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EAN : 9782350134178
416 pages
Jean-Claude Gawsewitch (07/05/2013)
3.71/5   7 notes
Résumé :
L'intégrité est au coeur des débats publics. Les médias dénoncent, à juste titre, les responsables politiques qui la trahissent. Pourtant, dans le domaine des idées, ils sont trop souvent moins exigeants, s'accommodant voire faisant la promotion d’imposteurs médiatiques. Or, de même que la corruption de quelques responsables politiques ne doit pas jeter l'opprobre sur la démocratie, l'existence des « intellectuels faussaires » ne doit pas masquer le formidable appor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le titre de ce livre coché sur la liste de Babelio m'a fait penser à Astérix…
« Nous sommes en 2013 après Jésus-Christ. Les médias nous décrivent un monde de « tous pourris »… Tous ?... Non ! Un îlot peuplé d'irréductibles penseurs résiste encore et toujours au prêt-à-penser et à la morosité ambiante ».
Pascale Boniface propose de nous en présenter 15. Bonne idée !
Je dois dire qu'à part Stéphane Hessel qui a bénéficié d'une belle couverture médiatique ces deux dernières années, j'étais incapable de mettre un visage ou des actions sur les 14 autres noms. Autant de belles découvertes donc !
Chacun est présenté par une biographie sommaire, avant une interview sur le rôle de l'intellectuel et sur ses principaux travaux. Un des critères de sélection étant que leur champ de réflexion couvre les relations internationales. Un livre dense, donc, mais accessible.
Ce livre s'adresse à notre intelligence… Ca devient assez rare ! Et ça fait du bien…
Une fois les 400 pages lues, une question me vient : comment être à la hauteur de tous ces grands penseurs ? Pensée un peu décourageante à première vue, mais ce livre est suffisamment accessible pour encourager chacun à exercer sa liberté de pensée et à essayer d'agir à son niveau. Ne pas avoir peur d'aller à l'encontre de courants dominants, garder l'esprit ouvert à plusieurs grilles d'analyse, savoir que seul on ne peut pas grand-chose : presque tous ont un engagement politique, associatif, entrepreneurial…
Difficile de résumer autant de pensées, surtout que tous insistent sur le fait que la réalité est complexe et nécessite souvent une argumentation étayée… Pour les personnes qui n'auront pas le temps de se plonger dans ce livre, je préfère laisser la parole à ces intellectuels, au gré de phrases qui m'ont interpellée. En vous encourageant bien sûr à creuser…

Jean BAUBEROT (spécialiste de la laïcité)
« j'aime bien circuler entre des mondes différents, culturellement et socialement ». Il utilise une belle métaphore de « la tentation de la montagne » pour décrire le sommet où arrive le chercheur après avoir amassé et analysé de multiples données ; il a ainsi une belle « vision d'ensemble qu'il est impossible d'avoir quand on reste au sol ». le chercheur est alors souvent tenté de rester au sommet. Or, il faut essayer de redescendre et « je me mêle à la vie sociale, je tente d'indiquer aux autres ce que j'ai vu ». « L'intégrité demande un positionnement clair dans un écheveau complexe ».
Il parle du « paradoxe démocratique » : « En démocratie, l'électeur est souverain et doit donc avoir une opinion sur tout. Cela risque de le livrer à des stéréotypes plutôt qu'à une véritable démarche de connaissance », « Bien sûr nul ne peut tout connaître mais on devrait mieux connaître les limites de son savoir ». Or, en démocratie il est difficile de dire « je ne prends pas position sur ce point car je ne dispose d'aucun avoir sur la question. Je suis donc dépendant d'un discours social qui acquiert de la validité surtout par sa répétition ».Il cite Alain : « Une vérité qui cesse d'être questionnée finit par devenir fausse ».

Esther BENBASSA (études de lettres et d'histoire, directrice de recherche au CNRS, française, turque et israélienne)
« Esther mobilise ses souvenirs personnels d'harmonie interculturelle et sa volonté de dépasser les affrontements et le communautarisme...".« J'ai croisé énormément de gens et je n'aurais rien été sans ceux, parmi eux, qui m'ont encouragée à devenir ce que je suis. le peu que j'ai pu faire, c'est grâce à eux. Il n'y a pas un jour où je ne pense à l'un d'eux à l'occasion d'une lecture, d'une réflexion, et parfois sans raison précise. Ils et elles sont en moi et font partie de mon être.»
« Comme nous le savons tous, au moins dans notre for intérieur, l'institution tue l'innovation ou la créativité parce qu'il y a des normes, des cadres, et je suis sûre que si Freud avait été professeur à l'université, il n'aurait pas été Freud ».« Les juifs avaient cette faculté d'appartenir et de ne pas appartenir, c'est un peu ma conception de l'intellectuel. Cette non-appartenance a été l'une des conditions de l'inventivité et de la créativité et surtout de l'anticonformisme, y compris chez des femmes, comme Rosa Luxembourg, Emma Goldman et d'autres. (...) cette dualité leur a permis de se dépasser, d'aller plus loin et de prendre des risques »
« Je pense que les minorités gagnent à être connues, leur culture peut apporter un plus à la culture générale du monde ou du pays dans lequel on vit. Ces contributions des différentes cultures font les civilisations ; il n'y a que les salafistes, les ultra-orthodoxes juifs ou les chrétiens intégristes pour croire que l' « authenticité » est la marque de la vraie culture. ». "un savoir qui ne sert pas reste un savoir en soi, sans ambition ». « si chaque jour je change, ne serait-ce qu'un peu, la condition d'une seule personne, je trouve que j'aurai fait ma révolution. Je suis pour les petites révolutions au quotidien, les petits actes qui sont, au fond, révolutionnaires. »

Rony BRAUMAN (MSF)
« La lecture de Eichmann à Jérusalem de Hannah Arendt, (...) sa réflexion sur les rapports entre pitié et terreur, m'ont fortement influencé à l'époque. C'est à partir de ce moment que la rhétorique humanitaire, les discours « victimaires » et leurs rapports avec le pouvoir et la violence sont devenus un sujet de réflexion. »

Régis DEBRAY (Philosophe, homme politique de gauche)
Dans « L'Etat séducteur en 1993 (il) regrette l'effacement des frontières entre vie publique et vie privée et substitue l'examen de moralité au débat d'idées. Sont évoqués la tentation des apparences et du showbiz, la priorité accordée au temps bref sur le temps long et l'abandon du complexe au profit du simple. »
« regretter qu'aujourd'hui tout soit devenu affaire de communauté et que la grande perdante est la communauté nationale « devenue introuvable » ».
« la une de L'Aurore avec le J'accuse de Zola. C'est un article très ennuyeux, très long. Il n'y avait pas une illustration à la une de l'Aurore, pas plus que dans les pages intérieures à l'époque. Aujourd'hui, une intervention dans la presse, c'est combien ? Trois mille signes. Zola je crois que c'est quarante mille. Ouvrir un dossier, décrire une situation, proposer une stratégie demandent du temps et de l'espace. »

Alfred GROSSER (D'origine juive et agrégé d'allemand, professeur à Sciences Po, journaliste)
« ma méthode pour conduire séminaires et groupes de travail étaient toujours les mêmes : « Premièrement, les choses sont plus compliquées que vous n'aviez cru. Deuxièmement, ceci est vrai, mais le contraire n'est pas tout à fait faux. » Il est vrai que j'ai toujours voulu susciter la compréhension sur le point de vue opposé. » « Mon thème central (…) est que la vertu la plus importante est la prise en considération de la souffrance de l' « autre » . Après 1945, nous ne pouvions pas demander à un jeune allemand de comprendre pleinement l'horreur des crimes hitlériens si nous ne lui montrions pas une vraie compréhension pour les souffrances des siens, dans les villes bombardées ou pendant les expulsions subies. ». « A côté de lui se trouvait un jeune prisonnier allemand, soigné lui aussi. J'ai (...) découvert qu'il n'avait rien su, qu'il ne savait vraiment rien des horreurs accomplies au nom de son pays. D'où la conviction qu'il fallait ouvrir ces jeunes-là à la vérité, les insérer dans la société internationale si on ne voulait pas les exposer à de nouvelles propagandes nationalistes et haineuses. »

Olivier MONGIN (Philosophe, directeur de la rédaction de la revue Esprit)
« parler de l'intellectuel au sens politique « à la française » c'est associer de la réflexion, de la conviction et un engagement public, ce qui désigne une espèce en voie de disparition. ». « l'intellectuel que je défends est un généraliste(…), un architecte qui doit faire un tout avec des morceaux, un homme de réflexion qui n'est pas enfermé dans une spécialisation ».
« On vit dans un univers moins curieux (mais plus chargé d'informations qui tournent en rond), plus rapide mais moins mobile, moins susceptible de prendre du temps et de donner du plaisir. » « l'extrême rapidité de la circulation des informations a pour conséquence que nous sommes toujours en retard ».
« Par ailleurs, l'époque souffre sur le plan intellectuel d'une absence de langage commun minimal. On ne s'accorde plus sur les mots, et on se réfugie souvent dans des débats techniques ou juridiques auxquels personne ne comprend rien en dehors des professionnels et des fameux experts qui sont avant tout des traducteurs de sigles.». Aujourd'hui « La guerre est de plus en plus interne, et elle va l'être de plus en plus parce que nous sommes dans des sociétés confrontées aux problèmes des inégalités, de la crise des Etats providences qui étaient des facteurs de pacification. »

Edgar MORIN (Sciences Humaines, résistant, chercheur au CNRS)
Un intellectuel s'adresse aux êtres humains « Comme disait Heidegger, questionner fait voler en éclat les boîtes dans lesquelles sont enfermées les disciplines spécialisées. Si vous posez une interrogation fondamentale, vous êtes obligés de faire appel à des connaissances dispersées.». « Une chose très importante est de comprendre, c'est-à-dire entrer dans les raisons d'autrui ». « la mauvaise foi part souvent de la foi ». « le fait d'identification à Israël, avec tout ce que cela signifie, relève d'une psychologie que j'ai connue chez les communistes : l'identification à l'union soviétique qui était leur patrie,(...)car ils y avaient mis l'essentiel de leur rêve, de leur espoir, de leur personnalité. »

Emmanuel TODD (Historien, démographe, INED)
« Ma vocation est de faire de l'histoire et de la prospective ». « Il identifie (…) une relation entre la structure familiale paysanne et l'idéologie qui émerge durant la phase de désintégration de la société traditionnelle : la famille communautaire est suivie en Russie ou en Chine par le communautarisme, la famille souche en Allemagne ou au Japon par le nationalisme ethnocentrique, la famille nucléaire en Angleterre ou en France par l'émergence du libéralisme moderne, pur ou égalitaire. ». « il y a un rapport entre l'évolution de la fécondité et celle de la politique. Regardez la Révolution française : la fécondité commence à baisser dans les petites villes du bassin parisien juste avant la Révolution et puis…chute. Je n'ai jamais fait autre chose sur l'Union soviétique que d'appliquer ces techniques». « Dans son livre Après l'Empire, Emmanuel Todd annonce la fin de l'hégémonie américaine. Les Etats-Unis consomment plus qu'ils ne produisent, ils sont donc, à terme, condamnés. ». « C'est typique des empires en déclin économique et culturel de se réfugier dans l'hypertrophie militaire. »

Tzvetan TODOROV (Lettres modernes, centre de recherche sur les arts et le langage, CNRS)
« La peur des barbares est une réponse aux théories sur le choc des civilisations mais également à ceux qui essayent, y compris à gauche, de montrer que l'islam n'est pas intégrable à nos sociétés. (…) les musulmans sont réduits à l'islam, lui-même réduit à l'islamisme politique, lui-même réduit au terrorisme. »
La naturalisation change l'esprit d'un homme : « mon être s'est petit à petit transformé parce que je vivais en France ; et ma conscience a suivi ! (…) J'ai été naturalisé Français dix ans après mon arrivée (…) je suis devenu un membre de plein droit de la société française, j'ai donc commencé petit à petit à réagir comme un Français et non plus comme un Bulgare. Je n'ai pas oublié mon expérience précédente, je ne l'oublierai jamais, mais je l'ai poussée un peu de côté. »
« La peine de mort est une ignominie à cause de ce refus d'admettre qu'un individu puisse changer, et toute peine de mort déguisée, du type perpétuité réelle, va dans le même sens. Elle contredit l'un des postulats fondamentaux du régime démocratique, à savoir que l'être humain n'est pas formé une fois pour toutes. Il est transformable. »

Jean-Christophe VICTOR (Langues orientales, Affaires Etrangères, création du LEPAC (Laboratoire d'études prospectives et d'analyses cartographiques, créateur de l'émission « le dessous des cartes » sur ARTE)
« Demeurer libre, notamment vis-à-vis des pouvoirs qu'ils soient politiques ou financiers, ouvrir de nouveaux chemins et inventer, respecter l'autre en s'intéressant à tout ce qui peut être différent ». « Lorsqu'il intervient, il s'efforce de présenter les faits, les logiques adverses, les thèses en présence, les différentes interprétations que l'on peut en faire. Il se méfie de la « fabrication des ennemis », qu'il s'agisse de la Chine, de l'islam, des migrants, ne croit pas que le monde occidental continuera à dominer le monde et estime que ce dernier a trop souvent une attitude arrogante « qui est non seulement stupide, mais désormais tout à fait obsolète. » ». « cela fait 500 ans que l'Europe et ses enfants, Etats-Unis, Nouvelle Zélande et Australie, (...)sont au centre du monde et le centre du monde. Ainsi s'est installé un sentiment de supériorité vis-à-vis du reste du globe, notamment depuis le début de l'exportation du christianisme » (…) « Je pense que la globalisation est une occidentalisation du monde. Mais cet occidentalo-centrisme vit ses dernières décennies avec l'affirmation de l'ASIE et autres BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et Next Eleven (« onze prochains » : Bangladesh, Corée du Sud, Egypte, Indonésie, Iran, Mexique, Nigéria, Pakistan, Philippines, Turquie et Vietnam). Nous vivons une double accélération : le XXIème siècle sera le siècle de l'Asie du fait des différentiels de croissance, de la démographie et des nouvelles classes moyennes. La deuxième accélération, c'est la contradiction propre à notre modèle économique, à la fois producteur –le monde est plus riche qu'il y a 20 ans – et terriblement destructeur. Nous sommes en train de léguer aux futures générations une crise environnementale majeure. »
« Je pense que l'on va vers un monde pluripolaire, ce qui explique pourquoi je ne parlerais pas de « déclin de l'Occident ». Il faut intégrer ce que peuvent continuer à apporter la France et l'Europe sur le plan des systèmes juridiques, de la protection de l'individu par le droit, des négociations climatiques et celui des dépôts de brevets...»
Le dessous des cartes ? « Premièrement repérer les tendances longues, faire comprendre et non pas faire savoir en partant du principe que l'on sait beaucoup de choses mais sans savoir les ranger. Deuxièmement, réhabiliter la dimension historique au sein des médias audiovisuels qui est à la fois absente et essentielle, j'avais le sentiment qu'on était toujours dans un temps sans mémoire, sans matelas historique. Troisièmement, investir la dimension géographique, spatialiser les données puisque nous passons notre vie à naviguer entre ces deux contraintes et avantages que sont l'espace et le temps. »
« Oui le monde est complexe, il n'est pas binaire et vous êtes suffisamment intelligents pour aborder cette complexité ». « L'interdépendance est un phénomène complexe à décrypter ».
« Il faut à chaque fois tenter d'entrer dans la logique de l'autre, le faire avec beaucoup de rigueur, de modestie, de respect, et restituer le tout dans les dix minutes dont je dispose pour l'émission ».

Michel WIEVIORKA (Sciences économiques, sociologie…)
« le problème n'est pas seulement d'être intègre, il est aussi d'être ouvert et capable de circuler ente la production de connaissances précises parce qu'on ne peut pas tout connaître, et la participation à la vie intellectuelle générale qui ne soit pas coupée de connaissances précises". Blaise Pascal l'a dit bien avant moi, l'idéal de l'honnête homme est de savoir quelque chose de tout, plus encore que de savoir le tout d'une chose. »
En parlant des débats : « l'intégrité dans ce cas, c'est la capacité à écouter les autres tout en défendant un point de vue que l'on a soi-même construit. C'est paradoxal : comment écouter les autres et être capable de changer de point de vue tout en argumentant pour défendre et promouvoir sa position initiale ? »
« Chaque fois que je fais une recherche j'en sors tranformé. (…)L'intégrité c'est accepter d'être transformé soit par la pratique sociale soit par les analyses des autres, ce qui n'est pas toujours facile ni toujours agréable car il faut rester soi-même – j'allais dire dans son intégrité intellectuelle ».« le chercheur doit pouvoir, sans jargonner ni se trahir, dire les choses. »

Catherine WIHTOL DE WENDEN (Sciences po, CNRS, travail sur les migrations)
« le droit de migrer va être une cause de militance qui prendra peut-être des proportions aussi fortes que ce qu'a été le combat pour la suppression de l'esclavage aux XVIII et XIXè Siècles. Je pense que la question du droit à la mobilité va être un débat récurrent pendant tout le XXIè siècle. » « les américains considèrent que les bateaux qui arrivaient à New-York sont leur histoire à eux … "

Dominique WOLTON (sociologue, EHESS, sciences de la communication CNRS)
« Penser, créer, rêver, suppose de la discontinuité, du hasard, de l'inutilité, du temps ! » « (Le monde de la connaissance et de la culture) se trouve en position défensive dans une culture qui ne parle que de vitesse, d'ouverture, de globalité, d'efficacité, alors que la culture et la connaissance, valeurs inhérentes au monde académique, sont par définition plus parcellaires, plus lentes, moins brillantes. »
« paradoxe qui est celui du niveau culturel et de formation des journalistes, nettement supérieur à ce qu'il était il y a trente ans. Or, la concurrence entre eux est telle, tout comme entre les différents supports, qu'elle engendre des inégalités et étouffe toute la capacité critique légitime que les journalistes peuvent avoir. (…)Les journalistes ne sortent plus enquêter dans la société, leur ordinateur est devenu leur h
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Ecrit en réponse à son propre premier essai sur les Intellectuels faussaires, les intellectuels intègres le prend en contrepied et propose une série de portraits et d'interviews de philosophes, démographes, géographes, sociologues ...qui mobilisent une oeuvre ou une recherche à l'appui de leurs prises de positions publiques. Contrepied donc, puisque la recherche et l'oeuvre sont ici bien réelles, puisqu'ici la qualification d'intellectuelle ne ressort pas (ou pas exclusivement) de leur visibilité médiatique. Si la légitimité universitaire des personnages semble fondée, de Tzvetan Todorov à Edgar Morin en passant par Emmanuel Todd ou Régis Debray, on soulignera néanmoins un fort biais de sélection peu assumé et qui aurait permis peu s'en faut de retitrer l'ouvrage Les intellectuels de gauche intègres qui partagent la position de Boniface sur le conflit israëlo-palestinien. Même si ce dernier apparaît comme nodal, il serait injuste d'oublier que chacun des intellectuels à qui Boniface donne la parole a ses propres marottes et ses coups de gueule. On picore à droite à gauche les idées pour penser la laïcité, l'avenir de l'hyperpuissance nord-américaine, le totalitarisme, la diplomation internationale etc. On picore simplement car chaque interview est trop brève pour donner une analyse autre que superficielle. En revanche la réflexion transversale sur le rôle de l'intellectuel, sur ses mutations historiques et sur les motifs d'existence de faussaires surnuméraires est intéressante.
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J'attendais beaucoup de ce livre d'entretiens. D'abord parce qu'il s'agit d'un livre d'entretien, d'un dialogue bien plus vivant où la pensée de l'intellectuel prend le temps de se mettre en place. Ensuite parce que certains des invités de Pascal Boniface font partie de mes lectures pour mieux appréhender notre cher monde complexe (je pense entre autre à Emmanuel Todd). Eh bien, comment dire? Cela reste grandement en surface. La pensée des auteurs, bah, comment dire? Là aussi le retour sur leur parcours ne nous apprend pas grand chose et on en est souvent dans le discours entendu, bien superficiel. La quintessence étant le premier des entretiens, celui de Stéphane Hessel, pétri d'intentions louables mais qui ne dépassent pas le constat que la guerre c'est mal et les cheveux ça pousse.
Bien dommage...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La haine tu lui résistes d’abord si tu es heureux en amour Jean ZIEGLER
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