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EAN : SIE97653_8074
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.56/5   31 notes
Résumé :
Le hasard veut que le directeur de la succursale de l'Amalgamated Oil soit parti chasser le tigre quand le fils du président de la société, Bill Wainwright, vient en tournée d'inspection à Bombay. Obligé de l'attendre, Bill s'installe à l'hôtel Tadj Mahal, rendez-vous des riches oisifs étrangers. Il y retrouve son ex-épouse, Carol Halma, de retour d'un séjour assez mouvementé à Jellapore. Il se reprend à l'aimer dans le même temps que Carol est attirée par un ami de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Avec Louis Bromfield, les couleurs chatoient, les odeurs se distillent dans l'air, les sons parviennent à nos oreilles : sur la passerelle du navire, nous humons « le fumet de Bombay », nous voici un peu plus tard embarqués dans un train qui traverse le plateau du Deccan, notre taxi se fraye un passage dans les ruelles d'un faubourg pouilleux et nous croisons une étrange procession, nous pénétrons dans le bar du Tadj Mahal, rempli du bruit des conversations des clients et de la fumée de leurs cigarettes, nous descendons les marches de marbre d'une terrasse pour nous enfoncer dans un jardin odorant et silencieux. L'écriture de cet auteur nous restitue immédiatement un décor, une ambiance, une situation.
Mais le talent de Bromfield est aussi de se glisser dans la psychologie de ses personnages. le séduisant Bill Wainwright revient à Bombay au cours d'une tournée d'inspection des bureaux de la firme paternelle. Derrière la façade avenante de l'Américain riche et insouciant, se cache les doutes d'un homme qui se sait faible, facilement emporté par son goût de la fête, incapable de donner une direction à sa vie et de prêter une attention sincère et profonde aux autres. Il retrouve à Bombay son ex-femme, Carol Halma, qui dilapide ses derniers fonds sur les tables de jeu de la ville tout se prêtant à la mascarade de fiançailles avec un riche Parsi, Botlivala. Carol boit trop, dort peu et oublie la vacuité de son existence présente en fréquentant les fêtards et les parasites qui recherchent quelques sensations fortes dans le petit monde des personnalités en vue de la colonie.
Mais, étrangement, plus elle se sent mal auprès d'eux, plus elle retrouve de sa personnalité d'autrefois auprès de Homer Merrill. Ce dernier est venu à Bombay pour accompagner son jeune fils qui doit partir pour les États-Unis et pour faire opérer son protégé, Ali, par un confrère du colonel Moti, le directeur de l'institut des maladies tropicales. Merrill est un homme épuisé physiquement et nerveusement par son travail auprès des paysans du Deccan et par la solitude profonde qui l'entoure. le départ de son fils fait encore plus vaciller l'esprit de ce veuf plein de compassion pour ses compagnons de misère, mais incapable de se reconstruire après un mariage castrateur.
Bill Wainwright a partagé ses années d'université avec Homer Merrill. Il décide de le prendre provisoirement sous son aile, il décide aussi de renouer avec Carol, toujours attiré par sa beauté, mais de plus en plus par la vitalité qu'il découvre en elle sous ses dehors provocateurs. En fait, il tombe amoureux de la femme solide et courageuse qu'elle révèle en soignant Buck Merrill.
Louis Bromfield nous fait découvrir la complexité de ses personnages en les dépouillant peu à peu de leur image première et en les confrontant à des situations qui les amènent à découvrir leur personnalité profonde. Bill Wainwright va petit à petit abandonner le « patachon » qu'il était, sa superficialité pour une vraie générosité. Carol se dépouille de ses bijoux et des artifices du charme pour devenir une femme forte, volontaire, maîtresse de sa destinée et non plus portée par les désirs des autres. Quant à Buck, il apprend tout simplement la sensualité, le goût du bonheur partagé.
Tous ces protagonistes sont entourés d'une foule de personnages secondaires pittoresques. Fausse baronne, joueurs invétérés, ancienne courtisane, maharadjah viveur... pour la plupart, ils servent de toile de fond sur lequel le trio central se détache. Plus ils s'enfoncent dans leur monde interlope, plus nos héros se détachent d'eux jusqu'à ce que la rupture soit consommée : Bill quitte Bombay et Carol et Buck partent pour Jellapore afin d'aider à l'émancipation des paysans.
Ce roman a sans doute quelques côtés désuets en nous replongeant dans l'Inde coloniale, mais je suis à peu près certaine que la faune qui fréquentait le Tadj Mahal à l'époque le hante encore aujourd'hui, sous des apparences plus actuelles.
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Après son roman La Mousson, Bromfield retrouve les Indes pour ce roman. Moins épique et plus intimiste, il est centré sur un trio de personnages autour de qui vont graviter les autres figurants.

Bill Wainwright , riche américain, revient aux Indes pour son travail. Menant une vie dissolue, qui pourrait le conduire dans le ruisseau selon son ex-femme, il se fait promesse de se surveiller, de devenir sérieux et de ne plus retomber dans ses travers. Fini la vie de patachon.

Plus facile à dire qu'à faire, car la société où il gravite pousse à avoir des moeurs dissolues, à se livrer aux jeux, à la paresse et aux intrigues.
Sur place, Bill renoue avec un vieil ami d'université, Homer Buck Merrill, dont la vie est entièrement consacrée à améliorer le sort des pauvres. Ce dernier, devenu veuf, a souffert dans un mariage qui a détruit sa force vitale, il s'éteint telle une bougie. Son ami le Colonel Moti, qui observe les humains comme il observerait des insectes, imagine alors un stratagème avec Bill pour lui redonner le goût de vivre.

Carol Halma, ex-femme de Bill, se trouve aussi aux Indes. Jeune femme d'une vitalité et d'une beauté renversante, elle est l'objet de toutes les attentions et intentions d'un cercle de parasites ; Mrs Trollope qui s'attache à chacun de ses pas et qui devient une insupportable sangsue, la Baronne dont on devine très vite le rôle et le but envers Carol et M. Botlivala vulgaire et riche qui couvre Carol de bijoux et proclame leurs fiançailles.

En toile de fond, Bromfield nous tisse le portrait des Indes, les odeurs, les couleurs, la chaleur, la langueur qui gagnent les esprits, les Indes fascinantes et écrasantes.
Nos protagonistes ne s'attendent pas aux coups du sort qu'ils vont vivre, des chemins qu'ils vont emprunter et du destin bien farceur qui va les conduire à une issue inattendue.


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Je n'ai aucun point de comparaison avec les autres livres de Bromfield mais ce roman m'a beaucoup plu. Je l'ai souvent relu. Pourtant les personnages sont soit vains, soit odieux (Botlivala, la Baronne...) soit étranges, (Mrs Trollope, une joueuse invétérée et pauvre qui adore Carol Halma, l'héroïne, avant de la voler...) soit austères (le colonel Moti, ami de Buck Merrill, un des trois héros...) soit attachants.
Buck Merrill, le missionnaire laïque, qui ne tarde pas à tomber amoureux de Carol Halma, qui est à l'opposé de lui... mais moins qu'on se l'imagine...
Bill Wainwright, son ami et ex-mari de Carol...
Et enfin, Carol, ex Miss Minnesota, radieusement belle mais imperceptiblement fragilisée... trop de chaleur, beaucoup trop de cocktails, trop aventureuse... pour son propre bien. Trop aimée des hommes aussi, ce qui lui vaut pas mal d'ennuis. Mais elle va aussi s'éprendre de Buck, soigner ses névralgies, le distraire, devenir son amante... et tous les deux sont tellement amoureux qu'il déclare se fiche complètement de l'Inde et de la misère et du choléra. le roman commence avec un fabuleux voyage en train, "à travers le plateau du Deccan", jusqu'à Bombay où on logera à l'hôtel du Taj Mahal...Bill Wainwright est un bon ami et sacrifiera ses sentiments renaissants pour son ex femme pour faire en sorte qu'elle puisse rester en Inde, (elle avait été frappée d'un ordre d'expulsion...) et partir à Jellapore, où habite son amant et désormais futur mari et où règne... le choléra !
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Embarquons pour l'Inde avec ce roman dépaysant.

Sur ordre de son père, Bill se rend à Bombay où il doit vérifier le bon maintien de l'annexe indienne de l'entreprise familiale. Logeant au Tadj Mahal, il va y retrouver par hasard Carol, son ex-femme avec qui il est resté ami; mais peu à peu, il se rend compte qu'il éprouve de plus en plus de tendresse pour elle, et même un amour qu'il n'avait jamais eu à son encontre auparavant. Seulement, Carol est, elle, tombée sous le charme de Homer Merrill - dit Buck -, une sorte de missionnaire sans religion apprenant aux paysans indiens à mieux tenir leurs récoltes et vivre plus sainement, et qui s'avère être un ami d'enfance de Bill. Au cours de la période qui va les réunir, chacun va devoir chasser ses vieux démons pour atteindre plus de sérénité dans leur vie: quête morale, besoin de guérison, recherche sentimentale...

Ce roman m'a paru sympathique et intéressant; je ne me suis pas trouvée très impliquée, et étais même plutôt indifférente au début, mais j'ai bien aimé ce récit. Il nous raconte la quête de soi de nombreux personnages et leur cheminement sur la voie de la rédemption. Certains sont des êtres exemplaires - comme Buck qui, à trop donner de sa personne, s'en est rendu malade et doit s'obliger à freiner un peu -, d'autres non - la plupart des personnages gaspillent leur argent, leur intelligence, leur vie... -, et j'ai trouvé assez captivant d'observer l'évolution de leurs pensées et de leur comportement. Les protagonistes sont nombreux, plusieurs êtres secondaires gravitent autour du trio principal, nous découvrons donc des personnalités diverses et variées qui sont habilement mises en scènes.
Quant à l'atmosphère, pas de doute: nous sommes plongés dans une Inde - et plus particulièrement Bombay - étouffante de chaleur et d'odeurs; la vie pauvre de ses habitants est bien décrite et confrontée au luxe d'une partie riche de la population anglaise, le contraste est saisissant et le message passé par l'auteur, pertinent.

Je n'ai pas été passionnée par ce roman, ceci dit je l'ai lu avec curiosité et ai passé un agréable moment.
Lien : http://letoucherdespages.blo..
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En lisant les romans indiens de Louis Bromfield, La Mousson et les Nuits de Bombay, difficile de ne pas penser à Somerset Maugham, même s'il n'a pas le mordant de l'écrivain anglais et que son insistance à vouloir parer les personnages américains de ses romans de toutes les qualités, n'est pas toujours très subtile.

Ici, il reprend la formule, en vogue à l'époque, de Grand Hôtel de Vicky Baum à Shanghai Express de von Sternberg, de rassembler une série de personnages hauts en couleurs dans un cadre spectaculaire, le mythique hôtel Taj Mahal de Bombay dans les dernières années du Raj (le livre date de 1940).

On y retrouve donc une belle aventurière américaine, une baronne louche, un millionnaire américain, une australienne fauchée et ambigüe, un beau missionnaire américain, un charismatique docteur indien et sa fascinante épouse, quelques maharadjas dévoyés, une marquise au passé trouble, des bijoux fabuleux, quelques palais en marbres...

Bref, ca n'est peut-être pas le livre qui vous éclairera en profondeur sur l'Inde millénaire, ses habitants, leurs coutumes et leurs traditions, mais on passe un excellent moment, d'autant plus que c'est bien écrit.

J'avoue avoir quitté ces personnages à regret.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
De toutes les personnes réunies autour de cette table, le Maharadjah était bien le seul à se rendre compte exactement de tout ce qui se tramait. Il avait vu s’éclairer le visage de Mrs Trollope lorsque Carol était apparue sur le seuil de la pièce.

Il suivait les regards chargés de haine que la Baronne lançait à la Marquise. Il observait le manège de celle-ci qui, tout en ayant l’air de se pâmer devant Botlivala, ne cessait de faire du genou à Bill Wainwright.

Il avait remarqué la façon dont Bill s’était penché vers Carol lorsque la jeune femme était venue s’asseoir à côté de lui. Rien ne lui échappait, ni la sottise de Botlivala qui se prenait déjà pour un don Juan irrésistible, ni l’expression de Buck chaque fois que ses yeux se posaient sur Carol.

Renversé sur le dossier de sa chaise, tapotant son verre glacé de ses doigts longs et cruels, Jelly ne s’ennuyait plus. Son esprit pervers et compliqué était enfin dans son élément. Il pouvait s’adonner sans frein à cette passion, qui chez lui, était encore plus forte que les femmes ou le jeu, la passion de l’intrigue. Il avait le génie du mal et ce fut avec une véritable délectation qu’il se mit à arranger à sa manière la vie des personnes qui l’entouraient.
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Seul l’avenir existait. Elle était trop saine, trop débordante de vie pour s’appesantir sur des souvenirs, si pénibles fussent-ils. Le passé n’avait prise sur elle que lorsqu’elle se sentait malade ou déprimée. Par expérience et par instinct elle savait que l’espoir, l’optimisme, le désir sont l’apanage, la récompense de la bonne santé et de la vitalité.
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Ce parfum recelait quelque chose de beaucoup plus subtil. On y retrouvait une odeur d’épices et de feu de bois, de jasmin et de souci, de poussière et de coprah et le goût de la fumée qui s’échappait des tas de bouse de vache que l’on faisait brûler après les avoir séchés. Et, pour Wainwright, son pouvoir ne s’arrêtait pas là. Il évoquait en lui une foule de souvenirs bouleversants, souvenirs de sorties, de beuveries, de conquêtes faciles, de nuits extraordinaires sous un ciel de velours bleu où les étoiles brillaient comme des diamants, de randonnées en gherries pour regagner l’hôtel Tadj Mahal après une soirée passée dans un des jardins suspendus de la colline de Malabar ; souvenirs d’une immense salle de marbre blanc et frais qui surplombait le golfe.
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Elle était aussi la preuve éloquente que les êtres humains n’étaient pas encore si loin des bêtes pour être remués à ce point par un tel étalage de beauté, de santé et de vitalité. Cela ne ratait jamais… les hommes, surtout les hommes âgés semblaient ragaillardis rien qu’en la regardant. À sa vue, les plus jeunes bombaient le torse et faisaient les malins.
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M. Snodgrass n’était pourtant pas méchant au sens où l’on entend généralement ce mot. Il était même assez aimable, malgré son air pincé et ses manières de clergyman un peu trop accentuées. Mais c’était justement de cet air pincé, de ses lèvres rentrées et de son manque d’expression que Moti lui en voulait le plus. Il appartenait à cette espèce d’hommes sans chaleur qui, ne sachant rien de l’amour ni même de la simple charité, se croient permis de juger leurs semblables et de les considérer du haut de leur grandeur.
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