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Anne Damour (Traducteur)
EAN : 9782266171977
439 pages
Pocket (16/04/2008)
3.32/5   130 notes
Résumé :
Dans le New York de l'ère industrielle, un jeune garçon croit entendre, dans le fracas des machines, la voix de son frère décédé.
De nos jours, à Manhattan, des adolescents commettent des attentats suicide en citant des poèmes de Walt Whitman. Dans un futur lointain, un androïde et une extraterrestre tentent d'échapper aux abords malsains de Central Park. Entre ces trois histoires d'amour et de fuite, de menace et d'espoir, se tisse un mince réseau d'indices ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Fil conducteur et même personnage à part entière de l'une des 3 nouvelles constitutives de ce livre des jours, le poète Whitman en est la clé de lecture.
Si comme moi vous n'avez pas lu « feuilles d'herbes », vous vous sentirez peut être un peu déstabilisé face à l'étrangeté des intrigues développées, la singularité des personnages.

Fin du 19ème , New York
Suite au décès tragique à l'usine de son frère Simon, broyé par une machine, Lucas 13 ans va reprendre ce même poste de travail à la chaîne. Il devient ainsi le soutien de la famille face à une mère anéantie par le chagrin et un père inapte au travail après des années passées à la tannerie.
Fabuleuse description de cet univers métallique de feu et d'acier, sans pitié, qui impose sa cadence, ne laisse aucun répit dans ces gestes répétés des centaines fois, chaque jour. La moindre inattention et c'est l'accident.
Le tableau est sombre certes mais c'est sans compter sur l'esprit Whitman qui transcende ce misérabilisme, cette aliénation, cet indéfectible lien entre la vie et la mort, pour élever Lucas, au prix de sa vie , vers une « indicible beauté ».

La deuxième nouvelle se situe au lendemain du 11 septembre : des enfants s'approchent d'individus les enlacent et …se font exploser. Cat, jeune femme flic, ayant étudié la psychologie à l'université, est contactée par l'un de ces terroristes en herbe (trop facile) qui cite… Whitman !

Enfin la plus longue et la plus étrange nous transporte dans un futur lointain. Cette fois-ci nous allons suivre la rencontre improbable d'une extra-terrestre discrète mais terriblement efficace et de Simon, un androide dans lequel son créateur a inséré un circuit intégré de poésie afin de lui permettre de mieux « évaluer les conséquences de ces actes ».

Etonnant roman donc, qui suscite la réflexion sur les questions de progrès techniques , la place du vivant, dans un monde en profonde mutation et nous laisse en définitive en pleine interrogation.

Un bol de porcelaine blanche, au bord orné d'une guirlande de motifs bleu pâle…


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Cunningham sait écrire, certainement : il a des compétences stylistiques, sait représenter des personnages crédibles et peut composer avec eux des histoires intéressantes, souvent avec des références littéraires (cf. The Hours et Virginia Woolf). Il le montre également dans ce livre composé de trois parties. le premier a une orientation dickensienne assez explicite, le second s'inscrit dans la lignée des meilleurs thrillers psychologiques et le troisième avec le matériel le plus fascinant du monde de la science-fiction dystopique. Cunningham établit également quelques liens entre les trois histoires, même si elles se déroulent sur trois périodes : des liens idiots comme un bol qui apparaît soudainement dans chacune des histoires (je ne comprends pas pourquoi), des liens intrigants comme les noms des personnages retournants (Simon, Luc, Catherine), etc. Au début du livre, Cunningham a inclus une citation de Walt Whitman, la personnification de l'individualisme américain exubérant, qui laisse entendre que l'homme lutte toujours avec les mêmes sentiments, indépendamment des temps. Est-ce le thème fédérateur ? À propos, Whitman revient constamment dans les histoires, presque toujours sous forme de citations, le transformant en gadget. Cunningham voulait-il illustrer avec ce livre que le temps et le lieu n'ont pas d'importance dans la vie humaine, et que tout le monde (même un « robot humanisé ») veut en réalité la même chose : un peu de sécurité et de bonheur ? Au risque de paraître dur : n'est-ce pas un peu ringard ? Je ne sais pas, ce roman ne m'a pas convaincu.
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Le livre des jours de Michael Cunningham. Ce livre traînait chez moi depuis des années (vous avez remarqué que je dis ça de plus en plus fréquemment? y a de quoi vu la hauteur de ma PAL!).Je l'ai pris à l'époque où je sautais sur tout ce qui ressemblait de près ou de loin à de la littérature américaine. Il traînait donc, jusqu'à ces dernières semaines, alors que Collum McCann annonçait la sortie de son prochain opus. A cette occasion il a publié un mail adressé par Cunningham dans le quel ce dernier le félicitait pour l'ensemble de son oeuvre. McCann a alors déclaré que Cunningham était l'un de ses auteurs préféré. Zut alors! allez hop, c'est partie. le livre des jours ce sont trois récits, trois personnages: Luc, Simon et Catherine, trois époques différentes. Ces trois personnages se retrouvent à chaque histoire, mais tiennent le rôle principal tour à tour. le premier récit est celui de Luc, pré adolescent de 13 ans qui vient de perdre son frère ainé Simon, mort dans un accident de travail à l'usine dans le New York de la fin de 19ème siècle. Catherine est la fiancée de son frère. Je n'en dis pas plus. La deuxième histoire est celle de Cat; femme-flic-psy-noire-cellule d'écoute-surdiplômée dans le New York post 11 septembre. Elle a un petit copain blanc et riche, Simon et doit faire face à une série d'attentats suicides mettant en scène des enfants kamikazes. Je n'en dis pas plus. Dernière histoire: Simon, androïde-humanoïde dans un New York post apocalyptique. C'est un acteur clandestin qui offre à des touristes une représentation de l'ancien New York au sein d'un parc. Dans ce parc, il rencontre Catareen, une Nadienne ou lézard extraterrestre, nourrice. Ces deux là vont bien entendu rencontrer un Luc. Je n'en dis toujours pas plus. Dans ces trois récits qui se suivent, s'emboîtent ou se complètent -à vous de décider- l'auteur réussit le tour de force de nous faire à chaque fois oublier l'histoire précédente, tant il crée immédiatement un univers et une ambiance types de l'époque abordée, mais en même temps de sentir tout au long de la lecture, et surtout vers la fin, un fil conducteur....le temps....les jours. Un autre fil conducteur, évident celui là est Walt Whitman. Son oeuvre Feuilles d'herbes traverse les trois histoires, les trois époques, motive les protagonistes, explique leurs actions et pensées, et révèle la poésie des récits. Je ne sais pas si c'est le fait de savoir que McCann est un admirateur de Cunningham, mais on retrouve le style de McCann, ce qui gâche un chouia la lecture parce qu'on connait déjà ce genre d'écriture. J'ai lu ce livre il y a maintenant plusieurs semaines, et en y repensant hier, j'avoue que je ne me rappelais absolument pas de quoi il s'agissait. Mauvais point. Mais dès que j'ai relu le résumé, et surtout en rédigeant ce billet, tout m'est revenu d'un coup: le plaisir, les histoires, les ambiances. Bon point donc. A lire donc.
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Je ne connaissais pas du tout cet auteur et j'ai lu ce livre un peu par hasard, un heureux hasard finalement car je l'ai beaucoup aimé !

Je lis plutôt rarement de la science-fiction, mais là, j'ai vraiment été entraîné dans l'histoire de ces trois personnages dont le destin est lié et qui se croisent à 3 époques différentes (au 19ème siècle, au 21ème et dans le futur lointain).

On s'accroche aux personnages, qui n'ont à chaque pas des vies faciles, on vibre avec eux à travers les époques, c'est bien écrit (il y a parfois quelques longueurs mais ça ne perd pas le lecteur pour autant).

J'ai juste trouvé dommage qu'il n'y ait pas un dernier chapitre qui expliquerait comment il se retrouve de vies en vies mais ça ne gâte pas pour autant l'histoire.
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J'insiste.



Le premier livre de Michael Cunningham m'avait fortement ennuyée. peut d'évènement, peu de mouvement. Pourtant, il n'était pas très long ("Les heures").



Celui-ci était assez différent.



Composé de 3 histoires, toutes sont reliées par quelques détails.

La première se passe à New York pendant l'ère industrielle. La seconde, à l'époque contemporaine, à New York également. la 3eme, dans un futur lointain, dans plusieurs endroits.



Dans toutes, un détail, un prénom, un objet, quelque chose nous rappelle l'histoire précédente. J'ai moins aprécié la dernière, qui me parait trop éloignée des 2 premières.

Et j'avais énormément de mal à rentrer dans chacune.

Cependant, les deux premières ont fini par me plaire pour une raison ou une autre.

La première parce que j'arrivais à situer les quartiers de New York, ou j'aime me promener quand on a la chance de pouvoir y aller. Les romans m'aident toujours (et j'avoue le rechercher ...) à prolonger le bien être que j'ai être à New York.

Et puis je trouve que l'époque est particulièrement bien représentée.

Après, ça reste tout de même très lent dans les actions (enfin, le peu d'action ... ). On se focalise sur les détails, sur les comportements des personnages. J'ai l'impression que l'auteur préfère nettement décrire le côté psychologique de son personnage, que le faire évoluer dans un environnement très actif.

Pour la 2eme, le thème est basé également sur ce thème en ce sens que le personnage principal travaille comme psychologue dans un service psychologique. Elle attends les appels d'adolescents ou de personnes ayant besoin de parler à un tiers. Peu après les attentats du 11 septembre, elle essaie d'éviter des attentats-suicide.

Pour la 3eme, je ne saurais pas trop en parler. C'est très "extra-terrestre", c'est moins mon style. Mais l'auteur imagine le monde vraiment très différent de ce qu'il est aujourd'hui.



Au final, une lecture qui n'est pas désagréable, mais qui ne m'aura pas non plus transportée, malgré l'illustration prometteuse de la couverture (Le Flatiron Building est mon édifice favori de New York, contre toute attente ... :)).
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Si Lucas pouvait s'élever hors de son corps, il deviendrait ce qu'il voyait, ce qu'il entendait, ce qu'il sentait. Il s'enroulerait autour de Catherine comme l'air alentour , l'effleurerait tout entière. Il serait aspiré en elle lorsqu'elle respirerait.
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Whitman a été le dernier grand homme qui aimait réellement et sincèrement le monde. Les machines commençaient juste à apparaître, de son temps. Si nous pouvions retrouver une époque semblable à celle de Whitman, peut être saurions nous aimer le monde à nouveau.
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Il vit d'abord qu'une femme était postée à l'entrée et pensa que l'usine avait convoqué un ange pour dire au revoir aux hommes, leur rappeler que le travail prendrait fin un jour et qu'un rêve plus long commencerait.
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Il lui arrivait encore d'éprouver un choc en le voyant dans un lieu public. Il était si jeune, invulnérable, énergique. Superbe, une vraie voiture de luxe, un char de fête paradant dans une rue, démontrant au commun des mortels qu'un monde coloré, fastueux - un monde de beauté et de sérénité -, pouvait parfois surgir au milieu de la misère sordide de la vie courante ; que derrière la façade grise et nue des choses existait un royaume intérieur de richesse et de confort, un hymne à la ville.
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Cat, elle, était un objet de collection, évidemment. Elle était un spécimen exotique - de l'avis général des hommes. Une femme noire, sérieuse, compétente, qui avait lu des tonnes de livres ; une femme noire indifférente aux problèmes d'intendance domestique mais capable de battre à plate couture n'importe qui au jeu de son choix. Ils aimaient le dure à cuire, mais préféraient ne rien connaître de ses angoisses. Ce n'était pas dans le contrat. Daryl et elle auraient pu surmonter ensemble la mort de Luke, mais leur amour n'avait pas survécu aux remords qui la harcelait. Daryl aurait pu la consoler pendant un ou deux mois. Pas pendant une année entière, pas quand elle n'avait plus rien eu à lui offrir. Pas quand elle n'avait cessé de lui dire, jour après jour, qu'elle avait tué leur enfant et qu'il était idiot de croire qu'il l'aimait encore. Répétez sans cesse un truc pareil, et n'importe qui finira pas y croire.
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