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François Mathieu (Traducteur)
EAN : 9782211094337
103 pages
L'Ecole des loisirs (01/01/1989)
3.33/5   52 notes
Résumé :
1532, la conquête du Pérou et plus particulièrement celle de la ville de Cajamalca. Cajamalca et son or, tant convoité des Espagnols et de leur général Pizzaro. Et pour finir, un peuple qui n’a rien demandé, sinon le respect de ses croyances, se voit privé de son Inca, le grand Atahualpa.Fait prisonnier par les Espagnol, l’Inca découvre que ces hommes, venus d’une terre inconnue, se transforment en véritables sauvages dès qu’il est question d’or. Felipillo, l’interp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un récit sans complaisance sur les agissements des Espagnols en Amérique au XVI siècle. La folie de la richesse, la convoitise de l'or et des pierres précisieuses, tout est décrit avec justesse. La religion reste en arrière plan le vecteur qui justifie la cupidité des hommes de cette époque et de leurs outrances. C'est à nos yeux une abomination, on se sent révolté à la lecture du massacre du peuple Inca. Mais ces faits remontent à plus de 600 ans et il est toujours dangereux de juger une époque avec des idées d'une autre.
Le passé et l'histoire sont aussi là pour mesurer avec la barbarie de nos ancêtres le degré d'évolution accompli, et doivent nous permettre de nous situer dans un monde transformé ou théoriquement ces méthodes ne devraient plus exister. hélas l'actualité nous livre chaque jour des faits, qui n'auraient choqué personne il y a 600 ans, comme quoi nous n'évoluons pas tous au même rythme!
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Ce court roman est simple et lumineux. Nous sommes en 1532, les caisses de l'Espagne sont vides et ses sujets ruinés. Ces derniers abordent le Pérou après une terrible traversée de terres inhospitalières, désespérés et rongés par une soif ardente : il s'agit de piller l'or des incas auquel ces derniers attachent peu de valeur. Parvenus dans la petite cité de Cajamalca, au pied des Andes, ils saccagent la part de lumière que recèle le coeur de l'homme en mettant à mort dans des conditions iniques, après massacres et trahisons, le chef solaire des incas, Atahualpa, véritable figure christique. Atahualpa est brulé vif après un dernier repas qu'il parvient à organiser en compagnie de ses ancêtres morts au nombre de vint-quatre, douze hommes et douze femmes. Ce repas n'est pas sans évoquer la Cène avec cette représentation du nombre douze répété deux fois : l'auteur restitue en effet la lignée féminine presque toujours oubliée dans les grands livres. Ce récit fondé sur l'Histoire est aussi un conte allégorique : le soleil c'est la divinité, l'or en est l'image dégradée dans le coeur d' hommes avides et sans spiritualité.
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Il faudrait commencer par lire ce livre, ce livre de Jakob Wassermann. Lorsqu'on enseigne aux enfants ce que fut le massacre des Incas, ce que fut l'anéantissement de leur Culture, il faudrait commencer par ce livre pour en expliquer la cause. L'effroyable et abjecte cause.
Un récit que je connaissais, mais un récit que Wassermann a su, grâce à son récit, réactiver, rendre brûlant, et si vivant.
Il s'appelait Atahualpa, l'Inca.
Astrid Shriqui Garain
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Je partage certains avis sur le placement de cet ouvrage en "jeunesse". La lecture de ce livre sans complaisance pourrait sans nul doute profiter à bien des adultes.

Cela dit, pour une fois la 4è de couverture nous renseigne fort bien... Une citation de Thomas Mann nous prévient: "Le plus beau livre écrit en langue allemande du XXè siècles".

Je ne connais pas assez la littérature allemande, et l'or de Cajamalca a été écrit en 1923... donc il est possible que quelques ouvrages plus récents soient meilleurs que le récit de Jakob Wassermann.

Récit sans complaisance, disais-je, d'un épisode connu/méconnu de l'Histoire. La rançon exigée par Pizarro en échange de l'Inca Atahualpa. Je ne pense pas spoiler la fin en disant que Pizarro n'a jamais tenu sa parole. Pire, il s'est acquis le soutien d'une église catholique avide de possessions terrestres. Nous sommes en 1532, quelques années avant la Controverse de Valladolid... autre "grand moment" de la colonisation de l'Amérique du Sud.

Wassermann raconte la duperie de Pizarro, il raconte l'Inca, son statut de dieu, la passivité des armées indiennes largement supérieures en nombre... Mais surtout, il raconte avec pudeur et retenue une mise à mort guidée par la soif de l'or. Dans un registre plus trash, on regardera Aguirre avec Klaus Kinsky...

Jakob Wassermann, procédant par petites touches, nous amène à une réflexion sur le sens de la vie, la place des gens, la société, l'esprit de gain, la compétition à tout craint... car dans la société que vont démonter les Espagnols, il y a l'entraide, le partage, la solidarité. le bien-être d'une société est celui du plus faible, pas du plus riche. Et Wassermann le fait sans moralisme, sans longs discours. Il le fait simplement, dans une langue que l'on devine très belle, ciselée et pudique (mais sans fards quand même) malgré la traduction. A mettre entre toutes les mains.
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Ce livre est édité en collection jeunesse, mais il pourrait tout aussi bien être chez un éditeur pour adulte. En effet, d'une part l'histoire est celle d'un épisode véridique de l'arrivée des Espagnols au Pérou au XVIè siècle, d'autre part le style est superbe, précis, le vocabulaire riche et évocateur. L'auteur, un allemand mort en 1934, a eu à souffrir de l'antisémitisme. Il était considéré par Thomas Mann comme un des grands romanciers du XXè siècle.

Dans ce récit, les Espagnols, pour assouvir leur soif d'or, ont l'idée de faire prisonnier le "Grand Inca", Atahualpa, pour l'échanger contre de l'or. Les Incas ne comprennent pas cette fièvre qui s'empare des Européens dès que de l'or est en jeu. Alors que ceux-ci devraient être des êtres modérés qui apportent la civilisation (et aussi le catholicisme), ils se comportent comme des Barbares. Les scènes sont vues par un chevalier espagnol qui comprend peu à peu à quel point les moeurs espagnoles sont cruelles. le pire est atteint quand, bien qu'Atahualpa ait donné tout l'or promis aux Espagnlos, il est tué par ceux-ci.

Le style donne à ce récit une profondeur et une universalité étonnantes. Et rappelons-nous que Atahualpa Yupanqui, célèbre chanteur sud-américain, a pris ce nom en hommage au sacrifice du "Grand Inca".
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"J'ai voulu pénétrer ce qui vous rend si fort", poursuivit [Atahualpa] dans sa méditation, le front penché vers le sol. "Je crois que j'y suis arrivé. Ce doit être l'or. Ce métal vous donne le courage de souiller toutes les choses et de vous les approprier. En les acquérant, vous vous souillez vous-mêmes. L'or métamorphose votre âme. L'or est votre dieu, votre rédempteur, comme vous l'appelez. Celui qui en possède un morceau s'estime riche. Ne connaissant pas d'autre soleil, il croit le posséder. C'est là une chose que j'ai parfaitement comprise à présent. Vous me faites pitié, êtres des ténèbres!"
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"Je ne suis pas un dieu. Que sais-tu de Dieu, toi, païen!" lui lança Pizarro dans un grognement méprisant, car il ne croyait pas que l'Inca eût parlé sincèrement.
"Je ne sais pas grand-chose de votre dieu ; du mien, j'en sais beaucoup", répliqua [Atahualpa] doucement. "Le vôtre est invisible ; le mien se promène dans le ciel et salue ses enfants chaque jour."
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Ce court roman est simple et lumineux. Nous sommes en 1532, les caisses de l’Espagne sont vides et ses sujets ruinés. Ces derniers abordent le Pérou après une terrible traversée de terres inhospitalières, désespérés et rongés par une soif ardente : il s'agit de piller l’or des incas auquel ces derniers attachent peu d’importance. Parvenus dans la petite cité de Cajamalca, au pied des Andes, ils foulent au pied la part de lumière que recèle le coeur de l’homme en mettant à mort dans des conditions iniques, après massacres et trahisons, le chef solaire des incas, Atahualpa, véritable figure christique. Atahualpa est finalement mis à mort après un dernier repas qu'il parvient à organiser en compagnie de ses ancêtres morts au nombre de vint-quatre, douze hommes et douze femmes. Ce repas n’est pas sans évoquer la Cène avec cette représentation du nombre douze répété deux fois, la lignée féminine étant restituée par l’auteur. Le soleil dans ce récit fondé sur l’Histoire, est aussi un conte allégorique. Le soleil c’est la divinité, l’or en est l’image dégradée dans le coeur des hommes avides et sans spiritualité.
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« J’ai voulu pénétrer ce qui vous rend si forts. […] Je crois que j’y suis arrivé. Ce doit être l’or. Ce métal vous donne le courage de souiller toutes les choses et de vous les approprier. En les acquérant, vous vous souillez vous-mêmes. L’or est votre dieu, votre rédempteur, comme vous l’appelez. Celui qui possède un morceau s’estime riche. Ne connaissant pas d’autre soleil, il croit le posseder. C’est la chose que j’ai parfaitement comprise à présent. vous me faites pitié, êtres des ténébres. »
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"J'ai voulu pénétrer ce que vous rend si forts", poursuivit-il dans sa méditation, le front penché vers le sol. "Je crois que j'y suis arrivé . Ce doit être l'or. Ce métal vous donne le courage de souiller toutes les choses et de vous les approprier. En les acquérant, vous vous souillez vous-même. L'or métamorphose votre âme. L'or est votre dieu, votre rédempteur, comme vous l'appelez. Celui qui en possède un morceau s'estime riche. Ne connaissant pas d'autre soleil, il croit le posséder. C'est là une chose que j'ai parfaitement comprise à présent. Vous me faites pitié, êtres des ténèbres!"
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Video de Jakob Wassermann (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jakob Wassermann
10 mars 2010 :
Mot de l'éditeur : Léonard Maurizius, homme de lettres élégant et frivole, est accusé d'avoir assassiné son épouse. Au terme d'un procès tumultueux, le meurtrier présumé est condamné à la prison à vie par le procureur Andergast. Il croupit en prison depuis plus de dix-huit ans lorsque Etzel Andergast, enfant unique du redoutable procureur, féru de justice et d'absolu, et convaincu de l'innocence de Maurizius, demande à son père de reprendre le dossier «Maurizius». Face à son refus, Etzel part en campagne pour obtenir la révision du procès. Tournant le dos à sa famille et à ses valeurs traditionnalistes, Etzel traque l'homme qui pourrait connaître la vérité et se cache sous une fausse identité à Berlin. Fondé sur une célèbre erreur judiciaire, ce chef-d'oeuvre, à la fois lucide et romantique, a la grandeur d'une tragédie grecque. Porté par les implications morales et philosophiques de la crise européenne et allemande du début du siècle dernier, L'Affaire Maurizius témoigne des questions qui hantent l'oeuvre de Jakob Wassermann : la quête d'ouverture, souvent refusée, et l'affirmation d'une double identité presque toujours suspecte.
+ Lire la suite
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
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