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EAN : 9782707317353
141 pages
Editions de Minuit (12/01/2001)
3.4/5   48 notes
Résumé :
On s’habitue à tout paraît-il, même à vivre avec une mouche. Tout de même, pour un homme de quarante-cinq ans qui vient d'être plaqué par une femme, c'est une maigre consolation. À moins de donner à cette mouche agaçante et insaisissable le prénom de l'infidèle, Odile, et de décider de l'écraser. Même si on l'a souvent fait étant enfant, ça devient plus difficile avec l'âge de tuer les mouches. Si difficile qu'il vaut mieux fuir pour ne pas être en permanence confro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il est vrai que l'écriture de ce roman est soignée, recherchée, mais cela ne suffit pas à créer un livre de bonne facture. Lorsque certains critiques littéraires décrivent cette histoire comme irrésistible de drôlerie, j'ai du mal à les suivre et me questionne sur mon sens de l'humour. Cette histoire étrange ne m'a pas amusée. Elle ne m'a rien enseigné non plus, donc j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps avec ce roman.
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N°781 – Août 2014.

LOIN D'ODILE - Christian Oster – Les Éditions de Minuit.(1998)

J'avoue que j'aime assez les auteurs qui, dans un roman, m'interpellent dès la première ligne. Là, ça a été le cas, jugez plutôt «  Exagérons. Disons qu'il fut un temps, pas si éloigné du reste, où je vivais avec une mouche ». Voilà, me suis-je dit, qui menace d'être intéressant ou à tout le moins original !

En effet, en plein mois de novembre, une mouche s'introduit dans l'appartement parisien du narrateur, ce dernier, Lucien, 45 ans semble ne rien avoir à faire d'autre que de rédiger son journal intime. Il l'y fait donc figurer tout en cherchant à la chasser, car, c'est bien connu, rien n'est plus agaçant qu'une mouche. Puis il se reprend et après l'avoir un peu étourdie choisit de partager son espace avec elle. Jusque là, ça va. Mais nous sommes dans un roman d'Oster et, bien que je n'ai pas vraiment exploré tout son univers, je n'ai pas l'impression qu'il accorde beaucoup d'importance aux diptères. Quoique ? Effectivement, cet homme solitaire qui confie à la feuille blanche ses états d'âme, fait rapidement mention d'une femme, Odile, qui a un temps partagé sa vie mais cela fait trois ans déjà qu'ils se sont quittés. Il nous narre par le menu le détail de leur rencontre, dans une soirée, un peu par hasard. Il ne savait pas trop s'il l'aimait, a fini sans doute par s'habituer à sa présence, mais ce ne fut pas un « coup de foudre ». C'est vrai que cette femme était fascinante, c'est en tout cas lui qui le dit mais on sent bien aussi que la solitude lui pesait et que cette rencontre a été la bienvenue. Pourtant leurs relations se révèlent à la fois ardentes et sans lendemain et c'est bizarrement lui qui choisit de les rompre, un peu comme s'il avait peur de l'avenir avec une femme et que la solitude était son véritable lot. Odile accepte sa décision avec regret quand même et cet acceptation un peu inattendue introduit en lui une sorte de fatalisme. Il note « Je crus alors réellement que j'allais mourir, puisque aussi bien le vide qui se creusait parut prendre toute la place que j'occupais jusqu'alors pour donner quelque forme à la vie que j'imaginais de vivre et révéler, derrière la fiction de mon être, la tranquille et blanche vérité de sa fin » . Il compense par l'écriture de ce journal ce qui est un moyen efficace de sublimer les épreuves les plus intimes. Puis il rencontre André, un ami de 21 ans son cadet qui lui présente sa compagne, Jeanne, dont il tombe évidemment amoureux. du coup, depuis qu'il a rencontré Jeanne, ses rapport avec la mouche changent. Il se met à l'invectiver dans son journal et lui donne le nom d'Odile, celui de la femme qui, dit-il, avait précipité son destin! Il est amené à l'abandonner dans son appartement en souhaitant qu'à son retour elle serait simplement morte puisque ses amis le convient à une séjour d'une semaine aux sports d'hiver, ce qu'il accepte. Pendant cette période le couple se déchire mais se réunit, le laissant seul à la montagne. Il rencontre une autre femme Meije, dont il tombe amoureux...

La vie de Lucien est oisive mais encombrée de femmes qu'il aime, laisse partir ou ne peut toucher par timidité, par peur ou par volonté de ne pas s'engager. Cette histoire où finalement il ne se passe pas grand chose, surtout à propos de cette mouche, est une tranche de vie d'un homme ordinaire, frustré sans doute, qui fantasme beaucoup à propos des femmes. Il m'apparaît que les héros d'Oster sont ainsi. Ce n'est pas que cela m'ennuie, au contraire puisque finalement je m'y retrouve un peu et, au fond, je ne dois pas être le seul. Lucien est un homme qui aime les jolies femmes, ce qui prouve son goût, mais il se révèle incapable de les retenir. Il séduira peut-être Meije comme il a séduit Jeanne mais surtout elle ne restera pas avec lui soit parce qu'elle préféra son ami, soit parce que Lucien finira par se séparer d'elle comme il l'a fait avec Odile. En réalité, c'est un homme à qui le bonheur conjugal et peut-être le bonheur en général est tout simplement interdit. Il est sûrement séduisant, la femme qui est dans son lit est « belle comme la femme d'un autre » mais il ne s'y attachera pas et se retrouvera irrémédiablement seul face à la page blanche de son journal à laquelle il pourra confesser ses déboires. Je suis donc personnellement reconnaissant à l'auteur de ces romans intimistes d'être en phase avec la réalité, même si elle est un peu triste.

le style est agréable, la phrase est, il est vrai est un peu longue parfois, mais l'émailler d'imparfaits du subjonctif ne me gêne guère, au contraire, cela lui donne un petit côté suranné qui me plaît bien.

La quatrième de couverture présente ce roman comme irrésistible et drôle. Je ne suis pas de cet avis et je dois dire que je n'ai pas beaucoup ri, peut-être au contraire. J'y ai trouvé quelque chose qui ressemble à la vraie vie et j'ai apprécié.

©Hervé GAUTIER – Août 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
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C'est par hasard, en déambulant entre les rayons de ma médiathèque, que je suis tombée sur ce petit livre de Christian Oster, encore un auteur inconnu pour moi. La quatrième ce couverture annonce un livre "irrésistible, drôle et percutant", un "regard décalé et une plume maîtrisée". Ok: c'est parti!...

Tout d'abord, il faut accepter le postulat de base: Odile ...est une mouche et 140 pages où le sujet principal reste, quoiqu'il en soit...une mouche, c'est court mais ça peut aussi être très long!
Alors, il m'a fallu lâcher prise et accepter le style de l'auteur dont j'ai dû lire certaines phrases plusieurs fois avant de les comprendre (phrases très longues et "tarabiscotées", saupoudrées d'imparfait du subjonctif).

Et au final, sans doute parce que c'était le bon moment et que j'étais dans le bon état d'esprit, j'ai plutôt aimé. Rire serait un bien grand mot (encore que!) mais j'ai beaucoup souri à certains passages, assez nombreux, dans lesquels l'auteur fait preuve d'une drôlerie désabusée, nous offre une description cocasse de situations dans lesquelles son personnage est empêtré et nous offre des raisonnements implacables pour résoudre des problèmes qui ne se posent pas!...

C'est de l'humour absurde et, sans doute, on accroche...ou pas! Pour ma part, je ne garderai peut-être pas un souvenir impérissable de cette lecture mais j'ai passé un très bon moment et je retenterai sans doute prochainement un nouveau Christian Oster!
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C'est fou ce que le vol d'une mouche peut déclencher comme réaction ! Pas aussi puissante qu'une aile de papillon, mais quand même.
Cette mouche c'est Odile. Il fallait bien lui donner un nom puisqu'il y a cohabitation avec le narrateur. Mais de là à l'aimer, non ! D'ailleurs il a bien essayé de s'en débarrasser mais la forme n'étant plus au rendez-vous, il a loupé son geste et seulement estourbi Odile. Alors, pour fuir cette sournoise locataire, il décide de partir aux sports d'hiver...
C'est le troisième roman de Christian Oster que je lis et je reconnais que son humour est toujours là, tapi au détour d'une phrase (longue et enrobée de subjonctif). de plus, il a le chic de nous conter des histoires minuscules, celles qui nous arrivent tous les jours, que nous ne relèverions pas mais qui, pour lui, feront toutes un roman.
C'est délicieusement absurde et j'aime ça !
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Pour moi, christian Oster c'était l'enthousiasmant "Dans le train", récit merveilleusement cocasse de la rencontre improbable avec une jeune femme sur un quai de gare, confirmé par le film de Claude Berri tiré de "Une femme de ménage" (avec le parfait tandem Bacri-Dequenne).

Ici, outre un bel extrait (cf citations), il s'agit d'un récit chaotique où la patte Oster se maintient bien, mais n'y cherchez pas un récit rond et fermé, c'est libre comme l'air, de la cohabitation avec une mouche (Odile) jusqu'aux pistes enneigées où des pirouettes burlesques n'épatent pas Meije, qui, par ailleurs, est accompagnée d'un épatant skieur ensoleillé. le critique Jean-Claude Lebrun aura beau, en postface (1996), s'attarder sur le talent de Christian Oster, rappeler son appartenance éphémère aux «impassibles» (minimalistes à Minuit), confirmer qu'Oster lui-même "s'avoue volontiers, dans son travail de romancier, plus sensible aux tournures de phrases qu'à des univers" – c'est parfois mon cas, sans être romancier – je regrette que ce roman manque d'unité, sinon celle de l'écriture. S'il poursuit son propos "jusqu'à trouver l'expression juste de l'idée, dans la sobriété, comme mû par le souci de ne pas laisser la langue s'emporter", je cite toujours Lebrun, le fond sérieux n'empêcherait pas les frivolités de surface, et inversement, comme l'attestent les romans cités plus haut.


Lien : https://christianwery.blogsp..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Jeanne était brillante, comme André, elle était blonde, elle était belle, un peu moins belle, toutefois, qu'il n'avait d'abord semblé. Mais elle profitait, justement, d'être un peu moins belle que les toutes premières fois pour apaiser le regard et, sur ce fond d'apaisement, l'éveiller de nouveau par quelque éclat insoupçonné. On accédait ainsi à la beauté par paliers, avec des intermèdes de déception ou encore de chute, mais avec le temps les chutes se faisaient moins fréquentes, on tombait de moins haut, également, chaque fois, et pour finir on ne désapprouvait plus rien de ce visage, de ces gestes, on ne pouvait plus redescendre, on montait toujours, accédant à cette beauté dont la caractéristique était peut-être, en effet, de croître, de se renforcer avec le temps dans le regard de qui s'en voulait bien saisir. Il en allait de même pour sa brillance, d'une certaine façon, qui ménageait chez elle des périodes parfaitement ternes, mais que l'on goûtait comme des éclipses.
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Un mot, tout de même, sur ma chambre. C'était une chambre d'enfants. Elle comportait quatre lits, dont deux auxquels on accédait par une petite échelle. J'avais choisi le premier du bas, à gauche en entrant, mais, comme je m'y allais enfouir, j'hésitai. Je regardai le lit de droite, en bas. Loin de moi, en effet, l'idée d'aller refaire mon lit dans les hauteurs, où j'eusse flatté mon attrait pour le vide. On dit communément vertige. Je n'hésitai donc pas entre quatre lits, mais entre deux, sobrement, entre les lits du bas, de droite et de gauche.
Si je penchais plutôt pour le lit de droite, maintenant, c'est qu'il était face à la fenêtre, et non sur le côté de la fenêtre, comme le lit de gauche. Par acquit de conscience, en effet, j'avais choisi en arrivant le lit de gauche, préférant, inquiet des tensions de la journée, voir le jour le plus tard possible. Mais, finalement, puisque tout allait pour le mieux, je n'eusse pas été fâché de m'éveiller avec l'aube- où que j'eusse dormi, je n'entendais pas tirer les rideaux, craignant qu'ils n'installassent le noir total, qui me fait peur, aussi, oui. J'hésitais donc seulement à défaire mon lit, celui de gauche, pour faire le lit de droite. C'est que je m'étais, en bordant pour la nuit le lit de gauche, heurté le crâne au lit du haut. Or la perspective de me cogner une seconde fois ne me souriait guère. J'eusse pu cette fois prendre garde, certes. Mais, en fin de compte, j'estimai que j'avais assez donné de moi-même dans la journée. Et, content d'avoir tenu tête aux tentations du lit de droite, je m'endormis dans le lit de gauche, sur le côté, tourné vers le lit de droite sans le moindre remords.
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Exagérons. Disons qu'il fut un temps, pas si éloigné du reste, où je vivais avec une mouche.
Ce n'est pas une métaphore. C'était une vraie mouche, et, quant à prétendre que je vivais avec elle, qu'on me pardonne, mais, à l'époque, j'ignorais ou j'avais oublié que l'existence de ce diptère , n'excède jamais quarante-huit heures.
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Peut-être, dis-je. Peut-être que tu vas trop vite. Je ne te connaissais pas, Jeanne. Je ne peux pas aller si vite. Dans l'idéal, ce que j'aimerais, c'est que tout s'arrête, mais je ne peux pas m'arrêter avec toi. Moi, si jamais je dois revivre un jour, j'aimerais que ce soit sur le bord de quelque chose, qu'il y ait quelque chose à voir du bord où je vivrais, et que je prenne le temps de le voir en me disant que c'est ça, peut-être, vivre, regarder quelque chose qui n'est pas à proprement parler la vie mais qui la rappelle, un reflet, une photo, pendant que là où l'on est la vraie vie, celle qui s'échappe, la vraie vie coule, elle, mais toi, je veux dire moi, tu regardes ailleurs. Et même quand ton regard tombe sur toi tu t'arrêtes, tu fais un pas de côté en prenant garde de tomber toi-même dans ce vide au bord de quoi tu vis, et tu regardes, et tu dis j'existe, mais toi, Jeanne, non, tu ne veux pas attendre, tu ne veux pas regarder, je ne sais pas ce que tu veux, dis-je. Mais je sais ce que je ne veux pas.

Tu es complètement fou, dit-elle avec simplicité.
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Je crus alors réellement que j'allais mourir, puisque aussi bien le vide qui se creusait parut prendre toute la place que j'occupais jusqu'alors pour donner quelque forme à la vie que j'imaginais de vivre et révéler, derrière la fiction de mon être, la tranquille et blanche vérité de sa fin. 
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Christian Oster - La vie automatique .Christian Oster vous présente son ouvrage "La vie automatique" aux éditions de l'Olivier. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/1934121/christian-oster-la-vie-automatique Notes de Musique : Free Music Archive: Gillicuddy - All Eventualities. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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