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EAN : 9782070657957
112 pages
Gallimard Jeunesse (13/02/2014)
3.29/5   39 notes
Résumé :
Claire, une jeune fille solitaire et souvent livrée à elle-même, se glisse un jour dans une décharge laissées à l'abandon au fond de son jardin. Soudain, au milieu de toutes sortes de vieux objets hétéroclites, un vif éclat de lumière l'éblouit. Il provient d'un miroir brisé en forme d'étoile irrégulière. Le miroir est magique et le monde qu'il reflète tellement plus beau que celui dans lequel elle vit. Et si les rêves avaient le pouvoir de changer le monde ?
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Claire et ses parents viennent juste de revenir de vacances au pays de Galles près du bord de mer… mais l'ambiance n'y est plus. le courrier reçu pendant leur absence assombrit considérablement l'humeur de son père qui semble en vouloir à la terre entière. Toute à sa solitude d'enfant unique, elle s'isole dans le jardin puis rejoint la décharge voisine où elle est déjà allée traîner deux ou trois fois. Ce n'est pas que l'endroit soit agréable, loin de là, mais elle se sent un peu chez elle parmi tous ces objets mis au rebut et il lui est déjà arrivé d'y trouver des petites bricoles utiles. Aujourd'hui, c'est un éclair de lumière qui retient son attention… alors, délicatement, elle saisit le fragment de miroir un peu crasseux pour s'apercevoir qu'il a le pouvoir de refléter une image beaucoup plus belle que la réalité…
Mon avis : Je connaissais déjà Jonathan Coe pour ses romans pour adultes et j'ai été ravie de voir que son premier ouvrage destiné à la jeunesse faisait partie des livres qui m'ont été attribués au hasard pour mon prochain comité lecture. D'emblée séduite par la première de couverture, je n'ai pas tardé à me plonger dans cette histoire qui ressemble à un conte initiatique moderne et qui va nous permettre de suivre le quotidien De Claire, de l'âge de huit ans à ses années lycée. Cette fillette, au prénom prédestiné, aimerait tant que le monde dans lequel elle évolue soit meilleur : elle n'aime pas les travers des adultes qui l'entourent, elle souhaiterait plus de justice, même pour les plus démunis, et moins de lâcheté et de méchanceté… Petit à petit, on la voit grandir, s'ouvrir aux autres malgré les blessures de la vie, son petit fragment de miroir l'accompagnant - même si elle s'en détache progressivement - en lui révélant des images moins fantasmagoriques qu'au début, plus proches de la réalité mais toujours un peu plus belles aussi. En à peine plus de cent pages d'une écriture poétique fluide et accessible, Jonathan Coe nous livre un message d'espoir : bien sûr notre monde n'est pas joli – joli, beaucoup s'en faut, mais si chacun de nous veille et tente à son échelle de l'améliorer un tant soit peu… Une invitation à la réflexion, accompagnée des illustrations de Chiara Coccorese qui crée des images surréalistes en mélangeant plusieurs techniques, la photographie, la scénographie, la peinture et le graphisme, pour un rendu un peu kitch qui ne séduira pas forcément tout le monde mais qui ajoute une petite note d'humour à un récit qui, à vrai dire, n'en contient aucune. En ce qui me concerne j'ai passé un très bon moment de lecture. " Et si les rêves avaient le pouvoir de changer ? " nous interpelle l'éditeur dans sa présentation... alors, une simple question, qu'avons-nous fait, nous, de nos rêves ?
Public : à partir de onze – douze ans
Si vous voulez vous rendre sur le site en anglais de l'illustratrice, Chiara Coccorese, vous pouvez suivre cette adresse :
http://www.chiaracoccorese.com/
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Claire, huit ans, découvre dans une décharge un morceau de miroir en forme d'étoile. Pour la jeune fille, la trouvaille se révèle extraordinaire puisque ce miroir reflète non pas la réalité mais « des choses deux fois plus passionnantes et cent fois plus magiques que le quotidien prosaïque qui l'entoure de toutes parts. » Alors non, Claire ne basculera pas, tel Alice, de l'autre coté du miroir. Mais cet objet, qui l'accompagnera des années durant, va lui donner à voir une réalité bien plus douce que celle qu'elle doit affronter. Une réalité qu'il lui sera peut-être un jour possible de connaître…


Pour sa première incursion en littérature jeunesse, Jonathan Coe se contrefout des modes et déroule son histoire avec un grand classicisme formel. Loin des productions actuelles anxiogènes et ultra pessimistes, il propose un roman jeunesse à l'ancienne, à contre courant. Pas niais ni ringard, loin de là. Mais le texte offre la part belle à une forme d'utopie que beaucoup d'auteurs n'osent plus forcément défendre. C'est un texte aux valeurs positives n'éludant pas pour autant les maux de nos sociétés occidentales. Finalement, au-delà de l'aspect fantastique du départ, le propos est avant tout philosophique. L'injustice, les inégalités sociales, la surconsommation, le règne du paraître, tous ces sujets sont abordés en filigrane et poussent l'air de rien à la réflexion. le miroir joue le rôle d'un guide, il embellit la réalité quotidienne mais il indique aussi une voie à suivre : « au lieu de nous montrer le monde comme il est, il nous le montre comme il devrait être. » Et surtout, comme il est possible de le rendre si chacun décidait d'y mettre du sien.


J'adore par ailleurs les illustrations un peu désuètes aux couleurs criardes de l'italienne Chiara Coccorese. Un plus d'être un excellent roman jeunesse, ce miroir brisé est également un fort joli objet-livre. Bref, c'est une très belle réussite.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Alors qu'elle s'introduit dans la décharge qui se trouve non loin de chez elle, la jeune Claire trouve un étrange fragment de miroir en forme d'étoile. Lorsqu'elle regarde dans ce miroir, elle entrevoit un monde plus beau. A-t-il sa volonté propre, ou est-il nourri de son imaginaire, de ses rêves d'un monde meilleur ?

L'auteur nous offre ici un véritable conte moderne. Au centre, un élément magique, le fragment de miroir. On y retrouve des « classiques » du conte, notamment des personnages de « méchants », et des épreuves traversées par Claire au fil des années. Et pourtant, le récit est fortement ancré dans notre réalité. Jonathan Coe en profite pour aborder certains problèmes sociaux de l'Angleterre (comme s'il pouvait s'en empêcher !) : la fermeture des services publics, notamment les hôpitaux et bibliothèques, la facilité avec laquelle certains perdent tout et se retrouvent dans la rue, la puissance des plus riches…

Une belle ambiance onirique imprègne tout le conte, renforcée par les illustrations de Chiara Coccorese, très colorées et légèrement surréalistes, que j'ai beaucoup appréciées. En effet, le rêve a toute sa place dans cette histoire, le rêve d'un monde meilleur. le monde rêvé par Claire, d'abord extraordinaire et loufoque, évolue peu à peu alors qu'elle gagne en maturité. Ainsi, c'est un rêve collectif que nous propose Jonathan Coe, pour ramener un peu de douceur et d'humanité dans ce monde.

Claire est une jeune fille sympathique, que l'on prend plaisir à suivre et à voir évoluer. Elle est humaine, a le sens de la justice et sait parfois se remettre en question. Les autres personnages ne sont qu'effleurés mais, évidemment, on déteste très fort la vilaine Amanda !

L'écriture de Coe se fait ici un peu plus lisse, plus universelle, adaptée à un conte. On se laisse porter, il n'y a pas d'obstacle et les descriptions nous permettent de partager les visions De Claire.

Ainsi, avec ce court texte (110 pages), Jonathan Coe nous offre un beau conte moderne, emplid'onirisme et joliment illustré par Chiara Coccorese. Il pointe certains travers de notre société actuelle et nous invite à rêver d'un monde meilleur. Si vous avez envie d'une heure d'évasion et que vous avez gardé une âme d'enfant, je ne peux que vous le conseiller !
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Le premier roman jeunesse de Jonathan Coe se présente comme « une fable intemporelle pour le plaisir des lecteurs de tous âges ». Comment ne pas penser d'abord à Alice au pays des merveilles, avec ce morceau de miroir qui transforme la réalité et ce nom de Peter Lewis (compagnon de classe de l'héroïne, Claire), certainement pas choisi au hasard !

Mais ce roman va plus loin, puisqu'il fait grandir petit à petit son personnage principal, Claire, qui passe de l'enfance à l'adolescence et se rend compte que ses rêves d'enfant se ternissent, que l'injustice règne, que le monde sécurisant de ses parents tremble sur ses fondations et que la ville où elle habite est sale et moche (le genre choisi n'empêche pas Jonathan Coe de faire des références concrètes à de vraies situations britanniques, sans doute !).

Les désillusions, les blessures de l'adolescence s'ouvriront heureusement sur de la lumière, à découvrir en lisant ce petit livre qui fait du bien. Il nous parle de la solitude et de la solidarité, il nous dit que les rêves d'enfant peuvent toujours nous porter en grandissant à condition de ne pas gommer la réalité du monde qui nous entoure, il nous invite « à bien réfléchir et à travailler ensemble » pour un monde plus humain.

Les illustrations de Chiara Coccorese, dans un style mi-réaliste mi-rétro ne m'ont pas toujours plu mais j'ai aimé la petite surprise de la fin qui vaut mieux qu'un grand discours. Un joli cadeau pour des jeunes à partir de 11 ans – que je vais m'empresser de faire !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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J'aime beaucoup le travail de Coe dans ses romans adultes. Je découvre ses premiers pas chez les ados. de bonne augure. le principe est simple et efficace. Une ado de basse condition trouve dans son enfance dans une décharge, un miroir "magique" qui permet de voir la réalité telle qu'elle devrait être en mieux. Les chemins et choix de vie sont questionnée. La plume critique de l'auteur s'en donne à coeur joie sur tous les pans de la politique. C'est bien mené. Parfois un peu convenu, certes, mais le ton du conte de fée est choisi dès le début et donc respecté. La fin où elle découvre qu'elle n'avait qu'un fragment offre une belle ouverture, positive sur la jeunesse d'aujourd'hui. Un bel ouvrage.
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critiques presse (2)
Ricochet
27 mars 2014
C'est le premier roman jeunesse de l'auteur, et il nous dit que c'est aussi le plus politique qu'il ait écrit : nul besoin de longs discours et de complexité pour faire mouche, surtout auprès des jeunes générations. A lire absolument dès 13 ans.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Culturebox
17 mars 2014
"Le miroir brisé" : Jonathan Coe réussit son premier roman jeunesse.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Alors voilà comment il marche, le monde, se disait-elle. Il marche comme ça, en vrai. Une fille avait fait quelque chose de mal, une fille avait triché, et c'était son amie qui en avait pâti. Et quand elle avait essayé de corriger cette injustice flagrante personne n'avait voulu l'écouter. Elle avait dit la vérité, mais un homme l'avait contredite - il avait menti, pour la simple raison qu'il trouvait une femme belle et qu'il voulait obtenir une faveur de la part de son mari - et on avait choisi de le croire, lui, plutôt que Claire, parce qu'il avait du pouvoir et pas elle. Elle qui était si sûre que tout le monde croirait la vérité ! La vérité, c'était ce qu'il y avait de plus important, dans la vie, non ? Elle l'avait toujours cru. Apparemment, elle se trompait, en ce qui concernait certains, en tout cas. Pour ceux-là, il y avait des choses qui passaient avant : obtenir des avantages personnels, et ne pas trop se compliquer l'existence.
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Mais ce qui était exaspérant, c'était que Claire ne pouvait pas si accouder, à cette balustrade, ni contempler l'étendue de l'océan. Tout simplement parce que la balustrade n'existait pas. On ne pouvait pas la situer sur une carte, parvenir jusqu'à elle ni la toucher. Elle n'existait que dans le monde miraculeux du miroir, miroir qui - elle en était certaine maintenant - reflétait non pas le quotidien trop familier qui était le sien mais ce qui la faisait rêver, les choses qui, jusque là, n'avaient existé que dans son imagination.
Sa tête fourmillait sous l'effet de l'excitation et de la frustration, elle monta dans sa chambre. Qu'elle était donc petite et banale, après les splendeurs du palais des algues entrevues dans le miroir, en bas.
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Quelque chose la passionnait dans l’étude de l’histoire. Elle était fascinée par ces empires qui s’étaient édifiés puis écroulés à cause de l’arrogance d’une poignée d’hommes , ces grandes guerres et ces batailles qui donnaient parfois l’impression d’avoir été livrées pour rien, ces crises et ces conflits provoqués au fil des âges par l’avidité des uns, la soif de pouvoir des autres. Il lui semblait que le grand thème de l’histoire était la quête de la justice, la lutte pour que tout homme ait sa chance de tirer le meilleur parti de sa vie. Sauf que régulièrement les choses tournaient mal, on commettait les mêmes erreurs […….]
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Il lui semblait que le grand thème de l’histoire était la quête de la justice, la lutte pour que tout homme ait la chance de tirer le meilleur parti de sa vie. Sauf que régulièrement les choses tournaient mal, on commettait les mêmes erreurs, les faibles étaient incapables de se défendre parce que c’étaient toujours les riches et les puissants qui déterminaient le cours des événements. Elle repensait à la fête du Sport, il y avait tant d’années, où elle avait tenté de prendre le parti de son amie, et où personne n’avait voulu l’écouter parce que chacun avait son idée derrière la tête, ses intérêts personnels, ses objectifs à atteindre. Elle prit conscience qu’elle avait appris une leçon importante ce jour-là, et qu’elle pourrait apprendre la même en observant le répertoire infini de péripéties semblables qui composaient l’histoire majuscule de l’humanité, laquelle se répétait en spirale. (p. 68-69)
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Au cours de ces deux ans, Claire eut le temps de s’habituer à ce que le miroir fasse partie de sa vie. Elle en arriva à croire qu’elle n’aurait jamais accès au monde qu’il lui faisait voir – ce monde tellement plus éclatant, plus coloré, plus magnifique que le sien. Elle était déçue, bien sûr, mais elle en acceptait maintenant l’idée. Que faire d’autre, d’ailleurs ? En attendant, elle s’estimait heureuse d’avoir le privilège et le plaisir – secret – de pouvoir y plonger les yeux quand bon lui semblait. Elle le rangeait, enveloppé avec soin d’un morceau de velours vert, dans le tiroir de sa table de chevet.
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