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EAN : 9782070408207
374 pages
Gallimard (26/05/1999)
3.69/5   173 notes
Résumé :
Contre la porte du cimetière de Barles, près de Digne, il y a une boîte aux lettres qu'on ne remarque jamais. Pourtant, dans les années soixante, l'assassin à la belle écriture l'a parfois utilisée. C'était l'époque où Pencenat Emile creusait sa tombe, dimanche après dimanche. Il a été le premier à voir l'une de ces étranges missives, annonciatrices d'une vengeance à retardement.
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Alors qu'Emile Pencenat creuse paisiblement sa tombe dans le cimetière de Barles (Alpes de Haute Provence) afin d'échapper à la perspective de passer l'éternité avec Prudence, sa femme, une mystérieuse lettre est glissée dans la boîte aux lettres sans fond qui était restée sans emploi depuis des années .

La destinataire de ce courrier, Véronique Champourcieux, dernière habitante d'une vaste propriété de Digne ouverte à tous vents, va peu après être assassinée par une nuit particulièrement ventée. Et quand le vent souffle dans ce pays perdu, c'est à en réveiller les souvenirs les plus profondément ensevelis.

Déstabilisé par ce crime odieux commis dans une région si tranquille, le juge Chabrand s'en vient trouver le commissaire Laviolette qui coule une retraite paisible dans une vieille demeure envahie par les chats. Les félins y règnent, leurs caprices satisfaits, alors que leur maître se laisse peu à peu séduire par les mystères de cette nouvelle intrigue qui va nous ramener un siècle en arrière. A une époque où sévissaient encore, dans cette région reculée, des coutumes féodales consenties par les autochtones silencieux au fond de leurs chaumières ou de leurs vastes demeures bourgeoises...
Un siècle plus tard, le souffle des années 60 a amené une certaine légèreté de moeurs, une pratique plus libre de l'amour, surtout chez les femmes. Mais le poids du passé, à peine recouvert par l'épaisse poussière des greniers, n'en reste pas moins très pesant. Par les nuits de grand vent, les pas de l'assassin vengeur se distinguent à peine des craquements nocturnes de ces vieilles maisons aux biens si mal acquis....

Et alors que quelques joueurs de carte au lourd passé veillent jusqu'à minuit dans le salon de l'instituteur, Alcide Régulus, que des veuves libérées mais esseulées se saoulent dans les boites de nuit et volent quelques heures à des hommes volages, que des jeunes filles lubriques organisent des orgies déguisées, le tueur juché sur une vieille mobylette poursuit sa course sur les routes montagneuses et à travers les villages endormis dans l'indifférence complice de ses habitants. Et les cadavres débordent du cimetière.

Si évidemment on est tenu en haleine jusqu'au bout pour savoir le fin mot de l'histoire - le meurtrier, le mobile ? - on est également bercé par la langue si vivante de Pierre Magnan, captivé par le récit qui se déroule à la déroule à la manière d'un conte, d'anciennes histoires ressurgissant en permanence du passé portées par des vieillards qui en sont la mémoire, et qui sont aussi réelles que si elles n'avaient pas été inventées...Donc un régal, teinté à la fois de nostalgie et d'un certain soulagement, face aux vestiges d'un monde disparu.
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La violette double double
La violette doublera

Pourquoi cette rengaine qui date de la maternelle me poursuit-elle, chaque fois que je lis Pierre Magnan ? L'association des noms, bien sûr, mais aussi cette impression que, chez Magnan, il y a toujours quelque chose de fleuri, d'odorant, quelque chose de terrien, qui nous ramène à nos origines. le commissaire Laviolette, (bien qu'il ne soit pas de Toulouse), fait partie de ces gens du terroir qui sont imprégnés de la culture locale, de l'histoire de ces garrigues et de ces campagnes, de la mentalité de ces gens du pays, paysans ou bourgeois. de roman en roman, à travers de solides histoires (policières ou pas), c'est comme une ethnographie de son pays natal que nous livre l'auteur, souriante autant que profonde.
« Les Courriers de la mort », publié en 1986, en est une fois de plus l'illustration. Une histoire qui date du siècle précédent, des lettres aussi mystérieuses qu'anonymes, un étrange tueur à mobylette, des villageois au comportement plus que bizarre, voilà pour le juge Chabrand et le commissaire Laviolette l'occasion d'unir leurs efforts dans une histoire plutôt ardue…
Lire Magnan, c'est être assuré de deux choses : une bonne intrigue policière, bien ficelée, « à l'ancienne » dirait-on, et une étude ou en tous cas une description du pays, de sa nature, de ses habitants, faite d'humour bonhomme, mais aussi de finesse, et parfois même de cruauté, tant ici comme ailleurs, la nature humaine prend ses aises. Magnan, qu'on a comparé (peut-être abusivement) à Giono, parce qu'ils décrivent le même pays, est un auteur de terroir qui fait dans le policier, et qui gagne sur les deux tableaux.
Pourtant, si Magnan n'est pas Giono, il n'est pas non plus Simenon, il est excellent, juste à sa place, juste derrière ces géants : les intrigues policières, de livre en livre se ressemblent un peu et finissent parfois par tourner en rond, les analyses psychologiques ne sont guère poussées, n'ayant pas d'autre but que de donner au lecteur une idée des personnages, mais il y a quand même une présence, celle du pays, de ses sources et de ses arbres, de ses vielles pierres, et celle, profondément ancrée, de ces hommes et femmes du pays, frustes et fiers, comme chez Giono, pleins de contradictions et de forts sentiments comme chez Simenon, tellement inscrits dans leur décor.
Et puis il y a cette langue, chaude et colorée, qui vous plonge directement dans le vif du sujet. Elle colle parfaitement aux remous de l'histoire, sait se faire drôle, gaillarde même, et à d'autres moments, sombre ou inquiétante, et souvent pathétique et compatissante, on sent que l'auteur est proche de ses personnages, on a vraiment l'impression (contrairement à d'autres auteurs) qu'il fait lui-même partie de ce décor et de ce monde.
Il faut lire Pierre Magnan, non pas pour l'histoire policière, non pas pour la description d'un pays magnifique, non pas pour le regard souriant et lucide sur nos frères humains – bien que tout ça figure à profusion dans l'oeuvre de cet auteur – il faut lire Pierre Magnan « pour le plaisir ». Et je vous garantis que vous ne serez pas déçus.

13/04/2023




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Un roman régional d'une écriture soignée, originale, truculente, avec des pointes d'humour. C'est surtout la description de la vie dans les petits villages de l'arrière pays provençal et de ses habitants qui domine et masque le côté roman policier. L'intrigue policière, bonne au début, s'essouffle avec des longueurs un peu fatigantes
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Pierre Magnan nous entraîne ici dans une étrange affaire de meurtre à vous couper le souffle. Une petite boîte aux lettres située contre la porte d'un cimetière de Barles, près de Digne dans les Alpes-de-Haute-Provence, reçoit la signature de ce mystérieux assassin avec la mention suivante : «Comme vous mesurez, il vous sera mesuré ». le juge Chabrand, se sentant dépassé, fait alors appel à son vieil ami, le commissaire Laviolette (personnage récurent des romans de Magna). Bien que ce dernier soit à la retraite, il n'hésite cependant pas à sortir de son oisiveté pour tenter de résoudre cette mystérieuse affaire. Qui est exactement cet Émile Pancenat, qui dimanche après dimanche, se rend dans ce cimetière pour creuser sa tombe et qui découvrira les fameuses lettres de ce « corbeau » ou encore Véronique Melliflore, la première victime de notre assassin. C'est bien connu, la vengeance est un plat qui se mange froid mais que décèle cette énigme ?
Je vous invite vivement à venir le découvrir car Pierre Magnan réussit avec brio à nous tenir en haleine jusqu'à la fin du roman. Auteur natif de ma région, j'ai eu le plaisir de le rencontrer en 2009 et si vous ne le connaissez pas encore, le détour par un ou plusieurs de ses romans vaut le coup d'oeil. Bonne lecture !
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Mitigé
Le début de l'histoire est bien avec de bonnes descriptions sur notre cher Provence plus précisément les Alpes de hautes Provence puis très vites on tourne en rond comme dans les séries de la violette on perd vite le fil et cela devient ennuyeux
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Le souffle de la lombarde la faucha de plein fouet, lui coupa les jambes. Combiné avec les vapeurs de l'alcool, il allégea Violaine du peu de jugement qu'elle conservait. Elle vacilla, s'appuya contre le pilier de bois qui soutenait l'avant-toit. Il lui fallut plus d'une minute pour récupérer sa respiration et réprimer l'envie de vomir qui l'avait submergée sitôt la porte franchie. Elle hésita longuement devant l'escalier que d'ordinaire elle dévalait allègrement et qui lui apparaissait cette nuit comme un obstacle infranchissable. Elle s'y risqua pourtant, cramponnée à la rampe des deux mains et s'y reprenant à deux fois, à chaque marche, comme une vieillarde. Au sortir de l'auvent, la voiture, là-bas, lui fit l'effet d'une très lointaine terre promise. Il fallait l'atteindre pourtant. Elle ne pouvait laisser, sur la banquette arrière, ce colis à la merci de celui qui s'était annoncé.
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Il les mangeait toutes, ces morilles, tout seul, sans en offrir, sans en vendre. Il s'en faisait des omelettes monstrueuses et réglementaires (un œuf par morille). On se disait : « Il en crèvera bien quand même à la fin. » On fondait quelque espoir sur une espèce de morille, abondante par chez nous et qui est vénéneuse. Mais non, il n'en crevait pas. On ne savait pas, d'ailleurs, tant il était cadavéreux si, ni plus ni moins, il n'était pas déjà mort.
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[À propos des calendriers de la poste]
Ces cartons à sujets encadrés par l'éphéméride avaient été depuis longtemps les compagnons obligés de la vie des Français. Ils avaient pénétré jusqu'à des bastides au fin fond des terres où nul peut-être ne savait lire, sauf l'enfant qui allait à l'école et auquel on le donnait à consulter pour connaître les dates des lunes nouvelles.
Longtemps, pour quantité de pauvres, ils avaient été le seul objet de luxe, la seule chose imprimée qui pénétrât chez eux. on ne les jetait jamais. Ils s'entassaient les uns au-dessus des autres, toujours au même clou. Parfois, l'été, ils avaient servi à boucher l'orifice du tuyau de poêle, pour interdire le passage aux frelons et aux rats. Rien n'était plus inexorable que le rituel du calendrier des postes : sa distribution aux environs de Noël sonnait le glas de l'année. (p. 155/156)
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– Mais votre âge n'a rien à envier au mien, ma chère Ambroisine...
– Ah ! c'est vrai ça ! Je l'oublie toujours ! Nous marchons, vous et moi, sur nos quarante-trois ans.
– Nous les écrasons même..., dit Véronique mélancoliquement.
– Mais regardez-moi ! Et regardez-vous ! Ne voyez-vous pas une grande différence entre vos quarante-trois ans et les miens ?
– Les vôtres sont plus voyants..., concéda Véronique.
– Peut-être ! Mais si vous voulez, nous faisons un concours ! Sortons, si vous le voulez bien, un de ces soirs : vous avec votre tailleur pied-de-poule – qui vous va à ravir d'ailleurs – et moi dans mes soieries de veuve. Vous verrez si...
– Oh ! mais... Je n'y tiens pas ! Je vous crois sur parole !
– Dommage ! Vous et moi, nous aurions fait sensation... Notez bien : ce n'est pas si simple ! Il faut courir les bistrots à l'heure de la fermeture et ne pas craindre de s'accrocher au comptoir.
– A quoi ça vous sert tout ça ?
– A baiser ! Oui ma chère ! Il faudra vous y faire. Maintenant c'est le mot. Celle qui en a peur ne fait pas l'amour. Oh ! c'est certain : vous avez bonne réputation, moi, je l'ai mauvaise. Je n'en disconviens pas ! Mais en attendant moi je fais l'amour ! Presque toutes les nuits ! Enfin... une nuit sur quatre, ou cinq... Vous devriez y venir. Croyez-moi : ça chasse la peur !
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Prudence, donc, se cabrerait comme un cheval à l'obstacle, rien qu'en lisant le mot mademoiselle tracé sur une enveloppe mise au chaud dans la poche de Pencenat. Non qu'elle fût jalouse, Dieu garde ! Mais elle ne perdait jamais une occasion d'empoisonner l'existence de son mari. Certain jour, longtemps auparavant, elle l'avait surpris tripotant à pleines mains la Rose Roche, la buraliste. Celle-là, veuve de guerre et plantureuse, elle semblait n'avoir choisi ce métier que pour rencontrer le plus d'hommes possible. Il fallait la voir leur offrir ses seins pardessus le comptoir. Prudence avait profité de cette incartade pour priver Pencenat de son quant-à-soi, sans aucun mal d'ailleurs, ayant toujours répugné à l'utiliser avec lui et depuis longtemps avide d'occuper seule le lit conjugal.
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Les enquêtes du commissaire Laviolette - Le parme convient à Laviolette
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