AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782021227451
325 pages
Seuil (10/03/2016)
3.23/5   15 notes
Résumé :
Fils du grand Humayun, Akbar a dirigé l'Empire moghol de 1556 jusqu'à 1605. Cet espace, qu'il n'a cessé d'agrandir, s'étendait du Cachemire au Bengale, avant que l'" Ombre de Dieu sur terre " ne se décide à conquérir le sud de la péninsule. Personnalité complexe, fils d'une chiite et d'un sunnite, dyslexique, hyper-mnésique, sans doute épileptique, assurément mystique, à la fois sanguinaire et paisible, ascète et jouisseur, Akbar, qui avait épousé une hindoue, a fai... >Voir plus
Que lire après Les ravissements du Grand MogholVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Entre 1556 et 1605,l'Empire Moghol s'étendait du Cachemire au Bengale avant que son empereur "l'Ombre de Dieu sur terre" ne décide de l'agrandir vers le sud de la péninsule.Surprenant et fascinant personnage que cet Akbar, né d'une princesse chiite et d'un souverain sunnite, garant de l'islam c'est un homme fragile , un illettré mais à la mémoire prodigieuse,à priori épileptique et avant tout un mystique.Son rêve absolu que chacun puisse vivre en harmonie avec son voisin , qu'un même élan religieux les porte vers un Dieu unique mais que chacun puisse croire à sa façon dans un monde de tolérance.... C'est ainsi que dans sa somptueuse capitale Fatehpur Sikri une Maison d'Adoration voit le jour. Y sont réunis les religieux musulmans mollahs, ayatollahs,soufis, les prêtres hindous, parsis,jains et à la demande d'Akbar trois jésuites se joignent à eux .
Le moins que l'on puisse dire c'est que les débats sont animés ! les insultes fusent, l'irrespect est souvent de mise chacun s'arrangeant pour " en rajouter une couche".
Catherine Clément nous entraîne dans une épopée "religieuse" hors norme.La vie de cet empereur se lit comme un roman , l'écriture enlevée , enjouée et malicieuse apporte une légèreté bienvenue et rend accessible et plaisant la lecture d'un texte riche en informations et source de nombreuses interrogations et réflexions .
N'étant pas ,loin de là, une spécialiste en théologie il m' a fallu parfois un peu d'effort pour appréhender certaines notions ,la porte s'est entrebâillée et j'en suis ravie .
Commenter  J’apprécie          240
Un voyage dépaysant et savoureux au coeur de l'Islam tolérant de l'empereur Akbar
Dans la dynastie des Moghols qui régna de 1526 à 1857, l'empereur Akbar fut probablement le plus grand et le plus visionnaire. En 1580, il avait fait de l'Inde, un pays presque entièrement unifié de l'Afghanistan au Bengale, où le peuple, sans être riche, ne souffrait pas de la faim et où régnait la liberté de culte, pierre angulaire de sa politique.
C'est un empereur très attachant que Catherine Clément nous fait découvrir ici : quasi illettré, mystique et épileptique, Akbar semblait cependant doté d'une grande intelligence politique et humaine. Esprit ouvert et curieux, animé d'une soif insatiable de connaissance, il cherche pour son empire une religion, ou philosophie religieuse, qui rassemble le meilleur des diverses traditions de l'Inde et organise des débats théologiques dans la « Maison d'adoration » à Fatehpur Sikri : prêtres hindous, jaïns, parsis, ulémas musulmans et sages soufis sont ainsi invités à débattre de leurs diverses fois. Quand il décida d'inclure aussi des théologiens chrétiens dans ces discussions, il envoya des émissaires au collège jésuite de Goa leur demandant de vernir à sa cour et de l'instruire dans la foi chrétienne.
Trois jésuites arrivèrent donc à la cour d'Akbar en 1580, apportant une Bible en 7 volumes et le grand espoir que l'Inde se convertirait, s'ils parvenaient à convertir le Grand Mogol… !
C'est avec un émerveillement partagé avec celui de ces pères jésuites que nous découvrons donc les splendeurs de Fatehpur Sikri, la résidence fondée par Akbar au coeur du désert, les raffinements de la cour Moghole, les enthousiasmes juvéniles de l'empereur et les batailles à dos d'éléphant !
Sur un ton allègre et malicieux l'auteure dévoile un pan plutôt divertissant de l'aventure Jésuite en Orient, confrontés à un souverain qui désire amener la paix et l'harmonie entre ses sujets qui se disputent à cause de leurs convictions religieuses… on en redemande et le sujet semble furieusement d'actualité. Akbar, REVIENS, ils sont devenus fous !!!
Commenter  J’apprécie          132
Lui, c'est l'empereur Akhar , descendant de Gengis Khan par sa mère et de Tamerlan par son père, c'est dire. Il hérite d'un empire qu'il s'occupe à garder et agrandir par ses guerres continuelles. Oui, c'est un guerrier, Akbar, il n'arrête pas, le sang coule, les cadavres s'accumulent, les crânes se pyramident. Un homme, un vrai.

Il est le contemporain d'Henri IV, qui mourra 5 ans après lui ( mais cela n'a aucun rapport, ne croyez pas à un complot oriental, j'ai bien cherché, non). Les guerres de religion semblent faire des petits, car Akbar comme notre Henri essaient d'unifier les différents entre religions. La tache d'Akbar est plus ardue : il est musulman, dans un pays traditionnellement hindou, et puis il y a les jains, les autres musulmans, les chrétiens venus du Portugal par Goa, et les autres, chacun pétri de sa propre croyance, prêt à anéantir tout ce qui bouge et ne pense pas pareil : les uns haïssent les autres qui pratiquent la sati, l'immolation consentie des veuves qui se précipitent malgré leur plein gré dans les flammes, vêtues de leurs beaux saris et parées de leurs bijoux ; les autres haïssent ceux qui brûlent leurs ennemis sur les bûchers de l ‘inquisition après torture et extorsion de culpabilité. Les musulmans préfèrent lapider.
Bref, la tâche n'est pas simple, et pourquoi donc Akbar ne continue t il pas tout simplement à monter son éléphant noir et à chasser le tigre ?

Pourquoi ?

Un enfant bichnoi lui apporte un jour un petit agneau, et l'empereur a une vision de l'Etre un, d'une lumière, de Dieu en un seul mot.
Ces visions au cours de sa vie lui réapparaitront, et l'aideront à cesser la guerre avec son demi frère ( Une des grandes constantes de la lignée timouride : se haïr entre frères, les tuer si possible, essayer de tuer son père, aussi.).Et à ouvrir une Maison de la Fraternité, où tous les représentants des différentes religions devraient, auraient dû, auraient pu , dialoguer.
Il a le pouvoir, il tient bon, cependant il semblerait qu'une unification des religions en Inde était un voeu pieux.
Les bischnoi, ah oui, ce sont des végétariens depuis des siècles, qui ne pratiquent pas la crémation pour économiser le bois, qui aujourd'hui encore ont l'autorisation exceptionnelle de fumer de l'opium. Ils vivent en communauté, nourrissent les animaux sauvages, ne coupent jamais les arbres, nettoient la ville de Jodpur saisissante de propreté inattendue, font des conférences, sont ingénieurs hydrauliques, juristes, partisans avant l'heure du recyclage des déchets.
Mais s'ils ont influencé Akbar avec le beau petit agneau, ils n'ont pas eu plus de place que celle d'une secte dans ce grand empire.

Et ce livre, Les ravissements du grand Moghol, est une ravissante coulée parmi les villes ( Fatephur Sikri) , la famille, les femmes( ben , non, on n'en parle pas, des femmes, il y en a tellement, entassées dans le fonds du harem, soit fruit de prises de guerre soit de cadeaux diplomatiques et surtout ça n'a pas l'air d'être sa tasse de thé à l'Empereur) et le fils, son ennemi, comme je vous l'avais dit plus haut : c'est de famille de se haïr en famille .
Non seulement on voyage avec détails des lieux et des coutumes au XVI siècle et en Asie du Sud, mais on pourrait aussi extrapoler à notre époque et se demander si ce n'est pas un peu futile de s'en tenir à sa propre croyance et de prétendre la croire universelle (comme les chrétiens de Goa, persuadés de pouvoir convertir le musulman Akbar.)
Au delà de ces croyances et de l'essai d'Akbar de les aplanir, Catherine Clément nous livre les illuminations de l'Empereur, son destin inattendu et donc encore plus impactant d'homme mystique, en proie à des révélations divines, à des « ravissements ». Ravi, complètement enthousiaste, et ravi par instants de ce monde pour gagner l'autre monde du divin.
Commenter  J’apprécie          75
Roman historique relatant la vie du Grand souverain Moghol Abu'l-Fath Jalal-ud-din Muhammad Akbar, Akbar I. Il avait comme ancêtre lointain le fameux Genghis Khan ainsi que le conquérant turc Tamerlan. Reconnu pour sa tolérance religieuse, il aime rencontrer des hommes et des femmes de toutes confessions pour discuter de théologie et de philosophie car il veut comprendre le monde dans lequel il vit. Il fonde même une nouvelle religion qui réunit le meilleur des diverses croyances en évitant de l'imposer à ses sujets. Grâce à un cycle de conquêtes, il laisse à sa mort, l'empire le plus puissant qu'ait jamais connu la péninsule indienne.

Bien écrit, romancé, livre fort intéressant qui nous fait connaître ce grand personnage qui a marqué l'histoire de l'Inde.
Commenter  J’apprécie          60
Et de l'histoire d'Akbar, fils d'Humayun et d'une « Begun aux seins plats » descendante de Gengis Kahn, Maryam Makani qui dirigea l'Empire Moghol de 1556 à 1605.
Akbar est une personnalité étrange. Il ne sait lire ni écrire mais il a une mémoire gigantesque. de sa naissance, on lui considère des pouvoirs de guérisseur. Ses crises d'épilepsie lui laissent entrevoir des visions célestes qui guident par la suite son comportement.
Souverain de l'Hindoustan à quatorze ans, adoré de sa mère, il fait construire un palais en plein désert, Fatehpur Sikri qui devient ainsi capitale de l'Empire.
Grand amateur de chasse et de guerre, son premier ravissement après la rencontre d'un jeune garçon et d'une fille allaitant un faon, lui révèle qu'il faut laisser le sang vivant et cesser la chasse.
Fils d'un sunnite et d'une chiite, marié à une hindoue à laquelle il laisse libre choix de son culte, Akbar rêve d'unifier toutes les religions de l'Inde et de chasser l'intolérance.
Dans sa Maison de l'Adoration, il convie les fakirs, yogis, soufis qui furent ses amis d'adolescence, les puissants mollahs chiites et oulémas sunnites, un vieil hindou « pouilleux » récemment converti en musulman, les parsis du Gujarat, les juifs de Cochin, les Jaïns, disciples du Dieu Shiva et trois jésuites venus le convertir sur demande du roi d'Espagne.
» Nous, Shah in Shah, déclarons ouverte la Maison de l'Adoration afin que soient librement discutées toutes les croyances de notre empire et que soient comparés les principes des fois et religions, ainsi que les preuves et évidences sur lesquelles ils s'appuient, de sorte que l'or et l'argent puissent être séparés des alliages ordinaires. »
Inutile de vous dire que ces débats seront pour le moins houleux, que de cette volonté de conciliation naîtront violence et complot.
Catherine Clément, avec son talent de conteuse et d'historienne, ajoute à la précision historique sa touche lumineuse. Quel plaisir d'observer les caprices des uns et des autres ( le Grand prêtre refusant de s'asseoir sur le même sol que les autres doit être soulevé dans une nacelle ou à la rigueur être éventé personnellement par un garde), d'imaginer les costumes ( tenue de Ciel c'est à dire nudité totale pour un jaïn ou justaucorps de soie verte et jupe de gaz fleurie pour le général des armées impériales).
Quelle belle rencontre que celle d'un empereur moghol possédant un harem et de trois jésuites contraints au célibat, notamment avec le frère Monserrate qui succombe aux charmes d'une belle esclave russe.
» Nous constatons avec regret qu'il existe plusieurs sentiers religieux, et que chacun d'entre eux se croit le meilleur…Ne pas croire aux mêmes dieux, ne pas avoir les mêmes idées, et voici que surgit le mépris et la guerre. »
Personnalités truculentes, reparties cinglantes, complots, amitiés inattendues servent ce récit historique d'un bel idéal de tolérance avec le sens du romanesque et de l'humour de Catherine Clément
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
LeFigaro
04 avril 2016
Mystique, dyslexique et épileptique, ces trois mots pourraient résumer ce drôle d'empereur. La romancière Catherine Clément s'est emparée du destin de cette figure incroyable de l'Inde.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Plus tenaces que les hommes de la Compagnie de Jésus, disait Akbar, il n'y a guère que les racines flottantes du figuier étrangleur.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Catherine Clément (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Clément
Jérémy Chaponneau, chargé de collection au département Philosophie, histoire et sciences humaines, vous propose un programme de lectures autour des voyages d'Henri Cartier-Bresson : « le Musée du peuple mexicain », Pedro Ramirez Vazquez, Vilo, 1968 https://c.bnf.fr/NKm « La Nuit de Tlateloco », Elena Poniatowska, Éditions CMDE, 2014 https://c.bnf.fr/NKp « Autobiographie ou Mes expériences de vérité », Gandhi, PUF, 1982 https://c.bnf.fr/NKs « Gandhi : la biographie illustrée », Kapoor Pramod, Chêne, 2017 https://c.bnf.fr/NKv « Gandhi, athlète de la liberté », Catherine Clément, Découvertes Gallimard, 2008 https://c.bnf.fr/NKy « Mahatma Gandhi », Romain Rolland, Stock, 1924 https://c.bnf.fr/NKB « Mahatma Gandhi : a biography », Bal Ram Nanda, Oxford India paperbacks, 1959 https://c.bnf.fr/NKE « Histoire de l'U.R.S.S. », Nicolas Werth, Que sais-je ?, 2020 https://c.bnf.fr/NKH « Staline », Oleg Khlevniuk, Gallimard, 2018 https://c.bnf.fr/NKK « U.R.S.S. », Jean Marabini, le Seuil, 1976 https://c.bnf.fr/NKN
En savoir plus sur l'exposition Henri Cartier-Bresson. le Grand Jeu : https://www.bnf.fr/fr/agenda/henri-cartier-bresson
+ Lire la suite
autres livres classés : roman historiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1827 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}