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EAN : 9782708242814
139 pages
ATELIER (18/09/2014)
4/5   4 notes
Résumé :
Le voyage de Jean-Claude Ameisen au cœur de l'étonnant trésor d'un plasticien, François Arnold: des peintures de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer lui ont été données au sein de l'atelier qu'il a animé dans un hôpital. Ultime témoignage d'humanité.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le projet de monter un atelier de peinture dans un hôpital de gériatrie revient à François Arnold, plasticien, praticien de l'art thérapie, fondateur de l'association "L'arbre à mains" . Tous les mardis, il accueille ses "artistes" atteints de la maladie d'Alzheimer pendant 1h30. Quand tout le monde est là, chacun volontaire, habitué ou curieux, le thème est choisi ensemble, donnant lieu parfois à des réminiscences, des souvenirs. le ton est donné, le travail peut commencer dans une ambiance joyeuse, néanmoins studieuse. La peinture utilisée est la gouache en tube, appliquée en "crottes" sur des assiettes en carton, le support, des feuilles de bristol blanches ou colorées, un soin particulier est apporté aux pinceaux. Les artistes sont invités à faire leur mélange de couleur, à laisser parler leur imagination, courir leur pinceaux, chacun est encouragé, félicité. A la fin de la séance, toutes les oeuvres sont exposées, elles doivent être terminées pour des raisons évidentes liées aux symptômes de cette maladie, elles sont admirées et l'une est choisie pour l'exposition de fin d'année.

Les couleurs de l'oubli est un recueil de ces peintures, enrichi de textes somptueux, de phrases d'auteurs.
Un livre coloré, gai, vivant, qui se feuillette, à la découverte d'oeuvres magnifiques, drôles, sérieuses, souvent naïves, toujours émouvantes, à la recherche d'une émotion particulière selon nos propres vies, et aussi pour plonger dans l'univers envoûtant de Jean-Claude Ameisen, La voix de France Inter. J'ai été touchée, en imaginant tout ce que ces personnes avaient mis dans leurs dessins. Je les ai imaginées, certaines appliquées mordillant le bout de leur pinceau, d'autres rigolardes cherchant le rire du voisin, les dernières fredonnant un air de leur jeunesse, un sourire posé sur leurs lèvres fines, parties dans un ailleurs qu'elles sont seules à connaître. Impossible d'en choisir une à vous présenter, elles ont toutes une force de vie incroyable, on les dirait sorties de l'imaginaire d'enfants ; les roses de Guy, le vitrail de Roland, la lune rousse de Simone, le chat de Mme Eugénie, l'ange de Jeanne, le bouquet de Georges...

Un livre d'art, à conserver, à offrir. A ouvrir parfois, souvent pour se souvenir de la fragilité de la vie, toucher la grâce et se remplir de l'espoir qui fait vivre chacun de nous.

http://www.levoyagedelola.com/
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Cette critique fait suite à la réception de ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique.
Les Couleurs de l'oubli est un livre regroupant des peintures faites par des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer, au sein d'un Atelier présent dans une maison de retraite. Même si le format agréable du livre fait la part belle aux dessins, ces derniers sont accompagnés de textes explicatifs sur la personne qui les a faites et l'histoire qui existe autour du tableau, texte qui donnent lieu à des tranches de vie très intéressantes. La démarche de l'Atelier, expliquée dans le livre, n'est pas simplement de faire peindre des personnes âgées, comme on ferait dessiner des enfants, mais de leur donner confiance dans quelque chose que ces anciens n'ont pas fait depuis longtemps : créer.
Au-delà de la réflexion évidente que ce livre nous fait accomplir sur la place que l'on accorde aux personnes âgées, aux malades et plus généralement aux exclus, il nous interroge aussi sur la place de l'art dans notre vie et dans notre société, ainsi que le rôle de ceux qui observent cet art, mais aussi des artistes qui le créent. le seul véritable défaut que je trouve à ce livre, ce sont les deux passages textuels d'Ameisen, tentatives plutôt ratées de poésie philosophique, finalement assez lourds et inutiles.
Certaines des peintures sont particulièrement réussies, et admirablement composées, mais d'autres sont, évidemment, moins travaillées et réussies : seulement, il suffit de se rappeler de l'état des personnes qui les ont réalisées (certains devaient lutter pour arriver seulement à tracer un simple trait) pour que l'émotion nous submerge à la vue d'une toile comportant trois coups de pinceaux tremblotants. Et on ne peut rester de marbre devant l'un des plus beaux tableaux de ce livre, celui qui orne la couverture : on y devine une silhouette, un soleil, mais le petit « à-côté » nous apprend que l'auteur « n'a pas pu terminer sa peinture »...
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J'ai reçu ce livre dans le cadre d'un masse critique et je remercie donc Babelio et la maison d'édition "Les éditions de l'atelier " pour cette belle découverte. Je dois avouer que j'avais choisi ce livre car il était co-signé Jean-Claude Ameisen que j'admire beaucoup. Mais étonnamment, je trouve que ses interventions ne sont pas les plus intéressantes et de ce fait pas indispensables. Son nom permettra peut-être de vendre ce livre et ce serait déjà très bien. En effet, cet ouvrage est plein de poésie, d'amour, de rencontres toutes plus belles les unes que les autres et surtout d'art. Car c'est bien d'art qu'il s'agit et de la faculté qu'a l'art de nous aider, nous soigner, guérir nos blessures et nous rapprocher. Il est bien sur également sujet de la maladie d'Alzheimer qui laisse malheureusement peu de chances à ses malades et les entraînent vers la solitude et la détresse mais cet atelier proposé par François Arnold leur a redonné de l'espoir, le goût de vivre et de la fierté. J'ai été très touchée tant par les oeuvres de ces malades que par les mots de François Arnold lorsqu'il nous parle de ses "élèves". En conclusion, c'est un livre très émouvant et qui donne de l'espoir en l'être humain et en la vie. Bravo l'artiste !
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Videos de Jean-Claude Ameisen (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Ameisen
Déchiffrer (3). Le déchiffrement du linéaire B. par Jean-Claude Ameisen. Émission “Sur les épaules de Darwin”, diffusée sur France Inter le 20 juin 2015. Photographie : Fresque minoenne au musée archéologique d'Héraklion, en Crète. « Seul, le divin Ulysse restait dans la grande salle à méditer la mort des prétendants. Mais déjà Pénélope, la plus sage des femmes, descendait de sa chambre, ayant pris avec elle deux de ses chambrières qui lui mirent, auprès du foyer, une chaise où la reine s’assit. Et la reine lui dit : “Ce que je veux d’abord te demander, mon hôte, c’est ton nom et ton peuple, et ta ville et ta lignée. Car tu n’es pas sorti du chêne légendaire ou de quelque rocher.” Ulysse l’avisé lui fit cette réponse : “Digne épouse d’Ulysse, au large, dans la mer vineuse, est une terre aussi belle que riche, isolée dans les flots. C’est la terre de Crète, aux hommes innombrables, aux 90 villes dont les langues se mêlent – côte à côte, on y voit des Achéens, des Kydoniens, de vaillants Etéocrétois, des Doriens tripartites et des Pélasges divins. Parmi elles, Cnossos, grande ville de ce roi Minos, que le grand Zeus, toutes les 9 années, prenait pour confident. Minos est mon aïeul. Son fils, Deucalion au grand cœur, m’engendra. Et, pour frère, j’avais le roi Idoménée qui, sur ses navires, suivit, en direction de Troie, les deux frères Atrides [Agamemnon et Ménélas]. Moi, qu’on appelle Aithon, j’étais le plus jeune. C’est chez nous que je vis Ulysse. Il s’en allait à Troie, quand il reçut mon hospitalité. Car la rage des vents, au détour de Malée, l’avait jeté en Crète et, mouillant dans les ports dangereux d’Amnissos, sous l’antre d’Ilithye, il n’avait qu’à grand peine échappé aux rafales. […]” À tant de menteries, comme il savait, Ulysse, donner l’apparence du vrai ! Pénélope écoutait. Et ses larmes de couler, et son visage de fondre. Vous avez vu l’Euros, à la fonte des neiges, fondre sur les grands monts, et la fonte gonfler les rivière. Ainsi ses belles joues paraissaient fondre en larmes. Elle pleurait l’époux qu’elle avait auprès d’elle ! » Homère. “L’Odyssée”, Chant 19.
Les références : “Is it because i'm black ?” par Tiken Jah Fakoly (Barclay) “Le déchiffrement du Linéaire B. Aux origines de la langue grecque” écrit par John Chadwick (Editions Gallimard) “The Party's Over” par Dakota Staton (Le Chant Du Monde) “Histoire des codes secrets” écrit par Simon Singh (Le Livre de poche) “The codebrakers” écrit par David Kahn (Simon & Schuster) “Iliade-Odyssée” écrit par Homère (Gallimard / La Pléiade) “Juste une chanson” par Dominique Pinto alias Dom La Nena (Universal) L'équipe : Jean-Claude Ameisen : Producteur Christophe Imbert : Réalisateur Jean-Baptiste Audibert : Programmateur musical Christophe Mager : Attaché de production Source : France Inter
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