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Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782264013262
331 pages
Christian Bourgois Editeur (27/08/2005)
4.04/5   394 notes
Résumé :
Personne ne sait mieux que Fante dire les humiliations de l'enfance, les espoirs insensés et déçus, les rages au cœur et au ventre, les tendresses frustrées, les désirs impétueux. Personne ne sait dire aussi bien cette enfance-là, avec ses drames et ses rêves. Sans eau de rose, sans trémolos, avec une émotion vibrante et sèche, Le Vin de la jeunesse est à coup sûr un grand classique de la littérature sur l'enfance.

Michèle Gazier, Télérama, 1966
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Je poursuis ma découverte de l'oeuvre de John Fante avec cet ensemble de nouvelles fort bien écrites et parlantes.
Comme j'ai pu le lire ailleurs,dans l'une des nombreuses critiques,si Fante aborde généralement son histoire par le roman,on se retrouve sans peine dans ces nouvelles car il a ,me semble--t-il,l'art de construire ses livres à coup de courts chapitres qui s'additionnent avec beaucoup d'habileté, des petits chapitres rapides,vifs,comme le sont les nouvelles.Que ceux et celles qui n'apprécient pas trop ce genre littéraire ne se privent pas de leur lecture,(Les nouvelles de la première partie sont géniales .)
On va retrouver les thèmes chers à Fante,la jeunesse,la relation à la religion,le père et la mère ....Thèmes récurrents, oui,mais toujours vus sous un angle différent.
Et c'est toujours autant addictif.On rit aux facéties dont sont victimes les religieux, on s'émeut aussi face aux difficultés de la vie familiale,aux difficultés d'intégration, au caractère détestable du père lorsque les intempéries le privent de son travail,à la méchanceté de certaines religieuses......On retrouve vraiment l'atmosphère qui pouvait régner dans ces années-là ,les joies,les peines,les humiliations,les "fourberies"des enfants,la débrouillardise, les raclées et autres punitions....
L'été se termine et ma découverte de cet auteur aussi.Une bien belle découverte ,du reste,et à tous ceux qui n'ont pas encore franchi le pas,j'ai envie de dire,"Ne faites pas comme moi,n'attendez pas la retraite",il y a tant à "tirer" de ces écrits ,pas si démodés si l'on se réfère à la situation économique et politique actuelle.
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Il y avait une vieille malle dans la chambre de ma mère. Je n'ai jamais vu une malle aussi vieille. C'était une de ces malles à couvercle rond aussi gros que la bedaine d'un obèse. Ainsi commencent ses souvenirs. Par l'image de sa mère qu'il redécouvre au fond d'une malle, abandonnée dans la poussière d'un grenier... Il revient ainsi sur son enfance, la découverte du vin de messe, le vin de la jeunesse. Avant donc de retrouver son alter-égo sur la route de Los Angeles avec ses rêves de Bunker Hill dans la tête, avant qu'il demande à la poussière de devenir le plus grand écrivain de l'Amérique, ce qu'il fut - un peu, du moins, dans ma bibliothèque -, il évoque ainsi ses premiers méfaits, des bêtises de gamins, perdus dans la neige du Colorado, entre un père brutal, volage et alcoolique, et une mère presque aussi pieuse que la Vierge Marie. D'ailleurs, il en récite quelques uns de ces sutras à la gloire de Marie, pleine de grâce et bénie entre toutes les femmes...

A genoux, il se confesse. Toujours avec une pointe de malice qui me fit sourire. Entre les prières, c'est la vie d'un couple italo-américain qui y est décryptée. Sous un ciel de rage et de tristesse, les flocons du Colorado tapissent la demeure familiale d'une blancheur que la mère voudrait voir immaculée alors que ces mêmes flocons, impitoyables dans ces plaines des États-Unis, colorent la vie de ca coin-là plutôt d'un gris sale. C'était un autre temps où un grand auteur n'était pas encore grand, où un gamin vivait d'insouciance et de petits péchés pour combler l'ambiance pesant au coeur d'une tempête. John Fante est né dans le Colorado et ses histoires californiennes se nourrissent de son passé, vécu là-bas, entre rêves et frustrations, entre espoirs et humiliations. John Fante est né avec Bandini dans ma bibliothèque et c'est toujours avec un grand sourire que je replonge dans sa vie, même son enfance, à boire le vin de la jeunesse.
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Ce Vin de la jeunesse est un recueil de nouvelles.
La première partie intitulée Dago Red m'a fait furieusement penser à Bandini : des bêtises à foison et des tonnes de je vous salue Marie pour les faire passer, des confessions, des corrections, des pêchés mortels, des scènes de ménage homériques etc… On rit beaucoup et l'humour est toujours présent même si les histoires racontées sont parfois un peu tragiques.
Même univers que dans Bandini ou l'Orgie : le jeune narrateur vit dans le Colorado au sein d'une famille nombreuse d'origine italienne. La mère est très pieuse tandis que le père est volage, joueur, colérique. La religion catholique est très présente dans cette éducation.

La seconde partie plus courte mais aussi plus disparate m'a moins convaincue.
C'est toujours un plaisir de retrouver le style enjoué et virevoltant de Fante. Et qui d'autre mieux que lui sait parler de l'enfance et de l'adolescence ! Je me suis régalée dans la première partie du livre.
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Grandir dans le Colorado des années 30, au sein d'une famille d'émigrés italiens, c'est toute une histoire !
C'est même plusieurs histoires, si l'on en croit John Fante et ses petites saynètes d'enfance, qui s'articulent sous forme de nouvelles autour des thématiques "classiques" de la rébellion juvénile, des plans sur la comète, du paternel machiste et autoritaire, de l'éducation catholique forcée et des petites bêtises d'ado.

La plupart du temps, c'est le jeune Dago Red (que l'on identidie sans mal à l'auteur lui-même) qui raconte, et qui pose alentour un regard d'enfant à la fois plein de colère et de naïveté. Il y a l'épisode de la première communion, celui de la fugue avortée, des disputes familiales, des petits actes de vandalisme et des leçons de morale du Père Cooney, mais curieusement, on trouve aussi en fin d'ouvrage d'autres nouvelles complètement décorrélées des précédentes qui, bien qu'assez réussies, brisent un peu l'homogénéité de ce recueil...

Peu importe, ce qui compte c'est cette fraicheur, cette prose simple et limpide qui porte aussi bien les rires que les larmes, les éclats de voix du détestable père de famille que les élans de tendresse de son épouse aimante et courageuse. On peut regretter quelques redites entre les chapitres, on peut estimer que John Fante à tendance à broder un peu sur du pas-grand-chose, mais croyez moi, pour le jeune Dago, l'épreuve du confessionnal, la peur d'avouer en classe ses origines italiennes modestes, ou le rêve de jouer un jour pour les NY Giants en Major League de baseball, c'est pas rien !

En conclusion, si ce Vin de la jeunesse n'est peut-être pas le meilleur cru de Jonh Fante, il n'en reste pas moins tout à fait gouleyant !
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Je ne m'attendais pas à lire des nouvelles, mais plutôt une histoire basée sur son enfance.
J'ai adoré chaque partie. On y découvre l'amour, les espoirs, les conflits, la religion, la honte… Mais tout cela vu par une famille italienne, avec toute l'exagération d'une mama pour sa progéniture. Et ce père, si autoritaire et si macho.
Je ne me lasse pas de découvrir les écrits de John Fante. Il est devenu un de mes auteurs incontournables.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. O sainte Vierge Marie, je suis maintenant à Hollywood, en Californie, au carrefour de Franklin et d'Argyle, dans une maison où je loue une chambre à six dollars la semaine. Rappelez-vous, O Sainte Vierge, rappelez-vous le soir, il y a vingt ans, dans le Colorado, où mon père est entré à l'hôpital pour se faire opérer ; j'ai obligé tous mes frères et sœurs à s'agenouiller dans notre chambre, et je leur ai dit : "Maintenant, bon sang, priez ! Papa est malade, et vous, les enfants, vous devez prier." Et pour prier, nous avons prié ! Nous vous avons suppliée, sainte Vierge Marie, douce Marie, et mon sang s'est mis à chanter, et l'émotion a failli faire éclater ma poitrine, j'ai senti le frémissement de l'électricité, la puissance de la foi glacée, puis nous nous sommes tous relevés pour rejoindre différentes parties de la maison, Je me suis assis dans la cuisine et i'ai ricanė. A l'hôpital, ils avaient dit que papa allait mourir ; personne ne le savait, sauf moi, Mamma et Vous, douce Marie, mais nous avions prié et, immobile sur ma chaise, je ricanais et me moquais de la mort, car nous avions prié et je savais que nous avions fait ce qu'il fallait pour papa, et qu'il vivrait.
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« Ils sont bons, ces choux », a dit papa. « Tu as mis du laurier dedans ? »
« Un peu », a répondu Mamma, « Personnellement, je ne suis pas d'avis de mettre beaucoup de laurier. Je préfère le romarin. Mais il faut être extrêmement prudente avec le romarin. Parfois, quand on en met trop, ça gâche complètement le plat. Je l'ai constaté à plusieurs reprises. »
« Tu as raison », a dit papa. « Absolument. Tu sais ce que j'aime ? Je vais te dire. » Il a approché son pouce et son index pour signifier une toute petite quantité. « J'aime l'origan. Juste une pincée. Je crois qu'un jour tu devrais essayer I'origan. C'est une épice délicieuse. »
« Mais, Guido ! Je ne savais pas que tu aimais l'origan ! Enfin, tu aurais dû me le dire ! Ça alors, voilà qui est drôle ! Moi qui ai de l'origan à ne plus savoir qu'en faire, Guido. J'en ai plein. »
« Une épice merveilleuse. Dans le temps, au pays, on s'en servait tout le temps. »
« Vraiment, Guido ? Dire que j'en ai une boite pleine dans le garde-manger. »
Papa était stupéfait, médusé.
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incipit :
Il y avait une vieille malle dans la chambre de ma mère. Je n'ai jamais vu une malle aussi vieille. C'était une de ces malles à couvercle rond aussi gros que la bedaine d'un obèse. Tout au fond, sous des vêtements de mariage qu'on n'utilisait jamais parce que c'étaient des vêtements de mariage, sous de l'argenterie qui ne servait jamais parce que c'était un cadeau de mariage, sous une kyrielle de rubans fantaisie, de boutons, de certificats de naissance, sous ce fouillis se trouvait une boîte qui contenait les photos de famille. Ma mère ne permettait à personne d'ouvrir cette malle, dont elle cachait la clef. Mais un jour j'ai découvert la clef. Elle était caché sous un angle du tapis.
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"Dieu est partout, alors pourquoi devrais-je aller le voir dans une église ? Il est aussi ici, dans cette maison, dans cette pièce. Il est dans ma main. Regarde." Il ouvrait et fermait le poing. "Il est là, sur ma paume. Et dans mes yeux, dans ma bouche, mes oreilles, mon sang. Alors à quoi bon parcourir huit blocs dans la neige, quand il me suffit de rester confortablement ici à côté de Dieu, dans ma propre maison."
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"Je t'aime tellement', elle a dit.
Combien de fois avait-elle répété cela, et pourtant je n'avais jamais eu assez de talent pour la croire ! Je trouvais cela parfaitement invraisemblable. Elle était l'instrument de mon péché ; mon seul talent avec elle consistait à croire qu'elle m'avait séduit et entraîné quelques temps sur les terres stériles du mal, mais pas très loin des avant-postes de mon renouveau spirituel.
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Un innocent égaré dans un monde coupable, voilà le grand héros imaginé par un italo-américain à la fois très réaliste et bien déjanté : John Fante
« Demande à la poussière » de John Fante, c'est à lire chez 10/18.
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