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EAN : 9782909052168
323 pages
Editions Kailash (16/02/1997)
3.97/5   33 notes
Résumé :
Les Civilisés obtinrent le troisième prix Goncourt en 1905, mais ni le grand public ni le lectorat lettré ne savent rien de son auteur Claude Farrère, et du roman. Les Civilisés, ce sont les coloniaux, ceux qui devraient porter le fardeau de l'homme blanc vanté par Kipling : la Civilisation, la leur du moins. La presse retient alors de ce livre qu'en vertu du climat de Saïgon et de Hanoï, qu'en vertu aussi de l'opium, ses héros sont en proie à un renoncement pessimi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un tel livre vaudrait aujourd'hui à son auteur d'être certainement livré à la pire des vindictes littéraires, et le plongerait sans nul doute dans un scandale dont il ne se relèverait que très difficilement.
En 1905, il a valu à claude Farrère de remporter le prix Goncourt.
Jacques-Raoul-Gaston de Civadière est officier de marine embarqué sur le croiseur "Bayard".
De retour du Japon, il retrouve, à Saïgon, ses deux amis : le docteur Raymond Mévil, un médecin qui aime les femmes et Georges Torral, un ingénieur mathématicien saturé de logique.
Tous les trois sont blasés, sceptiques et mécréants et se livrent sans vergogne aux pires des débauches.
Mais de Civadière va faire la rencontre de mademoiselle Selysette Sylva ...
Contrairement à beaucoup de ses lecteurs, j'ai ouvert ce livre en connaissant assez bien l'oeuvre de Farrère que j'ai suivi sur bien des océans, à travers bon nombre de ses livres.
Celui-ci est le premier qui a compté, celui qui l'a introduit sur la scène littéraire, celui qui est resté gravé dans les mémoires.
Ce livre ne condamne pas le colonialisme.
Farrère est un grand admirateur du maréchal Lyautey et de l'amiral Courbet.
C'est un implacacble réquisitoire contre la "clique coloniale" qui pour lui est "un cercle d'escrocs, de catins et de nihilistes trop civilisés".
Il pense que le système a été perverti par ces occidentaux licencieux et décadents "coudoyant l'indigène avec une insolence bienveillante de conquérants".
Pour Claude Farrère, "lorsque les yeux savent voir, il n'existe pas deux pays pareils dans le monde entier".
A travers toute son oeuvre, il sera attentif aux paysages et saura s'imprègner des civilisations rencontrées.
Il connaît donc très bien le pays dans lequel évoluent ses personnages.
Lorsqu'il est en Turquie, Farrère devient un musulman très croyant qui, assis à la terrasse d'un café Osmanli, contemple silencieux le Bosphore.
Et, devenu chinois en Chine, Farrère s'enorgueillit de sa race la plus vieille du monde, et de sa philosophie la plus clairvoyante et la plus ironique. ..
Mais la personnalité de Farrère est difficile à appréhender car elle se cache derrière la silhouette d'un homme rigide du XIXème siècle, d'un marin idéaliste et derrière celle d'un écrivain anticonformiste et singulier.
"Les civilisés", par sa qualité d'écriture et par la maîtrise de son récit, ressemble plus à l'apogée d'une oeuvre qu'à un presque premier roman.
La religion catholique dans cette ouvrage, comme d'ailleurs dans toute l'oeuvre de Farrère, est traitée comme quantité négligeable.
La Cathédrale de Saïgon n'est décrite que par ces mots : "sur la maison d'un dénommé Dieu".
Alors que l'on trouve dans plusieurs des ouvrages de Farrère un grand nombre de magnifiques descriptions de mosquées.
C'est que Farrère, comme Loti, est un Orientaliste.
Ce livre est écrit d'un trait de belle plume.
C'est un livre exigent et dense où les personnages sont hauts en caractère, et où les femmes sont jaugées à la même mesure que les hommes.
C'est un livre de pure littérature, une histoire d'amour tragique ...






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Peut-on faire sa carrière en exploitant sa vergogne l'oeuvre d'un glorieux aîné et en le plagiant ouvertement ? Cela semble impossible, et pourtant un homme y est parvenu : Claude Farrère, ou plus exactement l'enseigne de vaisseau Frédéric Bargone, qui se retrouva en service en 1903 sous les ordres du commandant Julien Viaud, plus célèbre pour son nom de plume Pierre Loti. Cette rencontre fut décisive dans la carrière littéraire du jeune Bargone, bien qu'il soit fort difficile d'évaluer de quelle nature elle pouvait relever. On connaît le goût de Pierre Loti pour les jeunes garçons, d'autant plus que l'homosexualité, jamais abordée par Loti lui-même qui "féminisait" ses romances dans ses récits, est beaucoup plus présente dans les romans de Claude Farrère, même si elle fait souvent simplement partie du décor des moeurs orientales.
Toujours est-il que Claude Farrère parla souvent de Pierre Loti comme d'un ami, prétendant même avoir recueilli ses dernières paroles sur son lit de mort, ce qui est parfois contesté par la famille de Loti, tandis que Pierre Loti n'a jamais écrit une ligne sur Claude Farrère. Il est donc probable qu'il y eut un parasitage manifeste de Farrère envers son aîné de 26 ans.
Toutefois si, dès 1904, Claude Farrère entre en littérature avec une série de romans totalement inspirés de l'univers de Pierre Loti, sur bien des plans, son travail s'écarte presque immédiatement de celui de son modèle. Pierre Loti, en effet, est avant tout un poète, dont le verbe est sensuel, onirique, hédoniste, servi par un style fluide et imagé, teinté de réminiscences symbolistes. Claude Farrère, en revanche, est un romancier très terre à terre, un narrateur méthodique, précis dans ses descriptions, méticuleux comme un fonctionnaire sourcilleux du règlement. Ses personnages ne sont pas des émanations de lui-même, leurs vices ne sont pas les siens. Là où Pierre Loti s'assume en décadent amoral et narcissique, Claude Farrère donne plus l'impression d'avoir pour la décadence la fascination de celui qui est incapable de réellement s'y abandonner. D'où une certaine préoccupation de moralité qui se saisit de lui en cours de rédaction, et l'amène à faire triompher la vertu sur le vice au terme de son roman, sombrant dans un puritanisme prudent auquel jamais Pierre Loti ne se serait abaissé.
Mais cette frilosité littéraire et moralisatrice, qui empêchera toujours l'élève de dépasser le maître, lui assurera cependant la reconnaissance de ses pairs, du milieu littéraire, et d'une large partie d'un public désireux de s'encanailler, mais d'en ressortir totalement absous. Par la suite, les romans et les recueils de nouvelles de Claude Farrère s'adaptèrent à ce public fadasse et perdirent autant de leur intensité que de leur crudité, ce qui n'empêcha pas Claude Farrère de mener une carrière inaltérable durant plus de 50 ans, laissant à la postérité pas loin de 70 ouvrages presque exclusivement consacrés aux territoires de l'Empire Colonial Français, dont il était par ailleurs un vigoureux défenseur, même s'il tenait à en dénoncer les dérives.
Mort en 1957, Claude Farrère n'a pas assisté à la fin de l'Empire Colonial Français, ni au bannissement progressif de son oeuvre, d'abord par désuétude, ensuite sous l'effet de la repentance démagogique. Pour être honnête, ce n'est pas forcément une grande perte sur le plan strictement littéraire, tant Claude Farrère est devenu rapidement un reflet si conformiste de la mentalité de son époque qu'il ne pouvait que très difficilement lui survivre.
Toutefois il convient d'isoler de cette littérature fade ce que l'on peut appeler la « Trilogie Lotienne », à savoir : « Fumée d'Opium » (1904) ; « Les Civilisés » (1905) et « L'Homme Qui Assassina » (1906).
« Les Civilisés » tient une place à part dans cette trilogie, d'abord parce que ce roman obtint le prix Goncourt à sa sortie et fit connaître Claude Farrère au grand public, mais aussi parce que ce roman fut véritablement "subtilisé" à Pierre Loti. En 1883, Pierre Loti alors en mission à Annam (l'actuel Vietnam) avait été frappé et révolté par la manière dont les colons français se comportaient en Indochine, se montrant volontairement violents et ostensiblement décadents sans que rien ne le justifie à l'époque, le mouvement rebelle Viêt-Cong n'existant pas encore.
de manière anonyme, Pierre Loti avait révélé ces exactions dans une série d'articles envoyés au Figaro, dont la publication fut stoppée nette sur ordre du gouvernement.
Inspiré par ce précieux exemple, mais aussi probablement par son expérience personnelle, car il fut lui aussi détaché en Indochine Française, Claude Farrère signa le grand roman indochinois que Pierre Loti, quelque peu prisonnier de sa littérature sensuelle et exotique, n'a jamais jugé pertinent d'écrire.
« Les Civilisés » ouvrit donc la voie vers une thématique littéraire qui allait perdurer pas loin de 70 ans, incarnée notamment par par de très grands auteurs comme Eugène Pujarniscle, Henry Daguerches ou Jean Hougron, avec plus ou moins de complaisance, de décadence ou de nostalgie.
le roman se déroule presque exclusivement dans la ville de Saigon (rebaptisée après 1975 Hô Chi Minh-Ville, en l'honneur du leader Viêt-Cong héros de la décolonisation). C'était déjà en 1905 la capitale du Vietnam, et même si elle était moins peuplée qu'aujourd'hui, elle accueillait pas moins de 700 000 habitants, la plupart d'une extrême pauvreté. C'est dire si un colon occidental ayant su accumuler de tangibles économies pouvait absolument réaliser tous ses caprices à Saigon.
Trois amis français, un médecin colonial, Raymond Névil, et deux officiers de marine, le capitaine Torral et le comte Jacques de Fierce, forment un trio d'amis qui se sont eux-mêmes baptisés les "Civilisés". Depuis de nombreuses années, ils consacrent leurs soirées – et assez souvent leurs nuits - à écumer autant les endroits sélects que les bas-fonds de Saigon, usant et abusant de tous les plaisirs, alcool, drogues, jeux d'argent et bien entendu bacchanales sexuelles de toutes sortes. Plus âgé que ses camarades, Raymond Névil est célèbre dans toute la ville pour courir après tous les jupons qui passent. Longtemps collectionneur d'indigènes, qui préféraient payer les soins du médecin en nature plutôt qu'avec leurs maigres pécules, Raymond Névil, qui est le plus joueur des trois, les néglige désormais pour traquer les épouses des administrateurs coloniaux ou les jeunes femmes européennes en visite touristique. Prédateur cynique et accompli, insensible aux sentiments, il n'est pas rare qu'il échange ses conquêtes avec Jacques de Fierce, le benjamin de la bande, un garçon encore jeune, surtout émoustillé de se retrouver plongé dans un pays où tout est permis, rien n'est immoral, et où il se retrouve délivré du carcan aristocratique dans lequel il a été élevé. Enfin, le troisième larron, Torral, est un homosexuel brutal qui ne consomme que des éphèbes et des garçonnets annamites, sur lesquels il règne en despote autoritaire, faisant de ses favoris du moment des serviteurs dociles et des esclaves sexuels.
Enivrés par le pouvoir dont ils jouissent (dans tous les sens du terme), les trois hommes se sentent en permanence tout en haut d'une Olympe dont nul ne peut les faire descendre. Si les obsessions sexuelles de Raymond Névil sont bien connues, il est cependant indéboulonnable, étant le médecin le plus célèbre et le mieux fourni de Saigon. Torral et Fierce, en revanche, sont des militaires, et en ce sens, doivent donner preuve d'exemplarité en journée. Ils mènent donc eux une véritable double-vie, qui pourrait occasionner leur renvoi de l'armée si leurs supérieurs en étaient informés. Ce risque redouble l'excitation de leurs décadences, mais en réalité, si personne dans leur hiérarchie ne sait ce qu'ils font la nuit, c'est parce que personne ne veut le savoir. Saigon est une ville de tentation, où la solde d'un officier peut aisément faire de lui un "Civilisé", un nabab, un hédoniste.
Toute la première moitié de ce roman consiste en une intense et habile immersion dans les amusements nocturnes et abjects de ces trois amis, où, disons-le, leur décadence et leur cruauté ne connaît pas de limite. Mais tout en consignant les faits et gestes des trois pervers, tout en contant leur longue soirée de débauche improvisée avec Hélène Liseron, une artiste de cabaret française venue faire un tour de chant à Saigon et embarquée par le malin Raymond Névil, Claude Farrère souligne avec beaucoup de subtilité la nature réelle de ces âmes tourmentées, dépendantes de leurs plaisirs fourbes, se gorgeant de condescendance élitiste pour fuir leur véritable bête noire : l'ennui. Un ennui terrible, souverain, qui frappe chacun de ces hommes bloqués loin de chez eux, englués dans cette Indochine étrange et hostile, jamais tout à fait pacifiée, où il n'y a rien à faire ou presque, mais où l'on n'a pas le droit de se plaindre puisque l'on est grassement payés.
le débarquement inattendu à Saigon de deux jeunes femmes, Selyzette Selva et sa cousine Marthe Abel, l'une fille d'un officier récemment disparu et l'autre cousine de cette dernière, va sonner le glas de la déchéance tranquille de ces trois hommes. Fierce, le premier, tombe éperdument amoureux de Selyzette, dont il est nommé chaperon. Petite blonde écervelée et guindée, profondément chrétienne et vertueuse, Selyzette semble bien peu attrayante, mais sa bêtise pleine de candeur est émouvante, et il se dégage d'elle un parfum virginal et chaste qui reconnecte le jeune comte aux valeurs de son éducation.
de son côté, Raymond Névil est rapidement attiré par Marthe Abel, mais cette jeune femme glaciale aux allures de sphinx est d'une autre trempe que sa cousine. Orgueilleuse et consciente de ses charmes, elle ne cache pas à Raymond Névil tout le mépris qu'il lui inspire, tout son dégoût instinctif pour cet homme précocement vieilli par la débauche, dont les vices suintent comme d'épouvantables faiblesses. Car précisément parce que Raymond tombe amoureux de Marthe, il est sans défense face à cette jeune fille que l'inexpérience n'égare pas, que le statut du médecin n'impressionne pas et qui renvoie à l'homme qui se meurt d'amour pour elle tout le mépris d'une société occidentale dont il n'est plus digne, et dont Marthe demeure une fidèle représentante. Douloureusement atteint, Raymond Névil sombre dans une atroce dépression. Fierce, de son côté, arrive jusqu'à la célébration des fiançailles avec Selyzette, mais sous l'influence de ses deux amis, il décide de passer en leur compagnie une dernière soirée de célibataire avant de se ranger définitivement. Cette bacchanale se poursuit jusqu'au petit matin, avec quelques filles de joie. Mais alors que Fierce sort de la voiture de Névil, aux bras d'une prostituée vietnamienne, un fiacre qui passait au même moment s'arrête brusquement : sur le siège passager, Selyzette et sa mère regardent Fierce avec des yeux épouvantés, avant de redémarrer à toute allure.
Dégrisé par l'accident, Fierce tente en vain de s'expliquer, de se justifier, de s'excuser auprès de sa promise, qu'il inonde de lettres d'amour : Selyzette ne veut rien entendre, et ne veut plus le revoir. Pour Fierce, c'est la fin de tous ses rêves de mariage.
le trio des "Civilisés" est très atteint par ce double échec dans la rédemption. Torral, furieux, brocarde ses amis affligés : il est vrai que lui-même, de par ses moeurs, a renoncé pour toujours à la perspective d'une normalisation sociale, mais surtout, il est logique avec lui-même : des années de décadence font de celui qui les pratique un autre homme, il est vain et infantile d'espérer rentrer dans le droit chemin, et les échecs de ses deux amis lui semblaient prévisibles.
Soudain, une terrible nouvelle tombe : un navire de l'Indochine britannique, voisine envahissante de l'Indochine française, est entré dans la rade de Saigon, et a commencé d'attaquer les troupes françaises. La mobilisation est générale, mais nos trois "Civilisés", amollis par des années de débauche et minés par leurs récents échecs amoureux, se sentent incapables de retourner au front. Raymond Névil, le premier, ne pouvant oublier Marthe, rentre chez lui et met fin à ses jours. Fierce, anéanti par cette mort, décide finalement d'aller se battre, mais avec la volonté déterminée d'y mourir au combat, donnant au moins à sa mort le sens qu'il n'a pas su donner à sa vie. Quant à Torral, il déserte son poste sans états d'âme, et part se forger une nouvelle identité en émigrant au nord du pays. Ainsi se termine le bref destin de ces trois "Civilisés".
Plus d'un siècle après sa publication, et en dépit d'un contexte qui n'est plus d'actualité, « Les Civilisés » reste un roman d'une très grande force, d'une noirceur désespérée, qui donne de la colonisation française une image sordide et sans complaisance. La première partie, indéniablement sublime, est encore aujourd'hui terriblement choquante pour les âmes sensibles. La quête de rédemption amoureuse de deux des "Civilisés" est en revanche bien moins convaincante, d'autant plus que les deux demoiselles correspondent à des critères de pureté virginale aujourd'hui bien désuets, mais qui même à l'époque n'auraient, à mon sens, pas été de nature à perturber profondément des vicelards accomplis. Les romans indochinois qui pulluleront au XXème siècle, soucieux de réalisme, se garderont bien de retomber dans ce genre d'intrigue sentimentale. Mais c'est aussi grâce à cette posture morale, qui a le mérite de ne pas donner outre mesure dans le sermon, que ce roman a sans doute pu obtenir le prix Goncourt, lequel pour la première fois récompensait une oeuvre ouvertement critique de la colonisation française. Claude Farrère avait d'ailleurs sûrement visé la récompense littéraire, tant son roman, en dépit de personnages symbolistes, obéit rigoureusement aux règles du naturalisme cher à Edmond de Goncourt, fondateur posthume du prix qui porte son nom. Par la suite, Claude Farrère ne reviendra jamais au naturalisme, ce qui laisse à penser que sa démarche pour ce roman était réellement intéressée.
Toujours est-il que si « Les Civilisés » n'était peut-être qu'une sorte d'audacieux "coup littéraire", le roman, à défaut d'être forcément sincère, est soigneusement rédigé et conçu, avec un rigueur extrême et une maîtrise impressionnante pour un jeune romancier. « Les Civilisés » reste passionnant de bout en bout, tout en incarnant la pierre fondatrice d'une littérature exotique douloureuse et critique, que l'on gagnerait à redécouvrir.

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Les civilisés ...et les barbares Claude Farrère , pseudonyme de Charles Bargone, pose la question : qui est le civilisé et qui est le barbare dans ce monde colonial à l'extrémité de la planète l'Indochine ?
Rien n'est évident : certains, les militaires, rêvent du passé, honneur des combats et aux conquêtes glorieuses d'antan, d'autres, civils plus mercantiles, rêvent de richesses bien palpables et de leurs jouissantes immédiates et quelques uns profitent honteusement de la vie : les « civilisés »
La lie de l'occident s'est abattue sur l'Asie pour affairisme sans apporter de valeurs réelles occidentales mêlant sa rapacité à celle, déjà foisonnante des asiatiques annamites, chinois, thaïs, tonkinois, malais, japonais
Une Asie très ancienne avec ses traditions brutales qui n'ont rien à envier à l'Europe et sans état d'âme et une Europe plus jeune d'un monde de blancs et conquérante mais sans valeurs que pourtant elle est chargée d'apporter, tournée essentiellement vers le commerce et l'exploitation

Une petite élite désabusée vit dans l'oisiveté et l'aisance ne se refusant aucuns plaisirs dépravés : femmes européennes et asiatiques, jeunes ou vieilles , pédophilie masculine avec des garçonnets , jeux, alcools et opiums. Tout est bon pour être, se disent-ils , des « civilisés » aux cotés de colonisés qui ne sont pas en reste et profitent de la dynamique.
Alors ou sont les barbares ?
Cette lie mercantile qui est le fumier nécessaire à la naissance d'une nation nouvelle ? Les militaires d'antan, guerriers plutôt que soldats, brutaux sans foi ni loi mais avec un code d'honneur ou bons fonctionnaires obéissants ?
Et les civilisés ?
Ces débauchés pessimistes sans morale aucune , des « no futur » avant la lettre, , soi-disant porteur de la civilisation du blanc
Dans ce contexte trois personnages dévoyés à l'extrême évoluent : L'un reste fermement attaché à ses valeurs et assume sa vie éhontée de sybarite , l'autre impénitent séducteur se cristallise sur deux femmes qu'il tente de séduire sans succès à en tomber malade on pourrait parler de romantisme si cette séduction n'était pas entachée d' amoralité et le dernier qui tombe amoureux à vouloir devenir époux de sa belle mais les années de débauches ont laissé des traces et la pénitence n'est pas aisée.

un livre novateur, à l'époque, mais contrariant car il dresse, dans la France patriotique du moment, un portrait guère flatteur de la colonie, un accros aux valeurs et aux lois par ses personnages dévoyés
La colonie, l'empire colonial plus justement, n'est pas ce qu'elle devrait être !
Farrère ne dénigre pas le monde colonial, le commerce et l'exploitation des richesses , mais la façon dont on pense apporter la civilisation européenne, en sus, à un monde asiatique ancestral qui est une civilisation par elle-même et bien plus ancienne

La vue des peuples soumis est bien celle du dominant, du civilisé sur le dominé et les épithètes, ce sont ceux du moment, attribués aux colonisés sont péjoratifs et très réducteurs Enfin c'est comme cela qu'on voyait les autres, les non européens a cette époque il n'y avait pas d'autre perception Elle était en outre partagé par les colonisés qui avaient exactement la même opinion de leurs colonisateurs mais évitaient de la formuler ouvertement ou alors à petite dose et pas avec n'importe qui.

En relisant des oeuvres anciennes telle celle-ci on voit les évolutions de la perception des hommes entre eux Des peuples lointains et inconnus en fait faisaient peur. Avec une meilleure approche surtout et le temps et grâce à la connaissance on arrive à mieux à normaliser les relations pour le meilleur ou le moins pire mais c'est pas gagné !
Livre très accessible malgré son ancienneté
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Le lien suivant renvoie vers la page d'un site perso (ce n'est pas le mien) consacré à l'Indochine coloniale ( bellindochine.free.fr ) et donne à lire de brefs extraits de ce roman colonial qui décrit sans aménité la société des colons français en Indochine. Critique morale plutôt qu'anticolonialiste; le marin Claude Farrère ne semble avoir rien appris sur les peuples d'Indochine qu'il semble mépriser tout comme les méprisèrent les colons du Tout-Saïgon que Farrère étrille dans ce roman.
Le mythe tenace (encore aujourd'hui) d'une mentalité orientale inaccessible et impénétrable à l'entendement occidental constitue le socle du savoir ethnologique de l'auteur sur les orientaux. Si ce que j'ai pu lire de Claude Farrère (c'est à dire pas grand chose) semble démontrer une connaissance familière de la littérature orientaliste de son temps, dans Les Civilisés il n'évoque guère les asiatiques que pour la couleur locale; sa palette lexicale se contente de vocables exotiques tels "congaï", "saï", "phou", "boy" et curieusement le mot hispanique cañha pour désigner un habitat forcément crasseux... Quel dommage qu'un si beau style n'ait pas su donner à voir un peu de la vérité humaine sans plus de nuances qu'un violent contraste entre la beauté morale (Sélysette Sylva et sa mère) et la dépravation la plus aboutie (Mévil, Torral).
Mais les peuples de l'Indochine ne sont pas le sujet du roman. Il s'agit plutôt de condamner au nom d'une morale pétrie de christianisme (mais non sans ambigüités), le donjuanisme du petit club des "Civilisés ». le docteur Mévil, l'ingénieur Torral, le journaliste corbeau Claude Rochet et le marin Fierce forment cette coterie d'individualistes chevronnés qui figure dans le portrait moral de la bonne société Saïgonaise comme une sorte de chancre abominable.
Cette petite bande de débauchés affecte un profond mépris de tout sentimentalisme et s'acharne à n'aimer les femmes (et parfois, les petits garçons) qu'au physique.
Les réminiscences du Don Juan se retrouvent dans les théories professées par l'idéologue de la bande, l'ingénieur Torral, pour qui la morale (comme le monde) se met en équation, selon une variante sorte de principe de moindre action; le rationalisme est ici poussé à quelques raffinements qui vont au bien au-delà du "je crois que deux et deux font quatre" de Don Juan à Sagnarelle.
Au final, le docteur Mévil rencontre sa statue du commandeur (le fantôme de l'évêque d'Adran) et le personnage principal (Fierce) de même, d'une autre façon. Les deux sont précipités dans l'abîme et la tombe.
Ne s'en tirent bien que les plus ignobles; Rochet et surtout Torral l'ingénieur jusqu'au-boutiste qui, désertant quand la guerre éclate avec les anglais, échappe à la mort en fuyant dans un navire allemand. Toute l'ambiguïté du roman tient dans le parcours de ce personnage; il est le plus antipathique (au physique comme au moral) mais par sa cohérence et sa parfaite logique, sa philosophie séduit. Parfois on a l'impression que Farrère veut lui donner raison. C'est lorsqu'il le condamne il n'est guère convaincant ; il nous ramène les curés et l'héroïsme barbare d'antan qu'il oppose à la dépravation des "civilisés". Il est vrai que Farrère écrivait en temps où l'élite intellectuelle pouvait croire sans rire que l'on mettrait bientôt tout l'univers en équations.

Lien : http://belleindochine.free.f..
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Féroce et édifiante cette description de la société coloniale Indochinoise.

Dans une première partie très moderne et provocante, l'auteur introduit une galerie de personnages cyniques, glauques, avides et égoïstes, observant la bienséance factice de ses rituels sociaux tout en s'adonnant sans vergogne à tous les vices.
Un trio masculin, se revendiquant jouisseur et indifférent à toute contrainte sociale ou morale, guide le lecteur à la découverte de ce microcosme tropical.

Contrairement au "kilomètre 83" dans lequel Henry Daguerches ignore pratiquement les populations autochtones, elles sont bien présentes chez Claude Farrère non en tant que protagonistes actives du drame mais comme éléments en trompe l'oeil du décor.
Au crédit de l'auteur l'omniprésence discrète de cohortes de boys corvéables, de prostituées soumises et de commerçants serviles témoigne cruellement des rapports coloniaux/colonisés.
Cette dénonciation, au demeurant courageuse et anticonformiste pour l'époque, s'accommode difficilement des considérations incontestablement racistes qui jalonnent le récit.
S'agit-il pour l'auteur de pousser la provocations pour appuyer son analyse ou recycle-t-il plus ou moins consciemment les poncifs racistes de son temps?

Ne condamnons pas hypocritement les générations passées, quand je me remémore certains comportements dont j'ai été témoin de la part d'expatriés, coopérants ou humanitaires de tout poil, je me dis que les choses n'ont guère évolué.

La seconde partie est moins passionnante, le satire sagace fait place à une dramaturgie lourdaude dans laquelle les trois chantres de l'hédonisme veule, lubrique et crapuleux subissent de peu crédibles retournements psychologiques acculant deux d'entre eux à de vaines tentatives de rédemption et poussant le troisième à l'exile.

Lecture très intéressante.
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critiques presse (1)
Lexpress
30 janvier 2012
Farrère entend dénoncer les idéologies officielles et retourner les présupposés en vigueur alors. Qui sont les sauvages? Qui sont les civilisés? Les rôles sont-ils si clairement définis?
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Torral ricana.
- "Séance de catéchisme. Je crois en un seul dieu: l'évolution déterministe; je crois au bien et au mal en tant que règlement d'utilité sociale, prudemment inventé par les malins contre les niais; et je crois même que l'homme est composé d'un corps et d'une âme, celle-ci étant mathématiquement définie, l'intégrale des réactions chimiques de celui-là. - Maintenant, pour plus ample commentaire, j'ajouterai que ce catéchisme des Civilisés, - est un secret qu'il faut cacher aux peuples, parce qu'ils en sont indignes, et réserver aux seuls individus d'élite, dont je suis. Toute civilisation doit être ésotérique; et la profanation des mystères rebrousse l'évolution vers la barbarie.'
Il tira les dernières bouffées de sa cigarette et l'éteignit sous son pied.
- "J'imagine d'ailleurs que tu sais tout cela comme moi?"
(...)Fierce baissa la tête. Que répondre? Torral parlait vrai, et rien ne pouvait être opposé à son dogme irréfutable. Tout à coup, parmi les fantômes de sa pensée, Fierce revit Melle Sylva, - candide, croyante, absurde, heureuse.
- "Eh oui! cria-t-il soudain. Je sais tout cela. Ton catéchisme; je l'ai appris au collège; et je le pratiquais d'instinc, avant de l'avoir appris: - et il n'y a de vérité qu'en lui, et tout le reste est mensonge. - Oui, parbleu, je sais tout cela. Mais encore? Il n'y a ni dieu, ni loi, ni morale; il n'y a rien, que le droit pour chacun de prendre son plaisir où bon lui semble, et de vivre aux dépens des moins forts. - Et puis? - J'en ai usé, de ce droit; j'en ai abusé. Et j'ai fait ma maîtresse de la vérité la plus égoïste et la plus implacable; est-ce ma faute, si j'étouffe aujourd'hui entre ses bras? est-ce ma faute, si j'ai trouvé la lassitude et l'écoeurement là tu dis qu'est le bonheur? Ne pas souffrir, - ne pas sentir! cela ne me suffit plus. J'ai soif d'autre chose. Je ne me résigne plus à vivre pour manger, boire et me coucher. Et je n'en veux plus, de cette vérité, qui n'a rien de meilleur à m'offrir; j'aime mieux le mensonge, j'aime mieux ses duperies, ses trahisons et ses larmes!
- Tu es fou.
- Non! j'y vois clair. La vérité, qu'ai-je à en faire? Rien, trois fois rien! Ce qu'il me faut, c'est le bonheur. Eh bien, j'ai vu des gens vivre selon le mensonge, parmi tout le fatras des religions, de l'honneur et de la vertu; ces gens-là étaient heureux...
- Heureux comme des forçats à la double boucle.
- Et quand même? s'il fait meilleur dans le cachot qu'à la belle étoile?
(...)
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On s'est levé de table. Au salon, Fierce abandonne sa voisine pour offrir des tasses de thé, un thé vert de Sze-Tchouen, dans des tasses de Sadzouma sans anse.Le gouverneur, orateur de talent qui se souvient de la Chambre, il en fut et il en sera, discourt sur les mœurs de la colonie, mœurs indigènes et mœurs importées.
« Le Chinois est voleur et le Japonais assassin ; l'Annamite, l'un et l'autre. Cela posé, je reconnais hautement que les trois races ont des vertus que l'Europe ne connaît pas, et des civilisations plus avancées que nos civilisations occidentales. Il conviendrait donc à nous, maîtres de ces gens qui devraient être nos maîtres, de l'emporter au moins sur eux par notre moralité sociale. Il conviendrait que nous ne fussions, nous, les colonisateurs, ni assassins, ni voleurs. Mais cela est une utopie. »
Courtoisement, l'amiral esquisse une protestation. Le gouverneur insiste :
« Une utopie. Je ne réédite pas pour vous, mon cher amiral, les sottises humanitaires tant de fois ressassées à propos des conquêtes coloniales. Je n'incrimine point les colonies : j'incrimine les coloniaux, nos coloniaux français , qui véritablement sont d'une qualité par trop inférieure.
Pourquoi ? interroge quelqu'un.
Parce que, aux yeux unanimes de la nation française, les colonies ont la réputation d'être la dernière ressource et le suprême asile des déclassés de toutes les classes et des repris de toutes justices. En foi de quoi la métropole garde pour elle, soigneusement toutes ses recrues de valeur, et n'exporte jamais que le rebut de son contingent. Nous hébergeons ici les malfaisants et les inutiles, les pique-assiettes et les vide-goussets. Ceux qui défrichent en Indochine n'ont pas su labourer en France ; ceux qui trafiquent ont fait banqueroute ; ceux qui commandent aux mandarins lettrés sont fruits secs de collège; et ceux qui jugent et qui condamnent ont été quelquefois jugés et condamnés. Après cela, il ne faut point s'étonner qu'en ce pays l'Occidental soit moralement inférieur à l'Asiatique, comme il l'est intellectuellement en tous pays..
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- Je n'ai ni famille, ni foyer, dit Fierce.
- Personne ?
- Personne.
- C'est bien triste à votre âge... »
Fierce réfléchit. Un foyer, c'est une prison ; cette prison se complique de chaînes; les parents, les amis; rien en cela qui l'ait jamais tenté. Une famille ? monsieur, madame, et l'autre; des marmots piaillards et barbouillés; un peu de servitude, un peu de ridicule, un peu de déshonneur; séduisante mixture !
Fierce va rire. Mais, levant les yeux, il voit cette famille qui l'étonne et le déconcerte; cette mère souriante et tendre, cette fille pure et délicieuse... et très sincèrement il répond :
« Oui, triste, –quelquefois : quand il m'advient, juif errant que je suis, de découvrir, à une halte de ma route, un foyer paisible et chaud, et d'entrevoir, par une porte qui bâille, des maris contents, des femmes aimées, de beaux enfants. Ces soirs-là, mon navire est maussade, et ma solitude lourde, et malgré moi, je souhaite du mal à tous ces gens trop heureux. L'homme est une laide bête envieuse, qui ne prend sa joie que de la peine d'autrui, et réciproquement. »
C'est un mensonge bien rabâché que cette légende romanesque du marin errant, exilé de toute la terre, et nourrissant en silence une mortelle nostalgie de tendresse et de foyer ; un mensonge, toutefois, qui trompera sans fin toutes les femmes, parce que toutes, sous les vernis divers de leurs éducations, de leurs modes et de leurs poses, cachent un fonds identique de jobaderie sentimentale.
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- Ne pas souffrir, - ne pas sentir ! Cela ne me suffit plus. J'ai soif d'autre chose. Je ne me résigne plus à vivre pour manger, boire et me coucher. Et je n'en veux plus de cette vérité, qui n'a rien de meilleur à m'offrir : j'aime mieux le mensonge, j'aime mieux ses duperies, ses trahisons et ses larmes !
- Tu es fou !
- Non, j'y vois clair. La vérité, qu'ai-je à en faire ? Rien, trois fois rien ! Ce qu'il me faut, c'est le bonheur. Et bien, j'ai vu des gens vivre selon le mensonge, parmi tout le fatras des religions, des morales, de l'honneur et de la vertu : ces gens-là étaient heureux...
- Heureux comme des forçats à la double boucle.
- Et quand même ? S'il fait meilleur dans le cachot qu'à la belle étoile ?
- Essaie, et tu verras.
- Je ne peux pas essayer ! On sort de ce cachot-là, on n'y rentre pas. J'ai vu la vérité, je ne peux pas revenir au mensonge. Mais je regrette le mensonge, et je hais la vérité.
- Fou !
- La vérité, qu'a-t-elle fait de nous, qui l'avons aimée comme les chrétiens n'aiment pas leur Christ ? Qu'a-t-elle fait de Rochet, de Mévil, de moi-même ? Des malades et des vieillards, acculés à l'ataxie ou au suicide.
- De moi, elle a fait un heureux.
- Allons donc, un fuyard, un proscrit, dont la vie est cassée comme une paille, et qui demain, déshonoré, condamné, chassé de partout, n'aura pas un cimetière où reposer ses os !
- Possible. Cela ne prouve rien.
Il faisait tout à fait sombre; la lampe achevait de râler, et c'était comme un feu follet qui dansait encore dans le noir. Torral prononça, calme :
- Cela ne prouve rien. Je me suis peut-être trompé, mais ce n'est qu'une faute de calcul. La méthode du problème reste exacte. Je recommencerai...
Il écouta l'heure qui sonnait à un clocher.
- Je recommencerai, ce n'est qu'une vie à refaire. Je pars : adieu. Jadis, je t'aurais emmené, nous aurions déserté ensemble, nous serions tous deux sortis vivants et forts des ruines qui vont crouler ici, et t'ensevelir. Mais tu as craché sur la civilisation, tu retournes vers les barbares, et je pars seul. Adieu.
Il marcha vers la porte, la lampe était sur son chemin, il la renversa d'un coup de pied.
- Adieu, dit-il encore.
Il s'en alla.
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Il y a des gens de tous les pays européens, français surtout, coudoyant l'indigène avec une insolence bienveillante de conquérants ; et françaises en robes de soir, promenant leurs épaules sous la convoitise des hommes ...
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