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EAN : 9782355842023
208 pages
Sonatine (12/09/2013)
4/5   4 notes
Résumé :
C'est juste après avoir terminé un de ses chefs-d'oeuvre, Huit et demi, que Fellini se lance dans le plus ambitieux de ses projets : Le Voyage de G. Mastorna. Génial, mais démesuré et coûteux, trop souvent repoussé, le film ne verra jamais le jour.

De rares traces subsistent néanmoins : des essais de Mastroianni pour le rôle-titre, quelques photos de tournage, et un synopsis magnifique, écrit en collaboration avec Dino Buzzati et Brunello Rondi, une r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Perception – Décision ...Action !!!!!!
Ceci n'est pas film. Ceci n'est pas un roman. Ceci est un scénario.
L'incubation féconde d'une oeuvre. Un foetus féllinien !
Hors norme, démesuré, dévorant, hallucinant et totalement poétique.
Champs visuels monumentaux, déroulement infini.
Presque un impossible. Mais pas inatteignable.
Et pourtant ce film n'existe pas. Pas dans l'espace que nous connaissons.
Cette oeuvre existe dans la pensée phénoménale de son auteur.
Dans l'au delà du réalisable.
Et c'est là que se trouve la réalisation même du rêve de Fellini.
L'imagination de Fellini est si puissante et d'une telle acuité qu'elle nous projette dans profondeur visuelle de l'oeuvre.
Le voyage de G.Mastorna n'est pas la vie. Mais est ce pour autant la mort ?
Celle que nous méritons ? Et, est ce que la mort n'est que le reflet de nos vies ? Dans quels enfers plongeons nous notre vie ? Dans quel paradis voudrions nous faire entrer notre mort ?
Quel visage aimerions nous lui donner ? Celle d'une récompense ? d'un sens ? D'une réponse ? D'un espoir ?
Celui d'un nom peut être ? Savoir qui nous étions pour pouvoir revêtir la peau de ce que nous deviendrons ? Entre mensonge et trahison, entre rêve et illusion, la scène, les coulisses, où dans la salle ? Souvenirs plantés à l'entrée de tous les mirages .
A Quel rôle nous nous tenons ?
Enfer, ...paradis, tout reste affaire de superstitions, de soutanes effarouchées, de maîtres à préjuger, de sectes expiratoires, de fanfares, de médailles, de galons,.... bouffonneries...., mensonges et fumigations.
En vérité tout reste à faire. L'odyssée ne fait que commencer. Alors armons nous d'impatience, d'intelligence et de perception.
Le blasphème nous sera salutaire.
Son rayon d'action balaie les miasmes divinatoires qui infectent la liberté de l'homme.
Ce film devra se dérouler à l'infini dans la cité des hommes jusqu'à ce que nous reposions.
C'est dantesque, cauchemardesque. Parfois. Et d'une urgence follement nécessaire.
Le pire pour finir n'est peut être ni la vie, ni la mort, le pire c'est le sommeil dans lequel continuellement nous sombrons.
Et alors peut être pour en finir, au delà de tout, il ne restera que ce que nous réaliserons.
Une libération.

Astrid Shriqui Garain
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Ce livre est une sorte de pépite. Il s'agit du scénario du film que Federico Fellini n'a jamais réalisé. Il semblerait que ce soit un film maudit qu'il a tenté de tourner sans succès.
Dans « le voyage de G. Mastorna » on n'est pas au paradis, on n'est pas en enfer ni au purgatoire et pourtant on va se retrouver chez les morts, dans un univers propre au génial réalisateur italien.
Cela commence par un orage suffisamment violent pour qu'il oblige l'avion dans lequel se trouve Giuseppe Mastorna à un atterrissage forcé. Un atterrissage assez étrange, en réalité. Sur une place, en plein centre-ville. Tandis que l'on annonce le crash à la télévision, le violoncelliste est acheminé avec les autres passagers dans un hôtel. Alors qu'il doit se rendre à Florence pour un concert il se retrouve dans une comédie absurde, ne sachant pas vraiment où il est. Ainsi débute son errance dans une ville inquiétante : les lignes téléphoniques ne fonctionnent pas, les employés de l'hôtel refusent de prendre un télégramme parce qu'ils sont en train de manger, le porteur s'en va avec ses bagages, le portier qui ne le réveille pas à temps et le bureau des renseignements est assez hostile.
Mastorna va faire des rencontres improbables et devient sujet aux hallucinations. D'ailleurs, il ne fait plus faire la part du rêve et de la réalité.
J'imagine bien les décors des scènes felliniennes d'autant plus que je suis allée voir la pièce mise en scène par Marie Rémond au Théâtre du Vieux-Colombier à Paris. le parti pris de cette pièce burlesque n'est pas de jouer le film mais le tournage du film. L'équipe s'active donc à préparer les essais du tournage tandis que Fellini doit faire face aux déconvenues de son producteur et à la malédiction proférée par un mage. Il semblerait que cela se soit effectivement passé comme cela dans la réalité. Certes, on a plutôt envie de voir les images de Fellini, pour autant, il reste un livre retraçant le voyage de G. Mastorna, personnage sympathique et naïf qui ne veut pas du bonheur éternel.


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Selon le célèbre mage Turinois Gustavo Rol, ami de l'immense Fédérico Fellini, le tournage du film « le voyage de G.Mastorna » aurait entrainé la mort du cinéaste. Finalement cette prédiction pourrait très bien se trouver dans un film de Fellini tant son oeuvre n'est que questionnement sur le sens de la vie et donc sur celui de la mort. Un conflit avec le producteur Dino de Laurentiis et surtout une mystérieuse maladie qui frappa le réalisateur la veille de tournage en Avril 1967 précipitèrent l'abandon du projet.

Comme tous les jeunes lycéens italiens Fellini a étudié « la divine comédie », après la palme d'or pour « La dolce vita » et l'oscar du meilleur film étranger pour « Huit et demi » il décide de s'attaquer à ce monument national qu'est le livre de Dante. Ce sera « le voyage de G.Mastorna » ,une divine comédie, Fellinienne, bien sure, humaniste, moraliste et libre : une divine comédie où Dieu est absent mais où la question d'un Dieu est omniprésente.

Les géniales Editions Sonatine, véritables mémoires du cinéma, ont eu la bonne idée de publier le scénario du film que Federico Fellini n'a jamais réalisé.
Au fil de ces pages, écrites avec l'aide du romancier Dino Buzzati, les images défilent. Marcello Mastroianni, l'acteur, le double, l'alter ego de Fellini se débat dans un purgatoire de Cinecitta.Des scènes plus spectaculaires les unes que les autres se succèdent et le lecteur cinéphile se dit que le scénario de ce film ,qui n'a jamais été fait, est devenu la matrice de tous les films suivants de Fellini .Satyricon, Roma, Amarcord, Casanova, Répétition d'orchestre, La cité des femmes ,Et vogue le navire, Ginger et Fred, toutes ces oeuvres sont dans ce texte foisonnant ,dense et riche.

Magie du cinéma et de la littérature, vingt ans après la mort du cinéaste, je viens de lire un film de Fellini ; je viens de voir un livre de Fellini.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (1)
Bibliobs
09 septembre 2013
Car Giuseppe Mastorna est bien, à lire ce scénario publié pour la première fois en France et qu'on peut considérer, à la fois, comme le meilleur film de l'auteur et comme son art poétique, le double de Fellini.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Quand nous étions enfants on allait à l'église, vous vous souvenez? On nous accompagnait à l'église...On récitait nos prières, on allait se confesser..Les hommes ont construits des cathédrales immenses...Ils ont souffert, espéré, ils se sont fait tuer...et tout ça pour quoi? Pour ce carnaval? Répondez : tout ça pour ce carnaval? Depuis que je suis arrivé ici, tout est confusion, tout est incompréhensible, tout est pire qu'avant, une farce ridicule dépourvue de sens qui nous faite regretter la vie humaine avec toutes ses erreurs. Le Dieu qui a inventé cette dimension est un Dieu brouillon et confus, qui a besoin de notre aide, de nos conseils.
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"..Ce serait ça, la deuxième vie, la vraie vie ? Ça, le but qu’on devait atteindre après toutes ces années de peur, d'angoisses, de solitude, de mal?Une vie si maigre et si amère, tout ça pour arriver à cette fête misérable?Ç'est ça le royaume de Dieu? ( avec un hurlement de désespoir) Ce n'est pas possible. De toutes mes forces, avec toute ma passion, avec toute mon intelligence , tout mon coeur, je crie : ce n'est pas possible que ce soit ça, la mort. Nous ne devons pas l’accepter, nous ne pouvons pas l'accepter. "
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"...tu les vois, ces grands nigauds, ces irrécupérables crétins, ils ne lâchent pas l'os, tu sais, ils viennent ici tous les jours, ils continuent à demander, à chercher à espérer... ( avec un hurlement adressé à tout le parterre)...vous continuez à vous faire des pipes en attendant une baise qui ne viendra jamais..."
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"Mastorna meurt parce qu'il a peur de la mort, et il a perdu le sens le plus authentique de la vie". Federico Fellini, Lettre à Dino de Laurentiis.
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Depuis que je suis arrivé ici, tout est confusion, tout est incompréhensible, tout est pire qu’avant, une farce ridicule dépourvue de sens qui nous fait regretter notre humanité, notre bon sens, nous fait regretter la vie humaine avec toutes ses erreurs.
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