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EAN : 9782234064744
320 pages
Stock (22/08/2012)
3.33/5   74 notes
Résumé :
Quatrième de couverture :
Le sujet de ce roman est le roman lui-même. Il se déroule en majeure partie dans le jardin du Luxembourg à Paris, lieu éminemment romanesque qui se souvient des trois mousquetaires et du cardinal de Richelieu, de Lucien de Rubempré récitant ses poésies entre deux tilleuls, de Jean Valjean et de Cosette. Il se souvient en fait de tous les héros de la littérature, de Don Quichotte à Tarzan, puisqu'ils habitent tous, sous forme de poup... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Vassilis Alexakis emprunte le titre de son roman à L'enfant grec de Hugo, confiant que Paris était le rêve inaccessible, nourri par l'album de ses parents et ses lectures.

Le roman s'ouvre sur une silhouette claudicante, celle du narrateur, double de l'auteur, déambulant dans le jardin du Luxembourg, paré des couleurs automnales.
L'auteur s'imagine en train de voguer sur la mer Egée, mordorée, à bord d'une caïque.

Faute d'être son terrain de jeux ou de sport, le jardin du Luxembourg sera son refuge durant sa convalescence et l 'objet de ses investigations. Il nous fait partager ses rencontres avec le clochard, élucide les liens de parenté de la belle Elvire et M.Jean. Il nous livre tous les secrets de ce jardin et du Sénat, ressuscitant tous ceux qui ont fréquenté les lieux. Il dialogue avec les statues, un lapin, les arbres comme Séraphine de Senlis. Auprès de la dame pipi, il trouve une oreille attentive et compatissante, car le besoin de s'épancher l'habite. Il revient donc sur cet accident et le séjour traumatisant qui le cloua à Aix en Provence. Lui, qui a une famille éclatée, s'étonna de voir ses fils à son chevet. Les rôles se sont inversés: « j'étais devenu une espèce d'enfant et eux étaient soudain devenus des adultes ». Avec humour et auto-dérision, il montre comment il s'accommoda de son handicap. On dirait qu'il tourne une séquence des Intouchables quand il déambule à tout berzingue dans le couloir de l'hôpital. Pour égayer les soirées interminables, il teste l' adresse de son pied droit, imagine un dialogue entre le crayon et Le Robert tombés.
Sa renaissance pas à pas, lui a permis de développer sa capacité à l'émerveillement devant la beauté de la nature , du jardin ( les parterres de fleurs « un manuel de géométrie en couleur »), la fontaine Médicis) ou les détails d'architecture. En « inspecteur des rues », il sait débusquer sur les façades une nymphe, un satyre.

Sa distraction, il l'a trouvée auprès d 'Odile, qui donne vie à ses figurines et de sa soeur qui les fabrique. L'auteur dresse l'historique de Guignol, le compare à Punch et
se remémore Karaghiozis du théâtre d'ombres de son enfance. Il remonte le fil de ses ses souvenirs heureux, de ses jeux avec son frère disparu à Callithéa.
Il convoque ses parents disparus, compare la situation de son fils exilé ( avec qui les relations sont tendues) à la sienne et aborde une réflexion sur la paternité et la transmission. Il est convaincu que pour s'accomplir, s'épanouir, pour réaliser des prouesses, il faut prendre de la distance avec sa famille.
La mort en embuscade s'invite à la fin du récit, ne serait-ce qu'avec l'agonie de cette feuille restante sur le marronnier. Moment de grâce sublimé par ce rendez-vous avec son fidèle admirateur qui se devait de l'assister dans sa chute tourbillonnante et la sauver. Ne croise-t-il pas Hadès dans les entrailles des catacombes?

Le récit bascule dans le surréalisme quand la folie s'empare d'un client dans une librairie menacée par l'assaut imminent d'indiens. A la manière de Woody Allen, les personnages s'échappent des pages et se liguent avec les lecteurs. Leur vivacité supplée à la lenteur du narrateur « figurine manipulée par deux béquilles ».

L'auteur développe une réflexion sur la frontière entre réel et imaginaire. N'est-il pas lui- même un personnage de son roman inachevé, d'où l'usage de ses béquilles?

On devine l'auteur rongeant son frein, impatient de retourner à Athènes de crainte de ne plus reconnaître son pays. Ne pouvant paspasser sous silence la crise grecque, il nous livre ses convictions et pose son regard censeur et caustique sur la richesse de l'église ( que les politiques n'osent pas taxer) et le gouvernement. Il brosse une peinture au vitriol de la société grecque ( élites corrompues). Il colle à l'actualité, évoquant les JO ( qui ont alourdi la dette), les drames, les suicides dus à la pauvreté galopante. Il ne se prive pas de brocarder les paroles ordurières de certains politiques.

Vassilis Alexakis dévoile son rituel d'écrivain et les contraintes qu'il s'impose: vivre
seul. Une vie monacale indispensable à l'écriture. Pour tromper sa solitude, il fait défiler les femmes qu'il a aimées ou fréquentées. Désormais, c'est auprès de la dame de bronze « aux formes généreuses », « belle comme les actrices italiennes » qu'il aime se poser pour « une conversation muette» quotidienne, avant de rentrer à l'hôtel.

L'auteur paie sa dette à la littérature, déclinant ses plaisirs de lectures. Son goût pour la fiction , il l'a hérité de sa mère. Il évoque ceux qui furent ses compagnons dès son enfance. Les héros répondent tous à l'appel (Don Quichotte, D'Artagnan, Tarzan, Robinson, la liste est interminable). Il met en relief le rôle du Robert.
A 20 ans, il partagea ses doutes avec ses maîtres tutélaires: Dostoïevski, Faulkner et Beckett qui lui ouvrirent la voie à « son propre chemin ».

Il dénonce le déclin de la poésie et nous gratifie des poèmes de Constantin.
Il épingle « le milieu littéraire parisien » qui « ne reconnaît du talent qu'à ceux qui le flatte ».Il ne manque pas de rappeler notre héritage du grec. Et l'auteur d'imaginer avec une pointe de malice, le remboursement des mots empruntés comme économie! Cette francophilie reconnue a permis à Vassilis Alexakis d'être le Lauréat du Prix de la langue française 2012. Il contribue à maintenir vivante la flamme de la lecture.

En fermant le roman, on se demande si le narrateur a regagné son studio, si la séance de dédicaces au jardin du Luxembourg a eu lieu , si le personnel médical d'Aix a eu la visite promise. On garde en mémoire ce geste touchant d'offrande à la dame « à la capeline de paille », cette feuille morte déposée sur sa jupe comme un talisman.

Vassilis Alexakis signe un roman labyrinthique, aux accents autobiographiques, émaillé d'une pléthore de réminiscences familiales, de digressions, traversé par la mythologie (Ulysse et la guerre de Troie, Circé...). Il nous offre aussi des parenthèses poétiques et des morceaux d'anthologie ( Guignol et Gnafron ayant maille à partir avec le couple présidentiel!) où se côtoient réalité et fiction, happant le lecteur dans ce tourbillon hallucinant ou l'entrainant dans le Paris souterrain.
Un enchantement de lecture qui apporte de la couleur et de l'inédit.
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Après son opération pour un accident vasculaire, le narrateur, un double de l'auteur, écrivain dans la soixantaine, se trouve entravé dans ses déplacements. Il marche avec des béquilles et ne peut plus monter les étages sans ascenseur de son appartement. Il s'installe alors provisoirement dans un hôtel à proximité des jardins du Luxembourg à Paris. Les séquelles ne devraient pas durer. le narrateur s'adapte à cette parenthèse, il remarque des détails qui lui échappaient auparavant: les gens se déplacent si vite, le contenu des vitrines. À force de fréquenter le Jardin, il découvre l'auberge, le théâtre de marionnettes, bien avant le palais. En même temps, les jeux et les romans d'aventure de son enfance remontent à la surface. Une enfance à Athènes, dont les jeux consistaient notamment à rejouer les scènes d'aventure de leurs romans. le narrateur a été un enfant grec. Il prend conscience de la place prise par cet apprentissage dans la rédaction de ses propres romans.
Sa fragilité favorise ses contacts avec des gens modestes, les marionnettistes, les SDF et les personnes qui leur viennent en aide, la dame pipi du théâtre. Mais on sent aussi aussi que ce type de relation est dans sa nature. Tout cela est raconté avec beaucoup de douceur et de délicatesse. Alors si vous avez envie de retrouver Michel Strogoff, Les trois mousquetaires ou le capitaine Fracasse, et en même temps les personnages de Guignol ou Gnafron, mais surtout si vous aimez les relations humaines subtiles et tendres sans être mièvres, alors vous prendrez plaisir à cette lecture.
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Ne le ratez pas, L'enfant grec. Un rendez-vous au détour d'un banc du jardin du Luxembourg. Vous y dénicherez, perché sur ses béquilles, le Franco-Grec Vassilis Alexakis, meurtri. Il n'y sera pas seul;
A ses côtés, resurgissant de son enfance et de son imagination, une pléiade d'héros romanesques viendront égayer ses réflexions, étayer ses rêveries.
jean Valjean, Robinson Crusoé, Tarzan, Don Quichotte...tous viennent danser dans sa tête, dans la nôtre, tendant la main à d'autres protagonistes (le fruit de ses caprices?), figures colorées peuplant les alentours. Dans ce jardin, on ne trouve pas que des marionnettes : la réalité frappe durement. Il y a la souffrance, celle d'une épreuve chirurgicale, celle d'un parcours littéraire; il y a la crise grecque, qui enterre un peuple sous les dettes.
Voilà ce qu'embrasse ce 14ème roman - une énième réussite - pour cet auteur et capable d'un saisissant détachement.
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Le narrateur, Vassilis Alexakis lui-même, est obligé de loger à l'hôtel Perreyre, près du jardin du Luxembourg. Après une opération chirurgicale il ne se déplace qu'avec des béquilles, impossible pour lui de vivre dans son studio situé au 5 e étage sans ascenseur. Il se promène donc à la vitesse de ses cannes et redécouvre l'immense parc derrière le non moins célèbre et très sérieux Palais du Luxembourg.

Il déambule et rencontre de belles personnes : Odile la propriétaire du théâtre de Guignolet Georgette sa soeur créatrice de marionnettes, Marie Paule la dame pipi des toilettes du jardin, Monsieur Jean, bibliothécaire du Sénat à la retraite historien et puits de science, Ricardo,SDF au passé mystérieux, et comme si cela ne suffisait pas il convoque dans sa rêverie tous les héros de la littérature qui ont courus, ont combattus ou se sont aimés dans cet endroit, si près et si loin du monde.

Les trois mousquetaires galopent dans les allées à la poursuite de Milady, Marius et Cosette se font des promesses d'éternité sous les frondaisons, les héros de l'enfance surgissent : Tarzan se plait dans les tilleuls du jardin et Bas-de- Cuir le Dernier des Mohican vient faire une apparition en guest star.

A petit pas, le narrateur se souviens de son arrivé à Paris en 68 fuyant la dictature, de son retour en Grèce des années plus tard, des femmes qu'il a aimées, de la Grèce d'hier et de celle d'aujourd'hui meurtrie et mise au ban de l'Europe pour cause de pauvreté. Sans nostalgie il fait le doux bilan de la vie d'un homme libre qui a choisi sa vie.

Eloge de la lenteur, apologie du rêve éveillé, louange de la rencontre, réelle ou imaginaire, Alexakis en formidable conteur nous invite dans ses pérégrinations.

Il ne tient qu'à nous de saisir la main qu'il nous tend. Rassemblons nos souvenirs de collège : « L'enfant grec » est le titre d'un des plus beaux poèmes de Victor Hugo, et il est désormais ce beau livre de promenade, à savouer par un doux après midi de printemps sur la pelouse du parc de la Tête d'or (spéciale dédicace aux lyonnais)....ou d'ailleurs!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'auteur se retrouve nanti de béquilles après un accident de santé. Il ne peut regagner son appartement parisien avant quelques semaines et vit donc dans un hôtel proche du jardin du Luxembourg. Ce livre est le fruit de ses observations des personnages qui peuplent ce lieu et aussi de ses rêveries imaginaires autour des personnages des livres qu'il a lu dans son enfance.
Les échos du début de la crise grec se font aussi entendre.
C'est un récit onirique, crée par un homme solitaire.
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critiques presse (6)
Actualitte
08 avril 2014
Quoi qu'il en soit, l'enfant grec manie avec brio l'art si difficile de la digression maîtrisée. Ces digressions sont savantes, érudites ou personnelles. Elles contribuent au charme un peu suranné de l'ouvrage. Bref, ces élégantes rêveries d'un promeneur convalescent méritent que l'on s'y attarde.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
30 octobre 2012
Ce voyage au pays de l'enfance et de la lecture a toutes les chances d'être exaltant car le guide est fantasque et son discours affûté.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
17 octobre 2012
En refermant ce roman tout fou et jubilatoire, nous vient le désir de replonger dans tous les livres qui bercèrent notre enfance et de faire comme l'auteur : saluer d'Artagnan d'une vigoureuse poignée de main et embrasser Elvire.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
11 octobre 2012
Le jardin du Luxembourg est la vedette de ce livre: rarement un roman lui a rendu un si bel hommage ; avec L'Enfant grec, Alexakis a signé, là, une superbe anthologie de ce lieu.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
28 septembre 2012
"L'enfant grec" commence comme un journal de convalescence mais prend vite les chemins de traverse, embarquant le lecteur dans un monde romanesque étonnant. L'écriture de Vassilis Alexakis est claire, sans chichi, les formulations souvent drôles.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Bibliobs
21 septembre 2012
Il y a un mystère Alexakis, auquel ce vrai faux roman autobiographique rédigé au crayon ajoute une énigme supplémentaire: comment fait-il, ce fumeur de bouffarde, pour mêler en si fines volutes la dérision et l'émotion, l'amusement et le désabusement ?
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
-Pourquoi écrivez-vous? interroge-t-on aussi.
Est-ce une activité saugrenue, comme la cleptomanie ou le saut en parachute? Je regarde encore mes mains. La main droite lâche à nouveau le crayon et s'approche de mon visage. Elle ne va pas me gifler, j'espère? Non, bien sûr. Elle me gratte cette fois-ci la tête : c'est tout ce qu'elle peut faire pour m'aider à trouver une réponse. J'ai découvert de bonne heure que la vie n'avait rien de plus beau à m'offrir que des mensonges. Je l'ai su grâce aux lectures que me faisait ma mère le soir. Je ne rêvais pas encore d'écrire, pour la bonne raison que je ne savais même pas lire, j'envisageais cependant de devenir un grand menteur...;
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Pourquoi écrivez-vous ? interroge-t-on aussi. Est-ce une activité saugrenue, comme la cleptomanie ou le saut en parachute ? je regarde encore mes mains. La main droite lâche à nouveau le crayon et s'approche de mon visage. Elle ne va pas me gifler, j'espère ? Non, bien sûr. Elle me gratte cette fois-ci la tête : c'est tout ce qu'elle peut faire pour m'aider à trouver une réponse. J'ai découvert de bonne heure que la vie n'avait rien de plus beau à m'offrir que des mensonges. Je l'ai su grâce aux lectures que me faisait ma mère le soir. Je ne rêvais pas encore d'écrire, pour la bonne raison que je ne savais même pas lire, j'envisageais cependant de devenir un grand menteur. Je m'appliquais d'ailleurs à mentir le plus possible, ce qui me valait un certain succès. J'ai su très tôt en somme que la meilleure façon de raconter un événement était de l'inventer. La vie ne laisse guère de place à l'imagination : il lui arrive certes de faire preuve d'un certain sens poétique, mais très rarement, hélas. Quelque temps avant mon opération, alors que j'étais sorti du restaurant où je dînais pour fumer, j'ai vu un clochard déposer la multitude de sacs qu'il trimbalait dans l'entrée d'un immeuble en ravalement, après quoi il est venu vers moi :

- Pourriez-vous me garder mes affaires un moment ? m'a-t-il demandé.

J'ai été flatté par sa confiance. Il est revenu au bout de vingt minutes : j'ai supposé qu'il était allé boire un dernier coup avec un ami. Il m'a remercié, ensuite il a commencé à étaler ses couvertures et ses cartons pour la nuit. Mais la vie est avare de tels incidents : quand elle en produit un j'ai l'impression qu'elle me fait l'aumône. Voilà sans douter pourquoi j'écris : pour combler un vide qui s'élargit sans cesse. La page blanche me répète inlassablement :

- Tu es libre, tu es libre, tu es libre !

Vais-je l'avouer ? Cela m'émeut aux larmes.

Ai-je la nostalgie du temps où ma mère me faisait la lecture ? je sais que je pensais souvent à elle en écrivant mon premier livre : je voulais lui rendre un peu de plaisir que j'avais eu autrefois à l'écouter.

Est-ce parce que je suis obligé de réapprendre à marcher que j'éprouve fréquemment le besoin de remonter si loin dans le passé ? mes premiers pas je les ai fait dans le jardin de Callithéa, sur l'étroite bande de ciment qui traversait la terre et qui allait du portillon de la cour pavée jusqu'au poulailler. Ma mère s'était placée devant le poulailler et m'avait donné cet ordre stupéfiant :

- Viens ! ce qui en grec, se dit Ela !

J'étais accroché des deux mains sur l'appui de la grille qui entourait la cour, à côté du portillon. A la troisième ou quatrième injonction, j'ai obéi. Jamais notre jardin ne m'a paru si grand que la première fois où je l'ai traversé tout seul.
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Les séances de signature en librairie auxquelles je participais à mes débuts attiraient surtout des étudiantes . Vingt ans plus tard , elles étaient fréquentées majoritairement par des enseignantes. Aujourd’hui elles rassemblent essentiellement des dames aux cheveux blancs . Mon public a atteint l’´âge de la retraite, c’est normal , cela fait quarante ans que j’ecris . Il arrive cependant qu’une très jeune femme me demande une dédicace
- C’est pour ma grand-mère, précise - t - elle . Elle vous aime beaucoup .
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Je dois admettre toutefois que même dans mes modestes récits, les gens que je fais intervenir prennent de plus en plus de place au fur et à mesure que l'histoire avance et qu'ils finissent par effacer mon ombre sur le papier. L'auteur est une sorte de secrétaire de mairie qui enregistre les naissances, les mariages, les décès, et qui ménage par une série de rendez-vous le roulement de ses fantômes.(...).
J'ai découvert de bonne heure que la vie n'avait rien de plus beau à m'offrir que des mensonges. Je l'ai su grâce aux lectures que me faisait ma mère le soir. Je ne rêvais pas encore d'écrire, pour la bonne raison que je ne savais même pas lire, j'envisageais cependant de devenir un grand menteur. Je m'appliquais d'ailleurs à mentir le plus possible, ce qui me valait un certain succès. j'ai su très tôt en somme que la meilleure façon de raconter un événement était de l'inventer.
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Peu après, elle m'a apporté le Petit Robert qu'elle a déposé sur ma poitrine. Ce dictionnaire que j'utilise depuis trente-cinq ans et dans lequel j'ai puisé tous mes livres m'a paru soudain extrêmement lourd. J'ai eu peur d'étouffer sous le poids du vocabulaire français.
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