AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782715228320
304 pages
Le Mercure de France (10/04/2008)
3.48/5   21 notes
Résumé :
Nous n’avons pas encore dans notre base la description de l’éditeur (quatrième de couverture)
Ajouter la description de l’éditeur

Vous pouvez également contribuer à la description collective rédigée par les membres de Babelio.
Contribuer à la description collective
Que lire après Les belles ténébreusesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai beaucoup apprécié cette lecture et le style d'écriture de Maryse Condé. Être apostrophée par l'auteur en pleine narration était très agréable et mettait encore plus en perspective ce que je comprenais de l'histoire et ce qu'elle voulait faire ressentir au travers des péripéties de ce "brave" Kassem.
Sous une écriture drôle et ironique elle montre que la misère est la même sur tous les continents, que les pauvres, les rejetés de la société, les immigrés ont une ressource incalculable dans la chaleur des coeurs, que les charlatans n'ont pas de frontière et les puissants d'occident ou les dictateurs africains se ressemblent.
Un livre qui ouvre l'esprit sur la condition des exilés, la recherche d'une terre et de ses racines, que l'on soit réfugié haïtien à New York ou français né d'un père guadeloupéen et d'une mère roumaine vivant dans la banlieue de Lille, on est toujours étranger pour l'autre, et encore plus si l'amour de sa famille est défaillant.
Un livre qui ouvre l'esprit vers d'autres lectures, d'autres auteurs -par l'insertion d'extraits de poèmes- ou d'autres arts avec des références à des peintres notamment (Ivan Lackovic, que je ne connaissais pas réalise de sublimes dessins ou encore le tableau de "La Reine Erzulie" de Robert Saint-Brice, splendide).
Une lecture multiple à bien des égards.
Commenter  J’apprécie          142
Sortilège ou fascination ? Les mots sont faibles pour décrire l'étrange emprise qu'exerce sur les gens un certain "docteur" Ramzi An-Nawawi, soi-disant diplômé de la faculté de médecine de Leeds, en Angleterre, et héritier d'une des plus anciennes familles de Samssara, lieu imaginaire au nord d'un pays d'Afrique tout autant imaginaire. Grand connaisseur de la botanique tropicale, il a trouvé par là un moyen de s'enrichir, considérablement, et s'attirer les faveurs des puissants, au mépris de la morale la plus ordinaire. Ce moyen, il serait dommage de la dévoiler car il constitue le moteur essentiel du récit et le lecteur sagace le découvrira, ou le devinera, au fil de sa lecture. Cette emprise sur les êtres, acquise grâce à sa faconde, son physique séduisant et sa science de la manipulation, il va également l'exercer sur un pauvre hère, habile de ses mains mais doté d'une innocence au-delà du commun, dont il fera son assistant dans cette activité lucrative qu'il nomme "parage". Kassem Mayoumbe, fraîchement débarqué de sa France natale, métis d'un père d'origine guadeloupéenne et d'une mère d'origine roumaine, va rapidement tomber sous la coupe de cet étrange personnage, qui va le couper de toutes les attaches qu'il arrive à grand-peine à tisser dans ce pays dont il ignore les us et les coutumes. Un roman étrange, flirtant avec le surréalisme, magnifié par une écriture somptueuse. Derrière la fable se dissimule à peine une critique du monde dans lequel nous vivons, où les apparences comptent plus que la réalité, où les mensonges les plus grossiers sont plus crédibles que le simple bon sens…
Commenter  J’apprécie          40
Immigré en Amérique, Kassem né à Lille d'un père Guadeloupéen et d'une mère roumaine, ne sait pas où se situer. Ces problèmes identitaires facilitent très certainement l'emprise qu'exerce sur lui le soi-disant Dr Ramzi, pas vraiment médecin mais gourou et charlatan mais tellement charismatique et séducteur.
Kassem découvre bientôt les méthodes frauduleuses et criminelles par lesquelles Ramzi s'enrichit mais il n'arrive pas à se libérer de cet homme qu'il perçoit comme son bienfaiteur. Kassam adopte plusieurs identités qui ne sont pas les siennes (musulman...) pour lui plaire.
Qu'est-ce que l'identité : la langue peut-être ("Kassem, stupéfait, réalisait que le français était sa langue"), le roman qui peut aussi être un roman initiatique pour Kassem qui se cherche est également un récit sur l'argent-roi qui ouvre toutes les portes. On ne prête qu'aux riches pourrait être son sous-titre.
Commenter  J’apprécie          30
"Les belles ténébreuses" ...ou comment un manipulateur pervers hors pair abuse avec brio de la crédulité des gens qui l'admirent, et exerce en particulier son pouvoir sur un "brave garçon" naïf en mal de reconnaissance et d'affection.
L'écriture est raffinée et l'auteur aborde les travers qu'on retrouve sur tous les continents : racisme, mépris des faibles, admiration des "belles gueules" ...
Auteur à découvrir : ça en vaut vraiment la peine.
Commenter  J’apprécie          20
Ce livre est passionnant : pb d'identité et intrigue policière
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il décida tout de même d'emmener Kassem au Brasero, un bar brûlant comme l'indiquait son nom. Dans le beuglement de la musique du Super Etoile, on se heurtait à l'habituelle mosaïque de déracinés qui ne se consolaient pas de ce qu'ils avaient perdu dans l'exil : estime de soi, sentiment d'appartenance à une communauté respectable et vivante et non d'errer, les mains vides, à la surface de la terre. "Disposable people", disent en anglais les sociologues, "des êtres jetables" dispersés au gré des besoins, utilisés, rejetés.
Commenter  J’apprécie          180
Mais, je vous entends, vous voulez en connaître davantage. Vous voulez savoir dans quel pays Kassem était venu travailler, où se passait l'attentat. Je ne vous en dirai rien. Il vous suffit de savoir qu'il s'agissait d'un de ces pays de soleil, assombri, hélas ! par la dictature de leur Président à vie, dont les habitants, las de crever de faim à petit feu, viennent trouver une mort plus rapide dans les incendies des taudis de Paris. On les appelle pays du tiers-monde ou encore pays en voie de développement ou encore pays du Sud. Moi, c'est cette dernière expression que je préfère. Ce mot "Sud" est investi d'un pouvoir d'évocation singulier. Vous vous rappelez ce tube de Nino Ferrer ?

On dirait le Sud
Le temps dure longtemps
Et la vie sûrement
Plus d'un million d'années
Et toujours en été.

Mais je m'égare.
Kassem sursauta : Ana-Maria ! Où était Ana-Maria ? Il n'y avait pas songé.
Commenter  J’apprécie          100
Bref, ces gens n'avaient que faire d'un gendre café au lait, descendant d'esclaves arraisonnés sur les côtes d'Afrique et vendus à l'encan à Gorée. Bien sûr, on peut faire de cette piètre origine un remarquable poème :

Non, nous n'avons jamais été amazones du roi du Dahomey, ni princes de Ghana avec huit cents chameaux...

Si Aimé Césaire a du génie, croyez-moi, la réalité ne possède aucun panache !
Commenter  J’apprécie          90
Quelle tâche exaltante que celle de l'alphabétisation ! Bientôt, les femmes immigrées pourraient lire traduits Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée de Pablo Néruda.

Mon corps de laboureur sauvage te creuse
Et fait jaillir le fils du fond de la terre.
Commenter  J’apprécie          120
Kassem stupéfait, réalisait que le français était sa langue. Sans qu'il s'en doute, cette langue était devenue sienne, un peu comme l'Islam était devenue sa religion. Quel bonheur c'était d'entendre parler un idiome que l'on connaît depuis l'enfance et que l'on comprend sans effort, tout naturellement.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Maryse Condé (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maryse Condé
Augustin Trapenard rend hommage sur le plateau de la grande librairie à Maryse Condé décédée mardi 2 avril 2024 à l'âge de 90 ans. Sa disparition marque la fin d'une époque littéraire marquante. Cette écrivaine guadeloupéenne laisse derrière elle un héritage littéraire riche, composé de près de 70 livres qui ont profondément marqué les esprits avec notamment Segou, La migration des coeurs, En attendant la montée des eaux. Professeur et journaliste, elle était souvent citée pour le prix Nobel, reconnaissance de son engagement et de son talent indéniable. À travers ses écrits, Maryse Condé a toujours cherché à mettre en lumière les questions cruciales de son temps, notamment le racisme, l'esclavage et le colonialisme. Son oeuvre puissante a fait écho bien au-delà des frontières de son île natale, résonnant à travers les Antilles, l'Afrique et au-delà. En 2018, à Stockholm, elle exprimait avec fierté sa contribution à la reconnaissance de la voix de la Guadeloupe.

Maryse Condé restera dans les mémoires comme une figure majeure de la littérature francophone, ayant enrichi le monde des lettres par sa sensibilité, son engagement et son talent incontestable
+ Lire la suite
autres livres classés : littérature antillaiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

Souvenirs ....

Qui a écrit le roman "Les souvenirs", dans lequel le narrateur, apprenti romancier, prend conscience à l’occasion du décès de son grand-père de tout ce qu’il n’a pas su vivre avec lui et il comprend que le seul moyen de garder l’amour vivant est de cultiver la mémoire des instants heureux ?

Olivier Adam
Agnès Ledig
David Foenkinos

10 questions
33 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , écrivain , souvenirsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..