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Les Colonnes du ciel (Clavel) tome 1 sur 6
EAN : 9782221046760
Robert Laffont (01/12/1985)
3.94/5   229 notes
Résumé :
Au XVIIe siècle, la guerre de Trente Ans ravage la Franche-Comté qui est l'une des plus riches provinces de la couronne d'Espagne.

Durant cette conquête par la France, des centaines de villages sont incendiés, des milliers d'hommes torturés, assassinés ou décimés par la peste. Certains, pourtant, continuent à vivre, à se battre, à espérer des jours meilleurs. Ils sont soldats, paysans, nobles ou compagnons.

Leur histoire commence au c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Il s'agit du seul livre que j'aie lu une deuxième fois entièrement.
La première fois, j'étais adolescent. Les lectures en ont été différentes, mais toujours avec le même plaisir, le même souhait secret que le personnage principal "s'en sorte", fasse le "bon" choix, et suive son ami Bisontin-la-Vertu.
Les descriptions des paysages, sous la neige, ou dans la tempête, sous les étoiles, ..., sont magnifiques.
J'en garde aussi le souvenir de l'exaltation d'hommes aimant leur métier et se définissant par lui. Il s'agit aussi de transmission et de partage dans ce livre.
Sans bien sûr oublier la peste et la guerre, et la volonté des gens de les fuir et de vivre malgré tout...
Puisse cette "critique" vous donner envie de lire ce livre. Je me demande si je ne vais pas le relire une troisième fois...

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Quel roman ! Quel souffle ! Quelle émotion ! Quand on referme ce livre -avec ses deux dernières pages écrites au présent pour mieux nous "prendre aux tripes"- on se dit qu'on vient de lire un chef d'oeuvre et que ce n'est pas si fréquent !
Nous sommes en 1639, à Salins, en Franche-Comté, alors province espagnole que la France de Richelieu tente de conquérir par la force. Comme si la guerre et ses exactions ne suffisaient pas, une épidémie de peste décime la population. Mathieu Guyon est désigné -contre son gré- pour aller enterrer les morts dans les loges de la Beline, une maladrerie située à l'écart, sur le plateau surplombant la ville. Un prêtre volontaire l'accompagne : le Père Boissy, au regard clair et intense, plein de bienveillance et d'autorité à la fois.
Premier ouvrage d'une saga qui en comporte cinq, mais qui peut être lu seul, la saison des loups est un roman fondé sur des faits réels, qu'il met en scène dans les lieux où ils se sont déroulés. Une grande peste a bien sévi en Franche-Comté entre 1636 et 1640 ; Salins s'appelle aujourd'hui Salins-les-bains et un quartier de la ville porte toujours le nom de Saint-Roch, patron des pestiférés ; la Beline, située en haut de la falaise, de sorte qu'un attelage devait faire un long détour pour y accéder et finalement se retrouver "à peu près au-dessus de la ville" (chapitre 3, page 49), a cédé sa place à l'actuel Fort Belin, construit un peu plus tard par Vauban.
Mais, plus qu'un roman historique, au vocabulaire d'époque (échevin, mousquet, quinquet, etc.), la saison des loups relate une histoire universelle : l'histoire simple, belle et dure d'un homme confronté aux grands choix que la vie lui présente. La vie, ou la mort ? le bien, ou le mal ? La foi en Dieu, à l'image du Père Boissy, ou la superstition, voire la sorcellerie d'Antoinette, l'ensevelisseuse amatrice de gui ? Plusieurs fois, en effet, un choix va s'offrir à lui. Sur le trajet de la Beline, le prêtre lui laisse ainsi le choix entre obéir à l'ordre de rejoindre la Beline pour y enterrer les morts, au risque de mourir à son tour, et s'enfuir et rester libre : la contrainte, ou la liberté ? L'altruisme, ou l'égoïsme ? Plus tard dans le roman, un choix similaire va également le tarauder : taire son passé de fossoyeur, au risque de transmettre la peste à ses compagnons d'infortune avec qui il tente de fuir en Suisse, ou être honnête avec lui-même et avec eux, et renoncer à son projet ? La vérité, ou le mensonge ?
Il est beaucoup question du regard dans cet ouvrage. Un regard qui en dit souvent davantage qu'une simple parole : le regard du Père Boissy, dont Mathieu se souvient et qui l'aide à faire son choix et à prendre la bonne décision ; le regard d'Antoinette, qu'il fuit : "Elle le fixa un moment en silence. Son regard était une vrille qui s'enfonçait loin et faisait mal" (chapitre 12, page 145) ; le regard des autres, aussi, dont il devra se méfier : "Ce n'est pas ce que je penserai de vous qui est important, c'est ce que vous penserez vous-même" (chapitre 3, page 43) ; enfin, son propre regard sur lui-même : "Je veux que vous preniez votre décision en toute liberté, et après avoir bien regardé au fond de vous" (chapitre 2, page 34). Même si le mot n'est jamais prononcé, tous ces regards évoquent une certaine conscience qui va guider Mathieu.
Et si, finalement, entre la soif de liberté et l'appel du devoir, la leçon de Bernard Clavel n'était pas de nous dire, de façon très paradoxale, que la vraie liberté consiste à faire ce qu'on doit ?
Merci, Bernard Clavel, et chapeau bas !
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Période de l' histoire qui n'a pas laissée de traces dans ma mémoire, j'ai découvert avec effroi, ce" bon vieux temps" si souvent fantasmé.

Hivers 1639, la France-Comté est ravagée par la guerre de trente ans et comble de bonheur la peste est de la partie. Mathieu Guyon dont le métier est charretier, travaille aux abords de la ville de Salins à extraire du sel. Pas de chance, il est réquisitionné par les autorités pour aller enterrer les pestiférés exilés à quelques lieues de la ville. Il est accompagné d'une prêtre qui tente de mettre de la compassion dans le coeur de Guyon et de lui montrer le chemin vers Dieu. Mathieu est fortement influençable et très superstitieux . La rencontre avec une guérisseuse va l'effrayer encore plus, entre la sorcellerie et Dieu il ne sait où est son chemin, s'il doit rester ou partir et à qui faire confiance.

Ce roman dessine très bien le personnage de Mathieu, dépassé par les évènements, pris en tenailles par une situation où rien ne tient, par la peur des soldats, de la peste, de tous et de chacun, un homme ordinaire perdu dans une situation de fin du monde. La misère qui s'est abattue sur la région est palpable, plus rien ne tient debout, tout est détruit, tout le monde a vu des horreurs, les hommes deviennent des bêtes et l'espoir s'est enfui.

C'est un roman extrêmement sombre et particulièrement réussi.

Il s'agit d'une saga en plusieurs volumes, je tenterais surement le second pour voir vers où ça va.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Le roman La saison des loups, c'est l'histoire d'un double grand coup de coeur pour moi.
Un coup de coeur d'abord pour une saga ( Les colonnes du ciel) et son auteur (Bernard Clavel) un peu oubliés ( date de publications 1976), un coup de coeur ensuite pour la littérature, après dix ans passés à ne lire que des ouvrages professionnels (didactique, pédagogie, psychologie, etc....).

Le contexte de cette découverte est assez improbable : une vente de livres au poids chez Emmaüs dont un parent m'avait parlée.

Tout de suite, la jaquette du livre m'a attirée, m'a sautée aux yeux. C'est le retour des chasseurs par Pierre Bruegel. La neige, les couleurs mordorées..., les paysans qui rentrent vers les maisons isolées. le décor est planté.

En quatrième de couverture, pour moi, le paysage se précise, puisqu'il est écrit :
"Un hiver terrible où le vent du Nord portait la peur, la mort et le hurlement des loups. C'est l'hiver de 1639, en Franche Comté, dans un pays que ravagent la guerre et la peste.

" Hop là ! Pesé, emballé ! A 50 centimes ce livre, je ne risque rien ! "

Et me voici plongée littéralement un été durant dans ce livre, et les quatre qui suivront.
Parallèlement, me revient d'un coup le goût des belles lectures ; celles qui sont capables de vous faire frissonner, pleurer, rêver. .. dans une langue magnifique. Celles qui vous font oublier l'heure du repas et vous "hantent" car elles vous transmettent ce feu qu'amènent les "bons" mots.

L'action de ce premier roman de la série Les colonnes du ciel se déroule pendant la guerre dite de Dix Ans que les historiens français préfèrent ignorer, entre la Franche Comté, province espagnole, et la .... France.

Ce livre, c'est l'histoire d'un crime commis par un roi de France et son ministre, mais c'est aussi le récit d'aventures humaines hors du commun.

Dans ce premier volume, Mathieu Guyon, un charretier, est désigné contre son gré pour enterrer les victimes de la peste. La force tranquille du Père Boisson, un Jésuite aux "yeux de source" venu de Dole, l'entraîne au coeur d'un hiver terrible.

Ainsi commence cette première histoire, Histoire de tous les temps, histoire admirable où se côtoient le Diable et le bon Dieu, la haine et la bonté, le courage et la bêtise meurtrière, ceux qui sont fascinés par la mort et ceux qui croient en la vie.

Les personnages sont formidablement bien décrits, l'émotion est à son rendez-vous partout, sans mièvrerie, juste soutenue par la force d'une langue réellement magnifique.

Bernard Clavel était un grand humaniste, non violent, Chrétien.
Tout lecteur, croyant ou pas (ou plus) ne peut que tomber sous la force des personnages peints par Clavel. Il y a le Docteur Alexandre Blondel, le sauveur d'enfants, le compagnon charpentier Bisontin-la-Vertu ( La lumière du lac/volume 2), Hortensias d'Eternoz (La femme de guerre / volume 3), Marie la mère amoureuse (Marie Bon Pain), etc....

La saison des loups ( et sa suite ) c'est bien autre chose qu'un roman, c'est une flamme ! Une flamme littéraire.
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Après « La Grande Patience » (1962-1968), Bernard Clavel entame sa deuxième saga : « Les Colonnes du Ciel ». L'oeuvre complète comptera cinq volumes : « La Saison des loups » 1976), « La Lumière du lac » (1977), « La Femme de guerre » (1978), « Marie-Bon-Pain » (1980) et « Les Compagnons du Nouveau-Monde » (1981).
Il s'agit d'une saga historique qui se passe en Franche-Comté, dans le courant du XVIIème siècle. La guerre fait rage : la Guerre de Trente ans qui opposait les Espagnols aux Français, faisait de ce territoire, français d'origine mais espagnol de fait (puisque bourguignon) un terrain de bataille propice à tous les malheurs. Les villageois n'avaient certes pas besoin de ce fléau, eux qui connaissaient quotidiennement la misère, le froid ou les épidémies. Mais, face aux incendies, aux pillages, aux violences de toutes sortes, certains résistent, parce que la vie doit toujours avoir le dernier mot.
Nous sommes en 1639, dans le village de Salins (aujourd'hui Salins-les-Bains, dans le Jura). Mathieu Guyon, un charretier se voit désigné pour enterrer les victimes de la peste. Mathieu, foncièrement honnête se sent un devoir envers les victimes de l'épidémie. En même temps, l'envie de fuir et de vivre « une vraie vie » le tenaille férocement. C'est le début d'une longue aventure où il va rencontrer des personnages étonnants (qu'on retrouvera pour la plupart dans les volumes suivants) : le Père Boissy, Bisontin-la-Vertu, Marie… Les temps sont durs, les hommes aussi, et les superstitions bien ancrées : on parle encore de sorcellerie. Et puis comme de tous temps, l'exploitation des riches sur les pauvres…
Bernard Clavel a réuni un énorme travail de documentation : non seulement purement historique (faits d'armes, épidémie, tout a vraiment existé à cette période et à cet endroit) mais aussi quasi ethnologique : la vie quotidienne des paysans, soldats, notables, prêtres, tout est d'une rigoureuse exactitude.
Il y a donc la juxtaposition de la Grande Histoire avec la Petite, ou plutôt le destin de petites gens dans le flot de l'aventure humaine. Bernard Clavel est un conteur-né. Il nous plonge dans cet univers terrifiant de guerre, de misère et d'épidémie, et grâce à des personnages d'une haute valeur morale (la plupart, mais pas tous), il nous montre que la vie, cette chienne de vie, vaut le coup d'être vécue, notamment parce qu'il y a l'amour, et aussi l'amitié.
C'est une impression qu'on avait déjà relevée dans d'autres oeuvres de l'auteur : ces personnages sont tout sauf des stéréotypes, ou des images dans un livre : Clavel leur donne une vie intense (pas belle la vie !) qui les rende non seulement crédibles, mais attachants et sympathiques. Il sait à merveille, par ailleurs, dépeindre les paysages de ce pays (qui est le sien), avec justesse et émotion.
Avec « La Saison des loups », c'est une belle épopée qui commence. Vivement la suite !
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Le jour déclinait. Le soleil atteignit une grisaille molle aux rebords ourlés d'or qui montait du couchant. Pas un murmure de vent, pas le moindre pépiement d'oiseau, seul dans ce silence épais le chant des sources feutré par la couche de neige qui les recouvrait.
Mathieu traversa le petit bois de la côte Versagne, et, lorsqu'il en sortit pour prendre pied sur le chemin des loges, le soleil achevait de disparaître. Une lueur rousse inondait encore la partie dégagée du ciel et son reflet étirait sur la neige l'ombre violette et lumineuse des murettes et des arbres.
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Ils avaient atteint une partie de la forêt plus clairsemée, juste avant la limite où elle mordait sur le replat. Ici, dominaient les charmes et les chênes encore feuillés, et le charretier fit quelques pas le long de l’arête pour gagner une roche nue d’où il pouvait voir vers le bas. Cette étendue de brume l’attirait.
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Ils avaient atteint une partie de la forêt plus clairsemée, juste avant la limite où elle mordait sur le replat. Ici, dominaient les charmes et les chênes encore feuillés, et le charretier fit quelques pas le long de l’arête pour gagner une roche nue d’où il pouvait voir vers le bas. Cette étendue de brume l’attirait. Là-dessous, il y avait une ville que menaçaient la guerre, la peste et la famine. Une ville qui pouvait, demain, être assiégée, investie et brûlée. Et c’était une chose qui paraissait impossible dans ce calme de la nuit.
(p. 124, Chapitre 10, Partie 2, “La plante de vie”).
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les guerres de religion sont souvent les plus féroces.les haines qu'elle suscitent
sont les plus difficiles à apaiser.aussi ne
devrait on jamais défendre la foi avec les
armes.
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Jamais il n'avait regardé cette terre comme ce religieux semblait l'avoir vue, dans une espèce de survol où les chemins, les villages, les torrents, les ponts, les terres labourées et les forêts finissaient par ressembler à un visage humain où se lisait la peine des hommes.
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