3 août 1914. Ça y est... Tous les gars du village sont mobilisés. Dont Pierre Fardin, qui, à l'inverse des autres, ne semble pas excité par cette guerre. Il promet à son amie, Suzanne, de lui écrire afin de lui confier ses tourments. Dans le train qui l'emmène au front, il retrouve les autres gars, certains que la guerre va vite être expédiée. Fardin, lui, doute et sent bien que ça va être long...
Quelques semaines plus tard, la guerre est bien là. La pluie, la boue et le froid rendent ces conditions de vie, déjà dures, pénibles. L'organisation dans les tranchées se fait bon an mal an. L'on se réjouit de revoir un copain perdu de vue depuis 20 ans, l'on s'étonne de retrouver un boche mort sur un banc ou encore des noms des soldats...
Pierre, lui, écrit, quand il le peut, à Suzanne. Lui explique tant que faire ce peut la vie dans les tranchées...
À l'occasion du centenaire de la bataille de Verdun,
Guillaume Bouzard nous plonge au coeur de ces tranchées en compagnie de Fardin, Lambruche, Berreau ou bien encore Latouffe, Vagin, Cramouille ou Foufoune. Malgré l'horreur de la guerre et les conditions de (sur)vie pénibles, l'auteur réussit le pari de nous faire sourire. Des historiettes de 2 à 6 pages, de facture inégale, certes, mais toujours de bon aloi. Des situations douces-amères, drôles parfois, notamment cette compagnie de soldats aux noms farfelus ou cette partie de rugby entre ennemis, plus tragiques lorsque l'un des leurs meurt sous les balles. Des poilus attachants et émouvants, parfois courageux, lâches ou débrouillards, mais toujours solidaires. Des soldats au combat qui, ne l'oublions pas, sont tout simplement des hommes qui n'ont pas toujours choisi d'être là. Un trait tout simple mais efficace.
Guillaume Bouzard nous offre un premier tome à la fois tout en finesse et drôlerie.