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EAN : 9782742785353
423 pages
Actes Sud (15/08/2009)
3.7/5   174 notes
Résumé :
L’Institut Alderson, pensionnat suisse pour gosses de riches, traverse des jours difficiles et pourrait changer de propriétaire. Aussi le petit cénacle des professeurs vit-il des jours angoissés. Ici chacun panse une blessure ou dissimule un secret : un deuil, le vice du jeu, le déshonneur d’avoir été “collabo”, la lâcheté déguisée en pacifisme, l’opprobre antisémite, des amours “contre nature”, le sentiment d’avoir été abandonné… Dans ce refuge de solitudes et de d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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On est rarement déçu en abordant un livre de Metin Arditi.
Il y aune intelligence et une maîtrise d'écriture parfaite.
J'ai juste été un peu déroutée au début par le sujet, me demandant si celui-ci allait me plaire.
En Suisse, un pensionnat de luxe pour enfants du monde entier est tenu par Mme Alderson.
Son mari étant décédé, elle est seule à diriger cet établissement qui commence à battre de l'aile financièrement.
Et c'est à la vie des professeurs, des élèves, que nous convie ce livre.
Les chapitres sont alternés, d'un prof à l'autre, d'un élève à l'autre.
Chacun à sa personnalité, ses failles, ses fêlures.
Et ça a été un vrai bonheur de passer de l'un à l'autre, de les retrouver quelques chapitres plus loin.
Des tas de sujet sont abordés. C'est passionnant.
Aucune lassitude, aucun ennui.
Metin Arditi est décidément un grand écrivain.
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J'ai découvert Metin Arditi, en lisant le Turquetto qui faisait partie de la sélection de mon club de lecture. J'avais beaucoup aimé, alors quand j'ai vu Loin des bras sur l'étagère de la bibliothèque, la couverture vintage, d'un bleu de ciel d'orage, le titre plein de promesses et le résumé au dos, je n'ai pas hésité ! Et bien sûr je n'ai pas regretté.

L'Institut suisse Alderson connait des jours sombres. Depuis le décès de Georges, le fondateur, sa veuve fait face à de graves difficultés financières et envisage, à contre coeur, de se séparer de l'école. Les familles aisées du monde entier ne se pressent plus pour y inscrire leur enfants, les enseignants sont obligés de faire des efforts, accepter de travailler plus, être payés moins… Et dans cette ambiance délétère, des petits secrets refont surface. Antisémitisme, homosexualité, collaboration avec l'ennemi, addiction aux jeux d'argent, deuil, honte, lâcheté, solitude, personne n'est épargné dans le petit monde de … sur des airs de samba menés par le truculent professeur de danse Gülgül. Chacun tente de vivre avec son difficile passé.

Et les élèves de l'Institut, si loin des bras de leurs parents, ne sont pas oubliés dans le roman.

Des chapitres courts, rythmés, une écriture très agréable, un scénario intéressant, vivant, des personnages complexes, Metin Arditi sait raconter les histoires. On est happé par la vie de l'Institut, on partage les secrets, on tend l'oreille aux médisances, on prend partie, on préfère, on excuse, on pardonne, on est en Suisse à l'automne 1959.

http://www.levoyagedelola.com/
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Mme Alderson, aidée de sa soeur, Gisèle, tient le pensionnat dont elle est seule à la tête depuis la mort de son mari d'une main de fer. Mais les temps sont durs. Les grandes heures de ce pensionnat sont passées et les désistements d'élèves émaillent la rentrée scolaire de l'année 1959. Mme Alderson doit trouver le moyen de faire des économies tout en préservant le prestige de son école.
L'auteur nous offre une fresque de personnages qui ont, pour point commun, un sentiment d'abandon et de solitude. Les élèves, tout d'abord, issus de riches familles, ils sont privés de l'affection d'un père et d'une mère qu'ils voient, pour certains, une ou deux fois par an. Dans ces conditions, le pensionnat est leur seule famille. Quant aux professeurs, ils traînent, pour la plupart, une histoire lourde qu'ils sont parfois obligés de cacher pour faire bonne figure. Ils sont souvent aux antipodes idéologiques les uns des autres. La deuxième guerre mondiale n'est pas très loin et elle a laissé des traces. Chacun est à la recherche de compréhension et de chaleur humaine. Ils vont se retrouver poussés dans leur dernier retranchement lorsque Mme Alderson leur annonce qu'elle souhaite vendre son école et que le repreneur, un américain, ne gardera peut-être pas tous les professeurs. Sans cette école, que sont ces professeurs? Peuvent-ils imaginer un avenir ailleurs?
Un livre intéressant qui se perd parfois dans les histoires de chaque protagoniste mais la plume de Metin Arditi est tellement agréable à lire que le lecteur se laisse entraîner en Turquie, aux USA ou en France et prend plaisir à connaître le passé de chacun et à comprendre ce qui l'a mené à se réfugier dans cette école. L'histoire se déroule à un moment charnière : la vente de l'école et la remise en cause de la présence de chacun dans ces murs. le ton est emprunt de nostalgie. On a comme l'impression que tout le monde vivait en dehors du temps dans ce pensionnat et que sa vente les ramène à la réalité en les obligeant à plonger dans leur passé.
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L'institut Alderson est un pensionnat suisse pour garçons dont les parents sont tous fortunés. Mais, face à la concurrence, l'institut pourrait être revendu. le livre raconte une année scolaire de cet institut dirigé par les soeurs Alderson en surlignant les angoisses des professeurs sur le devenir de leur emploi, la vie de tous les jours, les secrets et les blessures de chacun.

J'ai eu l'impressin d'un défilé magistralement orchestré et qui mène logiquement à la fin, une galerie de personnages complètemement différents qui sont mis en lumière tour à tour devant nos yeux.

Ce roman, dont les chapitres sont présentés par date, comme un journal écrit à plusieurs mains nous offre des bribes de dialogues, des monologues, des souvenirs, de la narration classique...et on avance, chahuté par la multitude de voix qui nous racontent toutes une solitude différente, les regrets d'une vie passée ou la peur de ce qui va arriver. Pas vraiment de bonheur dans toutes ces pages, ou tout juste un frémissement, mais qui par sa nature, ne mènera à rien et sera eclipsé par un évènement bien sombre qui couronne le tout. Franchement pas réjouissant.... Côté personnages, une pléiade d'individus, qui ont tous un bon gros fardeau et une façon différente de le porter avec en toile de fond le pensionnat et son devenir (sombre aussi, tant qu'à faire).

J'ai eu du mal au début avec tous les personnages et puis chacun a pris sa place, chaque voix étant bien marquée et différente. L'auteur m'a plongée parfois de façon dérangeante dans l'intimité des professeurs, dans leur vie à côté du pensionnat mais surtout dans leurs pensées profondes, dans leurs secrets, au fond de leur être mais sans jugement, juste en constatant l'ordinaire finalement. J'avoue que j'ai senti mes yeux piquer lorsque Véra raconte ce que la perte de son enfant lui fait ressentir. Quand j'ai refermé le livre, j'étais chamboulée, envoûtée...

Je m'attendais à un roman qui raconte simplement la vie d'un pensionnat en sursis mais ce n'est pas vraiment ça. Enfin, si, mais non, "pas que". Ce n'est pas du tout le genre d'histoire qui m'intéresse de prime abord, mais la quatrième de couverture avait titillé ma curiosité. Comme souvent au cours de mes lectures, les premières pages m'ont fait lever un sourcil interrogateur puis, hop, le canari s'est laissé capturer et aurait bien lu ce roman les pieds dans le lac Léman. La dernière fois que j'étais au bord de ce lac, j'étais hypnotisée par les perches s'y trouvant, mais c'est une autre histoire...
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Il y a déjà longtemps, j'ai lu " le Turquetto" dont j'ai gardé un très beau souvenir. Ce roman de Metin Arditi m'avait transportée. "Loin des bras" ne m'a pas séduite de la même façon. Cette peinture des années 50, dans un pensionnat en Suisse qui accueille des enfants de familles aisées, peut parfois être lassante.
Pourtant Metin Arditi sait, en même temps, nous parler d'histoire et de psychologie. Les personnages sont finement analysés, dans leurs faiblesses et leurs souffrances. Ils se croisent et s'approchent, se livrent ou se taisent. Et en toile de fond, la fresque Historique de l'après-guerre se dessine, les anciennes trahisons, la façon dont les peuples embarqués dans ce conflit se reconstruisent. Un bon moment de lecture.
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critiques presse (1)
Lexpress
06 septembre 2011
Au gré de courts chapitres consacrés successivement à chacun, le romancier détaille magistralement ces quelques mois de crise qui incitent ses personnages à tomber le masque. Un grand livre à (re)-découvrir.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Au café de dix heures, les petits faits du quotidien acquéraient une sorte d’aval officiel sans mesure avec leur vrai dimension. De temps à autre, un échange au café sur les grands problèmes internationaux donnait aux professeurs l’illusion d’être en prise directe sur le monde.
Ainsi la vie de l’Institut était l’objet d’une agitation fictive qui adoucissait la solitude de chacun et lui donnait le sentiment de vivre une vraie vie.
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“Confier votre fils à l’Institut est un acte de courage, j’en suis consciente… Un sacrifice que vous faites pour son bien… Une confiance placée en sa capacité de devenir quelqu’un… Je le rappelle sans cesse à nos élèves : Vos parents misent sur vous. D’ailleurs, ajoutait-elle, notre devise le dit bien…” Elle laissait alors passer un silence, regardait dans les yeux l’un ou l’autre des parents, et d’une voix calme prononçait la devise de l’Institut comme on abat une carte gagnante : Tu deviendras.
Elle était imbattable. Vingt-cinq ans à la tête de l’Institut lui avaient appris à repérer les travers petits et grands de ceux avec lesquels sa vie se confondait. Élèves, professeurs, personnel de maison, tout le monde la craignait.
A première vue, cela pouvait surprendre. Très petite et très laide, Mme Alderson avait une bouche trop mince, un nez osseux, une denture irrégulière et une bosse à hauteur de l’omoplate, sur le côté gauche. Mais ses yeux pétillants, d’un bleu roi magnifique, et une vivacité d’esprit hors du commun lui donnaient un charme dont elle faisait un usage froid et maîtrisé. Elle aimait être au centre des attentions. Avec ses tenues aux couleurs éclatantes et son regard sans cesse sur le qui-vive, on aurait dit un oiseau exotique.
Je m’inquiète bêtement, se dit-elle. Bien sûr que tout ira bien.
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Le penchant se transforme en passion. On fait de plus en plus de photos, on achète un meilleur appareil... Et puis vient l'envie de développer soi-même. C'est encore autre chose. On fait ses premiers tirages. On n'en croit pas ses yeux, d'y être arrivé. Du coup on joue, on finasse, on fait tanguer le bain du révélateur, pour monter les gris et les noirs, par exemple. Et de fil en aiguille, on se retrouve photographe...
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— Je comprends, fit Mme Alderson.
Un flot de paroles continua de s’écouler du récepteur et, durant une seconde ou deux, elle se sentit désorientée. Puis elle se reprit et lança d’un ton sec :
— Je vous l’ai dit, je comprends. Au revoir, madame !
Après quoi elle resta de longues secondes l’appareil à la main, les yeux dans le vague.
Elle se faisait des illusions, Mme Marra. Son fils était nul. Nul en français. Nul en maths. Nul en tout. A une année de la maturité, elle pouvait le changer d’internat tant qu’elle voulait, ce n’était pas ça qui allait faire de lui un génie. Malgré tout, sa décision de le retirer arrivait à un très mauvais moment. Quatre désistements en une semaine, cela tournait au cauchemar.
Mme Alderson soupira et ferma les yeux. Du temps de Georges, les choses se seraient passées autrement. Mais voilà, Georges était mort. Tout le problème était là… Elle rouvrit les yeux et son regard tomba sur les murs du salon. Ils étaient couverts de livres rares, des traités de sciences naturelles (la passion de Georges), tous reliés dans des tons rouges, écarlates ou cramoisis, qui donnaient à la minuscule pièce tendue de rose un climat chaleureux et savant. Le Salon rose, comme chacun l’appelait. Le cœur de l’Institut. Mme Alderson y avait convaincu, grondé, mis au pas… Des victoires par centaines.
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- Que faire des souvenirs ? demanda Vera.
- Vous pensez à eux, et en même temps vous ne pensez pas à eux.
- En même temps ?
- En même temps, Vera. C'est ça, la vie. Savoir qu'on ne peut pas oublier. Et faire comme si on avait oublié.
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Vidéo de Metin Arditi
L'Homme qui peignait les âmes de Metin Arditi aux éditions Points https://www.lagriffenoire.com/l-homme-qui-peignait-les-ames-1.html • le Turquetto de Metin Arditi aux éditions Babel https://www.lagriffenoire.com/le-turquetto.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionspoints #editionsbabel
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