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Inspecteur Lynley tome 9 sur 21
EAN : 9782266131148
888 pages
Pocket (01/01/1997)
3.85/5   468 notes
Résumé :
Le couple le plus célèbre de Scotland Yard n'est pas au meilleur de sa forme. L'inspecteur Linley est en voyage de noces et Barbara Havers, nez et côtes cassées au cours de sa dernière enquête, se repose dans une petite station balnéaire de l'Essex. Sa convalescence est de courte durée. La découverte du cadavre d'un jeune Pakistanais l'oblige à reprendre du service. Crime raciste ? Affaire liée à l'homosexualité de la victime ? Dans sa recherche de la vérité, Havers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Un polar de dame Elizabeth qui rame à contre-courant.

A l'affiche: le sergent Havers de Scotland Yard, qui déteste être en vacances, mais doit prendre quelque repos suite au tabassage subi dans l'exercice de ses fonctions. Profil: a su s'extraire d'un milieu familial "aide sociale" mais a gardé quelques complexes....Se nourrit de beignets et de chips. Est en guerre contre les préjugés.

La police locale est représentée par Emily Barlow, brillante inspecteur chef qui ne fait pas de sentiment. Profil: anorexique, sportive et sex-addict, elle cherche à consolider sa position hiérarchique. Pas très compréhensive avec les "basanés".

Toile de fond: une station balnéaire miteuse, qui vivote, nostalgique des fastes d'antan. Point de brumes ni d'averses ni de tempêtes sur cette côte à l'est de Londres, mais une canicule qui tape sur les nerfs et vous dessèche la gorge. Et avec tout ça, une victime qui a eu le bon goût de venir du Pakistan pour se faire assassiner sur la plage.

Mais attention, nous ne sommes pas à Bollywood, les passions criminelles couvent dans cette étuve, et aucune compassion ne vient tempérer la violence de la haine, de la jalousie et de la rapacité des acteurs du drame.

Une action dont la tension ne se relâche pas, une intrigue dont les pistes finissent par se recouper, un décor et des personnages inhabituels et une scène finale inattendue.

Un polar qui vaut le voyage, habile à dresser un certain portrait de la société anglaise bien éloigné des clichés "tasse de thé et Christmas pudding".
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De tout les livres d'Elizabeth George mettant en scène l'inspecteur Linley et le sergent Havers, le meurtre de la falaise est assurément mon préféré. Parce que qu'il met principalement en scène cette fois Barbara Havers, qui enquête seule - pour une fois - loin du trop aristocratique (mais néanmoins agréable) Thomas Linley. Une Barbara Havers toujours aussi attachante, avec ses doutes et ses certitudes, ses interrogations futiles ou existentielles, ses goûts vestimentaires contestables et ses habitudes alimentaires à faire s'évanouir d'horreur un nutritionniste. Mais surtout, parce qu'au motif de faire découvrir au lecteur la communauté pakistanaise d'Angleterre, Elizabeth George fait ici la part belle à un personnage récurent, mais néanmoins central, de ses oeuvres, le professeur Pakistanais et voisin de Barbara Havers, Taymullah Azhar, pour lequel je dois avouer que (tout comme Barbara Havers) j'ai un gros faible ...

Au-delà de cette considération toute personnelle, le meurtre de la falaise est une excellente intrigue policière, à la solution complètement bluffante !
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Première plongée dans un des romans d'Elizabeth George, et j'ai bien aimé ça.

Barbara Havers, inspecteur à Scotland Yard, est en congé forcé suite à un passage à tabac lors de sa dernière enquête. Le repos n'est pas pour elle, elle s'ennuie, tourne en rond, et puis il fait chaud, très chaud, la canicule règne sur Londres. De plus, ses charmants voisins Taymullah Azhar et sa fille Hadiyyah, suite à un coup de fil, partent en quatrième vitesse en direction de l'Essex au bord de la mer. Bizarre, bizarre se dit-elle, eux qui n'ont aucune famille par ici. Ni une, ni deux, puisque Barbara est en congé, autant que celui-ci serve à quelque chose, elle ira aussi au bord de la mer. D'autant qu'un flash info parle d'un Pakistanais, retrouvé mort sur la plage de Balford-le-Nez dans l'Essex, événement qui révèle la tension entre les communautés anglaise et pakistanaise. Coïncidence ? Barbara n'y croit pas. C'est décidé, elle part en vacances. Enfin, non... Enfin, elle verra bien sur place.

Excellent roman policier qui maintient le suspense jusqu'au bout. On suit mille pistes qui aboutissent toutes dans le mur et on est bien obligé, à la fin, de reconnaître que non, jamais, on a découvert le coupable avant le point final.
C'est un roman qui est également plein d'humour grâce à sa charismatique héroïne, Barbara Havers, aussi délicate qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine, mais aussi très perspicace, sincère, nature et avec un coeur gros comme ça.
De plus, ce roman traite du racisme, de la différence. On y découvre aussi l'intégration des Pakistanais dans la société anglaise.
J'ai adoré suivre les personnages de ce roman. Leur créatrice les fait vivre tous, on les découvre, on les suit, on comprend leurs gestes et motivations. Leur personnalité est analysée, disséquée, ce qui rend le roman très dense mais jamais indigeste.

Je sens que je vais bientôt replonger dans les romans d'Elizabeth George et ça tombe bien, ma sœur m'en a refilé une demi-douzaine !


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Belle découverte!
Elizabeth George dresse dans le Meurtre de la falaise un intéressant portrait d'une femme, le sergent Barbara Havers de Scotland Yard dont les forces et les faiblesses nous la rendent plus qu'attachante. Déjà, l'intrigue du roman commence au moment où elle a été copieusement amoché lors de sa dernière enquête, en convalescence, elle est mise en congé mais l'oisiveté n'est pas son fort. D'un autre côté, ses voisins, une famille pakistanaise composée uniquement du père et de sa fille ne lui inspire pas confiance...Elle ne peut pas se coucher paisiblement sur ses oreillers...
Une très belle découverte et on passe un moment agréable avec le parfait duo que forment Barbara et Thomas Lynley,!
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Dans ce tome-ci, Thomas Lynley, l'inspecteur, est en voyage de noces, quant à Barbara Havers, elle se repose, la dernière enquête la bien amochée, nez et côte cassés, elle s'ennuie et doit se trouver des occupations, mais autant dire que rien ne lui convient.

Pendant sa convalescence, elle va apprendre en zappant à la télévision qu'un cadavre a été retrouvé à la station balnéaire Balford-le-Nez dans le comté Essex, un jeune Pakistanais a été retrouvé dans un endroit connu de toute la ville.

Alors, elle comprend tout de suite l'urgence familiale qu'avaient ses voisins Azhar et sa petite fille Hadiyah à quitter rapidement Londres et vu qu'elle s'ennuie pendant sa convalescence, elle se dit qu'elle va aller là-bas juste pour prendre la température en espérant que ses voisins ne se soient pas mis dans le pétrin.

En arrivant là-bas par le biais d'un journal, elle apprend qui est responsable de l'enquête, ce n'est autre qu'Emily avec qui elle a fait ses études plus jeunes, Emily est une meneuse, une tête de mule et une forte de tête, qui a toujours bossé comme une dingue pour en arriver où elle en est, malheureusement, elle bosse dans un monde de macho qui ne supporte pas que les femmes les commandent, alors Barbara décide de lui demander qu'elle collabore.

Mais cette enquête va s'avérer très compliquée et beaucoup de monde aurait pu vouloir tuer ce jeune homme.

Crime raciste ? Crime religieux Tradition ? Affaire liée à l'homosexualité

Tout un tas de questions et tout un tas de suspect.

Barbara va vite se retrouver confrontée au coeur d'une communauté orientale, complexe, avec énormément de non-dit, de secret et où la religion a toute son importance, avec son caractère bien trempé et son tact légendaire qui vont lui permettre de peu à peu entrevoir une vérité glaciale et pas du tout reluisante.

D'autre part, elle devra rendre des comptes à Emily, mais entre-t-elle, c'est chien et chat et Barbara se rendra très vite compte qu'Emily est tout l'opposé d'elle.

Une histoire avec une véritable enquête retorse où tous les coups bas sont permis et où le chantage, la jalousie, l'argent, ont une place prépondérante.

Tous les personnages sont vraiment prêts à n'importe quels stratagèmes pour arriver à leur fin.

Mentir est une véritable passion.

L'autrice nous écrit un roman prenant, riche en rebondissements et suspense, et cela, jusqu'à la fin, où il y a différents thèmes abordés : mariage arrangé, dot, religion, descendance, tradition, amitié, secrets de famille, viol, jalousie, racisme, bijoux, réseau d'immigration clandestine, culture, chantage, faux papier, famille et tout un tas d'autres thèmes.

Le roman a été écrit il y a des années et il est en corrélation avec ce monde d'aujourd'hui, car les sujets dépeints sont quasiment les mêmes qu'on entend partout comme si rien n'avait changé.

La condition des femmes qui sont obligées de se marier et d'accepter un mariage arrangé sous peine de se voir bannir par sa famille, le racisme et encore plein de sujets profonds traités, où je me suis dit, on n'avance pas du tout, on recule, pour mieux trébucher et pour finir de tomber.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture, elle met le doigt sur diverses problématiques où encore une fois l'homme est capable du pire avec l'argent, mais également la gangrène de la jalousie qui tisse sa toile pour mieux piquer et faire le mal et quant à la religion avec laquelle on s'en sert pour faire n'importe quoi et pour se dire, je suis droit et sans défaut et j'ai une bonne conscience, taratata, c'est du pipeau.


"Parfois, les ennemis se trouvent au sein de ta propre famille, vous avez le même sang, mais ton bonheur dérange."
(citation Internet)

"Une oreille jalouse entend tout, et le bruit des murmures ne lui échappe pas."
Livre de la Sagesse 10 - Ier s. av. J.-C.
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critiques presse (1)
LeFigaro
13 juin 2019
Un superbe voyage sentimental à travers la Suède, ses paysages et ses personnages.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
— Bonjour ! Besoin d’un coup de main ? lança-t-il joyeusement par sa vitre baissée, pour le cas où quelqu’un aurait été en train de faire un somme sur la banquette arrière.
Il remarqua alors la boîte à gants ouverte et son contenu répandu par terre. Il en conclut immédiatement que quelqu’un l’avait fouillée. Il descendit de voiture et se pencha à l’intérieur de la Nissan pour y regarder de plus près.
De fait, la fouille avait été on ne peut plus complète. Les sièges avant avaient été lacérés à la lame de rasoir, et la banquette arrière non seulement Prologue
Pour Ian Armstrong, la vie allait à vau-l’eau depuis le jour de son licenciement. Il avait toujours su que c’était un emploi temporaire — la petite annonce à laquelle il avait répondu le spécifiait clairement et on ne lui avait jamais parlé d’embauche définitive. Pourtant, au bout de deux ans, il s’était imprudemment laissé aller à espérer — ce qui n’avait pas été une très bonne chose.

Son avant-dernière mère nourricière aurait accueilli la nouvelle en disant, tout en grignotant un sablé : « Bah, on ne peut pas changer la direction du vent, mon garçon. Alors, quand il apporte une odeur de bouse, l’homme sensé se bouche le nez ! » Elle se serait servi un thé à moitié froid dans un verre — elle ne le buvait jamais dans une tasse —, l’aurait avalé d’un trait, aurait ajouté : « Choisis un cheval déjà sellé, mon garçon », et se serait remise à feuilleter Hello, admirant les photos d’aristos sur leur trente et un qui menaient la belle vie dans de somptueux appartements londoniens et de sublimes maisons de campagne.

Ç’aurait été sa façon à elle de lui faire comprendre qu’il devait accepter son destin, de lui dire sans ambages que la belle vie n’était pas pour lui. Mais Ian n’avait jamais aspiré à mener la belle vie. Tout ce qu’il avait souhaité, c’était être compris et accepté, et il avait poursuivi ce but avec toute la fougue d’un enfant non adoptable et non adopté. Il voulait une chose très simple : une femme, une famille, et la certitude rassurante qu’il avait devant lui un avenir meilleur.

Ces objectifs lui avaient semblé à portée de main. Il était travailleur. Il était arrivé en avance tous les jours. Il avait fait des heures supplémentaires non payées. Il avait appris le prénom de tous ses collègues. Il était même allé jusqu’à retenir ceux de leurs épouses et de leurs enfants, ce qui n’avait pas été une mince affaire. Et en remerciement de tous ces efforts, il avait eu droit à un pot d’adieu arrosé à la citronnade tiédasse, et à une boîte de mouchoirs bon marché.

Ian avait fait tout son possible pour retarder l’inévitable, rappelant les services qu’il avait rendus, les heures supplémentaires qu’il avait faites et les sacrifices qu’il avait consentis en ne cherchant pas un autre travail pendant qu’il avait cet emploi temporaire. Il avait tenté de trouver un compromis en proposant de continuer à travailler pour un salaire plus bas, et avait fini par supplier qu’on le garde.

Ian ne s’était pas senti humilié de ramper de la sorte devant son supérieur pour sauver son emploi. Travailler, cela signifiait pouvoir continuer à rembourser l’emprunt de sa nouvelle maison. Une fois cela assuré, Anita et lui pourraient réessayer de donner un petit frère ou une petite sœur à Mikey, et Ian ne serait plus jamais obligé de demander à sa femme de retourner travailler. Et, surtout, il n’aurait pas lu le mépris dans ses yeux quand il lui avait annoncé qu’il était au chômage.

— C’est cette crise pourrie, ma chérie, lui avait-il dit. Où ça s’arrêtera ? Nos parents ont connu la Seconde Guerre mondiale. Nous, c’est cette crise…

Le regard dédaigneux qu’elle lui avait décoché signifiait clairement : « Épargne-moi ce genre de considérations, Ian. Tes parents, tu ne les connais même pas », mais elle avait simplement dit, avec une gentillesse incongrue et de mauvais augure :

— Donc, je suppose que je n’ai plus qu’à retourner travailler à la bibliothèque. Même si je ne vois pas trop en quoi ça nous sortira d’affaire une fois que j’aurai payé la personne qui gardera Mikey. Ou as-tu l’intention de le garder toi-même au lieu de chercher un emploi ?

Elle l’avait gratifié d’un sourire forcé.

— Je n’ai pas encore réfléchi à…

— C’est bien ça qui ne va pas chez toi, Ian. Tu ne réfléchis jamais. Tu ne prévois jamais rien. On est passés d’un petit problème à une situation critique, et maintenant on se retrouve au bord de la catastrophe. On a une maison neuve qu’on ne peut plus payer, un bébé à nourrir, et pourtant tu n’as pas encore réfléchi… Si tu ne vivais pas au jour le jour, si tu avais consolidé ta position, si tu avais menacé de partir, il y a dix-huit mois, au moment de la réorganisation de la fabrique, quand tu étais le seul dans tout l’Essex à pouvoir le faire…

— Ce n’était pas tout à fait le cas, Anita.

— Ah ! Tu vois, qu’est-ce que je te disais ?

— Quoi ?

— Tu es trop modeste. Si tu t’étais mis en avant, tu aurais un contrat aujourd’hui. Si tu avais réfléchi un tant soit peu, tu en aurais exigé un au moment où ils avaient le plus besoin de toi.

Il ne servait à rien de parler travail avec Anita quand elle était dans cet état. Et Ian ne pouvait guère lui en vouloir. En six ans de mariage, il avait perdu trois emplois. Elle l’avait bien aidé les deux premières fois, mais il faut dire qu’ils vivaient chez ses beaux-parents à l’époque et n’avaient pas les soucis financiers qui pesaient sur eux aujourd’hui. Si seulement il s’était trouvé un boulot sûr. Mais s’éterniser dans le monde nébuleux des si ne résoudrait pas leurs problèmes.

Ainsi, Anita avait repris son travail minable et mal payé à la bibliothèque municipale, où elle remettait les livres dans les rayonnages et aidait les retraités à trouver les revues qu’ils cherchaient. Et Ian s’était lancé dans les démarches humiliantes pour trouver un emploi dans une région qui subissait la crise de plein fouet.

Tous les matins, il s’habillait avec soin et partait avant sa femme. Au nord, il était allé jusqu’à Ipswich ; à l’ouest, jusqu’à Colchester ; au sud, jusqu’à Clacton, et il avait même poussé jusqu’à Southend-on-Sea. Il avait fait tout son possible, mais sans résultat jusqu’à présent. Le soir, il retrouvait le mépris silencieux et grandissant de sa femme. Le week-end, il cherchait un moyen d’évasion.

Ses balades le lui procuraient. Ces dernières semaines, il en était venu à connaître comme sa poche toute la péninsule de Tendring. Son coin préféré n’était pas loin de la ville. En prenant à droite après Brick Barn Farm, il arrivait au sentier qui traversait le Wade. Il garait sa Morris à l’entrée du chemin et, à marée basse, enfilait ses bottes et pataugeait dans la boue jusqu’à la langue de terre appelée Horsey Island. Là, il regardait les oiseaux de mer et cherchait des coquillages. La nature lui apportait la paix que lui refusait la vie. Et au petit matin la nature était une splendeur.

Ce samedi matin-là, la marée étant haute, Ian décida d’aller se promener sur le Nez, impressionnant promontoire couvert d’ajoncs qui se dressait à cinquante mètres au-dessus de la mer du Nord, isolant une zone marécageuse appelée les Salants. Tout comme les villes bordant cette côte, le Nez menait un vaillant combat contre les assauts de la mer. Mais, contrairement à elles, aucune digue ne l’en protégeait et aucun rempart de béton ne lui servait de bouclier contre les tirs groupés de l’argile, des galets et de la terre qui faisaient s’effriter ses parois sur la plage.

Ian décida de commencer sa promenade au sud-est du promontoire, de faire le tour de la pointe et de redescendre du côté ouest, où des échassiers, surtout des gambettes et des chevaliers, venaient nicher et se nourrir dans les marécages peu profonds. De la voiture, il fit un énergique au revoir de la main à Anita, qui le lui rendit mollement, s’engagea sur la route sinueuse et sortit du lotissement. Presque aussitôt, il débouchait sur la route de Balford-le-Nez ; et cinq minutes plus tard, il roulait dans la grand-rue de Balford où, au Dairy Den, on servait les petits déjeuners tandis qu’au Kemp’s Market on disposait les étalages de légumes.

Il traversa la ville et prit sur la gauche la route côtière. Il sentait déjà que ce serait une nouvelle journée de canicule. Il baissa la vitre pour respirer l’air embaumé et salé, et s’abandonna aux délices de cette belle matinée en s’efforçant d’oublier ses ennuis. Un court instant, il éprouva un semblant de paix intérieure. Ses rancœurs s’évanouirent. Il s’autorisa à faire comme si tout allait bien.

C’est dans cet état d’esprit que Ian tourna dans Nez Park Road, en direction du parking. La guérite du gardien était vide à cette heure matinale : personne ne lui réclamerait soixante pence pour avoir le droit de faire une balade le long de la falaise. Ian s’engagea sur la route cahotante qui dominait la mer.

C’est alors qu’il vit le coupé Nissan, seul dans la lumière du petit matin, à quelques mètres des piquets qui délimitaient le pourtour du parking. Ian s’en approcha en évitant de son mieux les ornières. Il ne pensait qu’à sa promenade, ne prêtant pas attention à la voiture, jusqu’au moment où il remarqua que l’une des portières était ouverte et que la rosée qui recouvrait le capot et le toit ne s’était pas encore évaporée dans la chaleur montante.

Intrigué, il pianota sur son volant en songeant au rapport malencontreux qu’il pouvait y avoir entre une falaise à pic et une voiture abandonnée, portière grande ouverte. Vu la direction que prenaient ses pensées, il se dit qu’il ferait peut-être mieux de rebrousser chemin et de rentrer chez lui. Mais la curiosité fut la plus forte. Il continua de rouler au pas et alla se garer à côté de la Nissan.

— Bonjour ! Besoin d’un coup de main ? lança-t-il joyeusement par sa vitre baissée, pour le cas où quelqu’un aurait été en train de faire un somme sur la banquette arrière.

Il remarqua alors la boîte à gants ouverte et son contenu ré
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Oh, putain, comme elle regrettait de ne pas avoir appris de langues étrangères à l'école ! La seule chose qu'elle était foutue de dire en allemand, c'était "Bitte zwei Bier", ce qui ne semblait pas de circonstance. Oh, bordel, songea-t-elle.
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— Ce n’étaient pas des hooligans, dit Theo. Ni des touristes.
— Qui, alors ?
— Des ados, dit Theo. Des jeunes d’ici. Des Pakistanais et des Anglais. Deux d’entre eux avaient des couteaux.
— Qu’est-ce que je te disais ! Si chacun restait à sa place, il n’y aurait pas de problèmes. Quand on autorise l’immigration d’une culture qui ne respecte pas la vie humaine, on ne doit pas s’étonner que des représentants de cette culture se pavanent avec un couteau à la main. Franchement, Theo, tu as eu de la chance que ces barbares ne soient pas armés de cimeterres !
Theo se leva brusquement. Il alla prendre un sandwich, puis le reposa. Il redressa les épaules.
— Mamie, c’étaient les Anglais qui étaient armés.
Agatha ne fut désarçonnée qu’un instant, puis dit, un peu acerbe :
— Eh bien, j’espère que tu les as désarmés.
— Oui. Mais ce n’est pas ça, le problème…
— En ce cas, Theo, aurais-tu l’extrême obligeance de m’expliquer quel est le problème ?
— Les choses s’enveniment. Cela ne va pas être facile. Balford-le-Nez se prépare des jours difficiles.
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«… son corps aurait été découvert ce matin dans un ancien blockhaus sur la plage », disait la journaliste qui, apparemment, n’était pas trop dans son élément : tout en parlant, elle lissait ses cheveux blonds impeccablement coiffés et jetait des regards anxieux en direction des gens agglutinés derrière elle, comme si elle craignait qu’il ne leur prenne l’envie de venir lui refaire son brushing. Elle porta une main à son oreille pour étouffer le vacarme ambiant.
« Justice-tout-de-suite ! Justice-tout-de-suite ! » scandaient les manifestants. Sur leurs pancartes, on lisait, écrits à la va-vite, « Justice tout de suite ! », « Action ! », « La vraie vérité ! »…
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Son intention, lui avait-il dit, était de faire profiter les siens de son « expérience ». Laquelle ? Lancer de pavés ? Organisation de manifs ? Ou bien comptait-il s’impliquer dans l’enquête de la police locale ? Espérait-il avoir accès au labo médico-légal ? Ou bien, plus inquiétant, comptait-il participer à un mouvement activiste tel celui qu’elle venait de voir à l’œuvre à la télé et qui, immanquablement, conduisait à des actes d’extrême violence, des arrestations en masse, et à un séjour plus ou moins long en taule ?
— Oh, merde, murmura Barbara.
A quoi pensait ce type, nom de nom ! Et qu’est-ce qui lui avait pris d’emmener sa fillette de huit ans ?
Barbara tourna le regard vers la porte, vers la direction qu’avaient prise Hadiyyah et son père. Elle revit le sourire éclatant de la petite fille, ses nattes qui tressautaient tandis qu’elle sautillait, pleine de vie, dans la pièce.
Elle écrasa sa cigarette au milieu des autres mégots, ouvrit sa penderie et prit son sac à dos.
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