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Jean Talva (Traducteur)
EAN : 9782752904072
416 pages
Phébus (04/06/2009)
3.38/5   20 notes
Résumé :

1937. Portia, jeune fille de seize ans, est accueillie à la mort de sa mère par son demi-frère Thomas et sa femme Anna dans leur luxueuse maison de Londres. Mais Portia va bientôt sentir qu'elle n'est pas vraiment la bienvenue dans le petit monde des deux époux. Perdue dans cette société rigide, éprise d'apparences, l'innocente jeune fille s'attache au protégé d'Anna, Eddie, un jeune séducteur insouci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A la mort de ses parents, Portia une jeune fille de 16 ans, est recueillie, sans enthousiasme par Thomas et Anna, son demi-frère et sa belle-soeur. Nous sommes en 1937 à Londres: On boit du thé à toutes les pages. C'est l'occasion d'observer par le trou de la serrure les petites discussions sans importance qui masquent mal les petits drames de la vie ordinaire.
Quand le roman débute Anna a découvert le journal intime de Portia, elle s'en ouvre à un ami. Elle n'aime pas ce qu'elle y apprend d'elle-même. Ce journal sera le fil conducteur tout au long des trois parties du roman, jusqu'au dénouement final... qui n'en ai pas vraiment un.
En mode je vous vends l'article, je dirai: Portia, une jeune orpheline est séduite par Eddie, un jeune homme d'origine modeste. Eddie pourrait réussir dans la société Londonienne des années 30 s'il était un peu moins auto-destructeur et provocateur. Avec Portia cependant il semble s'apaiser. La fraicheur et la sincérité de la jeune fille triompheront-elles de ses mauvais penchants? Rien n'est moins sûr, surtout s l'on sait qu'Eddie entretient des relations pour le moins ambigüe avec Anna. Anna lui a notamment permis de sortir d'une mauvaise passe en le faisant engager par Thomas dans son agence. Autour de cette intrigue centrale gravite une dizaines de personnages secondaires, tous plus intéressants les uns que les autres.
Mais bien sûr, Elizabeth Bowen ne peut être caricaturée ainsi. Les personnages son dépeints avec une grande acuité psychologique, sans caricature, la "happy end" n'est pas garantie donc. On a accès aux perceptions d'un personnage puis d'un autre puis de l'auteur comme au travers un kaléidoscope émotionnel.
J'ai particulièrement aimé la description des lieux: les maisons, les meubles, les objets, les saisons et les paysages prennent vie sous les mots comme s'ils étaient eux-mêmes des personnages. Il est difficile de dire dans quelle mesure l'état d'esprit de l'observateur se projette sur la description de ce qui l'entoure et dans quelle mesure les émotions de l'observateur sont influencées par son environnement. Ce qui est certain, c'est que le thème de la maison et du foyer traverse tout le roman. Ceux qui ont "leur cher eux" sont enfermés dans ses limites, et ceux qui en sont privés, errent dans les hôtels.
Un petit bémol cependant, le style d'Elizabeth Bowen n'est pas toujours facile à lire. Mais je ne sais pas quelle est la part de l'auteur et quelle est la part de la traduction. Cette dernière semble un peu trop littérale parfois. On lit par exemples des "grâce à ", alors que des "à cause de" conviendrait mieux. Ce qui oblige à s'arrêter un instant sur le sens du texte. On peut lire parfois des phrases du genre "Ici, dans tous les sens du mot, la littérature était en fâcheuse odeur". Je connais l'expression "en fâcheuse posture", mais "fâcheuse odeur"? Et je dois lui trouver plusieurs sens en plus?
Ceci étant si vous aimez Barbara Pym, Katherine Mansfield ou Elizabeth Taylor, je vous conseille les coeurs détruits et Elizabeth Bowen en général.
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Portia, orpheline de 17 ans, est recueillie sans enthousiasme par son demi-frère et sa belle-soeur. Cela se passe à Londres (date du roman : 1938). Portia, au milieu de sa solitude, regarde, observe, note dans son journal les faits et gestes de son entourage. C'est le roman de l'adolescence solitaire et délaissée. le personnage de Portia ne peut que nous émouvoir. Elisabeth Bowen est une grande romancière (romans pleins d'observation et de psychologie) anglaise.
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Un livre d'une grande beauté et subtilité, qui vaut la peine d'être lu et relu. le portrait d'une adolescente solitaire qui découvre les petitesses, lâchetés et perversités des adultes. Mais aussi le portrait acide (et drôle) d'une certaine bourgeoisie anglaise, vue par le regard sans concession des exclus: Portia, l'adolescente qui ne possède pas les codes sociaux, et Matchett, la gouvernante qui voit tout, comprend tout, en dit le moins possible, mais sera la seule à aider Portia. Comme si seuls les exclus savaient encore aimer.
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J'ai ce livre dans ma bibliothèque depuis quelques mois. J'ai déjà essayé de le lire deux fois, sans arriver à dépasser quelques pages. Cette fois-ci, je suis allée jusqu'au tiers du roman.
Impossible de m'attacher aux personnages : ils sont totalement inintéressants. Ils ne s'exprime pas parce qu'ils n'ont rien à exprimer. C'est un vide affectif et intellectuel.
Impossible d'apprécier l'écriture : trop de chichis, des regards en coin, des sourires esquissés, des gestes à peine formés, tout cela est censé en dire long mais ne dit rien du tout, et finit par être très pénible.
Bref, je n'ai pas pu le finir et je ne m'en porte pas plus mal !
J'essayerai de lire de nouveau Elizabeth Bowen… mais pas tout de suite !
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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magnifique roman
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Elle sentait qu'il était très tard, plus de minuit, sans doute ; c'est le moment où la nuit coule, comme un fleuve, de l'autre côté du temps, le moment où se produit la naissance mystérieuse du lendemain.
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Le froid noir du mois de janvier emprisonnait le ciel et la terre : le ciel était fermé au soleil - mais les cygnes, mais les arêtes de la glace, mais les pâles et lointaines terrasses datant de la Régence, luisaient d'un éclat surnaturel, comme si le froid était équivalent de la lumière.
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C'est seulement dans les endroits où l'on a fait l'expérience de la solitude qu'on a pour les choses tant d'amitié. Nos rapports familiers avec elle se changent peu à peu en tendresse, et nous en devenons que plus vulnérables. Quand sur une suite de jours vides on jette un regard en arrière, on distingue un certain nombre de monuments commémoratifs. L'habitude n'est pas une simple sujétion, c'est un doux lien; et celle dont on se souvient semble avoir été du bonheur. C'est pourquoi Irène et Portia étaient presque toujours tristes, en regardant pour la dernière fois une chambre d'hôtel. Elles ne pouvaient pas s'empêcher de sentir qu'elles commettaient, en la quittant, une sorte de trahison. Dans des lieux qui leur étaient inconnus, elles recherchaient inconsciemment la familiarité. Ce ne sont pas nos grandes émotions, ce sont nos sentiments courants qui édifient notre demeure intime, si nécessaire. Le besoin de s'attacher quelque part et à quelque chose, voilà ce qui fait que les vagabonds s'acclimatent en un seul jour: partout où nous sentons, fût-ce inconsciemment, nous vivons.
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Il y a dans le désespoir quelque chose de si saisissant, qu'il faut avoir l'intelligence aguerrie pour s'apercevoir que c'est seulement une forme grandiose de la frousse.
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Dans les débuts de l'amour - dans sa période magnifique, et qui dure, chez les êtres jeunes, très longtemps-, le bien-aimé n'existe pas en dehors de nous; jamais, par conséquent, il n'arrive ni ne part. Parmi ce tumulte silencieux, exalté et exaltant, les faits réels comptent peu. L'âme demeure, en somme, à un tel diapason, que la présence réelle peut-être de trop, peut devenir intolérable - on a envie de dire: "Allez-vous-en, que je vous sente près de moi." Les heures les plus pleines, alors, sont celles du souvenir ou de l'attente, celles où le coeur s'épand librement, et sans la moindre contrainte
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