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EAN : 9782081233003
320 pages
Flammarion (10/03/2010)
3.82/5   14 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Flammarion - 03/2010)
ISBN : 9782081233003


Elles défendent les droits des femmes, la liberté d expression, et critiqué sans ménagement l'intégrisme. Taslima Nasreen vit en exil, toujours menacée de mort par les fous de Dieu. Caroline Fourest a subi l'insulte et l'intimidation mais se sent protégée par la laïcité. Elles ne sont pas d accord sur tout, mais elles s'accordent pour le dire haut et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une bien vilaine curiosité est à l'origine de cet emprunt à la médiathèque. Caroline Fourest, journaliste et essayiste française à l'honnêteté intellectuelle un peu douteuse, et Taslima Nasreen, écrivain originaire du Bangladesh dont j'ai apprécié quelques livres, portent ici sur l'espace public leur conversation qui aurait bien fait, peut être, de rester privée. Leurs échanges ne manquent pourtant pas d'intérêt mais disons-le clairement on patauge, à longueur de pages, dans la confusion, la généralité et le simplisme. Ces trois ingrédients associés et bien secoués donnent un mélange au goût bizarre qui suscite crainte et méfiance. Ce livre nous avertit de la présence des fondamentalistes, obscurantistes, prédicateurs, terroristes et autres extrémismes en tout genre qui, dans le monde, travaillent à l'anéantissement de l'idéal démocratique et laïque. Qui sont-ils on ne le sait guère et sans doute ne faut-il pas compter sur ce livre pour les connaitre car les deux jeunes femmes ne nous disent rien de leur identité. Tout juste apprend-on que nos droits sont pris pour cibles par des extrémistes religieux aux attentions malveillantes; des extrémistes aux revendications fumeuses et aux discours et aux méthodes d'un autre âge qui menacent l'épanouissement individuel et collectif.

Le combat de ces femmes est louable. Promouvoir la démocratie, la laïcité, les droits de l'Homme, l'émancipation des femmes, l'égalité entre tous sont des combats plus qu'honorables; ils sont indispensables. A ce sujet, on ne peut être que d'accord avec elles. On loue leur lutte contre l'obscurantisme et les extrémismes en tout genre. On se désole de tout ceux qu'elles ont à subir pour leurs prises de position. Mais, parce qu'il y a un "mais", faut-il qu'elles fassent dans l'auto-consécration et le manichéisme? Je ne saurais dire comment mais il ressort de leurs échanges une forme de suffisance qui devient quelque peu lassant. Elles laïques, féministes, humanistes, douées de raison, résistantes contre eux obscurantistes, extrémistes, anti-démocrates et j'en passe. Leurs conversations, quelques fois intéressantes, deviennent vite barbantes car plus qu'évidentes. Il y a du bon à répéter les évidences, certes, mais y'en a-t-il à les ressasser pendant plus de 305 pages? le discours répétitif ennuie et lasse. Et que penser de ces généralités qui nous plongent dans une insuffisance intellectuelle? Il ne suffit pas de dénoncer et de présenter ses combats, combats auxquels on ne peut être que d'accord. Faut-il encore pouvoir sortir des généralités pour entrer dans la complexité et ainsi nourrir la matière intellectuelle.

Face à une Taslima Nasreen qui attaque avec grande virulence l'Islam qu'elle voudrait éradiquée, Caroline Fourest tempère et modère mais finit, toujours, par donner son accord. L'Islam, pour Taslima Nasreen, n'est que violence et barbarie et ne saurait être réformée car c'est le texte coranique, lui même, qui pose problème. N'ayant aucune connaissance en la matière, je m'abstiendrais de tout commentaire. Les Religions n'attirent ni ma curiosité, ni mon intérêt. Mais cette absence d'intérêt n'a pas empêché la lecture de ce livre qui m'a beaucoup appris sur la position des deux auteures. Pour se forger une opinion personnelle, rien de mieux que prendre de son temps pour aller à la rencontre de leurs idées.

Nonobstant, le titre de "serial-menteuse" attribuée à Caroline Fourest par Pascal Boniface semble, de nouveau, prendre tout son sens car la jeune essayiste et journaliste française réitère dans le mensonge. Lorsqu'elle s'en prend à Tariq Ramadan (je n'ai lu aucun ouvrage et ne m'en fait aucune idée) Caroline Fourest trompe. Encore. Page 226, sur un ton pédant et pontifiant, elle qui se vante de connaitre Tariq Ramadan- sujet dangereux qu'elle a étudié pendant plus de cinq ans - raconte à Taslima Nasreen comment, lors d'une émission télévisée animée par Frédéric Taddeï, elle a destabilisé le personnage. Se ventant de lui avoir fait "assez mal à l'estomac en passant à l'antenne l'extrait de l'une de ses conférences où il invite ces fidèles à militer pour des piscines non mixtes en Europe", elle raconte que "Pendant qu'on diffusait l'extrait, il a changé de couleur, il bougeait tout le temps. A la télévision, il est toujours doux, intelligent, etc. Là, les gens l'ont entendu prêcher pour la première fois. Et quand il prêche, même le ton de sa voix change. Ô catastrophe, "il était agressif?" demande Taslima Nasreen. "Il perdait ses nerfs. A l'antenne ce n'est jamais bon. (...)" répond C. Fourest. Ni une, ni deux, je m'en vais sur You Tube pour voir l'émission et constater par moi-même. Qu'y vois-je sinon que Caroline Fourest est complètement à côté de la plaque et qu'elle se fait "battre"à plate couture par un Tariq Ramadan tout à fait serein et convaincant. Et quoi de mieux que de finir ce papier en regardant ce qu'il en est: http://www.youtube.com/watch?v=6md9¤££¤42Tariq Ramadan 49¤££¤&feature=player_embedded
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Cette rencontre entre deux femmes est assez atypique : deux combattantes de la liberté des femmes se retrouvent pour confronter leur point de vue qui vont s'enrichir au fil de la discussion. dans ce livre on découvre le courage de ces deux femmes qui risques leur vie(physiquement et socialement) pour défendre leurs idées et leurs idéaux. On découvre et apprend beaucoup de chose dans ce livre : d'un coté la critique de l'islam et de la place des femmes dans une société religieuse, de l'autre la difficulté de donner son point de vue sur ce sujet dans une démocratie qui se bride sous couvert d'éviter la discrimination.

Très intéressant à lire.
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J'apprécie la liberté de penser de ces deux femmes. C'est une belle conversation entres deux femmes qui revendiquent le droit des femmes d'être l'égale des hommes, d'être libres de leurs actes, de leurs pensées, de leurs corps.
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Libres, ces deux auteures le sont, leur dialogue est sous le signe de la liberté de penser et de « dire » tout ce qui concerne la place de la femme dans les religions.

J'avais entendu l'interview de Talisman Nasreen sur France Culture et j'avais été si séduite par son intelligence et son courage que j'ai aussitôt acheté son livre.

C'est très facile à lire, et j'ai beaucoup apprécié la façon dont , lorsqu'elles ne sont pas d'accord, elles confrontent leurs arguments.

Toutes les deux défendent la laïcité, la liberté de penser et de s'exprimer. Pour ces idées-là, l'une est menacée de mort et chassée de son pays, l'autre est mal comprise par sa famille politique : le risque n'est évidemment pas de même nature comme le souligne Caroline Fourest. La gauche française supporte mal, en effet, qu'on critique l'Islam.

Taslima Nasreen est beaucoup plus radicale que la journaliste française sur la critique de l'Islam. Pour elle, cette religion prône la violence et la soumission par la force de la femme. La solution ne pourra venir que par l'éducation et à la pratique de l'esprit critique.

Je pense que c'est un livre à lire dans le débat actuel qui oppose la laïcité française à l'Islam et aux intégrismes qui ne se différencient plus alors des sectes.


Lien : http://luocine.over-blog.com/
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les intégristes musulmans m’ont attaquée, ont lancé des Fatwas contre moi, ont mis ma tête à prix et ont organisé de violentes manifestations, mais pas un seul n’a été puni. C’est moi qui suis punie….Moi j’ai perdu ma maison mon rêve, sans rien avoir à me reprocher. Je dois subir l’exil.
Mon pays , mon chez moi, ce sont les gens qui croient aux droits de l’homme, de la femme et à l’humanisme laïque.

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Les femmes - à la demande des membres masculins de la famille - doivent préserver leur virginité avant le mariage. Elles doivent ensuite se marier, être soumises et rendre heureux leurs maris, même si elles sont traitées de la même façon cruelle et égoïste, même si elles sont battues. Le mariage est pour la vie, elles doivent faire la cuisine et nourrir les membres de la famille, elles doivent être timides, pudiques, réservées et modestes; elles ne doivent pas traîner avec des hommes qui ne sont pas de leur famille. Elles doivent donner naissance à des bébés masculins, uniquement masculins. Elles ne doivent pas s'intéresser au sexe. Le sexe est un domaine masculin. Elles doivent vouer leur vie au bien-être de leur famille. Elles ne doivent pas vivre seules, mais être dépendantes de leur père, mari, frère ou fils. Elles ne doivent pas rire fort, mais elles devraient pleurer. Elles devraient être féminines, pas féministes. Elles ne devraient rien demander, mais se sacrifier. Les femmes sont non seulement la propriété des hommes, mais elles sont aussi la propriété de la société. La société s'intéresse beaucoup à leur vie privée. La société décide d'avec qui les femmes devraient dormir, de comment elles devraient parler, de ce qu'elles devraient porter. On attend de la société qu'elle garde un oeil sur elles.
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Saint Paul cité par Caroline Fourest

« L’homme, lui, ne doit pas se couvrir la tête, parce qu’il est à l’image et à la gloire de Dieu : quant à la femme elle est à la gloire de l’homme. »


Saint Paul
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Dans l'histoire du monde, dès qu'une femme s'élève contre le patriarcat, parle d'émancipation, essaie de se libérer de ses chaînes, on la trait de "pute". Il y a bien longtemps, dans la préface de mon livre intitulé Fallen Prose of a Fallen Girl, j'a écrit que j'étais enchantée qu'on m'appelle une "femme de mauvaise vie". Parce que je sais qu'à chaque fois qu'une femme lutte contre l'oppression de l'Etat, de la religion ou de la société, à chaque fois qu'elle prend conscience de ses droits, la société la considère comme une "pute". Je crois que, dans ce monde, pour qu'une femme soit pure, soit fidèle à elle-même, elle doit devenir une "pute". C'est seulement quand une femme est traitée de "pute" qu'elle peut savoir qu'elle est libérée des diktats de la société. La "pute" est réellement un être humain pur et immaculé. Je crois profondément que si une femme veut gagner sa liberté, être un humain , elle doit mériter cette étiquette. Ce titre, venant d'une société décadente, dégénérée, devrait être considérée par chaque femme comme un honneur. Jusqu'à maintenant, de tous les prix que j'ai reçus, je considère celui-là comme la plus grande reconnaissance de ce que j'ai réalisé dans ma vie. Je l'ai mérité parce que j'ai frappé d'un coup mortel le coup décadent et pourri du patriarcat. Voilà la vraie mesure de la valeur de ma vie d'écrivain, de ma vie de femme, et de mon long combat pour devenir celle que je suis à présent.
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ant qu’une femme est opprimée et sans défense, les gens l’aiment et compatissent. Mais dès qu’elle refuse de tester exploitée ou étouffée, dès qu’elle se lève et se tient droite, qu’elle impose ses droits, qu’elle brise le système social pourri qui l’enchaîne afin de libérer son corps et son esprit, elle n’est plus admirable – elle devient haïssable.
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Videos de Taslima Nasreen (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Taslima Nasreen
Milan Kundera, Une vie d?écrivain Jean-Dominique Brierre
En librairie le 13 mars 2019 336 pages ? 20 ?
Le 1er avril 2019, Milan Kundera fête ses 90 ans !
Évoquant les personnages de la Guerre et la Paix, Milan Kundera remarque que leur vie est « un voyage dont les phases successives sont non seulement différentes, mais repre?sentent souvent la ne?gation totale des phases pre?ce?dentes ».
Ce parcours en ligne brise?e est aussi celui de l?auteur de la Plaisanterie. Son ?uvre est faite des me?mes contradictions. Ne? le 1er avril 1929, destine? a? une carrie?re de musicien, il devient poe?te communiste, puis romancier critique a? l?e?gard du re?gime. Exclu du Parti, mis a? l?index apre?s l?e?crasement du Printemps de Prague (1968), il quitte la Tche?coslovaquie sept ans plus tard pour s?installer en France. Ni dissident ni exile?, il continue toutefois a? e?crire en tche?que (L?Insoutenable Le?ge?rete? de l?e?tre), avant de choisir le franc?ais comme langue unique d?e?criture et d?« exploration de l?existence ».
Paradoxal, secret, absent des me?dias, Kundera est conside?re? comme un des e?crivains majeurs du dernier demi-sie?cle. Succe?s qu?il attribue, non sans ironie, « au fait d?e?tre mal compris ». Avec ou sans re?serves, des auteurs aussi divers que Jonathan Coe, Orhan Pamuk, Salman Rushdie ou Taslima Nasreen le regardent comme un mai?tre, dont les re?flexions sur l?« art du roman » questionnent leur me?tier en profondeur.
Ce parcours artistique, intellectuel, politique et litte?raire, Jean- Dominique Brierre l?a reconstitue? en l?inse?rant dans son contexte historique, du « coup de Prague » (1948) a? la « re?volution de Velours » (1989), s?appuyant notamment sur ses e?crits, ses entretiens et sur des te?moignages ine?dits, notamment ceux de son ami Alain Finkielkraut et de son traducteur Franc?ois Ke?rel.
http://www.editionsecriture.com/livre/milan-kundera-une-vie/ --------------------
Écrivain, journaliste, musicologue, Jean-Dominique Brierre est notamment l?auteur d?essais biographiques consacrés à Leonard Cohen (Le cherche midi, 2014) et Bob Dylan (L?Archipel, 2016).
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