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Bernard Lortholary (Traducteur)
EAN : 9782070355396
416 pages
Gallimard (28/02/2008)
3.26/5   137 notes
Résumé :
Les grands-parents du jeune Peter Debauer travaillent comme relecteurs pour une collection de littérature populaire. Souvent, Peter dessine ou fait ses devoirs au dos de jeux d'épreuves corrigées. Un jour, il se met à lire un de ces feuilletons malgré l'interdiction grand-parentales. Intrigué, il découvre dans le récit pourtant incomplet d'un prisonnier de guerre détenu en Sibérie des détails qui se rattachent étrangement à sa propre vie...
Une longue quête c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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«  le secret du succès est le secret ——-Il vous rend intéressant et permet aux autres de vous voir tel qu'ils veulent que vous soyez ».
«  À la différence de la religion, la philosophie part de l'égale validité du Bien et du Mal. le Bien sans le Mal convient tout aussi peu à l'homme que le Mal sans le Bien « 
Deux extraits de ce roman brillant composé de chapitres courts, obstinément lent ——je pense que c'est voulu —— le lecteur s'exaspère pourtant , la fin donne toutes les clés et au final, on ne regrette pas d'avoir ressenti un malaise diffus , sauf dans la dernière partie : «  Je suis lent . Je n'existe pas quand il m'arrive quelque chose d'extraordinaire ...Non pas que je sois maître de moi » .
Peter Debauer passe une partie de son enfance chez ses grands - parents qui travaillent comme relecteurs pour une collection de littérature populaire .
Bientôt il se met à lire un de ces feuilletons malgré l'interdiction de son grand - Père , découvre des détails dans le récit pourtant incomplet d'un prisonnier de guerre détenu , détails qui se rattacheraient à sa propre vie...
.
On suit avec un intérêt grandissant les fruits de sa longue quête et sur plusieurs années , sa vie d'enfant, sa vie d'adulte , ses hésitations amoureuses , amours contrariées , recherches éperdues , enquête fouillée de l'Histoire de l'Allemagne .

Il creuse obstinément , lentement , les désastres de la domination nazie et cicatrices de la guerre .

On comprend vite que s'il a un caractère versatile et peu affirmé , c'est que cela tient à l'absence du père , disparu mystérieusement de l'Histoire Familiale après la guerre , à la froideur et aux silences de sa mère, à ses mensonges et oublis ,..

A partir d'un roman traitant à la manière d'Ulysse le retour du soldat il va partir à sa recherche , fouillant fébrilement dans le passé , se référant sans cesse à l'Odyssée d'Homére.
Pétri de réflexions philosophiques , quête éperdue des origines , mais aussi atermoiements , confusion identitaires , fresque historique , de la balade du temps mythologique à la chute du mur , l'auteur fait preuve d'une érudition , d'une intelligence et d'une sensibilité rares.
Le propos est intimiste , le rythme lent, le roman est composé de patchworks , de fragments alliant la quête d' indices, aux histoires d'amour , révélant une figure paternelle assez dérangeante jusqu'aux révélations finales complexes .

Remuant de lourds secrets de famille , eu égard à l'indifférence glaciale d'une mère , le thème de l'abandon , de la culpabilité et de la justice .sont aussi travaillés .
«  le fils était resté longtemps dans la salle d'attente de l'Histoire . »
Il ne fait pas bon de révéler de lourds secrets de famille .
Bien sûr , je n'ai pas oublié «  Le-Liseur » du même auteur .
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J'avais adoré (comme beaucoup) le liseur, puis le recueil de nouvelles Amours en fuite et enfin le week end, alors c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé la plume de Bernhard Schlink. Ce que j'aime avec cet auteur c'est qu'on ne sait jamais vraiment vers quoi il va nous mener, il nous donne une multitude de petits détails insignifiants au fil des pages qui finalement prenne tout leur sens.

On suit le personnages sur plusieurs années puisqu'on découvre d'abord son enfance, puis sa vie d'adulte. Ce narrateur, je l'ai trouvé intéressant et attachant. C'est un personnage très travaillé comme toujours avec l'auteur.Sa quête est passionnante et nous plonge dans l'histoire de l'Allemagne.

Alors bien sur ce roman n'est pas parfait et comme d'autres lecteurs, j'ai trouvé certains passages un peu long et j'ai eu un peu de mal d'un point de vue chronologique. J'avais parfois quelques difficultés a placer un évènement dans la vie du narrateur par rapport a un autre. Mais malgré ce dernier point je ne suis absolument pas déçue. Pour tous les lecteurs qui voudraient découvrir Bernhard Schlink, je vous conseille d'abord le liseur mais pour les autres je vous invite a découvrir ce grand auteur.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Je n'ai lu d'autre de Bernhard Schlink que le liseur, mais il me semble que ce soit un trait caractéristique de son travail d'écrivain que de creuser lentement, en douceur mais avec obstination, la cicatrice laissée par la guerre et la domination nazie dans l'inconscient allemand.
Ici nous avons affaire à un homme à mi-vie dont on comprend vite que le caractère velléitaire tient à l'absence de repère paternel, mystérieusement disparu de l'histoire familiale pendant la guerre. A partir d'un roman traitant à la manière d'Ulysse le retour d'un soldat, il va partir à sa recherche, cherchant des indices, remuant les secrets de famille jusqu'à la révélation finale. Complexe, évidemment.
Le rythme est lent, le propos intimiste, certains aspects du roman (notamment la relation difficile à construire avec une femme) sont moins réussis que d'autres, et pourtant je me suis laissée prendre à cette quête à mesure que l'enquête du narrateur révèle une figure paternelle assez dérangeante, d'une amoralté assumée, voire affermie avec le temps. Tous les secrets de famille ne sont pas bons à lever.
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Ce roman me fait l'effet d'un patchwork, fait de bouts et de morceaux qui parfois ne sont pas attachés l'un à l'autre bien solidement, fait de tissus disparates, donnant tantôt dans un intimisme frôlant le roman d'amour et tantôt dans le propos philosophique touchant presque à l'essai. On y trouve beaucoup de fils qui conduisent à des culs-de-sac et qui ont lassé un peu mon assiduité. J'ai senti l'érudition, l'intelligence et la sensibilité de l'auteur et j'aurais aimé me laisser séduire; cette séduction cependant n'opère jamais bien longtemps. Ainsi, le narrateur nous fait passer sans grande transition de la nostalgie des vacances de son enfance passées chez ses grands-parents bienveillants à des réflexions sur la relation avec sa mère, sur la responsabilité de l'éducation des enfants par les adultes, puis à l'analyse des mythes de l'Odyssée et au sens du retour d'Ulysse auprès de Pénélope, en passant par la dualité du Bien et du Mal et du caractère inéluctable de ce dernier voire de sa nécessité. (J'en passe.) Les personnages secondaires à peine esquissés — sans parler de ceux du roman dans le roman — contribuent un peu à créer cette impression de flou dans lequel j'ai nagé jusqu'à un dénouement qui ramène certes au concret mais qui laisse le sentiment que tout, y compris l'élaboration des théories complexes, n'est qu'un jeu et que l'on est condamné à passer sa vie à tirer l'épingle de ce jeu.
Finalement, en dépit d'une fin plutôt positive, ce roman me laisse une impression mitigée de malaise à l'idée que le manque de confiance en soi si ce n'est de culpabilité ressentis par toute une génération sont essentiellement créés par l'opportunisme, le cynisme et la cruauté de la génération précédente.
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Tout ça pour ça. J'avais adoré et adoré le Liseur, un autre des romans de Bernhard Schlink, et je me faisais une joie de renouer avec cet auteur. Je dois dire que le début du roman le Retour a su attiser ma curiosité. Pas beaucoup mais assez. Je me demandais où Schlink voulait m'amener avec cette histoire d'un garçon qui va passer ses vacances chez ses grands-parents. Où voulait-il m'amener point? J'allais me poser souvent cette question tout au long de ma lecture. Et chaque fois que je croyais en avoir la réponse, j'étais déçu quelques pages plus loin. Dommage, car le roman n'est pas sans mérite et j'aime bien l'écriture de l'auteur, sa façon de décrire et de présenter l'Allemagne de l'après-guerre, les aspirations des gens ordinaires.

Pour résumer, le garçon, Peter, grandit, commence des études qu'il ne termine pas. Accepte des emplois, les abandonne, les reprend, etc. À travers tout ça, la lecture d'un roman lu chez ses grands-parents quand il était jeune le pousse à mener un enquête sur le retour en Allemagne des soldats échappés des prisons russes à la fin de la deuxième Guerre mondiale. Cette enquête le pousse à vouloir découvrir des secrets de famille, surtout sur son propre père qu'il n'a jamais connu. Chaque réponse qu'il obtient lève le voile sur d'autres mystères.

Ces quelques phrases ne résument qu'une partie de ce roman. Il est difficile de faire beaucoup mieux en si peu de mots car il traite de tellement de thèmes et de sujets. J'ai bien aimé le mystère du jeune soldat de retour chez lui puis les liens avec l'oeuvre d'Homère, L'Odyssée. Visiblement, l'auteur a travaillé fort. Mais chaque fois qu'on pense avoir cerné l'intrigue principale, Schlink nous amène dans une autre direction. Je crois que ce dernier avait plusieurs bonnes idées de départ pour plusieurs romans mais qu'il a essayé de toutes les inclure, les croiser entre elles. Erreur, selon moi. Pensait-il rédiger une grande oeuvre? Sais pas. Dans tous les cas, le résultat n'est pas probant: le roman va dans toutes les directions et rien n'avance. À part les heures qu'en prend la lecture…
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Ils avaient toujours tenu leur maison en ordre.Lors de cette dernière visite, l'ordre était oppressant. Mes grands-parents s'étaient séparé de tout ce dont ils n'avaient pas strictement besoin et qui n'aurait, à leur avis, aucun intérêt pour moi, leur unique petit- fils.Ils ne voulaient pas aller dans un asile de vieillards. Ils entendaient conserver cette maison.(...)
Ils parcoururent les pièces avec moi en me demandant ce que je voulais avoir.Il manquait déjà plus d'un objet familier et, dans les armoires qu'ils ouvraient, les étagères étaient à moitié vides.J'aurais voulu tout avoir, tout était lié à des souvenirs, et tout ce que mes grands-parents garderaient à cause de moi les maintiendrait en vie.

( p.54)
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C'est uniquement par la poésie que ma grand-mère entrait parfois en contact avec les guerres, les batailles, les actes d'héroïsme, les procès et les verdicts qui occupaient mon grand-père. Elle considérait que la guerre était un jeu stupide entre tous et que, pour y renoncer, les hommes n'étaient pas encore assez mûrs et ne le seraient peut-être jamais.Elle pardonnait au grand-père sa passion belliqueuse parce qu'il s'était allié avec elle dans sa lutte contre l'alcool- qu'elle considérait comme un fléau presque aussi désastreux que la guerre- et en faveur du vote des femmes, et qu'il respectait toujours ses vues et ses conceptions différentes, pacifiques et féminines.
Peut-être, au demeurant, le respect était-il à l'origine et à la base de ce mariage.

( Gallimard, 2007, p.33)
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«  Les femmes ont - elles une peur profonde que les hommes les identifient à leurs mères ?
Je n’eus pas le loisir de poser la question à Barbara .
Elle se mit à m’invectiver , critiquant mon comportement , mon caractère , mon physique , l’aspect de mon sexe, ma façon de lui faire l’amour et ma façon de mener ma vie. Je me rendis compte que cette explosion libérait une tension qui allait bien au delà de son problème avec sa sœur , de notre discussion et même de notre relation »
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«  Je me rendais compte qu’il fallait que j’arrête avec cette peur . Elle s’étendait comme une tache qui ne laisse plus de place sur la feuille .
Bientôt , sur cette feuille , je ne trouverai plus la place d’écrire : je t’aime » ....
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Ce qui nous mettait à l'abri de l'arbitraire, ce n'étaient pas les faits, c'était la responsabilité de notre pensée :
«Les grands mensonges que propageaient les régimes totalitaires, est-ce contre les faits qu'ils ont échoué? Ces régimes auraient-ils dû aller encore plus loin dans la destruction des preuves, l'assassinat des témoins, la falsification des documents? Non, ils ont échoué contre la pensée. Nous refusons de penser tout ce qu'on prétend nous faire penser, et aussi ce que les faits veulent nous faire penser.»
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