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Yutaka Makino (Traducteur)
EAN : 9782742760084
254 pages
Actes Sud (14/03/2006)
3.62/5   8 notes
Résumé :

Yoriko est une jeune universitaire promise à un bel avenir. Volcanologue, elle est attachée à la station de recherche du mont Asama situé au cœur des Alpes japonaises. Quand son frère lui présente l'un de ses amis, un publicitaire bien décidé à gagner de l'argent en créant un réseau téléphonique basé sur la mise à disposition d'un stock sans cesse renouvelé d'histoires, d'une collection de brefs récits diffusés au hasard, Yoriko reste perplexe. Sur ses g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Livre lu dans le cadre de la pioche de Novembre. J'ai découvert ce roman grâce aux offres reconditionnées d'Amazon au moment où je cherchais des auteurs pour le challenge ABC. Mais aussitôt arrivé, aussitôt enterré comme tant d'autres. le format de ce livre est curieux, aussi large qu'un poche et aussi long qu'un broché.

Le style est agréable, même si je ne retiens pas tout de l'histoire, elle est encore floue. Nous suivons Yoriko, une jeune universitaire et volcanologue. Par le biais de son frère, elle rencontre un publicitaire aux idées novatrices et curieuses. le tout se passe sur fond du mont Asama et de la volcanologie. Malgré que ce n'est pas ma littérature habituelle, l'histoire finit par être intrigante et j'aimerais en savoir plus. Quand j'étais plus jeune, je m'intéressais à la volcanologie. Je ne suis pas une habituée du style japonais mais j'aime l'écriture de cet auteur, il alterne de longues descriptions sur différents contextes de la volcanologie avec différents dialogues. Malgré une curiosité à toutes épreuves, le personnage principal, Yoriko, a des idées assez cartésiennes et elle ne se gêne pas pour le dire, je l'aime bien. On n'a aucune notion de temps avec Yoriko, il peut se passer un jour comme un mois sans qu'on le sache vraiment. Finalement, on la suit beaucoup dans son travail de volcanologue (c'est très intéressant) et dans sa vie de tous les jours. Les idées du publicitaire l'influencent de temps en temps. le moins que l'on puisse dire est que je ne m'attendais pas à cette fin-là. J'ai pourtant imaginé différents scénarios mais pas celui-là. Je n'attendais rien de précis de ce roman à part une bonne lecture. C'est chose faite, le style de l'auteur est agréable et j'ai fini par considérer Yoriko comme une bonne amie. Il ne se passe finalement pas grand-chose dans ce roman mais j'ai apprécié suivre Yoriko dans sa vie de tous les jours et dans le dédale de ses pensées. J'ai beaucoup aimé les histoires liées à la volcanologie. Par contre, il y a trop d'info dans le résumé de la 4ème de couverture.

Comme vous l'aurez compris, ayant peu l'habitude de ce genre littéraire, je situerais donc ma lecture entre bonne et excellente découverte car malgré tout, je n'en garderais pas forcément beaucoup de souvenirs. Je remercie Neneve pour cette bonne pioche. Si vous êtes amateurs de littérature japonaise et de volcanologie, je vous conseille de découvrir ce roman malgré tout intéressant. Quelques coquilles ont été néanmoins oubliées de-ci delà (qu'on face / où pour ou (la plus fréquente)). Si j'en ai l'occasion, je retenterais peut-être un autre livre de cet auteur, peu de ses livres semblent avoir été traduits en français.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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« Les Singes bleus » est un roman de Natsuki Ikezawa (2006, Actes Sud, 254 p.) traduit par Yutaka Makino qui nous raconte l'histoire de Yoriko Yoshimura, jeune volcanologue à la station du Mont Asama, au coeur des Alpes Japonaises.

Takuma, le frère de Yoriko la met en contact avec Monden, un soi-disant publicitaire qui a l'idée de monter un service de délivrance d'histoires à domicile ou téléphonées à partir de bornes automatiques. Un montage assez étrange qui dénote avec la scientifique. « Mais d'abord, pourquoi les gens auraient-ils envie d'écouter des histoires ? ». Pourquoi appelleraient-ils sans savoir sur quoi ils vont tomber ? Paradoxalement, elle est presque plus préoccupée de ses vêtements que de science « C'est là que se posait la question des vêtements. Une femme, célibataire, maître de conférences dans une faculté de sciences, est prise en général pour une excentrique obnubilée par son travail. En se présentant ainsi habillée comme pour aller donner un coup de main dans un déménagement, elle renforçait ce préjugé. On risquait d'imaginer qu'elle était fermée à toute discussion, alors qu'elle ne vivait pas uniquement dans un monde fait de croûte terrestre, de magma et de travaux universitaires » Peut-on lire au tout début du roman. Il faut dire que ses explications sur la tectonique des plaques et son lien avec le volcanisme sont plus que succints. Tout droit sortis de sites très généraux, avec quelquefois un peu de confusion entre géologie, biologie ou chimie. Cela se traduit parfois par des phrases assez obscures. « Entre la taille du corps humain et la taille de la Terre, ou encore entre la perception humaine du temps et celle de la Terre, la différence n'est que d'environ sept, huit fois seulement ». Et pourtant l'auteur a commencé des études scientifiques avant de traduire « le Petit Prince » d'Antoine de Saint-Exupéry en Japonais, ainsi que de la poésie grecque ancienne, avant d'adapter la vie de Robinson Crusoé. Il partira trois ans en Grèce.
Des histoires téléchargeables, Yoriko passe à un autre commanditaire des machines de son frère. Celui-ci se pique d'être en plus devin. Peut être un tantinet psychologue, il perçoit assez vite l'intérêt de Yoriko pour son cher Asama. Il lui prédit donc un réveil prochain du volcan avec toutes les catastrophes inhérentes. Et pourtant Yoriko est une scientifique. « Son aversion pour la divination ne venait pas de ce qu'elle était une discipline non scientifique. Non, ce qui lui était désagréable, c'était l'envie de connaître le futur avant qu'il n'ait lieu, de devancer les autres pour faire un exploit. L'homme cherche par toutes sortes de moyens à éviter les rencontres inopinées avec un destin brutal ».
Mais Yoriko a un petit copain, Shogo, qui fait des fouilles au Mexique et qui écrit régulièrement. Il y aura d'autre lettres, longues, cela fait des pages de plus dans le roman. C'est à cette occasion que l'on apprend l'existence « des bandes de singes bleus qui n'arrêtent pas de jacasser dans les arbres » Je connaissais déjà « Les chiens noirs du Mexique qui dorment sans rêver, les singes à culs nu dévoreurs de tropiques, les araignées d'argent au nid truffé de bulles ». C'est de Boris Vian dans « Je voudrais pas crever ». Comme quoi, le Mexique est le pays des couleurs. On comprend mieux l'obsession de Donald Trump à construire son mur.
Par la suite, on pourra lire le journal de madame Hatsu, témoin visuelle de l'éruption du Asama en 1783, la troisième année de l'ère Tenmei. Puis après, on aura l'éruption du Puu-o-Keokeo sur l'ile d'Hawaii « et Pélé chevauchant le front de lave en furie ». La voilà maintenant à Hawaii, chassée de Tahiti à cause de son conflit permanent avec sa soeur Nāmaka, déesse de l'eau et s'est réfugiée au Kilauea à Hawaii. Changement de décor, Yoriko et Monden vont déjeuner vietnamien, avant c'était pizza et lasagnes. Avant d'en arriver à Kismet, « spécialiste de divination » en fait plutôt de combinatoire, ou plutôt, comme on dit en italien de « combinazione ». Il réussit cependant à persuader la scientifique d'une éruption prochaine. Ce qui fait que Yoriko va partir, seule ausculter le volcan.
Le mont Asama est un volcan encore actif, situé dans les Alpes Japonaises, pas très loin de Nagano, à environ 150 km au sud-ouest de Tokyo. Dernière éruption en 2019 et une antérieure en 1783, il est considéré comme potentiellement dangereux. Dans cette région des Alpes Japonaises, la route qui relie Toyama sur la côte à la vallée au pied du mont Asama, la Tateyama Kurobe est célèbre par ses 13 m de neige déblayée chaque année et qui font l'attraction des cars qui passent par là. J'avais été faire du terrain au pied du mont Nishihotake, après avoir pris un téléphérique, le Shinhotaka qui monte à plus de 2000 m, ensuite à pied, on peut aller jusqu'à une hutte Nishino-Sanso à plus de 2500 m. Avec des étudiants plus jeunes, et un matériel peu adapté, j'avais dû renoncer à monter plus haut, avec des pentes à 40°, pour aller voir le plus jeune granite du monde, vieux à peine de 2.6 millions d'années.
Un livre en soi pas trop mal fabriqué, avec des longueurs et du remplissage, comme il fallait s'y attendre. Un peu plus de documentation scientifique n'aurait pas fait de mal, car parfois les approximations sont plus qu'approximatives. Mais on ne peut pas tout avoir. On peut se demander ce que viennent faire les (longues) lettres de Shogo, si ce n'est qu'il n'arrive pas à exprimer ce qu'il voit, ce qu'il vit. « Pourquoi ne pouvons-nous pas témoigner d'une expérience ou d'une sensation autrement que par des mots ? Pour combattre la décomposition due au temps, nous n'avons comme outils que les mots, tellement approximatifs et grossiers, embourbés dans le préjugé et l'erreur. Je voudrais vraiment te transmettre dans sa totalité cette expérience de six mois ». Tout comme Yoriko qui a du mal à faire passer ses connaissances. Alors qui croire de la scientifique ou du pseudo prévisionniste. La première écartelée « Entre la taille du corps humain et la taille de la Terre, ou encore entre la perception humaine du temps et celle de la Terre, la différence n'est que d'environ sept, huit fois seulement ». Mais il faut croire que la phrase est tellement alambiquée que l'on ne sait plus quoi en penser. Ou bien le publicitaire. « Mais dans la réalité, personne n'a le courage de mélanger les cartes qui ont été si bien classées ». Là aussi, on a perdu un bout du décodeur.


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Je commence par ma formule consacrée : « roman lu il y a quelques années ». Je ne me souviens donc plus véritablement de l'intrigue. Mais pour moi, ce n'est pas toujours le plus important. Je suis plus sensible à l'atmosphère, à l'ambiance, aux idées véhiculées par l'auteur à travers son histoire. Donc c'est un roman qui parle d'une ravissante volcanologue et de volcans. Au japon les volcans, ils connaissent ! Cette jeune femme est donc responsable d'un observatoire volcanique dans les Alpes japonaises : le volcan Asama. Quand son frère lui présente un astrologue qui lui prédit une éruption imminente. Je me souviens que cette volcanologue étudie la dernière éruption qui a eu lieu sous les Tokugawa et, est donc très perturbée par l'annonce de cette éruption prochaine. Elle va donc aller vérifier par elle-même dans l'antre du monstre les signes précurseurs d'une éruption…
Comme souvent dans le romans japonais, l'histoire peut paraître abracadabrante. Mais comme je vous le disais, il faut savoir aller au-delà de l'intrigue. Car il y a véritablement dans ce livre un esprit de la nature qui se ballade quelque part, en lien avec un puissant tellurisme sous-jacent. En écrivant ce billet, ça me rappelle vaguement l'esprit du « Convoi de l'eau » de Yoshimura. Au Japon, le surnaturel n'est jamais très loin. L'animisme Shinto associé à un panthéisme ancestral ! La nature se révèle souvent le personnage principal du récit. Ce roman, sans être un chef-d'oeuvre, participe à cet esprit.
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Un livre énigmatique, qui raconte quelques mois de la vie d'une volcanologue réputée et professeur d'université au Japon. Sa rencontre arrangée par son frère avec un publicitaire farfelu, lui-même la mettant en relation avec le président d'une grande société japonaise, s'adonnant parfois à la prédiction de l'avenir pour certaines personnes, dont elle-même, va brusquement la plonger dans désarroi, et interrogations, bien qu'étant scientifique ; « et si c'était vrai ? ».
C'est ainsi que contre toute rigueur analytique et contre toute réflexion intellectuelle, sa curiosité doublée de doutes la feront partir seule et de nuit à plus de 2400 mètres, de haut, sur les bords extrêmes du volcan ASAMA, objet de ses études.
La traduction ne sert pas forcément la compréhension de la pensée de l'auteur.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
« Transmettre à la génération suivante est un ordre qui vient des gènes. Les hommes ne sont rien de plus qu’un véhicule transportant les gènes vers la génération suivante. Dire que chaque vie a une signification est une illusion, l’important c’est seulement que la race des Homo sapiens se perpétue. Vue sous cet angle, la biologie devient très facile à comprendre. Nous sommes seulement utilisés par ces insolents auto-stoppeurs que sont les gènes. »

« Les tourment s d’un monarque n’étaient pas ceux du peuple. Comme il ne pouvait les assumer seul, il avait toutes sortes de conseillers pour se partager la tâche. Parmi eux, c’était le devin qui se chargeait des jugements les plus lourds……
Quelque soit le problème, on n’établissait pas brusquement une divination. Les devins ne s’engageaient pas dès le départ à donner un jugement. Il fallait que la question ait été suffisamment débattue à l’étape du doute par le monarque, les différents fonctionnaires et autres militaires, et que le doute subsiste alors que chaque personne impliquée, après avoir réfléchi de son côté, ait multiplié les discussions et exploré toutes les possibilités. Et à la fin, au bout des délibérations, après avoir pressé jusqu’à l’épuisement la réflexion des hommes, pour ne pas avoir à regretter d’avoir choisi une possibilité au dépens de l’autre, on établissait une divination. Cette divination n’était pas acceptée tant que tout le monde n’avait pas une confiance absolue dans les baguettes divinatoires. Il y a toujours un doute dans ce que disent les hommes. C’est pour cette raison que l’on a recours aux baguettes divinatoires, dans lesquelles n’entre pas le cœur humain. C’était cela, la divination. »
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Une femme, célibataire, maître de conférences dans une faculté de sciences, est prise en général pour une excentrique obnubilée par son travail. En se présentant ainsi habillée comme pour aller donner un coup de main dans un déménagement, elle renforçait ce préjugé. On risquait d'imaginer qu'elle était fermée à toute discussion, alors qu'elle ne vivait pas uniquement dans un monde fait de croûte terrestre, de magma et de travaux universitaires
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Son aversion pour la divination ne venait pas de ce qu'elle était une discipline non scientifique. non, ce qui lui était désagréable, c'était l'envie de connaître le futur avant qu'il n'ait lieu, de devancer les autres pour faire un exploit. L'homme cherche par toutes sortes de moyens à éviter les rencontres inopinées avec un destin brutal. Quand les évènements ont tendance à l'écraser, il s'en va ailleurs et pense à revenir une fois les choses calmées. En jetant un petit coup d'œil au futur, il espère s'y préparer plus vite.
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Qu'on le veuille ou non, l'homme vit des récits. L'air qu'il respire est composé d'oxygène, d'azote et de mythes.
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Pourquoi ne pouvons-nous pas témoigner d'une expérience ou d'une sensation autrement que par des mots? Pour combattre la décomposition due au temps nous n'avons comme outils que les mots, tellement approximatifs et grossiers, embourbés dans le préjugé et l'erreur.
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