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EAN : 9782367402833
300 pages
Scrineo (09/04/2015)
3.67/5   74 notes
Résumé :
Vaïn n'est pas mort. Pourtant, son frère l'a tué.
A-t-il ressuscité ? Pourquoi le soleil brûle-t-il sa peau ?
Pourquoi seul le sang le rassasie-t-il ?
Alors que son désir de vengeance augmente, Vaïn se convainc que la Nature l'a sauvé de la mort pour éliminer son frère et sa descendance maudite... Une traque terrible et périlleuse commence... Elle durera des siècles.
La quête du Premier Immortel depuis la fin du néolithique jusqu'au début... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 74 notes
Je ne connaissais absolument pas Nadia COSTE mais après avoir lu Le Premier, je vais suivre son actualité littéraire, désormais! Quel régal ce roman : j'ai eu un petit coup de cœur!

Pour ma part, dès le premier coup d'oeil, la couverture ne m'aurait pas donné grand envie de m'y plonger. Certes le dessin d'Aurélien POLICE intrigue mais rebute aussi : je la trouve un peu glauque. (Juste en aparté, je suis allée voir son travail sur son site web et j'ai trouvé ses autres illustrations tout simplement époustouflantes!) Heureusement que le bouche à oreille a bien fonctionné et que je suis passée au-dessus de mes préjugés!

Dans ce one shot, Nadia COSTE imagine la genèse du mythe du vampire et du loup-garou qui prend sa source à la fin du Néolithique, vers 2250 avant J.-C. Deux frères Urr (transformé en loup-garou) et Vaïn (métamorphosé en vampire), que tout oppose, s'affrontent dans une lutte fratricide, teinté de vengeance et se poursuivra avec les descendants du premier jusqu'à la fondation de Rome au VIIIème siècle avant J.-C.

Certains vont me dire : encore une énième histoire de vampires! Oui et ... non! En effet, Nadia COSTE reprend tous les codes liés au genre : la pleine lune et la transformation en loup pour le loup garou ; le pieu, l'ail, l'activité nocturne, la soif de sang, etc... pour le vampire. Mais, elle les dépoussière aussi en amenant ces éléments de manière subtil et neuve, dans le récit. De plus, la période traitée est différente : dans toutes mes lectures, seule Anne Rice avait développé un roman de vampires à la période romaine tardive avec Pandora. De plus, le roman est très bien écrit, l'intrigue haletante et le mythe de Romulus et Rémus, amené avec subtilité. La psychologie des personnages est également bien développé : Vaïn est le personnage principal. Moralement, il ne vaut pas mieux que son frère mais il est bien difficile pour le lecteur de ne pas avoir d'empathie pour ce personnage haut en couleur! Je me suis même surprise parfois à le soutenir dans sa quête d'extermination de ses ennemis mortels.

Le seul bémol de ce roman est pour moi l'environnement historique et chronologique qui pâtit de flous et d'imprécisions. Certes, je chipote car le but de ce livre n'est pas d'en faire un roman historique précis et bien documenté mais, un roman fantastique dénué de considérations scientifiques. Néanmoins, étant passionnée d'histoire antique, cela m'a un peu gêné. Je citerai pour exemple, le dialecte de certains personnages dans la troisième partie qui ne m'a pas paru crédible avec un mélange peu naturel de latin et d'italien moderne. C'était bizarre.

Bref, pour conclure, un très bon roman pour jeunes adultes (attention toutefois à ne pas le laisser à de trop jeunes lecteurs car certains passages peuvent choquer) que je recommande vivement.
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J'ai découvert Nadia Coste il y a quelques années avec le premier tome de sa saga jeunesse Fedeylins, premier tome que j'avais adoré (et je me demande pourquoi je n'ai pas encore pris le temps de continuer). J'étais très curieuse de retrouver l'auteure dans un texte au thème complètement différent et à l'atmosphère beaucoup plus sombre.
A vrai dire, l'illustration de couverture assez sanglante (signée Aurélien Police qui fait un magnifique travail) et le résumé de quatrième ne me tentaient qu'assez peu de prime abord, c'est vraiment le désir de lire Nadia Coste dans autre chose qui m'a convaincue de cocher le Premier lors de l'avant-dernière opération Masse Critique de Babelio. Et vraiment, je ne regrette pas cette petite impulsion. J'ai dévoré ce roman, à nouveau sous le charme de la plume simple mais percutante de l'auteure et complètement happée par cette intrigue originale et bien menée. Une vraie réussite, de A à Z !

Difficile de vous résumer cette histoire sans spoiler le point le plus important de l'intrigue, à savoir la nature particulière des deux frères ennemis, qui sont tous les deux les deux "premiers" à subir ce sort. J'ai parcouru plusieurs chroniques et la plupart éventent le mystère et je trouve que c'est dommage. Alors même si vous pouvez largement vous douter de quoi il s'agit, je vais tout de même tenter ici de ne jamais employer les mots qui qualifient le mieux les deux hommes.
Tout part du conflit largement ancré entre Urr et Vaïn, deux frères de la fin du Néolithique que tout oppose. Urr est un homme quasiment accompli, puisqu'il ne lui reste plus qu'une épreuve d'initiation à la chasse pour pouvoir s'installer avec la jeune femme qu'il a choisie. Tout lui sourit : il est beau, grand, fort et aimé de tous. C'est le fils idéal et le futur homme dont rêvent toutes les femmes de la tribu. Vaïn, plus jeune de quelques années, est au contraire la bête noire du clan : maladroit, frêle, incapable de chasser et donc reléguer à la cueillette des fruits, le fils de l'ombre. Une jalousie fraternelle extrêmement violente l'anime et sera le moteur de la plupart de ses futurs actes. Et c'est d'ailleurs lors d'un affrontement plus brutal que d'habitude que les deux frères acquièrent l'un après l'autre leur "malédiction" et que la séparation entre eux est définitivement consommée. Ils seront dorénavant ennemis mortels et Vaïn n'aura de cesse de poursuivre son aîné et les descendants de celui-ci pour les éliminer un par un.

Le roman est séparé en trois grandes parties. La première s'attarde sur la "naissance" de Urr et Vaïn dans leur nouvelle condition et les premières années de chasse ; la deuxième insiste plus particulièrement sur la solitude ressentie par le plus jeune frère, complètement seul (ou presque) pour mener à bien sa mission, il envisage donc de "procréer" pour avoir un compagnon de route, un fils... le troisième et dernier tiers du texte est sans conteste le plus "mélancolique" mais aussi le plus violent puisqu'il touche aux derniers moments de Vaïn, qui est parfaitement conscient des choses.

J'ai cru voir que plusieurs lecteurs avaient été un peu décontenancés par les personnages auxquels ils ne s'étaient pas du tout attachés. Cela n'a pas du tout été un frein pour moi. Alors évidemment, difficile de s'identifier aux deux frères et notamment à Vaïn, le héros principal (il n'est pas narrateur mais on suit l'aventure essentiellement de son point de vue) mais en même temps, vu leur nature et la violence de leur vie... mais je n'en ai pas moins ressenti beaucoup d'émotions à leur encontre.
Vaïn est carrément détestable au début. Une vraie tête à claques, l'adolescent en rebellion, égoïste et égocentrique. Vous savez, le petit frère insupportable qui suit son aîné partout, le jalouse et est persuadé que tout le malheur vient forcément de lui... Insupportable et je compatissais vraiment pour le pauvre Urr. Au début. L'un des intérêts du Premier réside notamment dans son héros qui connaît une évolution assez impressionnante au fil des pages, et surtout que l'on apprend, sinon à apprécier, au moins à comprendre et à respecter. Je ne dis pas que je me suis attachée à Vaïn, qui reste un être extrêmement violent qui n'hésite pas à éliminer femmes et enfants pour mener sa mission à bien mais derrière son égoïsme premier, on entraperçoit un homme seul, blessé et finalement décidé à protéger le monde d'une malédiction se répandant beaucoup trop vite. Je n'ai pas aimé Vaïn mais j'ai aimé le suivre (il expérimente petit à petit ses nouveaux pouvoirs et connaît quelques désillusions assez soudaines) et puis, malgré toute la noirceur de ce héros, j'ai été émue par son destin.

Nadia Coste s'attarde un peu moins longuement sur les autres personnages - en même temps, on les découvre généralement sous l'angle de Vaïn qui n'est pas des plus sociables - mais ils ne sont pas absents du récit. Urr, évidemment, figure primordiale à l'origine de tout. Difficile de s'attacher à lui et à son destin, on ne le suit que trop peu et notre avis est biaisé par les considérations de son jeune frère qui le déteste.
Dans la dernière partie, le héros "justicier" chasse une jeune femme bien particulière et je lui ai finalement trouvé un lien bien plus grand avec Vaïn ou en tout cas une intensité qui n'existait pas (ou moins) entre les deux frères. Il faut dire aussi qu'on sent très bien que le héros est conscient qu'il mène ici sa dernière traque, tout revêt donc une certaine mélancolie, une certaine émotion très palpable. Clairement, Vaïn est un "méchant" mais un méchant qui en a bavé et qui touche un peu. Et puis, la jeune femme traquée, forte et déterminée jusqu'au bout ne laisse pas non plus indifférent.
Le seul "personnage" qui me laisse assez sceptique est celui que Vaïn baptise "Qu'une corne". Il s'agit en fait du crâne (dont une corne est cassée, comme sur l'illustration de couverture) qu'il revêt depuis qu'il a tué l'auroch auquel il appartenait (le premier auroch qui l'a fait devenir un homme, un vrai). Une seule corne, un crâne un peu déséquilibré, un peu brisé, une seule moitié... ce qui définit assez bien Vaïn lui-même. Si je qualifie ce crâne de "personnage" c'est non seulement parce qu'il porte un nom mais surtout qu'il intervient dans le récit sous forme d'une voix conseillère (parfois moqueuse). Je ne suis pas convaincue par ce côté surnaturel du récit, alors que les pouvoirs et la nature des deux frères ne m'ont en aucun cas gênée. Je suis sceptique parce que je n'arrive pas à "comprendre" l'apparition de cette voix d'outre-tombe... et l'explication surnaturelle ne me convainc pas totalement cette fois (je préfère y voir une preuve de la solitude du héros). En même temps, heureusement Qu'une corne est là, apportant un peu de compagnie à Vaïn pendant de nombreux siècles...

Le Premier est différent de Fedeylins dans le thème et dans le public visé. Si la première saga de Nadia Coste - publiée chez Gründ - apportait son lot de poésie et de jolis moments tout doux, il n'en est rien ici. Dans ce one-shot, la brutalité et l'animalité est de mise. Certaines scènes sont particulièrement crues et peuvent gêner la sensibilité de certains lecteurs. L'indication "jeunesse" n'apparaît pas sur la couverture et je pense qu'effectivement, cette histoire n'est pas faite pour les plus jeunes lecteurs. On y trouve quand même des passages décrivant le meurtre d'enfants (certes pas tout à fait humains mais quand même) ou encore le viol explicite d'une jeune femme. Peu de choses sont épargnées aux lecteurs, il vaut mieux avoir le coeur bien accroché.
En même temps - et c'est là que l'on reconnaît bien la plume de Nadia Coste -, comme pour Fedeylins, le texte est très imagé et carrément immersif. J'ai dévoré ces centaines de pages, quasiment d'une traite, complètement transportée dans une époque et un monde différents. Je trouve d'ailleurs que l'époque néolithique permet peut-être plus facilement de s'imaginer les décors et les rites (funéraires notamment) que l'époque romaine ensuite abordée. Malgré tout, les images apparaissent sans difficulté dans notre tête, c'est fort, intense... et on en redemande !

Un grand bravo à Nadia Coste qui m'a totalement convaincue avec cette réutilisation de plusieurs mythes et de passages religieux (nul doute que la figure de Caïn est à l'origine de celle de Vaïn) ancrés dans notre imaginaire. L'auteure fait de l'original avec des choses pourtant déjà maintes fois décortiquées... et apporte même une explication à un certain fait, à l'origine de la civilisation romaine (Remus et Romulus, pour les citer). Mais contrairement à d'autres lecteurs, je me satisfais pleinement d'un one-shot (je trouve ce choix parfait) ; il aurait été inutile d'étendre cette aventure sur plusieurs tomes (ce qui aurait occasionné quelques longueurs).
Vivement le prochain roman de Nadia Coste, je serai au rendez-vous, c'est sûr... et en attendant, je vais continuer la saga Fedeylins (que je vous conseille grandement également !).
Lien : http://bazardelalitterature...
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Un roman que j'ai beaucoup aimé, mais qui n'est pas sans quelques défauts.

Le récit commence durant la préhistoire. Urr va accomplir une épreuve pour devenir un homme, épouser sa promise et prouver qu'il deviendra un éleveur. Vaïn, son jeune frère, maigrichon aigri, envie son frère à en être malade et se morfond à l'idée de devenir cultivateur, de voir la fille qu'il aime (désir plutôt) épouser son frère et voir ce dernier acquérir un statut qu'il convoite aussi.
Alors, j'avoue que j'ai eu un peu peur de me taper un début remix d'Abel et Caïn, avec le gentil Abel et le méchant Caïn… Mais très vite, même si les vagues références bibliques sont là, on s'en écarte. Car, soyons honnête, ces deux frères sont justes à tuer, l'un aussi bien que l'autre.
Et j'avoue que c'est une chose que j'ai beaucoup aimée dans ce livre : Vaïn n'a rien d'attachant, même si j'avoue l'avoir beaucoup apprécié. Petit raté envieux qui même s'il gagne une certaine renommée ne fait qu'être traité comme un moins que rien.

L'histoire évoque la naissance du premier Immortel (vampire si vous voulez) ainsi que ses adversaires « classiques » depuis quelques années, les loups-garous. Une guerre fratricide qui devient une guerre d'espèces, un contre tous. Il est peut-être dommage que l'opposition loups-garous – vampires ait été choisir parce que c'est une opposition très moderne. Mais la rivalité des frères et surtout les envies de Vaïn propose un commencement intéressant.
L'angle abordé, assez historique (les amateurs reconnaîtront les prémisses d'une cité qui n'existe pas encore Rome), est plutôt sympa, mais j'y ai trouvé quelque défaut. En effet, il y a un important saut temporel au cours du récit et je l'ai trouvé assez mal négocier. L'auteure n'a pas assez mis en avant la différence entre la culture/ambiance que pouvaient représenter la fin du néolithique et les débuts d'une autre, l'âge du fer. Vous allez me dire que c'est mon côté archéologue qui ressort, mais que voulez vous, je n'y peux rien, je suis un peu pointilleuse parfois.

J'ai apprécié la transformation très chamanique de Urr en loup-garou qui offre un point de vue très original sur la naissance de cette créature. Par contre, j'ai moins été emballé par celle de Vaïn où je ne suis pas parvenu à retrouver le caractère chamanique de la métamorphose de son frère.

J'ai aimé l'univers sombre et parfois sans concession du roman. Oui, j'aime les auteurs qui font des personnages qui éclatent des bébés sans état d'âme ! D'ailleurs, l'avertissement public averti n'est pas de trop, bien que le livre ne soit pas si atroce que ça.

J'avoue que je l'ai très vite lu, car l'ensemble se lit très bien. L'auteure à une plume très fluide et entrainante. Je ne me suis jamais ennuyé en suivant la traque de Vaïn, qui se sent investie par la Nature, d'éliminer la descendance maudite de son frère.
Ce que j'ai trouvé assez génial, c'est la capacité de Vaïn à persister dans l'erreur malgré sa recherche d'amélioration. Il vit dans une forme d'immobilisme qui est le résultat d'une frustration d'être toujours à peine considéré et de sa volonté d'être quelqu'un d'exception (et surtout supérieur à son frère). C'est un personnage qui fait beaucoup de peine, mais que j'ai aimé, car on le voit souffrir de sa situation.

Un bon point pour son casque, le crâne d'auroch, qui a toujours un mot rigolo (ou vexant) à dire (parce que oui, les crânes, ça parle ! nous sommes dans un univers marqué par le chamanisme).

J'ai aussi beaucoup apprécié à la fin avec la grosse référence à la naissance de la future Rome. C'est très bien amené et bien construit. Surtout qu'on ne peut pas vraiment parler de happy-end.

Un livre que j'ai beaucoup aimé, mais si j'avais trouvé que les côtés préhistoriques/protohistoire/historiques manquent d'approfondissement – cela aurait donné encore plus de force à ce texte – ainsi que quelques défauts. L'ensemble manque peut-être d'un poil de maturité.
Quoi qu'il en soit, ce fut une bonne lecture.
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Hé bien hé bien, quelle lecture ! Je ne m'attendais pas du tout à être autant bousculée par l'histoire, le héros, les scènes dérangeantes et le ton général du livre. En effet, en voyant écrit « Scrinéo » sur la couverture et la tranche, je m'attendais à un livre pour adolescents. Que nenni ! le personnage est bien trop atypique et la cruauté bien trop présente pour destiner le roman à des ados. Mais les jeunes adultes et les adultes férus d'aventures glauques et peu communes sauront y trouver leur compte. C'est très difficile de parler de le premier, de poser les bases, de le vendre. Car lorsque j'abordais le mois dernier avec mes collègues ma lecture en cours, je leur disais alors que le premier racontait l'histoire du tout premier vampire et donc, du tout premier loup. Je ne doute alors pas une seule seconde que se profilaient dans leurs esprits des images de Dracula ou de Twilight, de vampires forts, ténébreux et sexy et de loups-garous qui bavent. Mais sachez que le premier n'est rien de tout cela ! Et c'est ça sa force véritable !

Dans le premier, suivez alors l'histoire de Vaïn qui n'est ni plus ni moins que le tout premier vampire sur terre. L'histoire commence au néolithique. On parle alors de plusieurs milliers d'années avant Jésus-Christ, rien que ça. Une histoire de vampire qui se passe à la Préhistoire, moi je dis oui ! Vous en faut-il encore pour vous convaincre de lire cette pépite ? Très bien. Alors, au cours des trois cents pages, suivez Vaïn dans sa quête d'identité véritable ; découvrez avec lui les pouvoirs, les avantages, les défauts et les fardeaux du vampire. Car oui, Vaïn n'a rien lu de la littérature que nous avons aujourd'hui qui regorge de créatures suceuses de sang que l'on connaît tellement par coeur que même elles ne se posent plus aucune question sur leur vraie nature. Dans le premier, on explore, on découvre, on trépigne, on s'écoeure, on s'émeut (un petit peu quand même) avec ce jeune homme qui se retrouve soudainement doté d'une espèce de pouvoirs jusqu'alors complètement inconnus. Imaginez alors ce que ça fait de se découvrir vampire avec tout ce que ça signifie et apporte (ou reprend).

Tels le yin et le yang, le bien et le mal, le vampire ne va pas sans le loup-garou. Et on découvre rapidement l'identité de l'ennemi poilu qui va alors lancer un Vaïn borné dans une quête obstinée jusqu'aux confins de la Rome antique plusieurs milliers d'années après la découverte de la malédiction du personnage. La quête de celui-ci est alors passionnante. Elle est simple et tient en quelques lignes seulement mais l'auteure parvient habilement à la faire durer sur plusieurs centaines de pages sans jamais nous ennuyer une seule seconde jusqu'au toutes dernières lignes intelligentes et malines pour qui s'intéresse quelque peu à la mythologie romaine (pour les autres, comme moi, un petit saut sur Internet saura vous aiguiller et finira par vous étonner quant aux véritables identité et fonction des tout derniers personnages du roman). Elle sait également ne pas encombrer son histoire de détails historiques alourdissants ; même sans être un grand connaisseur de la Préhistoire ni des débuts de la cité romaine, il est facile pour le lecteur, même si celui-ci peut se montrer quelque peu déstabilisé au cours des premières pages, de se plonger au coeur de l'action aux côtés des personnages dont le nombre est lui aussi justement dosé. Chacun d'entre eux, même si leur passage est bref, saura par ailleurs fabriquer auprès du lecteur des souvenirs forts.

A coup de rebondissements qui se font toujours de plus en plus surprenants, imprévisibles, crescendo dans leur puissance et leur pouvoir, on est porté par l'action et la trame riche mais facile à comprendre et à suivre de part le personnage sans aucune ambiguïté notamment. Car Vaïn, c'est le mal. Vaïn ne fait pas les choses à moitié ; c'est un vampire, le premier, un jeune homme fondu dans la foule sans grandes qualités qui a été maudit du jour au lendemain avec toutes les questions innombrables et difficiles que sa nouvelle nature a pu entraîner. Vaïn est violent. Vaïn n'a qu'un but. Et il se donne tous les moyens de parvenir à ses fins, quitte à faire peur au lecteur, à le bousculer, à le heurter. Les scènes choquantes ne sont pas nombreuses mais elles sont puissantes de part l'effet qu'elles font au lecteur. de plus, elles sont tellement inattendues qu'elles assomment, qu'elles détonnent et marquent. Je me souviendrai longtemps de la scène de la jeune femme offerte en sacrifice à Vaïn ; je ne l'attendais pas du tout dans les pages d'un roman que je pensais young adult. Bravo à l'auteure de l'avoir fait, d'avoir osé le faire, d'avoir écrit un texte sans chichi, des paragraphes dérangeants et dégradants, des morts brusques, du sang, des tripes et des coups. le récit en est d'autant plus fort, plus authentique, plus accrocheur. Ce n'est pas pour autant que la personnalité du héros est bâclée au détriment de la violence. Bien au contraire, on adore détester ce personnage. On l'aime encore plus lorsqu'il prend conscience de sa mortalité au cours de quelques lignes tout bonnement formidables dans le ton qu'elles apportent soudainement au roman, dans le retournement de situation, d'ambiance et dans la facette que l'on découvre à Vaïn, qu'il se découvre lui-même. Ce passage que je ne dévoilerai pas plus m'a éblouie. le premier est ainsi finalement truffé de paragraphes qui savent se distinguer des autres grâce à une révélation inattendue, une scène violente ou une rencontre inoubliable. Une lecture trépidante qui sait tenir en haleine.

J'accorde ★ ★ ★ ★ ★ à le premier. C'est une lecture incroyable qui m'a heurtée et à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Bourré de ruse et de finesse à travers la découverte même que fait le personnage principal d'une identité que l'on connaît depuis de nombreuses années dans les oeuvres littéraires et cinématographiques, le premier raconte l'histoire ambitieuse et maîtrisée de la première à la dernière page du tout premier vampire sans que celui-ci ne soit jamais appelé comme tel dans le roman, le terme n'existant alors pas encore à la Préhistoire. Nadia Coste signe ici la relecture du mythe culte d'une créature vue et revue et épuisée parfois dans la littérature en plaçant celle-ci dans deux contextes historiques peu communs, aux premiers abords quelque peu déstabilisants, mais très forts de part leur originalité. Je n'ai plus assez de mots pour dire à quel point le premier est un récit brillantissime dans son originalité et sa créativité.
Lien : https://lirecestboireetmange..
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Voilà un livre qui attire immédiatement le regard tant par sa couverture très intrigante, son titre accrocheur et surtout son résumé plus qu'alléchant. Je ne connaissais pas encore cet auteur, aussi j'avais hâte de voir ce qu'elle allait nous proposer et je peux vous dire que je n'ai pas été déçue par le voyage. Ce fut une première plongée dans son univers, elle fut excellente et je pense prendre le temps de découvrir d'autres de ses romans.

Elle nous plonge ici dans une histoire complexe, avec un univers travaillé, dense et passionnant. La mythologie présentée est extrêmement bien amenée et le côté fantastique amène une touche sombre et encore plus intense à l'histoire. Dès les premières pages, le lecteur est pris dans la tourmente du récit et n'arrive plus à en sortir, en demandant toujours plus. du coup, il faut admettre que n'avoir qu'un seul tome est très frustrant car comme l'univers est dense et complexe, clore l'histoire en 300 pages est vraiment trop rapide.

S'il n'y a pas de temps morts et que cela est un réel point fort, le peu de pages fait que j'ai eu la sensation d'événements trop rapides, pas assez développés et parfois peut-être un peu trop faciles. C'est vraiment dommage car les idées de bases sont tout bonnement géniales et ne donnent pas une impression de déjà-vu. L'auteur nous offre un roman d'une telle qualité que nous en venons en à demander toujours plus, seulement ce plus n'arrive pas car c'est la fin qui que nous atteignons bien trop vite.

Concernant les personnages, j'ai beaucoup de peine à vous dire si je les ai aimés ou pas. Pourquoi? Parce qu'ils oscillent entre bons et mauvais. du coup, même si certains côtés de leurs personnalités sont attachants et que nous souffrons parfois avec eux, globalement nous avons plus envie de les stopper dans leur quête plutôt que de les prendre en pitié... Quête qui, soit dit en passant, reste quand même assez mystérieuse quant à son fondement premier car cette partie de l'histoire est assez survolée. Mais soyons clairs, aimer ou non les personnages ne diminue en rien la qualité de l'histoire, ni le fait que nous la dévorons du début à la fin.

En bref, j'ai lu ce livre presque d'une traite grâce à la plume sublime de l'auteur et à l'univers passionnant qu'elle a créé. Toutefois, je trouve que ce roman aurait gagné à être plus long voire développé sur plusieurs tomes, afin d'approfondir encore davantage les éléments présentés qui sont , pour certains, un peu trop survolés. Malgré tout cette découverte fut tout bonnement excellente!
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critiques presse (1)
SciFiUniverse
26 septembre 2018
Une histoire riche avec une vision originale du vampire et du loup-garou, qui racontée à travers les âges de l'Histoire, donne la dimension surnaturelle et épique aux personnages.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Un excès de prudence l'empêcha de se précipiter dehors comme la première fois. Il tendit une main vers l'extérieur, soulagé que personne n'observe son expérimentation. Dès que le soleil toucha le bout de ses doigts, un crépitement monta de sa peau qui noircit à vue d'oeil. Vaïn ramena la main vers lui.
Ce n'était pas le feu. C'est le soleil. Il y a un problème avec le soleil. [...]
L'aube, qu'il avait attendue comme une promesse de renouveau, lui sembla soudain inaccessible.
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Vaïn se redressa en ramassant les deux parties du crâne. Il tenta de les rassembler pour reformer une dernière fois le visage du seul ami qui l'avait accompagné pendant ses siècles d'errance. Mais la voix du crâne s'était tue sans pouvoir lui dire au revoir.
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La veille encore, tout était normal. Puis il était mort et était revenu à la vie. Il y voyait une seconde chance, mais il y avait plus : un changement profond s'était opéré lors de son réveil. La Nature lui avait offert une existence différente des simples mortels pour une bonne raison. Vaïn ignorait encore ce que cela impliquait : devait-il passer une épreuve pour retrouver son humanité ? La Nature avait-elle de grands projets pour lui ? Peut-être l'avait-elle ramené à la vie pour accomplir une mission précise ?
Mais une question le hantait alors que l'ombre se raréfiait autour de lui : s'agissait-il d'un don ou d'une malédiction ?
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La peau fine céda vite. Les muscles ne résistèrent pas plus longtemps. Puis le sang jaillit dans sa bouche et il en avala de grandes goulées. Son plaisir décupla d'un coup. La moindre parcelle de son corps se tendait. Ses yeux s'étrécissaient pour oublier la réalité. C'était plus qu'une façon de se nourrir. C'était la vie qui coulait en lui, qui l'éveillait. Même son sexe tremblait en grandissant.
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- Mon cadeau n'en est pas un, affirma Vaïn d'une voix claire. Je vais faire de toi mon fils, le descendant de ma lignée, quelqu'un qui prolongera mon oeuvre dans les régions où je ne peux me rendre.
Il marqua une pause.
- Tu seras seul. Je t'offre une vie de solitude et de traque.
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Vidéo de Nadia Coste
Avec les autrices et auteurs Charlotte Bousquet (Âmes libres, Scrinéo), Nadia Coste (Mystère, le roman, La Martinières jeunesse) et Jean-Baptiste de Panafieu (Extinction, le crépuscule des espèces, Delachaux et Niestlé – Dargaud). Présenté par Willy Richert avec Yalda Heidari.
Avec la participation de la classe de 3eD du collège Amédée Laplace de Créteil.
Et avec la participation d'Anaïs, Ariel, Chaïma, Dayann, Djibril, Elya, Julia, Lydia, Simine, Yasmina et Zoé du collège Sólveig Anspach de Montreuil pour « Nous ? le feuilleton ».
Penser un Nous qui embrasse tout ce qui vit, un Nous qui parle, qui rugit, qui s'enracine. Penser avec urgence le Nous comme un tout où toutes les espèces ont le droit de cité.
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