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EAN : 9782253044734
826 pages
Le Livre de Poche (01/11/1987)
3.55/5   153 notes
Résumé :
Il avait pour nom René Madec. Il voulait la richesse car il était pauvre, l'ambition l poussait car il était gueux. Ce petit mousse originaire de QUimper eut au XVIIIème siècle, un destin inouÏ, tel qu'aucun flibustier, aucun condottier n'osa en rêver de semblable.
Adolescent, il débarque en haillons sur les quais de Pontichéry et devient en moins de vingt ans un seigneur du pays. Un nabab.
Voici l'histoire de ses amours et de la passion qui l'unit à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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En quête des nouvelles colonies, à la découverte de la terre pleine de ressources des Indes, la France et l'Angleterre s'affrontent pour acquérir les droits sur cette terre mais pour les indiens Anglais ou Français tous sont des envahisseurs, des farangui, que diable à envoyer sur leur terre pour les perdre de leurs dieux. Entre les deux grandes nations conquérantes, le plus grand sera finalement un simple individu qu'on n'aurait peut-être jamais soupçonné capable franchir des barrières jusqu'à se hisser au sommet d'une contrée dans une terre de l'Inde au XVIIIe Siècle, il s'agit de René Madec. Irene Frain le décrit comme un gueux turbulent aux allures d'un parasite qui trouble partout il passe. En même il séduit par son courage et sa ténacité. Le Nabab intègre deux univers qui s'alternent dans la belle narration d'Irène Frain, d'un côté celui des envahisseurs qui n'ont qu'une seule en tête déployer tous les moyens possibles pour s'approprier des richesses ainsi cet univers n'est rempli que de petits conflits, de trahisons et de quête et de quête de tout genre. Et l'autre univers est celui l'Inde assise paisiblement sur ses traditions, avec ses dieux, son calendrier, ses rites, ses superstitions, aussi un monde où la femme est toute soumise. Mais grande sera la surprise de Madec de découvrir un autre visage de Sarasvati, la femme su Nabab de Godh, qui, à la mort de son mari assassiné, n'hésitera pas à punir les coupable, c'est l'éveil d'une femme guerrière qui va à tout prix prendre son cœur...
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L'auteur s'est penchée avec bonheur sur l'incroyable destin de René Madec, marin breton parti au-delà des mers pour tenter sa chance et trouver la fortune et la gloire. il y réussira au-delà de ses rêves les plus fous, avec l'amour d'une princesse en prime. C'est cette aventure hors normes que retrace Irène Frain (en romançant un peu, en supposant un peu, en brodant, mais juste un peu...) grâce à sa passion pour l'Inde et la connaissance qu'elle en a, ses investigations poussées du destin véritable de René Madec, son talent romanesque.
L'Inde est le centre du roman, son personnage principal. Cest celle du XVIIIème siècle, quand elle est l'objet de toutes les convoitises, le siège de toutes les richesses - la soie, les épices, les parfums, les fleurs, l'or et les diamants. On est à l'époque où Anglais et Français se disputent avec acharnement chaque pouce de territoire, où deux puissantes armées rallient à leur cause ceux qui veulent bien les suivre, par conviction, par goût de l'or, par traîtrise, mercenaires, pouvoirs locaux, seigneurs de guerre.
Cette Inde qui nous est livrée est magique, on y croise des princes à la richesse incommensurable, des danseuses sacrées et des servantes amoureuses, des mages et des ascètes. Des fresques colorées s'étalent sous nos yeux pour raconter des conquêtes et des batailles, bataille pour une ville, pour une forteresse,une femme. Pondichéry bruisse d'intrigues amoureuses, de secrets et de complots, les palais princiers regorgent d'inouïes splendeurs.
C'est dans ce monde qu'un gamin misérable venu de Bretagne deviendra le Nabab.
Il croisera des personnages qui tous d'une façon ou d'une autre façonneront son fabuleux destin. Un espion, un chirurgien, une banquière, une gourgandine. Et surtout un seigneur de la guerre, Sombre, le vrai, celui dont L Histoire a gardé la trace, personnalité lourde et inquiétante dont la cruauté, la puissance, les intrigues, pèsent sur tout le roman. Et surtout aussi Sarasvati, l'arc-en-ciel, la femme d'amour et de guerre, avec laquelle il vivra un impossible amour, entre un palais en ruines et un caravansérail de hasard. le Grand Moghol. Et puis Marie-Anne, qui deviendra sa Bégum.
Des années plus tard, épuisé de tant d'aventures, il reviendra en France finir ses jours dans sa Bretagne. Mais au fond de sa mémoire et jusqu'à son dernier jour restera la danse de Sarasvati.
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Seconde biographie d'un Breton, seconde lecture d'Irene FRAIN. Première
découverte de l'Inde.
D'une histoire vraie du moussaillon René MADEC au Nabab qu'il devient, Irene FRAIN nous romance cette vie tumultueuse dans cette Inde qu'elle veut sensuelle mais qui est aussi belliqueuse du XVIIIeme siècle.
Les grandes puissances se disputent le monde et notamment l'Inde mais se le partagent aussi, pour satisfaire les apetits des puissants de ces pays ,en l'occurence ici l'Angleterre et la France.(Rien n'a vraiment changé depuis le traité de Paris en 1763 à part le nom des puissances)
Je noterais toutefois quelques longueurs dans les descriptions de ce pays multiculturel mais l'indien ne doit-il pas trainer?
Aucun doute qu'Irene FRAIN connaisse bien l'Inde,neanmoins je me tournerais vers d'autres auteurs pour en savoir davantage .
A ceux qui liront cette critique, n'hésitez pas à conseiller.
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Je suis très mitigé sur cette lecture.

D'un côté, le cadre est vraiment exaltant, et il est indiscutable que l'auteur maîtrise son sujet, la culture, la géographie et l'histoire de l'Inde. Il emploie souvent le point de vue indien, pour qui les habitudes et les croyances européennes semblent barbares et grossières, ce qui force le lecteur à remettre en cause le caractère universel de ses certitudes. On visite les plus grandes villes de l'Inde, avec des descriptions qui ne sont ni vagues ni barbantes.

De l'autre, l'ensemble est très manichéen, entre des Indiens sages et raffinés, et des Européens avides et sales. Là où le clergé chrétien alterne entre espionnage intéressé, supervision de bordel, pédérastie et exaltation ridicule contre l'idolâtrie, les brahmanes hindous sont des modèles de sagesse, d'abnégation et de vision de l'avenir. L'hindouisme et la société qu'il façonne font au moins l'objet d'un vrai regard critique, et l'islam d'une habile neutralité, alors qu'on a le sentiment d'un règlement de compte pas très courageux avec le christianisme. Même Warren Hastings, de loin le personnage le plus réussi du roman, se voit sali gratuitement avec des obsessions tordues, à croire qu'on ne peut pas être Blanc en Inde sans troubles compulsifs ... Ensuite, la 4e de couverture promettait un roman d'aventure ; j'aurais été servi si chaque scène de sexe sans amour avait été remplacée par une péripétie. Les pensées et les échafaudages théoriques rarement suivis d'effets de quelques personnages engloutissent la majeure partie de ce gros livre, où les tournants sont la plupart du temps suggérés d'un chapitre à l'autre et non vécus par les personnages sous les yeux du lecteur.

Enfin, l'oeuvre tombe dans une bonne partie des travers de la littérature contemporaine, avec laquelle j'ai beaucoup de mal pour ma part : phrases nominales à vau-l'eau pour créer des emphases toutes pourries (sinon, la virgule, c'est bien aussi), fascination du morbide et du psychiatrique, culte de l'anti-héros, détestation de la force et de l'ambition, scènes érotiques régulières pour stimuler l'instinct du voyeur à défaut de retenir l'intérêt du lecteur. Je passe à autre chose sans regret.
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A ce que j'ai compris, ce roman est le premier d'Irène Frain. Au dix-huitième siècle, René Madec, petit mousse de Quimper, arrive en Inde comme marin mais bien vite, il vit de palpitantes aventures. Manipulé par l'étrange sombre, on le retrouve dans le royaume de God entre le maharadjah Mohini et la belle et peu clémente Saraswati. mais sa vie ne s'arrête pas là puisqu'on le retrouve dans le sillage du Grand Moghol alors qu'il a acquis puissance et fortune. Il est loin le Pondichéry de ses débuts...
Pour qui veut en savoir plus sur l'Inde de Dupleix et de ses successeurs, sur les rivalités franco-anglaises et la vie de la bonne société dans les comptoirs français, le Nabab, est une véritable mine de renseignements. On apprend beaucoup aussi sur les royaumes hindous et les états musulmans. On y suit aussi la trajectoire d'un homme tenace, qui part de rien, et trouve sur sa route la gloire et la puissance. A ces commentaires élogieux, il faut, cependant, apporter quelques nuances : le livre est fort long, les commentaires et descriptions à caractère historique sont légion mais, justement, ils ralentissent parfois le lecteur. C'est un peu ce qui fait la limite de ce roman ambitieux , son caractère magique étant parfois contré par l'importance de commentaires qui tiennent du documentaire. Il n'en demeure pas moins que ce roman exotique recèle bien des beautés ! Entre histoire d'amour impossible, guerres et conflits, pauvreté et richesse, ambition contrariée et couronnement, on n'a que l'embarras du choix, même si la psychologie des personnages n'est pas des plus fouillée et même si les connaisseurs de l'Inde et les historiens peuvent y trouver à redire !

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critiques presse (1)
OuestFrance
15 décembre 2023
Ce premier roman d’Irène Frain, inspiré d’une histoire réelle, a en effet immédiatement connu un immense succès dès sa publication en 1982.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
-Elle te fera de beaux enfants, répéta la matrone. Sa hanche est courbe et large, ses seins déjà généreux !
Madec la regarda d’un air méfiant. Depuis une semaine, il commençait à être inquiet à l’idée d’épouser une fille de treize ans qu’il n’avait jamais vue. Tout s’était passé si facilement dix mois plus tôt, trop facilement peut-être ; et cet acharnement du jésuite à la lui faire épouser. Il avait demandé un portrait qu’on lui avait refusé. Il avait appris alors que la coutume du pays autorisait le fiancé à faire visiter sa promise par des femmes de sa maison ; s’il y avait dans la future épousée quelque vice du corps, quelque tare insoupçonnée, le contrat passé avec son père pouvait fort bien être déclaré nul ; il était prudent de s’en assurer avant la nuit de noces, après quoi, rien ne pouvait être entrepris, le marié, de toute façon, étant considéré comme ayant retiré toute valeur marchande à son épouse.
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On leur confia aussitôt la tâche de réunir les cadavres, ainsi que du bois, pour brûler tous les morts sur un bûcher de la cour centrale. Mais c’était là un travail d’une extrême complication : tant de gens de castes différentes, qu’on ne pouvait incinérer ensemble…
Madec pressentit que Sarasvati allait trancher. Depuis tout à l’heure, elle semblait oublier le malheur dans les ordres qu’elle donnait. Elle regarda longuement la plaine et dit :
-Brahmane ! Qu’on les brûle ensemble ! Par l’acier !
-Je t’obéirai. Mais c’est mal. C’est contraire au dharma !
Elle éclata de rire.
-Chez les firanguis, la mort est égale pour tous ! Madec faillit remarquer que ce n’était pas exactement la même terre, ni la même pierre qui recouvrait les pauvres et riches au jour du cimetière,…
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Madec entendit la voix du rajah.
Mécaniquement Madec traduisit comme pour lui-même, à voix basse :
"Arc-en-ciel..."
D'une porte invisible surgit une silhouette mince et longue, qui se déployait à chaque pas. On ne distinguait d'elle qu'un magnifique sari bleu frangé d'or. Elle dansait. Ses doigts volaient sur le ciel du soir, désignant des créatures imaginaires, des étoiles, ou peut-être un dieu. Elle avançait cependant ; ses pieds nus ornés de bracelets à clochettes suivaient très exactement le tempo donné par la musicienne.
La danseuse s'avança dans la clarté des torches et le rajah répéta avec la même douceur :
"Sarasvati..."
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L’inde distinguait les hommes selon leur jati, leur naissance, le même mot qu’on employait en Europe. La seule différence était qu’elle multipliait les jati à l’infini ; là où l’homme de France, dans sa rude simplicité, distinguait seulement le gueux du sang-bleu, le bourgeois de l’homme d’église, l’Indien établissait des nuances sans fin entre le marchand de riz, celui de bétel et celui des noix de cajou, ne confondait pas le cureur de latrines avec le blanchisseur, ni avec le brûleur d’excréments, encore moins avec le gardien des ongles coupés des rajahs.
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Sache-le, Madec, et ne l'oublie pas : il existe chez nous quatre types de femmes : la femme-lotus, la Padmini. La Chitrini, ou femme habile. La Hastini, ou femme-éléphant. Enfin, la Shankhini, la plus basse, la femme-truie. Il existe, nous disent les poètes, une Padmini sur dix millions de femmes, une Chitrini sur dix mille, une Hastini sur mille ; la Shankini se trouve partout. .. Je te laisse deviner quelle femme est Sarasvati !
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Vidéo de Irène Frain
Entretien sur les origines et l'étymologie du mot ÉCRIRE entre Irène Frain, écrivaine, et Caroline Fourgeaud-Laville, hélléniste.
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