L'Enigme de Saint-Olav

Première enquête de l'apothicaire Melchior à Tallin dans les années 1400 et quelques.
Un régal.

Bon je connaissais un peu, ayant lu en première intention, sans savoir qu'il s'agissait d'une série, le deuxième tome... Ceci dit, même si les personnages sont identiques, les trames sont déconnectées, l'ordre de lecture n'est donc pas primordial.

J'adore ces polars historiques, se servant d'une enquête "policière " pour décrire et faire connaître qui une époque, qui une région, un personnage, des us et coutumes...
Ici la Hanse, les Vitaliens, l'ordre des chevaliers teutoniques et les rapports de tout ce monde avec la ville de Tallin, gros port commerçant en cours de développement, sont mis à l'honneur.
L'enquête se déroule à plusieurs niveaux d'énigmes distinctes imbriquées, ésotérique, religieuse, sanitaire, de kleptomanie, de meurtres multiples, que le rusé apothicaire résout et expose au terme d'une dernière convocation des différents protagonistes, digne d'une démonstration d'Hercule Poirot.
L'écriture fluide, une action nerveuse dans une trame rigoureuse en font un roman policier pour le moins agréable à lire avec un vrai fond culturel.
Je reprendrai donc la suite des aventures de l'apothicaire de Tallin avec plaisir...au tome trois.

Ce tout premier tome des aventures de Melchior l'apothicaire nous emmène à la découverte du mode de vie des habitants de Tallinn.
Cette série de romans policiers se passe en Estonie au moyen-âge et nous découvrirons un peu de l'histoire de ce pays, mais nous serons surtout plongés dans les habitudes et les travers des habitants de cette ville à une époque où la vie ne tenait qu'à un fil, qu'on y meurt de maladies, de faim, de la guerre, d'un incendie, d'un accident ou plus rarement par la main mal intentionnée d'un tiers.
Melchior, en sa qualité d'apothicaire, connaît les remèdes qui soignent et soulagent les corps et les âmes mais aussi les poisons qui peuvent à la fois mettre fin aux souffrances mais aussi ôter délibérément la vie.
C'est un homme curieux, rusé et bon vivant que j'ai eu grand plaisir à côtoyer au cours de cette enquête.
Accompagné de son ami le bailli, il devra faire la lumière sur plusieurs décès.
J'ai beaucoup aimé ce polar médiéval qui se déroule en Estonie, une contrée pas très souvent décrite dans les romans.

Un polar médiéval qui nous emporte à Tallinn, en Estonie, en mai 1409. La ville, déjà port marchand important sur la mer baltique, est sous l'autorité de l'ordre de Livonie. C'est le début du déclin de l'ordre teutonique.

Un haut chevalier de l'ordre est retrouvé mort, décapité. Acte dû à la cupidité ou acte de vengeance ? Dans la petite ville de Tallinn, entre la ville haute Toompea, qui abrite des représentants de l'ordre des Dominicains (où a eut lieu le meurtre) et la ville basse, celle des marchands, tout le monde s'inquiète et le bailli Wentzel Dorn a pour mission de trouver rapidement le coupable. Il va s'appuyer sur son ami Melchior Wakenstede, dont les dons d'enquêteur ont déjà fait leurs preuves, pour mener l'enquête, d'autant que d'autres morts suspectes ne tardent pas à survenir.

Les premiers chapitres, courts, dressent le portrait des différents protagonistes et restituent le décor et l'ambiance de l'époque. On découvre les différentes castes (religieux, chevaliers, commerçants, paysans, marins, villageois) et leur hiérarchie. L'auteur présente la ville dans son contexte historique, démographique, économique et géographique, ce qui n'est pas plus mal pour qui n'est pas familier de l'histoire (tumultueuse) de l'Estonie. Située au confluent de plusieurs royaumes ou duchés, membre de la Hanse, la ville est en plein essor et les habitants viennent d'origine diverses.

Dans cet environnement Indrek Hargla construit un polar très bien structuré. Premier volume des enquêtes de Melchior, le roman propose une écriture plaisante, parfois ralentie par les (nécessaires) rappels historiques ou contextuels. Les dialogues fleurent bon la langue du moyen-âge (merci la traduction de Jean-Pascal Ollivry).

L'intrigue s'installe doucement. L'enquête de Melchior l'apothicaire, avance doucement mais sûrement, se jouant et se méfiant des intérêts des puissants. Au fil des échanges les personnalités se découvrent, y compris celle de la victime, Henning von Clingenstain, ancien commandeur de l'ordre Teutonique, qui était loin d'être un saint ou un honnête homme.

C'est un monde de croyance et de superstitions qui est confronté à la logique scientifique de l'apothicaire. le final, devant le conseil de la ville et ses plus éminents représentants, montre qu'il y a du commissaire Maigret et du Hercule Poirot dans cet enquêteur bien sympathique. Les tomes suivants de ses aventures sont déjà commandés !

Ce bouquin m a fait souvenir , même si l histoire est bien sûr totalement différente, au livre les "Chevaliers Teutoniques " de Sienkiewicz et au film d'Alexander Ford tout cela lu et vu il y a plus d 'un demi siècle , d autant plus que l intrigue se noue en 1409 , 1 an avant Tannenberg ou Grunwald suivant que l'on soit germain ou slave . Pour revenir au polar , l intrigue est bien construite , solide l atmosphère et les moeurs de l 'époque mélange de mercantilisme et de religiosité prégnante est sans doute bien transcrite .Les personnages dans l ensemble bien dessinés , sauf peut-être pour l assassin ( il (s) ou elle (s) ? ) dont les motivations me semble peu crédibles, mais n ergotons pas . le seul léger bémol c est la scène ou tout est dévoilé , Mamie Agatha nous a certes habitué a ces réunions de suspects dans lesquelles soit Poirot moustaches cirées au vent soit Miss , je sais tout , Marple nous révèlent la vérité après de savantes explications , mais là c est beaucoup trop long , ça se traîne dans les détails , ça veut créer des rebondissements , inutiles et peu surprenants . Mais à part ce péché véniel , je vais voir ce que donne le tome 2 de l Apothicaire de Tallin

L'énigme de Saint Olav est le premier roman policier estonien traduit en français. Évidemment, j'étais curieuse. Il s'agit d'un très classique roman policier à énigme et, à vrai dire, le premier que j'ai lu depuis avoir dévoré 'Qui a tué Roger Ackroyd ?' de Pierre Bayard. C'est étonnant de voir comme certaines choses qui n'auraient pas frappé avant sont en effet des indispensables, ou tout au moins de grands classiques, dans ce type d'oeuvre: par exemple, la présence de deux enquêteurs, l'un officiel, professionnel, ne voyant pas la vérité et se fourvoyant, et l'autre,bien que non appointé, lui apportant son aide. Ici, ces rôles sont tenus par le bailli et son ami apothicaire. A la décharge du bailli, il est plus malin que d'autres tenants du titre et reconnaît à plusieurs reprises des indices pour ce qu'ils sont réellement, bien plus qu'on ne pourrait dire des célèbres Watson ou Hastings, par exemple.
Dans une Tallin moyenâgeuse, un chevalier a été décapité et il n'est que le premier d'une série de cadavres qui secouent la tranquillité des lieux et permettent à Melchior, l'apothicaire, de faire démonstration de ses capacités de réflexion pour notre plus grand plaisir.
Il est très net que ce livre est destiné à faire partie d'une série: l'auteur sème des questions sur son personnage principal auxquelles il refuse de répondre pour nous inciter à y revenir, et tout indique une série récurrente. Cela aiguise à vrai dire aussi la curiosité des lecteurs envers des ouvrages plus historiques: certains événements évoqués sont bien peu connus en France...
S'il n'a rien de très original, cela reste un bon policier, parfois surprenant, avec pas mal de suspens, mais qui souffre par contre de la plus vilaine couverture que j'ai vue depuis longtemps et qui évoque des romans au rabais bien en dessous de son niveau réel!!