que pendant ma lecture en lisant la page wiki de l'auteur je me suis rendue compte que ce roman était en fait le deuxième tome d'une saga et évidemment je n'ai pas lu le premier! ça c'est tout moi! Enfin je suis rassurée, je n'ai pas eu l'impression qu'il me manquait des éléments et j'ai bien compris l'intrigue...
J'ai été enchanté de voyager dans le Barcelone des années 1920, cette ville que j'ai visité il y a dix ans maintenant et qui m'avait beaucoup plu. La lecture du jeu de l'ange m'a donné envie d'y retourner et de quitter les lieux touristiques pour aller découvrir les lieux un peu plus secret.
Difficile aussi de définir le genre du roman car l'auteur les mélange tous : de l'amour, du mystère, une enquête policière et une petite pointe de fantastique se côtoient au fil des pages et c'est un régal!
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En fait je me suis rendue compte que j'avais lu ce tome deux il y a bien longtemps et que j'avais ignoré qu'il faisait partie d'une quadrilogie. Je viens de réparer mes erreurs.

Ce roman est tel que dans mes souvenirs, étrange et dérangeant.
Il est bien différent du premier tome, car moins addictif pour moi, mais il est essentiel pour une bonne compréhension des quatres tomes...on peut les lire de façon complètement indépendante , mais malgré tout ils sont complémentaires.

il faut dire que l'auteur a une imagination fertile et qu'il arrive a intéressé son lecteur dès les premières pages. Et c'est sans compter pour les amoureux des livres aux tonnes de référence faites a des auteurs connus et bien souvent aimés.

J'ai apprévcié m'immerger dans le monde de Carlos Ruiz Zafon, a tel point que j'ai lu les 4 tomes les uns derrière les autres , sans me laisser le temps de me poser. Son univers est tellement travaillé et il ne laisse certainement pas le lecteur sortir indemne de ses romans.
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Ça y est, j'ai enfin lu (et réparé mon oubli au passage) le deuxième volet de la saga du "Cimetière des livres oubliés". Une fois encore, Carlos Ruiz Zafon nous fait voyager, à la fois à travers les frontières, le temps mais aussi au-delà de tout ce que nous croyons avec certitude.
Un roman captivant, mi-fantastique, mi-religieux qui nous envoie au début de ce XXe siècle dans la profonde Espagne sur les traces de David Martin, un jeune auteur de romans, qui a vu son père assassiné sous ses yeux alors qu'il n'était qu'un petit garçon et qui a, depuis, vécu sous la protection d'un homme, lui aussi écrivain et extrêmement riche de par sa famille de surcroît, Don Pedro Vidal.

La véritable intrigue débute lorsque David se voit confier une mission assez hors du commun et très bien rémunérée de la part d'un éditeur de Paris, un certain Andreas Corelli : celle d'écrire un livre qui serait bien plus qu'un roman mais une religion, ou une nouvelle doctrine si vous préférerez, à lui tout seul.
En acceptant ce contrat, David ne sait pas encore dans quelle aventure il s'embarque et il ne l'apprendra qu'au fil des pages...pages qui peuvent faire tellement de bien mais parfois s'avérer extrêmement dangereuses !
Si un livre peut parfois sauver des vies, il peut aussi en reprendre ! 666...le nombre de pages, cela ne vous rappelle rien ? Telle est en quelque sorte la morale que le lecteur peut tirer de cet ouvrage, fidèle à Carlos Ruiz Zafon à savoir très bien écrit et à l'intrigue passionnante et envoûtante !
J'allais presque oublier que nous retrouvons dans ce livre, bien évidemment, le propriétaire de la librairie Sempere & Fils et que nous en apprenons un plus sur la mère du héros que le lecteur retrouve dans "Le prisonnier du ciel". A lire !
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Citations et extraits (361) Voir plus Ajouter une citation
Il est dans notre nature de survivre. La foi est une réponse instinctive à des aspects de l'existence que nous ne pouvons expliquer autrement, que ce soit le vide moral que nous percevons dans l'univers, la certitude de la mort, le mystère des origines, le sens de notre propre vie ou son absence de sens. Ce sont des aspects élémentaires d'une extraordinaire simplicité, mais nos propres limitations nous empêchent de donner des réponses sans équivoque à ces questions et, pour cette raison, nous générons pour nous défendre une réponse émotionnelle. C'est la pure et simple biologie.
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Il n'est rien, sur le chemin de la vie, que nous ne sachions déjà avant de nous y être engagés. On n'apprend rien d'important dans l'existence, on ne fait que se souvenir.
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C'était un temps où le sang et la violence devenaient le pain quotidien des rues de Barcelone. Jours de tracts et de bombes qui laissaient des corps déchiquetés, frémissants et fumants dans les rues du Raval, jours où des bandes aux visages barbouillés de noir rôdaient la nuit en répandant le sang, de processions de saints et de défilés de généraux qui puaient la mort et l'hypocrisie, de discours incendiaires où tout le monde mentait et où tout le monde avait raison. On respirait déjà dans l'air empoisonné la rage et la haine qui, des années plus tard, devaient mener les uns et les autres à s'assassiner au nom de slogans grandioses et de chiffons de couleur. Le brouillard perpétuel des usines rampait sur la ville et noyait ses avenues pavées et sillonnées par les tramways et les voitures. La nuit appartenait aux lampadaires à gaz, à l'obscurité des ruelles rompue seulement par l'éclair des coups de feu et les traînées bleues de la poudre brûlée. C'était un temps où l'on grandissait vite et où, quand ils laissaient leur enfance derrière eux, beaucoup de gamins avaient déjà un regard de vieux.
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Je crois que vous n’avez pas beaucoup d’amis. Moi non plus. Je me méfie de ceux qui s’imaginent avoir beaucoup d’amis. C’est signe qu’ils connaissent mal leur prochain.

Un intellectuel est ordinairement quelqu’un qui ne se distingue pas précisément par son intelligence, affirma-t-il. Il s’attribue lui-même ce qualificatif pour compenser l’impuissance naturelle dont il sent bien que ses capacités sont affectées. C’est aussi vieux et aussi sûr que le dicton. « Dis-moi de quoi tu te vantes et je te dirai ce qui te manques. » C’est pain quotidien. L’incompétent se présente toujours comme expert, le cruel comme pitoyable, le pêcheur comme dévot, l’usurier comme bienfaiteur, l’arrogant comme humble, le vulgaire comme distingué et l’abruti comme intellectuel.

- Quand j’étais enfant, pendant quelques mois, j’ai voulu être Esope.
- Nous abandonnons tous nos grandes espérances sur la route.

Rien ne nous induit plus à avoir la foi que la peur, la certitude d’être menacés. Quand nous nous sentons des victimes, toutes nos actions et nos croyances deviennent légitimes, mêmes les plus contestables. Ceux qui s’opposent à nous, ou qui, simplement sont nos voisins, cessent d’être nos semblables et deviennent nos ennemis. Nous ne sommes plus des agresseurs, nous sommes des défenseurs. L’envie, la jalousie ou le ressentiment qui nous motivent sont sanctifiés, car nous avons la certitude d’agir pour notre seule défense. Le mal, la menace, sont toujours chez l’autre. La peur est le premier pas vers une foi passionnée. La peur de perdre notre identité, notre vie, notre condition ou nos croyances. La peur est la poudre et la haine est la mèche. Le dogme, en dernière instance, n’est que l’allumette qui y met le feu.

Chaque livre, chaque tome que tu vois a une âme. L’âme de celui qui l’a écrit et l’âme de ceux qui l’ont lu, ont vécu et ont rêvé avec lui. Toutes les fois qu’un livre change de main, toutes les fois que quelqu’un parcourt ses pages, son esprit grandit et devient plus fort. Ici, les livres dont personne ne se souvient, les livres qui se sont perdus dans le temps, vivent pour toujours, en attendant d’arriver dans les mains d’une nouveau lecteur, d’un nouvel esprit…
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J'allais écrire l'histoire dont Cristina n'avait jamais pu se souvenir, celle qui l'avait menée, enfant, à marcher au-dessus de ces eaux luisantes en tenant la main d'un inconnu. J'écrirais l'histoire de ce souvenir qui n'avait jamais existé, la mémoire d'une vie volée. Les images et la lumière qui se dessinaient entre les phrases me ramenèrent à cette vieille Barcelone de ténèbres qui nous avait engendrés tous les deux. Je travaillai jusqu'à ce que le soleil se couche, qu'il ne reste plus une goutte de café dans le thermos et que mes yeux et mes mains me fassent mal. Je laissai tomber mon stylo et enlevai les feuilles de la table. Quand le concierge frappa à la porte pour me demander si j'allais descendre diner, je ne l'entendis pas. Je dormais profondément et, pour une fois, je rêvais en croyant que les mots, y compris les miens, avaient le pouvoir de guérir.
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Vidéo de Carlos Ruiz Zafón
Extrait du livre audio "Marina" de Carlos Ruiz Zafón lu par Frédéric Meaux. Parution numérique le 22 juin 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/marina-9791035408978/
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