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EAN : 9782355842696
576 pages
Sonatine (01/10/2014)
3.79/5   491 notes
Résumé :
1974. Vétéran du Vietnam, John Gaines a accepté le poste de shérif de Whytesburg dans le Mississippi. Un jour, on découvre, enterré sur la berge de la rivière, le cadavre d'une adolescente, Nancy Denton, disparue vingt ans plus tôt. Le corps a été préservé par la boue, mais le cœur a été remplacé par un panier contenant la dépouille d'un serpent. Déjà traumatisé par la sale guerre du Vietnam, John est à nouveau confronté à l'horreur. Il va ainsi repartir au combat e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (102) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 491 notes
Dans le comté de Whytesburg, littéralement pourquoi tesburg ce à quoi je rétorquerai pourquoi pas, John Gaines fait office de shérif. Non pas que l'homme soit gangréné par l'ambition mais l'on s'est dit qu'un vétéran du Vietnam serait sans doute à même de régler les quelques menues incivilités du coin.
Lorsque le corps sans vie de Nancy Denton fut extrait de son linceul de boue, John a dû penser que la vie était un éternel recommencement. Avoir échappé aux horreurs de la guerre pour y être de nouveau confronté de retour au pays, le Dieu du lol était décidément un sacré farceur.
Mais qu'à cela ne tienne, il était le garant de la loi et quiconque l'outrepassait aurait affaire à lui.

Effacez toutes les lettres d'Ellory puis remplacez-les par captivant et vous obtenez...ben captivant du coup. Hasard, coïncidence, je ne crois pas non.
L'auteur n'en est plus à son galop d'essai et fait montre, une fois encore, d'une réelle maîtrise tant au niveau de l'écriture que de la trame qu'il déroule posément histoire de faire durer le plaisir.
D'un côté, un survivant devant composer avec les fantômes qui le hantent, de l'autre, un groupe de gamins devenus adultes et influents qui, à l'époque de la disparition de la victime survenue 20 ans plus tôt, était soudé comme les cinq doigts de la main. Autant de suspects idéaux. Autant de murs auxquels se cogner.

Chez Ellory, pas d'esbroufe.
Le rythme est lent mais dans le Sud, rien que de très naturel en somme.
La construction, parfaitement huilée, est une véritable machine de guerre détruisant toutes vos spéculations sur son passage pour délivrer une vérité difficilement concevable.
Et c'est ça qui me botte toujours dans un thriller, le fait que la fin vous sèche tout en tenant parfaitement la route.
Ici, contrat rempli haut la main peau de tamarin.
Ellory n'a plus rien à prouver.
Le bonhomme est un bosseur talentueux.
Un musicien polymorphe qui vient, pour le plus grand plaisir de tous les amateurs du genre, de délivrer une nouvelle partition de haut vol.
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1954
Gros patelin du Missouri à la frontière de la Louisiane.
Une bande de jeunes de 10 à 25 ans: des populos, des fils de bourges, un jeune vétéran du Pacifique ( la guerre du pacifique: drôle de nom pour une guerre, is not it?).
Et Nancy disparait........

1974.
L'invincible Amérique s'enlise au Viet Nam: Saîgon est encerclé
La pure Amérique est souilléé par les mensonges de Nixon et le scandale du Watergate.
Dans ce sud des etats unis, la ségrégation raciale a disparu..... officiellement.
Ce sud revendique ses racines chrétiennes mais le vaudou subsiste, d'où un synchretisme qui peut parfois se révéler horrifique.
John, ancien du Viet Nam, des fantômes plein la tronche est shériff: il s'occupe des " incivilités": il soigne surtout à la fois les blessures de sa guerre et sa mère, atteinte d'un cancer.
Et Nancy réapparait........

Une plongée lente, mélancolique, sombre et cruelle dans le sud des US en 1974. Thriller où l'atmosphère prend le pas sur l'intrigue somme toute classique, l'intéret n'est pas là. Il est dans les combats que l'homme se livre à lui même, au conformisme, aux vieux relents nauséabonds que conservent les bayous.

Un beau roman noir.

Mais ce n'est que mon humble avis
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La publication en France d'un nouveau roman de R.J. Ellory est toujours un événement. Une fois de plus, celui-ci est à la croisée des genres, entre roman noir et thriller, pour un résultat qui ne ressemble pas à ses précédents romans et qui est pourtant du Ellory pur jus.

L'auteur n'a pas son pareil pour nous plonger dans une part de l'Amérique et fouiller à ce point la psychologie humaine. A ce stade, c'en devient un art !

1974, sud des États-Unis. Un pays qui peine à se remettre de la guerre au Vietnam et une région où tensions raciales et ségrégation sont encore totalement ancrées dans les moeurs.

John Gaines, shérif de son état, est surtout un jeune vétéran de cette guerre lointaine qui a renvoyé des hommes détruits à la maison.

Dans l'interview qu'il a accordé sur mon blog, Ellory explique avoir présenté son projet de roman à son éditeur comme un mélange des films Angel heart et Apocalypse Now. Je dois dire que c'est plutôt bien vu.

Avec ces personnages qui souffrent de stress post-traumatique (même si le terme n'était pas encore usité à l'époque), et ce récit sur la difficulté de survivre (à la perte de l'être cher ou bien à la violence du monde), Ellory construit pas à pas une intrigue forte, une vraie enquête policière avec de puissantes thématiques (sur la culpabilité du survivant ou encore la persévérance…).

Autant son précédent et magnifique roman (Mauvaise étoile) faisait briller quelques lueurs dans l'obscurité, autant Les neuf cercles (The devil and the river en VO, j'aime beaucoup le titre original) est un récit profondément ténébreux.

La mort y rode à chaque page, pas un chapitre sans que la Fossoyeuse n'y fasse planer son ombre.

Cette ambiance pesante en devient quasi-hypnotique, tant l'auteur prend le temps de sonder l'âme humaine à travers ces 575 pages. Très vite, nous ne sommes plus simplement là à suivre le personnage de Gaines, nous devenons Gaines ! Nous plonger avec un tel réalisme au plus profond de ses pensées, de ses meurtrissures psychologiques, est l'une des grandes réussites de ce roman. Un tel degré de rapprochement, alors que le récit est écrit à la troisième personne, démontre une fois de plus que l'auteur fait preuve d'un talent hors normes.

Par sa sublime plume, Ellory invoque les esprits (le terme n'a jamais été aussi bien choisi, vous le verrez), ils prennent vie devant nos yeux, pénètrent notre âme. le rythme est lent, ce qui permet de s'imprégner de l'atmosphère de cette période. Et pourtant il sait donner des coups d'accélérateurs et nous asséner des coups de bambous avec des scènes assez violentes (mais jamais gratuites).

J'ai pu trouver quelques rares longueurs et répétitions en cours de ma lecture. Avec le recul pourtant, c'est aussi ce qui rend ce récit si immersif et donne d'autant plus de force au magnifique et inattendu final. Impression fugace totalement balayée une fois la dernière page tournée, donc.

Qui d'autre qu'Ellory possède un telle talent incantatoire et une telle puissance pour décrire la psyché humaine ? A chaque roman, il s'impose davantage encore comme un auteur incontournable. Avec ce récit sur la mort, la perte, la culpabilité et la damnation, Les neuf cercles en sont une nouvelle preuve éclatante.

R.J. Ellory is the king of Roman Noir !
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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J'ai eu l'occasion de découvrir l'auteur R.J. Ellory l'année passée avec son roman Les Assassins. Énorme coup de coeur, je réitère l'expérience aujourd'hui avec Les Neufs Cercles.

Dans les années 1970, John Gaines est le shérif de la petite bourgade de Whytesburg dans le Mississippi. Vétéran de la Guerre du Vietnam et vivant seul avec une mère en fin de vie, John Gaines est un homme brisé, hanté par des souvenirs douloureux. Whytesburg est une ville plutôt calme à gérer pour le shérif, tout le monde se connaît, s'entraide et les crimes restent rares. C'est le lieu idéal pour essayer de se relever. Manque de pot, une affaire vieille refait surface. le cadavre d'une jeune adolescente de 16 ans est déterré à côté de la rivière. Cette jeune femme est portée disparue depuis vingt longues années et son corps est retrouvé dans un état de conservation étonnant, comme si elle était morte la veille. Les souvenirs paressent loin et le voisinage n'étant plus le même, l'enquête s'annonce difficile. Loin d'être un véritable détective, John Gaines aura tendance à prendre les événements beaucoup trop à coeur, marchant beaucoup à l'instinct, il fera tout pour découvrir les raisons de ce meurtre, même si pour cela il devra enfreindre la loi et aller contre le système judiciaire souvent corrompu.

Entre enquête policière et souvenirs de guerre, R.J. Ellory nous tient en haleine avec ce roman. Dans une atmosphère très étouffante, on découvre les côtés sombres du Sud des Etats-Unis : le Ku Klux Klan encore très présent et les nombreuses croyances autour du vaudou très ancré dans l'esprit des habitants. J'aime beaucoup retrouver cette ambiance-là dans les romans policiers. Carnaval de Ray Celestin avait été une superbe lecture pour cela et je suis heureuse de retrouver cette atmosphère très particulière dans un autre roman.

Bien que je pense qu'elle ne peut pas plaire à tout le monde, la plume de R.J. Ellory est très profonde et nous décrit de façon très complète et approfondit la psychologie des différents personnages. L'auteur prend son temps et bien que cela en pâtit sur le rythme de l'intrigue, j'ai énormément apprécié cela. Les états d'âme de John Gaines et ses réflexions sur le crime auquel il fait face l'amènent à énormément réfléchir autour des événements qu'il a pu vivre au Vietnam. On ressent ses souffrances d'ancien combattant et bien qu'il en soit sorti indemne physiquement, la difficulté de passer à autre chose et de chercher à nouveau le bonheur reste impossible pour lui en l'état actuel des choses.

Les Neufs Cercles est un roman qui m'a tout de suite happée. Totalement prise dans l'intrigue et obnubilé par la profondeur des personnages et l'ambiance qui se dégage de la petite bourgade, le roman est encore une fois une lecture marquante pour moi. Cette fois, c'est sûr, je n'attendrai pas un an pour découvrir un autre ouvrage de cet auteur.
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Un excellent polar américain, avec vétérans de guerre et tension raciale des années 70.

Un cadavre est découvert dans la vase de la rivière. le shérif qui mène l'enquête a fait la guerre du Vietnam et tout lui rappelle les dangers et les massacres. Des odeurs, des sons, des images insoutenables ne cessent de le hanter.

La guerre et ses conséquences durables chez les soldats constituent dans ce roman un thème d'autant plus important qu'un suspect est un survivant de la Seconde Guerre mondiale… une douloureuse parenté pour l'enquêteur.
Dans cette recherche d'assassins, on pourra goûter le décor complexe de la société du sud des États-Unis, avec une riche famille qui contrôle une région, avec une justice corrompue et des membres du Klan, et même un peu de vaudou pour pimenter la sauce.

Malgré les crimes sanglants, on aura aussi droit aux sentiments positifs, l'amitié entre des adolescents, le grand amour et l'amour d'une mère, de même que l'estime et la solidarité entre les personnes qui livrent le même combat.

Ce n'est pas un vraiment un thriller haletant, mais un drame qui permet d'entrer dans l'univers mental des anciens combattants et d'explorer des facettes de la psyché humaine.

P.S. On mentionne les neuf cercles de l'enfer, mais aucune autre référence à Dante dans le roman. Les combattants reviennent de l'enfer, ils ont vu l'horreur, le mal, mais je n'ai pas vu se développer la métaphore des neuf cercles, mais ils sont peut-être hérités de la traduction plutôt que de l'imagination de l'auteur.
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critiques presse (3)
LaPresse
15 décembre 2014
Un polar très noir, à la fois tragique et d'une grande sensibilité, qui nous interpelle et nous émeut. Un des meilleurs de l'année.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
08 décembre 2014
Non content de nous livrer, en styliste hors pair, une intrigue finement ficelée, Ellory interroge longuement la psychologie de ses personnages, fouille l'âme humaine et ses zones d'ombre, donne des coups de canif à la frontière entre le bien et le mal.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaPresse
13 novembre 2014
Conteur génial et styliste impeccable, Ellory fait preuve d'une rare sensibilité. Un récit formidable!
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (117) Voir plus Ajouter une citation
Après la guerre, une fois rentré chez lui, il s’était mis à croire à la chance, voire au destin, car il n’y avait aucune explication logique à sa survie. Pourquoi un homme mourait quand un autre vivait ?
Il n’y avait aucune marque visible permettant d’identifier ceux qui rentreraient chez eux et ceux qui ne rentreraient pas. Peu importait d’où vous veniez , peu importait que vous soyez militaire de carrière ou volontaire ou conscrit. Quand s’était votre tour, c’était votre tour. Peu importait que vous soyez aimé ou méprisé, que vous alliez à l’église par conviction ou simplement pour pour voler l’argent de la quête, que vous vénériez votre mère ou la maudissiez plus que tout, que vous soyez un menteur, un escroc, un blasphémateur, que vous vous vautriez dans chacun des sept péchés capitaux ou que vous mettiez un point d’honneur à obéir à la lettre à chacun des commandements. La guerre n’avait pas de préjugés, pas de plan, pas de préférence. La guerre vous prenait tel que vous étiez, sans poser de questions.
Pourquoi ? Comment la décision était-elle prise ? Et par qui ?
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Une guerre sombre, impitoyable, implacable, qui prenait tout ce qu’il y avait de bon en vous et le remplaçait par du néant. Il était difficile de comprendre l’influence qu’un peu plus d’une année pouvait avoir sur un être humain. Mais c’était un fait. C’était indéniable.
Certains affirmaient qu’ils avaient laissé une partie d’eux-mêmes dans les jungles et les villes et les tunnels de l’Asie du Sud-Est. Ce n’était pas vrai. Ils y avaient laissé la totalité d’eux-mêmes. Ils étaient une personne différente à leur retour, et leurs amis, leur famille, leur femme, leur mère et leurs filles peinaient à les reconnaître. Eux-mêmes se voyaient désormais aussi presque comme des étrangers.
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La matinée touchait à sa fin. Les nuages diffusaient une lumière poisseuse, et l'air semblait assez épais pour être mâché. Les sons étaient étouffés, le chant des geais bleus et des engoulevents s'estompant à moins de quinze centimètres de leur gorge.
Gaines se tenait sur les marches de derrière, regardant en direction de l'endroit où avaient été enterrées la tête et la main de Michael Webster. Là-bas, au bout du champ, à quelques centimètres sous la surface, il y avait du sang, de la cire, des cheveux, et allez savoir quoi d'autre. Et plus loin, vers l'horizon – au-delà de la clôture en fer barbelé et des pins à encens, des cyprès, des verges d'or et des sauges bleues, au milieu des toiles de kudzu, parmi les nids de cardinaux rouges et des moqueurs roux, les sons des grenouilles et des écureuils, au milieu des empreintes des cerfs de Virginie –, il y avait autre chose. Des fantômes, peut-être. Quelque chose d'étrange et de puissant, une facette de l'horreur qu'il ne comprenait pas. Pas encore.

p.439
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De quelque côté qu'il se tournât, Gaines se sentait coincé. Était-il possible que Wade n'ait jamais à rendre de comptes pour ce qu'il avait fait ? Bien sûr que oui. C'était la différence fondamentale entre la justice et la loi. La culpabilité ne garantissait pas le châtiment. Le système judiciaire avait créé ses propres subtilités machiavéliques, par instinct de conservation, afin de protéger son exclusivité, mais ce faisant il avait atteint un tel niveau de complexité, avait créé de telles failles, que même les pires êtres humains pouvaient repartir libres, en toute légalité, au vu et au su de tous, chaque pas les rapprochant un peu plus d'une récidive éventuelle. C'était un point de vue cynique, mais réaliste.

p.413



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Quand vous voyiez un joueur de football blond de 19 ans décapiter un jeune Vietnamient de 15 ans, puis rester là à prendre des photos tout en tenant la tête par les cheveux — les yeux révulsés, le rictus de mort, la teinte blêmes de la chair exsangue —, vous compreniez que le monde ne tournait pas rond. Vous ne regardiez plus jamais les gens de la même façon. (p. 95)
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"Le dernier R.J. Ellory ! le plus francophile des anglais ! Un roman noir qui se passe au fin fond des États-Unis, dans les Appalaches. Ellory excelle dans cette écriture noire et descriptive qui vous plonge dans une ambiance noire, moite et chaude des petites villes pauvres américaines. Une fin complètement inattendue ! " - Jean-Edgar Casel
Avec ce thriller magistral, qui évoque autant True Detective que Top of the Lake, R. J. Ellory cumule une intrigue au suspense implacable et une histoire familiale d'une émotion rare.
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