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EAN : 9782246862352
224 pages
Grasset (14/09/2016)
4.51/5   121 notes
Résumé :
L'art n'a pas à être moral, l'artiste n'a pas à s'occuper des conséquences sociales de son chemin vers le beau.

Oscar Wilde y laissera la vie. Aura de scandale qui le poursuit toujours.

Publié en 1891 dans le Lippincott's Monthly Magazine, c'est une version épurée par la morale d'époque qui paraît en roman, et qui sera traduite en français dès 1895. Il était temps de rebattre les cartes et de présenter le livre en français dans sa versi... >Voir plus
Que lire après Le portrait de Dorian Gray non censuréVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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1889 - Oscar Wilde imagine et écrit son Portrait de Dorian Gray. C'est ce manuscrit nullement censuré et "déterré" en 2011 grâce au travail de Nicholas Frankel que Les Cahiers Rouges de Grasset viennent d'éditer en Septembre 2016 dans sa traduction française d'Anatole Tomczak.

20 Juin 1890 - La revue américaine Lippincott's Monthly Magazine publie ce manuscrit. Quand l'Angleterre le découvre, elle est scandalisée. Mais ce que tout le monde ignore à cette époque c'est que Joseph Marshall Stoddart, son rédacteur en chef, en a déjà censuré les passages les plus scabreux.

1891 - le Portrait de Dorian Gray parait en volume. Mais, poussé par son éditeur anglais qui redoute le procès, Wilde doit reprendre son texte. Il atténue ses aspects les plus sulfureux et y ajoute six chapitres afin de donner au roman une couleur plus mélodramatique.

1895 - L'avocat du marquis de Queensberry, lors du procès qu'il a intenté à Oscar Wide, s'appuie sur la version du Lippincott's pour prouver la perversité de son auteur. Nul doute que s'il en avait eu connaissance, il aurait utilisé le manuscrit que Wilde avait remis au magazine américain, avant qu'il ne soit censuré.
Wilde est condamné à deux ans de travaux forcés. À sa sortie de prison, ruiné, éreinté, abandonné par la plupart de ses amis, il s'exile en France sous le nom de Sébastien Melmoth. Après une agonie de plusieurs mois, il meurt le 30 Novembre 1900 dans un hôtel misérable de la rue des Beaux-Arts à Paris.

Ayant lu la version volume édulcorée il y a trop longtemps, je ne suis pas en mesure d'établir une comparaison entre les deux. Excepté peut-être que je n'aurais pas conseillé la présente à mon fils, jeune ado, ainsi que je l'avais fait à l'époque. Non qu'elle soit indécente - elle ne l'est pas - mais parce que les subtilités et le style de son écriture ne sont pas à la portée d'un trop jeune lecteur.

En refermant le livre, je n'ai pu retenir un sourire ironique à la pensée de l'indignation, voire de l'hystérie, d'une l'Angleterre si outrée à la découverte d'une version pourtant déjà censurée une première fois. Amusant quand on sait que, en France, un siècle plus tôt (1795), Sade publiait sa Philosophie dans le Boudoir.
Elle était décidément bien prude cette Angleterre du XIXe siècle pour voir de la pornographie dans l'oeuvre de Wilde. Elle avait le marquis de Queensberry... nous, celui de Sade. Ceci explique sans doute cela.

Ah ! Oscar, Oscar ! Merveilleux et insolent Oscar !
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J'avais lu « le portrait de Dorian Gray » lorsque j'étais adolescente. Cela remontait donc à un paquet d'années (non, je ne dirai pas combien). Autant dire que je n'en gardais pas beaucoup de souvenirs si ce n'est que j'avais aimé le roman. Pour cette relecture je me suis retrouvée avec la version non censurée. Comme je n'ai aucun souvenir de ma première lecture je serais bien incapable de comparer les 2 versions. Quoi qu'il en soit j'ai passé un très bon moment de lecture mais pas exceptionnel.

Evidemment le roman De Wilde est une oeuvre riche et intéressante. Indéniablement, il s'agit d'un grand roman psychologique. Dorian est un personnage complexe et très fouillé. Ses affres et tourments sont parfaitement rendus. Il n'y a pas que Dorian Gray dans le livre, les autres personnages sont tout aussi bien campés, tout particulièrement Lord Henry, dandy décadent qui bénéficie des aphorismes savoureux concoctés par l'auteur. Ses répliques, même si elles sonnent comme des successions de mots d'auteur, sont absolument délicieuses. Même les saillies teintées d'une légère misogynie m'ont amusée tant elles sont bien écrites. de plus, dans certains passages où Wilde fait l'éloge de la beauté physique ou bien encore au détour de sous-entendus, l'auteur instille à son récit une certaine sensualité. C'est indiscutable, Wilde a du style et « le portrait de Dorian Gray » est vraiment très bien écrit.
Cependant, malgré toutes ces qualités, ma lecture n'a pas été prenante du début à la fin. Après un début plaisant grâce aux dialogues de Lord Henry et à une caractérisation très fine des personnages et de leurs rapports, il y a au milieu du roman un passage à vide. Je l'avoue, les longueurs de milieu d'ouvrage m'ont profondément ennuyée et c'est avec une certaine mollesse que je poursuivais ma lecture jusqu'à ce que le roman regagne en intérêt. En effet, heureusement, la dernière partie du roman est passionnante.

Globalement j'ai donc apprécié cette relecture malgré le passage à vide du milieu de roman. Bien que les qualités de l'oeuvre soient nombreuses, je retiens surtout la flamboyance des dialogues. Wilde a du style et de l'esprit et je trouve que c'est dans les dialogues qu'il brille le plus. Cela me donne très envie de lire son théâtre.
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Quand ai-je lu la version expurgée ? Ma mémoire a perdu la trace de la date... mais pas celle de la fascination pour cette histoire ensorcelante.
J'avais donc dans ma PAL - le portrait de Dorian Gray non censuré -, c'est-à- dire fidèle au manuscrit initial d'Oscar Wilde, "débarrassé " des six chapitres écrits pour satisfaire aux moeurs et aux injonctions sociétales de ses contemporains, et plus explicite sur la nature des relations des protagonistes masculins du chef-d'oeuvre, et de leur conduite.
J'ai retrouvé avec ravissement le mythe de Faust repris et transposé par le génie De Wilde.
Dorian Gray jeune héritier d'une immense fortune dans la haute société victorienne est doté d'une beauté exceptionnelle, laquelle beauté fascine, enchante et envoûte toutes celles et ceux qui l'approchent. À commencer par un célèbre peintre londonien, Basil Hallward... qui va faire, avec tout l'amour que lui inspire son modèle, le portrait de celui-ci et, ce faisant, réaliser le chef-d'oeuvre de sa vie.
"Pour l'anecdote, Wilde aurait tiré son idée géniale de la réflexion réelle d'un jeune homme entendue dans l'atelier d'un peintre."
Dorian est encore "pur", ce n'est que sous l'influence diabolique de Lord Henry, un ami du peintre, qu'il va prendre conscience de son extraordinaire beauté, du pouvoir qu'elle génère... et de son caractère éphémère.
Le portrait achevé, il lui est offert par Hallward.
Dorian tel Narcisse amoureux de sa propre image va alors être obsédé par l'évanescence de cette dernière et sceller un pacte afin de conserver jeunesse et beauté. C'est son portrait, reflet de son "âme" ou de sa conscience qui seul vieillira et se marquera des affres de ses turpitudes.
Dorian va avec la plus grande délectation visiter voluptueusement les Enfers, braver tous les interdits, abandonner la morale pour les sens, céder à tous les plaisirs, ruiner la vie de celles et ceux qu'il séduit, s'abandonner au crime... laissant à son portrait la lourde peine de porter le fardeau de toutes ses dépravations et de toutes ses "hontes".
Depuis plus d'un siècle, beaucoup tentent d'interpréter les multiples sens cachés de cette oeuvre foisonnante... et il y en a !
Roman fantastique, "conte noir", réflexion métaphysique, philosophique, questionnement sur l'Art, sur le bien et le mal, - le portrait de Dorian Gray -, outre le fait d'être un puits de réflexions, d'interrogations, de mystères, d'énigmes, est une oeuvre à l'esthétique sublime.
Le fond et la forme se conjuguent dans une harmonie de beauté et d'érudition dont on ne se lasse pas.
Wilde qui était d'abord et avant tout un auteur de théâtre, et c'est avec gourmandise que l'on savoure ses aphorismes et ses répliques immortel(le)s, garde dans ce qui fut son unique roman ce sens et cette tonalité de l'homme rendu célèbre par ses pièces.
Ne connaissant pas sa voix, lorsque je le lis, c'est celle de Guitry ( Sacha pas Lucien ) qui résonne à mes oreilles lors de certains passages.
"Le seul moyen de se défaire d'une tentation est d'y succomber".
"De nos jours les gens savent le prix de tout, mais ne connaissent la valeur de rien."
Qui ne connaît pas ces mots... qui ont un air Guitrien ?
Trois scènes m'ont beaucoup impressionné :
- la première est la rupture avec Sybil Vane,
- la seconde est celle du crime,
- la troisième est la scène finale... qui, chaque fois, me "bouleverse".
Pour conclure cette présentation, je vous laisse sur ces mots De Wilde :
"Basil Hallward is what I think I am: Lord Henry what the world thinks me: Dorian what I would like to be- in other ages, perhaps.”
Un immense bouquin dont Grasset a très bien fait d'éditer cette version censurée.

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Une fois n'est pas coutume, compte tenu de l'histoire peu commune de ce livre je me permets de jouer les Wikipédia, en essayant de ne pas être soporifique.

La première fois que le Portrait de Dorian Gray a été publié c'était en 1880 dans une revue Américaine du nom de Lippincott's Monthly Magazine qui avait pour habitude de publier des textes inédits. Bien que le directeur du journal eu prît soin de censurer certains passages avant publication, le texte fît tout de même scandale et on cria à l'infamie et au dégoût. L'éditeur d'Oscar Wilde, courageux mais pas téméraire, redoutait le procès. Il demanda donc à l'auteur de revoir son texte avant publication. Oscar Wilde obtempéra et chose étonnante au lieu de retirer simplement des passages il ajouta six chapitres afin d'édulcorer son propos et de le rendre publiable. Cette version, alors même qu'elle avait été censurée deux fois, fît tout de même scandale . La préface des éditions Grasset reprend quelques extraits des critiques de l'époque : « M Wilde a écrit des choses qu'on ne préférerait jamais voir imprimées » « une vie de débauche contre-nature » « Il prend un plaisir malsain à étudier la corruption morale et physique d'en garçon beau comme un ange » « d'une frivolité efféminée, d'une duplicité calculée, d'un cynisme affecté et d'un mysticisme sordide » on parlera également de blasphème, de dégoût, de vice, de démence… Pourtant si certains auteurs tels que Mallarmé, Gide, Camus reconnaissent son talent voir son génie, il est évident que la société de l'époque n'est pas prête et l'auteur le paie cher. Excentrique, homosexuel, talentueux, instruit et provocateur son livre est à son image et les deux dérangent. Quatre ans après la parution de son livre il est condamné aux travaux forcés, à cause de son homosexualité, le 25 mai 1895 et purgera sa peine dans la prison de Reading, au sud de l'Angleterre. A sa sortie de prison il choisira la France comme terre d'exil. Il mourra à Paris en 1900 seul et dans la misère.

Jamais donc ce texte qui fît tant parlé de lui, et qui impacta de manière terrible la vie de son auteur, n'avait été publié en français dans sa version originale. Les éditions Grasset ont donc décidé en 2016 de le faire en reprenant le manuscrit initial d'Oscar Wilde. Cette version comprend donc les passages supprimés mais pas les chapitres ajoutés. Attention la préface du livre en dit plus sur les passages supprimés, donc peut être à lire après le livre pour éviter de découvrir malencontreusement certaines choses.

Je quitte le mode Wikipédia et j'en reviens à l'essentiel : le livre. Rien que pour tous ces rebondissements j'avais envie de le lire. Je n'ai vraiment pas été déçue : la plume d'Oscar Wilde est géniale ! Poétique, érudite, délicieusement provocatrice. J'adore. Je comprends pourquoi elle a tant dérangé : quand il écrit il met son âme à nu, ce qui est terriblement impudique évidemment. Il détaille la nature humaine dans ce qu'elle a de plus pure mais aussi de plus corrompue et sordide.
Dorian Gray est à la fois cruel et innocent, complètement amoral à la manière d'un enfant laissé à l'état brut. Basile est la bonté incarné et la résignation, Harry est à l'opposé complètement immoral (donc pire que Dorian Gray à mon sens) sans aucun état d'âme ; un épicurien au sens péjoratif du terme. Malgré cela je n'ai pu m'empêcher à certains moments d'être séduite par l'ombre plus que par la lumière. le personnage de Basile est pourtant admirable, une véritable allégorie de l'Amour, et pas au sens niais du terme.

Quand au côté sulfureux du livre les années passées et l'évolution de nos sociétés ont bien entendu érodé l'aspect scandaleux des passages censurés. Mais je peux tout à fait imaginer ces ladies and gentlemen de la bonne société londonienne s'étouffer avec leur thé à la lecture de certains passages. Pure hypocrisie d'ailleurs car la même bonne société londonienne n'hésitait pas à aller s'encanailler dans les quartiers du East End pour ensuite mieux se détourner de sa pauvreté.
Évidemment je n'ai pas été dérangé par les allusions à l'homosexualité, par contre ce qui m'a gêné c'est la vision de la femme dans ce livre. Provocation de la part de l'auteur ? Je pense car Oscar Wilde a fait preuve de trop de finesse d'esprit pour être ensuite aussi balourd dans ses propos. Je pense qu'il s'agit plus d'une critique du rôle de la femme dans la société de l'époque. Par ailleurs il était ami avec de nombreuses femmes dont certaines ouvertement féministes, une prise de position misogyne me semble donc peu probable. Idem pour les commentaires antisémites qui à mon avis ne sont qu'une caricature de l'époque.

Je n'ai pas lu la version censurée et je n'en ai pas l'intention car cette version m'a séduite. Provocateur , rebel, passionné, aristocratiquement incorrect, Oscar Wilde a fait preuve de tellement de courage et d'honnêteté en écrivant le Portrait de Dorian Gray qu'il mérite d'être lu. Quand bien même on ferait abstraction du contexte il faut bien avouer que ce livre est diaboliquement bien écrit.
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J'avais déjà lu le Portrait de Dorian Gray il y a bien longtemps. J'étais curieuse de lire la version « non censurée ». Dans la préface, Anatole Tomczak, explique comment Stoddart (l'éditeur du Lippincott's Magazine) a « nettoyé le roman de ses allusions homosexuelles ». 500 mots avaient été éliminés du texte.

En 1891, Wilde a sorti une nouvelle version enrichie de six chapitres. C'est celle-là qui est la plus connue. Nous avons donc ici, le texte du manuscrit original de 1890.

L'histoire en elle-même est bien ficelée et très bien écrite malgré un passage un peu assommant. En fin de compte, ce texte m'a plus marquée par sa misogynie (thème récurent de l'inutilité de la femme) que par les allusions qui ont valu à Wilde de se retrouver en prison.




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LC imaginaire
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- Allons, mon cher Basil, c'est un Narcisse, tandis que vous - bon, vous avez bien entendu l'air intellectuel et tout ce qui s'ensuit. Mais la beauté, la vraie beauté, s'arrête là où l'air intellectuel commence. L'intelligence est en soi une exagération, elle détruit l'harmonie de tout visage. Dès qu'on s'assied pour réfléchir, on n'est plus que nez ou front, ou que sais-je d'affreux encore.
Regardez ceux qui réussissent dans les professions de l'esprit. Ils sont tous parfaitement hideux ! Excepté, naturellement, dans l'Église. Il faut dire aussi que dans l'Église on ne pense pas. Un évêque continue de dire à quatre-vingts ans ce qu'on lui demandait de répéter quand il en avait dix-huit, en conséquence de quoi il ne cesse jamais d'être absolument ravissant.
Votre jeune et mystérieux ami, dont vous ne m'avez pas dit le nom mais dont le portrait me fascine, ne pense jamais. J'en suis tout à fait certain.
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- Vous ne comprenez pas ce qu'est l'amitié, Harry, souffla-t-il, ni ce qu'est l'inimitié, d'ailleurs. Vous appréciez tout le monde ; ce qui signifie que tout le monde vous indiffère.
- Vous êtes horriblement injuste ! s'écria-t-il [...] Je fais une différence de taille entre les gens. Je choisis mes amis pour leur apparence, mes simples relations pour leur caractère, et mes ennemis pour leur intelligence. On ne choisit jamais ses ennemis avec trop de soin. Je n'en compte aucun qui soit sot. Ces hommes ont tous certaines facultés intellectuelles et, par conséquent, sont tous bien disposés à mon égard.
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- Oh, les frères ! Je n'ai guère de sympathie pour les frères. Mon frère aîné refuse de mourir, quant à mes frères cadets, ils semblent ne faire que ça.
- Harry !
- Mon cher ami, je ne suis pas complètement sérieux. Mais je ne peux m'empêcher de détester ma famille. Cela vient du fait, j'imagine, que nous ne supportons pas de retrouver nos défauts chez d'autres que nous.
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«Au centre de la pièce, fixé à un chevalet droit, se dressait le portrait en pied d'un jeune homme d'une extraordinaire beauté physique, devant lequel, à peu de distance, se tenait assis le peintre lui-même, Basil Hallward, celui dont, il y a quelques années, la disparition soudaine a, sur le moment, tant ému le public et donné lieu à d'étranges conjectures.»
Or Dorian Gray, jeune dandy séducteur et mondain, a fait ce voeu insensé : garder toujours l'éclat de sa beauté, tandis que le visage peint sur la toile assumerait le fardeau de ses passions et de ses péchés. Et de fait, seul vieillit le portrait où se peint l'âme noire de Dorian qui, bien plus tard, dira au peintre : «Chacun de nous porte en soi le ciel et l'enfer.»
Et ce livre lui-même est double : il nous conduit dans un Londres lugubre et louche, noyé dans le brouillard et les vapeurs d'opium, mais nous ouvre également la comédie de salon des beaux quartiers. Lorsqu'il parut, en 1890, il fut considéré comme immoral. Mais sa singularité, bien plutôt, est d'être un roman réaliste, tout ensemble, et un roman d'esthète - fascinants, l'un et l'autre, d'une étrangeté qui touche au fantastique.
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- Toujours ! Quel mot affreux. Je frissonne chaque fois que je l'entends. Les femmes adorent l'utiliser. Elles ruinent toutes les histoires d'amour en essayant de les faire durer toujours. De plus, c'est un mot qui ne veut rien dire. L'unique différence entre un caprice et la passion de toute une vie est que le caprice dure un peu plus longtemps.
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- Je suis navré d'être en retard, Dorian. J'étais allé acheter un brocart ancien dans Wardour Street et j'ai dû le marchander des heures durant. De nos jours les gens savent le prix de tout, mais ne connaissent la valeur de rien.
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- Ne vous mariez même jamais, Dorian. Les hommes se marient par lassitude ; les femmes par curiosité ; tous finissent déçus.
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- Le Juif voulut me raconter son histoire, mais je répondis que cela ne m'intéressait pas.
- Vous avez raison. Les tragédies d'autrui ont toujours quelque chose d'infiniment mesquin.
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- J'imagine qu'il vous donne de bons conseils. Les gens adorent dispenser ce dont eux-mêmes ont le plus besoin.
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Il y a des péchés qui enivrent plus par le souvenir qu'on en garde que par leur accomplissement; d'étranges triomphes qui assouvissent plus l'orgueil que les passions et procurent à l'esprit plus de joie que les sens n'en connaîtront jamais. Mais ce péché était différent. C'était une chose à chasser de son esprit, à enfumer d'opium, à étrangler de crainte qu'elle ne l'étrangle.
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Si nous sommes tous prompts à penser du bien des autres, c'est que nous craignons tous pour nous même. L'optimisme est fondé sur la terreur pure et simple. Nous croyons être généreux parce que nous attribuons à autrui des vertus qui pourraient nous profiter. Nous louons le banquier pour obtenir un découvert et nous trouvons un bon fond au bandit de grand chemin dans l'espoir qu'il épargnera nos poches.
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