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Détective Jack Taylor tome 3 sur 9

Pierre Bondil (Traducteur)
EAN : 9782070358717
368 pages
Gallimard (06/11/2008)
3.53/5   114 notes
Résumé :
Lessivé, rincé par sa dernière enquête, Jack Taylor tente d'en faire passer le goût amer en éclusant des pintes de Guinness au comptoir de son pub préféré. Alors qu'il répète à qui veut bien l'entendre qu'on ne l'y reprendra plus, Jack est sommé par un caïd local de retrouver "l'ange des Magdalènes". Contraint et forcé d'accepter afin de s'acquitter d'une dette d'honneur, Jack se retrouve au cœur d'un fait divers des années 1960, et croise bientôt les fantômes des "... >Voir plus
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Troisième tome des enquêtes de Jack Taylor, détective privé alcoolique, desabusé et cynique au dernier degré en terre d'Irlande.
Cette fois Ken Bruen nous parle, à travers une commande d'enquête, d'un épisode trouble et très peu glorieux de l'histoire irlandaise, à savoir la rétention de pauvres filles-mères dans des couvents / institutions tenue par de très strictes "soeurs de Marie Madeleine" autochargées de veiller à la moralité et à la rédemption des pécheresses exilées dans ces territoires de non-droit, soumises à un travail de bêtes de sommes et une contrainte morale d'un sadisme affirmé, qui finirent par être denommées "Madeleines", d'où le titre du roman.
Ce triste épisode d'une religiosité d'un autre temps mais pas si ancien que cela (post seconde guerre mondiale) a aussi engendré ce très beau film, directement inspiré de ce drame humain exclusivement féminin, "Magdelen sisters", dont je recommande la vision à tout être cortiqué et humaniste, et encore plus aux autres.

Donc ce roman de cet excellent auteur qu'est Ken Bruen n'est qu'un prétexte à dénonciation de ce triste pan de l'histoire de l'Eire.
Bien, pourrions nous conclure, mais zaparca quoikia dans ce roman, parce que l'étude socio-culturelle de l'imprégnation judéo-chretienne obtuse au sein du bienséant establishement irlandais, ça fait pas un polar...
Certes.
Mais l'auteur est un malin, et il double le travail de recherche magdeleinien exigé par un truand auprès de qui cet enquêteur atypique à une dette, par une commande basique du beau-fils d'une veuve joyeuse que ce dernier soupçonne du meutre de son père.
Évidemment Jack, embrumé dans la drogue, l'alcool, l'argent et le sexe, va allègrement foirer l'ensemble dans les grandes largeurs, comme d'habitude.
Le tout dans un enrobé littéraire de dialogues et de cynisme fataliste (voire de stoïcisme) irrésistible.
Toutes ces enquêtes se finiront dans le creuset de la vengeance, version brutale.
C'est en cela que cette oeuvre est un vrai roman noir, désespérant et quasi joyeux.
Je poursuivrai les enquêtes irlandaises de Jack avec le quatrième tome de ses "exploits".
Pour la bonne compréhension de l'évolution du "héros " supra-alcoolique (avec des descriptions fabuleuses de cette addiction), il vaut mieux suivre cette saga dans l'ordre.

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J'ai découvert Jack Taylor, détective irlandais il y a fort peu de temps…
J'avoue que j'ai tout de suite été sous le charme de l'écriture de son auteur, Ken Bruen, mais aussi du personnage…
Comment, me direz-vous, peut-on éprouver de la sympathie pour Jack Taylor, cocaïnomane et grand pochard devant l'éternel ? Eh ben, je vous répondrais qu'un personnage capable de mettre à terre un parfait inconnu croisé dans la rue alors qu'il maltraite sa petite fille ne mérite que ma plus grande estime ! Imprégné ou pas de toutes les substances possibles et inimaginable, je ne peux qu'éprouver de la sympathie pour lui, d'autant plus que ses choix livresques me correspondent bien aussi…
Ne vous fiez pas au titre de ce livre, , « le martyre des magdalenes », car même si le thème est super intéressant ce n'est clairement pas le sujet principal du livre…En effet, si ce sinistre épisode de l'histoire de l'Irlande est évoqué, ce n'est qu'un prétexte pour une enquête menée par Jack.
A propose d'enquête, je me dois de préciser que Jack est cette fois ci du genre à courir deux lièvres à la fois, puisqu'il est carrément sur deux affaires… Ce qui n'est pas mal du tout quand on réalise à quoi il carbure…
Jack, au début de cette histoire est sobre comme un chameau…Mais très vite la question qui se pose n'est pas « Est ce qu'il va rechuter ?, » mais « Quand est ce qu'il va rechuter ? »
Une fois de plus, j'ai apprécié cette ballade dans la ville de Galway en compagnie de Jack Taylor. Comme d'habitude, grâce à lui, j'ai pu faire quelques tours dans son pub préféré et saluer comme de vieilles connaissances certaines personnes de son entourage…

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Quand je commence un roman de Ken Bruen, je pense partir en piste dans les rues de Galway pour une virée arrosée et rigolote. Sauf que ça n'est pas tout à fait ça. Si Jack Taylor, le héros de cette série, se saoule, s'il use les muqueuses de son nez en sniffant de la cocaïne et s'il gobe des pilules qui lui font perdre tout lien avec la réalité, c'est pour étouffer le profond désespoir et les traumatismes qui le minent. Ok, on oublie l'alcool festif...

L'ancien membre de la « Garda Síochána », qui exerce par intermittence le doux métier de détective privé, se voit confier de nouvelles affaires. Bill Cassel, un truand célèbre pour sa cruauté, lui demande de retrouver une ancienne pensionnaire d'un couvent de la Madeleine, amie de sa défunte mère. L'institution catholique recueillait des filles-mères ou des femmes aux moeurs légères pour les « rééduquer ». Cette rééducation passait par un travail forcé dans une blanchisserie et une discipline de fer incluant des châtiments corporels. le scandale a été popularisé par des films comme «Philomena» ou «The Magdalene Sisters». Si le roman tire son titre de cette affaire, Jack Taylor ne va faire que la survoler car l'enquête va rapidement passer au second plan. Le privé plonge dans son mal-être et n'avance dans ses recherches que bien malgré lui, sous la forte pression de ses clients et l'aide opportune de son réseau.

Ce n'est pas l'enquête qui est au coeur de ce roman, c'est le spleen d'un personnage qui constate que sa ville et son pays perdent leur authenticité en entrant dans une modernité uniforme et qui voit ses amis d'enfance et ses collègues souffrir de graves maladies ou passer l'arme à gauche. Putain d'ambiance !

Le récit est bourré de références qui parleront au Britannique mais qui échapperont totalement aux lecteurs du reste du monde. Les notes du traducteur sont là pour vous éclairer mais cela casse le rythme et la pointe d'humour. Une blague, quand on doit vous l'expliquer, c'est beaucoup moins drôle. Les nombreuses citations tirées des lectures de l'auteur ou de son narrateur (?) apparaissent parfois à contre emploi.

Jack Taylor est un vieil alcoolique - parfois difficile à suivre et à supporter - pour lequel vous ne pouvez pas vous empêcher d'éprouver de la sympathie. Ce troisième épisode m'a lassé et je ne suis pas sûr de m'attaquer à la suite...
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Des ivrognes, j'en ai connu dans ma vie. Un sacré paquet même. Certains n'ont plus mal aux os. D'autres sont toujours là et s'accroche tant bien que mal. C'est un peu le cas de Jack Taylor. Il s'accroche. Tant bien que mal. Plus souvent mal que bien on va dire. L'alcool est son démon. Son plus vieux et plus fidèle démon. Ancien « garda », ancien flic quoi, il a perdu son job à cause de ce démon. Peut-être histoire de détourner l'attention de ce démon, allez savoir, Jack Taylor va être amené à enquêter pour retrouver une femme surnommée « l'ange des Magdalènes ».

Vous avez sans doute déjà entendu parler de ces couvents en Irlande, baptisés du nom de la célèbre pécheresse, dans lesquels on retenait prisonnières, et le mot est faible, des filles-mères, des simples d'esprits, des filles violées, toutes femmes dont les familles ou la société voulaient se débarrasser on va dire. Ces couvents faisaient fonction de blanchisseries. Blanchisseries dans lesquelles ces âmes pècheresses devaient se consacrer à la prière et au nettoyage afin de tenter de se laver de leurs péchés, au sens propre comme au figuré. Si le sujet vous intéresse, je ne peux que vous conseiller l'excellent film de Peter Mulan, The Magdalene Sister, Lion d'Or à la Mostra de Venise en 2002.

Jack Taylor va plus ou moins mener deux enquêtes en parallèle qui vont lui faire croiser une belle brochette de personnages. Des truands à la torture facile, des vieilles dames bien sous tous rapports ou presque, une veuve joyeuse qui a tellement le feu au cul que même une pinte de Guinness bien fraîche ne parviendrait pas à lui refroidir et il va même rencontrer…Lucifer !

J'ai vraiment apprécié la compagnie de cet antihéros dont la culture et l'amour immodéré pour les auteurs et les livres le rendent sacrément attachant. En plus, l'avantage avec les alcooliques de papier, c'est qu'on n'a pas à subir leurs haleines vinassées !

Je dois quand même admettre que j'aurai aimé que Ken Bruen s'attarde un peu plus sur l'histoire des Magdalènes et sur son enquête plus que sur la vie propre de son héros mais comme l'écrit si bien le Bison, l'intérêt est ailleurs : « on ne lit pas un Jack Taylor pour suivre son enquête […] on lit Jack Taylor pour Jack Taylor lui-même, car Jack Taylor est un sacré personnage ».

Avec le Martyre des Magdalènes, entre Bacchus et Lucifer, la route va être semée d'embûches pour Jack Taylor…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Si Charles Bukowski devait se réincarner en (ex) policier irlandais, c'est sûr, il prendrait les traits de Jack Taylor.

Pour ma première rencontre avec ce personnage à la fois typique et insolite, je découvre un antihéros, ex flic de Galway (viré après avoir mis son point dans la figure à un ministre apparemment), vulgaire, mauvais payeur, alcoolique et accro à la cocaïne. Mais aussi grand lecteur. Peut-être que c'est grâce à cette position en dehors de tout système et de tout schéma préconçu qu'il se pose parfois en anthropologue de la société irlandaise qui s'est tant bouleversé à partir des années 1970.
Jack Taylor et ses "acolytes" sont en quelque sorte des vestiges d'une Irlande d'avant l'UE. Et l'enquête qu'il doit mener pour exhumer les fantômes des Magdalènes risque d'entacher la probité dont le pays tient à se parer pour attirer les touristes.

C'est d'abord le titre qui m'a attirés vers cette lecture, car j'avais été touchée par le roman de Dermot Bolger (Une Seconde vie) et du film "The Magdalene sistres" (encore merci à canel de me l'avoir conseillé !). Mais ici l'enquête chez les Magdalènes est totalement secondaire, quelques pages seulement y sont consacrées. C'est Jack Taylor qui est mis en avant comme personnage et comme sujet du roman. Par le prisme de son personnage, Ken Bruen établit un diagnostique sur la société irlandaise moderne , intégrée à l'UE et résolument tournée vers l'avenir. Et pour qui , certaines "choses" du passé devraient restées enfouies.
Il a fallu attendre 2013 pour le premier ministre présente des excuses pour les tortures infligées à vie à ces pauvres filles, il a même qualifié ces blanchisseries de "honte de la nation" ; c'est le moins qu'il pouvait faire sachant que la dernière a fermé ses portes en 1996…. Cet épisode (plus les quelques 800 cadavres d'enfants retrouvés dans un couvent il y a quelques mois!) relève un aspect très sombre de l'Irlande et de l'emprise de son Eglise catholique.
Dans ce cas, on peut se dire : heureusement les écrivains sont là ! Si les autorités préfèrent ne regarder que vers l'avant, la littérature est là pour remettre à la lumière les souffrances de ceux (ou celles) qu'on voudrait oublier.

L'intertextualité donne un style très particulier à ce polar. le cynisme du personnage m'a fait passer un bon moment. D'un autre côté, ces procédés ralentissent beaucoup l'avancée du récit. Parfois ce trop plein de temps passé à suivre Jack Taylor devient lassant.
Bien sûr cet ancien garda érudit féru de lecture et de paradis artificiels m'a interpellée, à tel point que j'ai regretté de ne pas avoir lu ce livre avant de visiter Galway. Mais l'enquête trop vite expédiée et trop cousue de fil blanc m'ont un peu refroidie… J'essaierai peut-être un autre roman de l'auteur pour me faire une opinion plus tranchée, mais pas tout de suite..
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Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
- Qu'est-ce que tu sais sur la blanchisserie des Magdalènes?
- Les Maggies ?
La colère enflamma son regard et il adopta un ton mordant :
- Ne les appelle pas comme ça.
C'était ainsi qu'on se référait aux filles recueillies dans les couvents. Durant les années cinquante, les filles-mères y étaient placées par leurs familles ou par l'Eglise. Les conditions de vie étaient atroces et les jeunes femmes soumises à d'épouvantables traitements. L'histoire dans sa totalité n'était connue que depuis peu.
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- Je suis sûr que t’as entendu les histoires qu’on raconte sur moi.
Des histoires, il y en avait des quantités. Généralement, elles incluaient des actes de vengeance d’une grande sauvagerie. Je hochai la tête et
il poursuivit :
- Celle du fast-food, elle est pas conforme à la réalité.
L’une des plus fréquemment racontées. Le propriétaire lui devait de l’argent et ne le payait pas. Le récit précisait que Bill lui avait enfoncé de force la figure dans la friteuse.
- Je lui ai pas collé la gueule dans l’huile brûlante.
- De toute façon, je l’ai jamais cru.
Il me regarda droit dans les yeux.
- Juste les couilles.
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J’étais de patrouille de nuit, précédé d’un sergent plus âgé. Nous avions été appelés pour une querelle de ménage et avions trouvé, en arrivant, le mari ivre à la porte de chez lui.
- Si on est obligés de procéder à son arrestation, m’avait prévenu le sergent, tu prends position derrière lui.
Ses paroles m’avaient donné l’impression qu’il mettait en doute mon courage et, comme de bien entendu, lorsque nous avions tenté de raisonner l’individu, il avait entrepris de nous insulter. (...) le sergent m’avait ordonné de l’appréhender tout en m’adressant un clin d’œil. N’écoutant que ma jeunesse et ma fougue, j’avais marché droit sur lui et il m’avait vomi dessus. J’entends encore le rire du sergent.
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— Je sais reconnaître les signes et vous rechuterez plus tôt que vous ne le pensez, vous pouvez me croire. La question n'est pas tant de savoir si vous allez le faire, mais quand.
— Je vous la mets profond, ma petite dame.
— Vous aimeriez bien.
Et elle me claqua la porte au nez. J'étais furieux parce qu'elle avait raison sur les deux tableaux.

[En parlant du fait que Jack allait replonger dans la boisson]
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Décembre est un mois rude. On s'en contrefout, de tous leurs préparatifs de fêtes. Quand on est seul, on se prend une gifle à chaque coin de rue. On ouvre un vieil agenda et on y trouve une liste d'amis à qui on avait l'habitude d'envoyer des cartes. Ils sont tous morts ou ils ont disparu. L'écran de la télé est envahi de jouets destinés aux enfants qu'on a jamais eus [...].
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Vidéo de Ken Bruen
Bande-annonce en VF de Blitz (2011), réalisé par Elliott Lester, d'après le roman R&B Blitz de Ken Bruen.
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