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EAN : 9782253166771
256 pages
Le Livre de Poche (14/03/2012)
3.42/5   65 notes
Résumé :
S'il veut épouser Annette Barbaroux, Raphaël Saint-Sornin doit se soumettre de bonne grâce aux exigences de plus en plus saugrenues de son futur beau-père - le diabolique vieillard finit par expédier le jeune homme en Indochine, où il espère bien qu'il disparaîtra, d'une manière ou d'une autre. Car Monsieur Barbaroux, riche soyeux lyonnais, voit d'un très mauvais oeil le projet de mariage entre sa fille et celui qui n'est que le fils de son caissier...

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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un mot avant de commencer ma chronique : si vous pensez que ce « roi lépreux » est Baudouin IV, roi de Jérusalem au temps des Croisades, qu'on voit dans « Kingdom of Heaven » et accessoirement dans l'Histoire de France et du Monde, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil jusqu'à l'omoplate, ça n'a rien à voir. Notre roi lépreux (enfin, celui de Pierre Benoit) est une statue représentant un roi khmer (Yasovarman, premier du nom), une des merveilles figurant parmi tant d'autres dans le temple d'Angkor (Cambodge) dans l'Indochine française des années 20.
C'est une information capitale : si on ne se transporte pas en 1920 dans l'Empire colonial français, si on ne se laisse pas emporter par l'auteur dans un autre monde totalement nouveau pour nous, si on ne laisse pas de côté notre regard sévère de lecteur du XXIème siècle, on a toutes les chances de passer à côté de ce roman, qu'on jugera désuet, daté et vieillot, mais en même temps réactionnaire et impérialiste. Remarquez, ce n'est pas faux, et c'est le lot de bien des auteurs du passé. Mais ça vaut toujours le coup de faire un petit effort d'adaptation, surtout quand le guide s'appelle Pierre Benoit.
L'auteur revient, avec ce roman dans sa veine « exotique ». Cette fois, direction le Cambodge, une des perles avec le Laos, le Tonkin, l'Annam et la Cochinchine, de ce qu'on a appelé jadis l'Indochine française. le héros, Raphael Saint-Sornin, est le conservateur du musée d'Angkor, un jeune homme séducteur et quelque peu dévoyé, partagé entre sa fiancée légitime (Annette), une excentrique Américaine (Maxence) et une danseuse cambodgienne (Apsara). Dans le décor splendide et envoûtant du temple d'Angkor, les intrigues se croisent, on parle de trafic d'armes, de trafic d'oeuvres d'art…et quel est le rôle de la mystérieuse Apsara ?... L'auteur, tout en nous en mettant plein les yeux avec ces splendeurs coloniales, distille une aventure où le mystère va de pair avec le suspense, et où l'intérêt psychologique est maintenu (bien qu'il ne soit pas prioritaire).
Ce qu'a cherché à faire Pierre Benoit, c'est, me semble-t-il, placer une de ces histoires dont il a le secret, non seulement dans un cadre exotique, mais dans un cadre de conte de fées. L'attrait du site d'Angkor-Vat n'est pas seulement sublime du point de vue artistique et esthétique, il l'est aussi par son côté mystérieux, voire fabuleux : la statue du roi lépreux, par son côté à la fois hiératique, beau « de l'intérieur » et empreint d'une spiritualité troublante, en est le symbole. « On pénètre dans Angkor ainsi que dans un domaine de conte de fées » dit Pierre Benoit en marge de son roman. Et un peu plus loin : « D'implacables divinités, un sourire figé sur leurs lèvres géantes, ont l'air de s'être arrêtées, subitement, d converser… » Moi, ça me fait penser un peu au château de la Bête, chez Jean Cocteau, pas vous ? Et le personnage d'Apsara, ambigu à souhait, ajoute à cette note à la fois pittoresque et intrigante : danseuse ou divinité, espionne ou patriote, princesse ou brocanteuse, elle multiplie les identités comme la déesse Kâli (de l‘Inde voisine) multiplie ses bras… Dans « le roi lépreux », l'exotisme de Pierre Benoit se pare d'un fantastique à l'érotisme diffus, alimenté par une atmosphère chargée de mystère… Et le tout, comme d'habitude servi sur un plateau, avec un style vivant, érudit et simple à la fois, merveilleusement dépaysant. La langue, précise et colorée, épouse étroitement les vues de l'auteur qui nous balade littéralement, dans le dédale des ruines du temple, mais aussi dans les dédales de l'intrigue où il se plait à nous perdre… pour notre plus grand plaisir.
Un bon Pierre Benoit, à lire surtout pour le « rendu » de cette Indochine mi réelle, mi fantasmée, témoignage unique d'un passé révolu… qui fut le nôtre.
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Voila un livre qu'il faut lire au deuxième degré car cela a bien vieilli. Il s'agit d'une histoire placée dans un passé colonial français en Asie dans un monde petit bourgeois, confortable et plein d'assurance. le final avec son dénouement à peine présenti ( je ne l'avais vu venir qu'à moitié) est d'un machisme incroyable qu'il faut donc relativiser par rapport à l'époque. L'histoire a donc pris un coup de vieux, lire le livre plus comme le témoignage d'une époque révolue et apprécier la belle écriture de Pierre Benoit, académicien quand même!respect!
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Le souci d'intéresser ne va pas, chez M. Pierre Benoit sans celui de conserver à son récit une très soigneuse tenue littéraire. Excellent romancier, M. Pierre Benoit demeure bon écrivain. Il use d'une langue de solide qualité, où l'on sent le poète et le lettré. Cette technique habile et ce savant métier, M. Pierre Benoit aime à les appliquer à des sujets qui se rattachent de plus ou moins près à l'actualité. Ce soin est visible en des ouvrages tels que la Chaussée des Géants ou la Châtelaine du Liban, dont l'un se rapporte aux troubles d'Irlande et l'autre à notre occupation de la Syrie, et nous le retrouvons dans le Roi lépreux. M. Pierre Benoit a pu constater l'importance prise depuis quelques années par le commerce des antiquités, leur recherche et leur vente, par tout ce qui relève de ce que l'on nomme la "curiosité". On a vu, en effet, le nombre des marchands augmenter en proportion du nombre des amateurs. Chaque jour, s'ouvrent de nouveaux magasins et de nouvelles galeries où s'accumulent les produits de tous les arts anciens et modernes. le bric-à-brac, jadis tapi en d'obscures boutiques, s'établit maintenant en de lumineux palais. L'antiquaire a cessé d'être un personnage poussiéreux et falot, il n'est plus le fournisseur du Cousin Pons, il est devenu un personnage aux relations mondiales, qui fait des affaires considérables et opère en grand. Ses procédés de vente et d'achat ont changé. Il a la main longue et sait où saisir le beau billet qui tentera le goût du milliardaire, et pour se le procurer, où qu'il soit, il recourra aux artifices les plus romanesques et aux manoeuvres les plus ingénieuses et c'est dans une de ces combinaisons que nous introduit M. Pierre Benoit. Laissons-nous y guider par lui et suivons-le en Indochine, auprès de M. Raphaël Saint-Sornin, conservateur des ruines d'Angkor. Avec cet aimable fonctionnaire, nous en visiterons les merveilles et nous en admirerons les gigantesques et délicates beautés. Une antique et noble civilisation gît là, dont l'attrait mystérieux attire maints touristes. C'est le cas de l'aimable et l'élégante Américaine, Mrs Webb. Venue à Angkor pour quelques jours, elle y reste plusieurs mois. Il est vrai que si elle s'intéresse aux ruines, elle s'intéresse aussi au séduisant Raphaël Saint-Sornin qui s'il est amoureux de la belle Américaine, l'est aussi de la mystérieuse petite danseuse qui a nom Apsara. Que fait-elle à Angkor, cette énigmatique petite personne qui, avant de pratiquer les danses sacrées, a fréquenté les ateliers de Montparnasse ? Raphaël Saint-Sornin l'apprend bientôt. La danseuse Apsara est la fille du dernier roi birman, et elle conspire pour chasser les Anglais de Birmanie. Angkor sert de dépôt à des caisses d'armes et de munitions qu'il s'agit de faire passer aux futurs insurgés birmans, ce à quoi se prête amoureusement et naïvement le trop confiant Raphaël Saint-Sornin, mais, de sa confiance et de sa naïveté, il sera récompensé plus tard, lorsque, révoqué pour ses agissements et de retour en France, il y retrouvera, pour épouser, la belle et riche Mrs Webb, et la charmante danseuse Apsara et qu'il apprendra que les prétendues caisses d'armes et de munitions contenaient les objets d'art khmer que la pratique Apsara, commanditée par la belle Mrs Webb, offre aux amateurs de curiosités asiatiques dans un brillant magasin de la rue La Boétie, à l'enseigne du Roi Lépreux. A travers toute cette intrigue commerciale et artistique, M. Pierre Benoit nous conduit malicieusement et, pour ainsi dire, les yeux fermés, car M. Pierre Benoit se joue de son sujet et de nous avec une diabolique habileté. Il nous y égare à plaisir et avec un sérieux dont nous sommes dupes. M. Pierre Benoit n'a pas seulement le goût de la mystification, il en a l'art et le pousse loin. Nous nous en apercevons quand il lui plaît de nous laisser entrevoir le mot de l'énigme, ce qu'il ne fait qu'au moment où il le jugé à propos. Mystifiés, nous ne lui en voulons pas de l'avoir été, tant il a aimablement fait semblant de l'être avec nous. Et puis, n'est-ce pas à son Raphaël Saint-Sornin qu'il a laissé le soin de nous abuser ? M. Pierre Benoit s'est prudemment retiré derrière ce personnage, à qui il a donné la parole et qui en use fort bien, car c'est de M. Pierre Benoit lui-même qu'il a appris l'art de conter où excelle encore une fois, avec la même virtuosité et les mêmes roueries narratives, l'auteur de ce Roi Lépreux qui, s'il n'est pas le meilleur roman de M. Pierre Benoit, nous montre, comme à découvert, certains des procédés de sa très personnelle technique romanesque.

Henri de Régnier, in L'Eveil économique de l'Indochine, n°523, 19 juin 1927


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Une escapade à Angkor, dans l'Indochine française des années 1920 vous tente t elle? Dépaysement garanti avec découverte des sites khmers et logement en bungalow dont les fenêtres sont très prisées par d'indiscrets éléphants royaux?
Oui? Vous voilà dans l'ambiance. Montez en automobile, une panhard pourquoi pas et laissez vous porter tranquillement par le paysage. Siem-Réap par exemple est un village paradisiaque, véritable évocation de l'age d'or. La flore candide d'O-Taïti,bananiers,arékiers,cocotiers,baigne ses palmes dans une rivière aux eaux vertes sur lesquelles vont et viennent des pirogues.
A vos côtés, le héros du roman et narrateur, un dandy conservateur intérimaire et Maxence une américaine extravagante cultivée.
Deux autres personnages très importants s'invitent à votre prochaine halte.Une statue, celle du roi lépreux dont les cheveux tressés retombent en cascade sur un visage d'une noblesse désespérée. Est il Kubera dieu des richesses, Civa ou le roi Suryavarman fondateur d'Angkor-Thom? Et la charmante Apsara, mystérieuse danseuse cambodgienne du roi dont le passé est secret. Serait elle une princesse ? Une espionne?
Pierre Benoit (devenu par la suite académicien) a situé son action comme à l'accoutumée autour d'un mystère. Ce livre, avec suspense et rebondissements, mais pas vraiment de 'grande aventure', publié en 1927, possède un charme quelque peu désuet mais les étapes sont identiques à celles d'un circuit touristique actuel.
La fin inattendue se moquerait elle du lecteur, surtout lorsque l'on sait qu'André Malraux, qui a trafiqué en 1923 des antiquités khmères, a publié "La voie royale" peu de temps après "Le roi lépreux" ?
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Un court roman très intéressant, surtout si l'on veut découvrir le Cambodge sous la période coloniale et suivre un petit mystère archéologie assez sympathique.

Le livre se lit aisément. Pierre Benoit écrit une histoire avec pas mal d'informations historiques et de jolies descriptions de paysage sans que cela tombe dans la lourdeur ou l'ennuie. On voyage donc sans prise de tête dans un pays qu'il n'est pas bien difficile d'imaginer comme très beau. La chaleur, la verdure, les temples, on y est. Après, il ne faut pas être trop dérangé par l'esprit des années coloniales. J'avoue que parfois durant ma lecture je me suis un peu hérissée à la vue de certains propos. Mais il faut se placer dans le contexte, ma foi.
L'intrigue quand à elle me laissait présager quelque chose de plus passionnant. En réalité, elle est assez simple et la fin relativement prévisible. Si on ne connait pas le Cambodge, on est parfois très vite dépassé. Il m'est arrivé d'ailleurs plusieurs fois de faire des recherches à côté de ma lecture pour comprendre de quoi il était question. Après, ce n'est pas dérangeant, on ne crache pas sur de la culture en plus !

Je conseille cette lecture pour ceux qui cherche un peu de dépaysement, avec une aventure empreint d'archéologie et d'une quête assez mystérieuse.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je sifflotais tout en m'habillant. Il faisait une matinée délicieuse. Le soleil perçait de longues flèches lumineuses le dome bleuâtre de la forêt.A travers les barreaux des fenêtres, j'assistais à la sarabande multicolore des insectes,des oiseaux,des papillons.Enfantillage et versatilité de la nature humaine:comme elles s'étaient évanouies, les déprimantes ombres de la veille!
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Chacun de nous avait son paysage d’élection. Le mien était celui qui rayonne autour d’Angkor-Vat. Pour Apsara, c’était le Bayon, le sanctuaire çivaïte sur lequel règnent les effrayants visages de la divinité à laquelle la petite princesse de Manipour avait été jadis consacrée. Prah-Khan, Ta-Prohm, Banteaï-Kdeï séduisaient davantage Maxence. Pour lui plaire, nous nous acheminions vers eux quand approchait l’heure trouble du crépuscule. Les singes s’ébattaient au-dessus de nos têtes, bondissaient de lianes en lianes, secouaient comme des bourdons les énormes bénitiers des orchidées. Par moments, hurlant à la mort, le lévrier de Mrs Webb s’arrêtait, fléchissait sur ses pattes, à l’entrée d’un de ces tunnels obscurs qui s’enfoncent à travers les taillis. Les herbes et les branches y étaient encore frémissantes du passage du grand fauve, tigre ou panthère, qui venait de s’y couler. La muraille de Ta-Prohm ouvrait devant nous la brèche broussailleuse par laquelle nous pénétrions dans la colossale enceinte, spectateurs émerveillés du duel millénaire que s’y livrent l’architecture et la végétation.
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Tout changea. J'eus la stupéfaction de voir en quelques instants cette immensité humide et lépreuse faire place à une des natures les plus agréables du monde. Les noires plaines marécageuses devinrent des prairies étoilées de colchiques et de cyclamens. La boue se transforma en aimables étangs fleuris de lotus et de lentisques. Sur leurs bords, au lieu des hideux marabouts, se promenaient nonchalamment de grands oiseaux blancs, dont les uns, veinés de rose, étaient des flamants, et les autres, casqués de rouge, des grues Antigone. Les misérables petits pêcheurs fiévreux s'étaient changés en paysans rieurs, dont la vêture plus que primitive laissait apercevoir les beaux corps d'acajou. Nous venions d'entrer au Cambodge.
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Chacun de nous avait son paysage d’élection. Le mien était celui qui rayonne autour d’Angkor-Vat. Pour Apsara, c’était le Bayon, le sanctuaire çivaïte sur lequel règnent les effrayants visages de la divinité à laquelle la petite princesse de Manipour avait été jadis consacrée. Prah-Khan, Ta-Prohm, Banteaï-Kdeï séduisaient davantage Maxence. Pour lui plaire, nous nous acheminions vers eux quand approchait l’heure trouble du crépuscule. Les singes s’ébattaient au-dessus de nos têtes, bondissaient de lianes en lianes, secouaient comme des bourdons les énormes bénitiers des orchidées. Par moments, hurlant à la mort, le lévrier de Mrs Webb s’arrêtait, fléchissait sur ses pattes, à l’entrée d’un de ces tunnels obscurs qui s’enfoncent à travers les taillis. Les herbes et les branches y étaient encore frémissantes du passage du grand fauve, tigre ou panthère, qui venait de s’y couler. La muraille de Ta-Prohm ouvrait devant nous la brèche broussailleuse par laquelle nous pénétrions dans la colossale enceinte, spectateurs émerveillés du duel millénaire que s’y livrent l’architecture et la végétation.
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Il n'est pas pour un étranger d'enseignement plus profitable que celui de votre Sorbonne. Cet enseignement, je crois qu'on peut assez bien le caractériser en disant que vos professeurs s'efforcent d'y faire prévaloir le culte de l'humanité sur celui de la patrie. J'ai pu constater qu'ils y réussissaient à merveille avec les étudiants français. Mais, avec les étudiants étrangers, c'est autre chose. Je n'en ai pas connu un seul chez qui ces cours n'aient pas eu pour résultat le développement du nationalisme le plus fanatique.
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Videos de Pierre Benoit (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Benoit
Pierre Benoit, un auteur majeur à redecouvrir .Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/pierre-benoit-un-auteur-majeur-a-redecouvrir-375.htmlDe 1918 à 1962, il fut un auteur incontournable et a vendu des millions de livres dans le monde entier. Mais qui se souvient de Pierre Benoît ?50 ans après sa mort, dans sa maison des Landes, redécouvrez l?auteur de «L?Atlantide » et « Koenigsmark ».
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