Les Conspirateurs

Roman d'espionnage -et de contre-espionnage, léger. Il m'a manqué du liant, de la fluidité, entre les différentes phases du récit. Les personnages principaux n'ont pas réussi à me convaincre, trop semblables, jusque dans l'écriture qui devenait répétitive sans pour autant servir l'histoire ou la personnalité des protagonistes.
Peut-être être suis-je passée à côté de quelque chose, ne connaissant pas cet auteur avant ce roman.

Les conspirateurs est mon troisième roman de Shan Sa, après la délicate Joueuse de go et la magnifique Impératrice.

Si ce livre était une danse, il serait un tango : sensuel, dangereux, décidé et virevoltant.
Deux espions s'amadouent sans savoir ce que l'autre sait, ni ce que l'autre sait qu'il sait. Entre Paris et Pékin, Jonathan et Ayamei servent des jeux de pouvoirs et se cherchent et se déchirent.

Ce roman aborde des sujets sérieux (magouilles politiques à grande échelle, récupération d'évènements historiques pour servir de noirs desseins…) avec la délicatesse coutumière de Shan Sa.
Une très belle écriture, des scènes sensuelles et une réflexion sur le développement récent de la Chine.

Un regret : j'aurais aimé me sentir moins spectatrice du drame, pour mieux m'immiscer dans l'histoire ; c'est ce qu'il m'a manqué pour pouvoir vraiment apprécier ce roman...

Ce livre est une vague... Il vous tombe dessus sans crier gare, vous ballotte de droite et de gauche, vous submerge avant de vous rejeter tremblant et tout ému sur une plage (mais laquelle?). On met quelques temps en le refermant pour comprendre ce qu'on vient de vivre... Une belle histoire? Une triste histoire? Les personnages qui se croisent dans ce roman sont tout à la fois pathétiques et magnifiques, profonds et inaccessibles... L'auteur nous révèle leurs sentiments, leurs failles et leur passé à travers des phrases anodines... Mais d'une force et d'une beauté telle qu'il m'est arrivé de relire 2,3 voir 4 fois certains passages... Pour exemple "La clé tourne dans la serrure. La porte s'ouvre devant lui. La porte se referme derrière elle." Pour illustrer le premier pas d'un rapprochement entre deux personnes. La joueuse de go de cette auteure était déjà un de mes romans préférés, celui-ci va suivre la même voie.

Un roman vraiment bien mené, tout du long on se demande quel est le but profond et quel sera la chute...
Une magnifique critique de la société actuelle où chacun cours vers le profit et où l'état perd son rôle de protecteur du peuple pour devenir tortionnaire... Même et surtout ceux qui se voulaient les rois de la démocratie!!

Dans cet ouvrage, Shan Sa nous fait découvrir la suite des événements de Porte de la paix céleste. Qu'est devenue la jeune Ayameï, leader de la révolte de Tien An Men ? S'en est-elle sortie ? A-t-elle refait sa vie ?
L'ouvrage s'ouvre sur l'étrange Jonathan Julian? Agent de la CIA ? du FBI ? D'une organisation pro ou anti gouvernementale ?

Comme prévu, les protagonistes se rencontrent et entament une relation amoureuse. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Et on ne sait jamais vraiment à qui l'on a à faire...

Ceux qui ont apprécié le talent de Shan Sa seront enchantés de retrouver son style simple, élégant et efficace. On a le plaisir de voir le talent de l'auteur évoluer et se bonifier avec le temps ! Elle déroule sous nos yeux un triptyque intelligemment mis en scène.
Rebondissements, suspens et coups de théâtre sont au rendez-vous dans une intrigue très bien menée. Enfin, les principaux protagonistes sont dépeins de main de maître !

Alors que j'ai bien aimé "la joueuse de Go", qui par son originalité et le contexte asiatique subjuguait le lecteur. Les Conspirateurs me laissent complètement déçue. Je n'y ai même pas trouvé une conspiration digne de ce nom... A peine Shan sa se distingue-t-il dans ses descriptions de la "femme" belle, intelligente, efficace et subtile au point d'être l'instigatrice de toute une manipulation. Dommage, le sujet aurait pu nous entrainer dans un mystère intéressant sagissant de la révolte chinoise... Ce sera pour une prochaine fois.... Espérons le.