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Pénélope Gabaix-Hialé (Illustrateur)
EAN : 9782918406082
100 pages
Kyklos (31/03/2010)
3/5   5 notes
Résumé :
Ils sont trois amis d'enfance. Trois artistes qui posent un regard farouche sur la vie. Trente ans d'amitié et un ultime rendez-vous à Amsterdam qui les cueille au moment le plus fragile de leur existence.
L'auteur nous livre ses interrogations pêle-mêle sur l’amour, les choix que l’on s’impose, l’expérience de vie et de mort, les souvenirs et la culpabilité qui va avec...
Ce récit, s'il révèle les émotions obscurcies d'une génération consciente de son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est avec un grand plaisir que l'on retrouve Frankie Ventana et son écriture poétique et sensible. Les années d'innocence est une ode à l'amitié, dans ce qu'elle possède de plus pur et de plus loyal. Comme dans son précédent ouvrage, Une vie après l'autre où l'incarnation des possibles, l'auteur retranscrit les liens qui unissent différentes âmes, en nous plongeant au coeur de leurs vies et de leurs souvenirs.

A travers le regard de la narratrice, on découvre les sentiments très forts qu'elle partage avec ses deux amis Paul et Sam. Elle se souvient de leur rencontre, leurs serments d‘amitié, leurs soirées à faire la fête, mais aussi leurs divergences :

« Je pressens l'orage.
Sam est sur le point de libérer la foudre qui va tout foutre en l'air. Parce qu'à l'intérieur, Sam se consume du même feu que moi, et quand nous en venons à la bagarre au verbe, c'est pire que les poings.
Et Paul, toujours entre nous, comme un trait d'union, a décidé que ce soir, on se débrouillerait sans lui. Il en a marre de ces affrontements perpétuels, et il nous le dit.
Il nous dit même qu'on devrait baiser ensemble, que ça nous ferait du bien et qu'on aurait une bonne raison de se taper sur la gueule. »

En nous dévoilant pêle-mêle ces tranches de vie, Sam et Paul deviennent plus vivants et on mesure la force de leur union. La narratrice, elle, se définit par toutes les questions qu'elle se pose sur la vie, l'amour et ses choix. Ses souvenirs, ses regrets sont empreints d'une mélancolie rêveuse, pleine de poésie :

« Nous étions alors deux funambules sur la corde du temps qui jouent à se faire peur. Les yeux bordés de noir, les ongles peints, il avait juste à poser ses mains sur mes yeux pour m'entraîner le long de sa cavale infernale. Sur les murs, il dessinait des pays imaginaires, des océans de dunes, des clairs de lune miroitant à la surface de l'eau, des châteaux de sable abritant des voleurs d'amour, des sources de vie auxquelles s'abreuvent les innocents. »

Peu à peu, le texte s'inscrit dans le présent et le lecteur découvre où en sont les trois personnages, et ce qu'il reste de leurs liens, malgré leurs choix personnels et la maladie qui fait irruption dans leur cocon… Comme un cycle, le livre se termine là où tout a commencé pour Sam, Paul et la narratrice : un souvenir lorsqu'ils avaient dix ans. On se laisse porter par ces trois destins indissociables, où l'émotion et le questionnement sur soi sont omniprésents. A noter que le texte est accompagné de photos énigmatiques, représentant des silhouettes dans différents paysages, qui laissent la part belle à notre imagination…
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Ces rendez-vous annuels entre copains d'enfance me laissent l'impression du refus du temps qui passe, du refuge dans ses souvenirs comme pour ne pas affronter ni le présent ni l'avenir. Ces années d'innocence, sont les années galères, les années SIDA.
Ces trois vies sont brouillonnes, comme le récit.
Je n'ai rien à reprocher à cette histoire de retrouvailles banales et tragiques à la fois. Cependant, à aucun moment je ne me suis, si ce n'est qu'un peu, identifiée à l'un des personnages. Je suis toujours restée en dehors de cette histoire, comme spectatrice, lisant finalement avec beaucoup de hauteur une histoire qui ne m'a pas touchée.

Le style de l'auteur ne manque pas d'intérêt ; j'irai à nouveau à sa rencontre dans un prochain ouvrage.
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Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier les Editions Kyklos pour ce partenariat.

Les années d'innocence est un court roman. Trois amis, trente ans d'amitié, de coups et d'amour. Un trente-et-un décembre au crépuscule d'une vie, à l'aube d'une déchirure. Paul est homosexuel, malade du sida, il est épuisé et cette nuit, il prend une décision, grave et irréversible.

Frankie Ventana, comme dans son autre roman que j'ai lu très récemment, possède une belle écriture, travaillée. La narration se fait à la première personne, celle d'une femme, utilise le présent, facilitant la résurgence de souvenirs au passé. Elle accorde énormément de place aux sentiments, imprégnant le lecteur de l'état d'esprit. Loin du physique et de l'apparence des personnages, elle nous place en eux, à sentir et ressentir comme eux. C'est l'atout principal de l'auteur, ce moment de solitude propre au personnage principal perdu avec lui-même, névrosé, atteint psychologiquement, abîmé par la vie, et traçant droit devant, allant toujours de l'avant, avec comme seul consigne, avancer. C'est parfois un peu cru, direct, et incisif, mais c'est profond, la douleur sourde de la vie ressort comme un geyser de ses personnages. Ce roman, qui se lit rapidement, raconte la mort qui s'installe, au début invisible, qui fait peur, et finalement qui est acceptée, l'amitié qui détruit et pourtant si indispensable. Les années d'innocence est un roman juste, vague et précis à la fois, un beau roman, qui se lit avec beaucoup de plaisir.

Je remercie les Editions Kyklos pour ce partenariat.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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Le charme n'a pas opéré mais je ne vois pas trop quoi reprocher à ce roman. L'histoire n'est pas des plus originales mais c'est un sujet qui permet des réflexions intéressantes : trois amis qui se connaissent depuis l'enfance se retrouvent dans une chambre d'hôtel à Amsterdam. Entre souvenirs et rancoeurs, ils vont affronter les non-dits et malaises de chacun et faire face, une dernière fois, à la réalité d'une amitié chancelante. le style de l'auteur est agréable ; le roman, relativement court, se lit assez vite ; des photographies en noir et blanc ponctuent, çà et là, le récit. Mais, parce qu'il y a un mais… je me suis vraiment ennuyée ! Je n'ai pas réussi à trouver d'intérêt à l'histoire, alors même que j'ai apprécié le style de l'auteur… Je suis persuadée que d'autres l'auront apprécié plus que moi.

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Sam s'est enfin décidé à parler. Il trace les grandes lignes de son prochain film tout en carburant sec. Paul est plongé dans la contemplation de son verre et moi, je suis entre les deux : mon regard se prolonge de l'un à l'autre. Et je souris, triste à en pleurer, parce que je n'ai jamais pu être avec aucun homme comme je suis avec eux. J'aime ces deux-là passionnément. Je n'ai jamais pu ébaucher l'ombre d'un choix. Je me dis qu'on aurait pu s'embarquer sur un petit voilier pour voguer jusqu'à l'île la plus reculée du monde, et y rester à jamais. On aurait joué aux naufragés oubliés de tous, comme à quinze ans, lorsqu’on se faufilait en cachette dans le vieux grenier devenu notre terrain de jeu favori. On se drapait dans des étoffes jaunies par le temps et on s’inventait un tas d’histoires. Paul et Sam se disputaient mes faveurs, leurs bâtons transformés en épées scintillantes, une couronne en carton sur la tête les auréolant d’une gloire nouvelle, et moi, princesse parée de voiles diaphanes, si mystérieuse sous la lumière diffuse du grenier, je me laissais voler quelques baisers. Moi et eux… Eux qui n’avaient déjà d’yeux que pour moi.
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Je pressens l’orage.
Sam est sur le point de libérer la foudre qui va tout foutre en l’air. Parce qu’à l’intérieur, Sam se consume du même feu que moi, et quand nous en venons à la bagarre au verbe, c’est pire que les poings.
Et Paul, toujours entre nous, comme un trait d’union, a décidé que ce soir, on se débrouillerait sans lui. Il en a marre de ces affrontements perpétuels, et il nous le dit.
Il nous dit même qu’on devrait baiser ensemble, que ça nous ferait du bien et qu’on aurait une bonne raison de se taper sur la gueule.
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Paul me file un coup de pied sous la table.
Laisse-moi Paul, laisse-moi rêver à nos dix ans. J’ai si peur de ne plus me rappeler qui nous étions ailleurs.
C’était l’époque des balades interminables à vélo, des baignades interdites dans les rivières sauvages, c’était le temps où le monde ne tournait que pour nous. On se laissait bercer par nos rêves. On croyait encore aux monstres cachés sous les lits, aux formules magiques. On se laissait vivre, porté par la légèreté de nos jeunes années…
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Nous étions alors deux funambules sur la corde du temps qui jouent à se faire peur. Les yeux bordés de noir, les ongles peints, il avait juste à poser ses mains sur mes yeux pour m’entraîner le long de sa cavale infernale. Sur les murs, il dessinait des pays imaginaires, des océans de dunes, des clairs de lune miroitant à la surface de l’eau, des châteaux de sable abritant des voleurs d’amour, des sources de vie auxquelles s’abreuvent les innocents.
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p57 : « Accepter que tout soit écrit à l’avance, c’est se laisser déposséder en vaincu. Pire, c’est se laisser botter le cul par la vie sans jamais pouvoir lui rendre la pareille. »
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