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Sylvain Cardonnel (Traducteur)
EAN : 9782809700787
189 pages
Editions Philippe Picquier (23/01/2009)
3.41/5   234 notes
Résumé :
Love & Pop aborde une forme de prostitution propre au Japon, dont Murakami avait déjà fait le sujet troublant de son film Tokyo Decadence. Par l'intermédiaire de messageries téléphoniques, de jeunes lycéennes acceptent des rendez-vous avec des inconnus pour pouvoir s'acheter des produits de marque. Le roman raconte la journée d'une jeune fille qui, désirant absolument s'offrir une topaze impériale, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes. Mais les re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
3,41

sur 234 notes
Love & pop me laisse définitivement indécis : si j'ai aimé ce livre, il me laisse un léger sentiment d'insatisfaction, comparé à d'autres livres de Murakami Ryû beaucoup plus enthousiasmants. Cepandant ce court roman ( quelques 200 pages ), reste intéressant et ce à plusieurs titres.

Hiromi fait partie d'une bande de quatre jeunes adolescentes dont le grand centre d'intérêt est le shopping. En dépit de la totale indépendance et des sommes conséquentes que leur accordent leurs parents, les jeunes filles sont insatisfaites car rien ne semble pouvoir assouvir leurs besoins de vêtements et accessoires. Pour obtenir plus d'argent, les jeunes filles utilisent une pratique répandue chez les lycéennes japonaises : par le biais de messageries téléphoniques elles prennent des rendez-vous rémunérés avec des inconnus, allant jusqu'à se prostituer. Hiromi accepte deux rendez-vous rémunérés pour s'offrir une bague, et s'expose ainsi en toute inconscience à de graves dangers...

L'intérêt de lire Murakami Ryû est qu'il est un des rares auteurs contemporains nippons à critiquer aussi durement et systématiquement la société japonaise, vue comme une nation ultramatérialisée où les individus se font broyer par la solitude, la perte de valeurs et la folie, livrés à eux même au sein d'une société japonaise déshumanisée, en déliquescence. Une des illustrations de cette sombre vision du Japon dépeint par Murakami dans ses romans réside chez l'auteur dans la description des relations sexuelles entre individus qui sont un exemple édifiant des relations dénaturées entre individus. Les personnes n'entretiennent plus que des relations vidées de tout contenu sentimental, souvent même de tout sens, qui sont plus le résultat du hasard et de l'obligation d'un échange pour rompre une solitude croissante que de la volonté de découvrir l'autre. En dépit de la densité du tissu urbain, les individus s'isolent les uns des autres.
Ainsi dans love & pop, les jeunes filles n'ont pour seul centre d'intérêt que de dépenser leurs yens pour des articles de mode, même leur relations entre elles semblent plus basées sur des expériences personnelles et un besoin d'agir en bande que sur une amitié solide. le personnage principal, Hiromi, a un petit copain, mais celui-ci semble être plus un passe-temps qu'un véritable amour...
Plus troublant encore, Hiromi et ses amies ne semblent avoir aucun problème à se vendre à de parfaits inconnus, pour acquérir des biens matériels. Et les clients ne semblent avoir eux aussi aucun problème à s'attaquer aux lycéennes et à abuser de jeunes filles de 16 ans... C'est donc le tableau inquiétant d'une société japonaise livrée au matérialisme effréné et à l'immoralité que Murakami fait dans Love & pop.

Toutefois, ce qui fait de Love & Pop un roman particulier dans l'oeuvre de l'auteur est le fait que celui semble vouloir donner quelques sources d'espoir au lecteur. D'habitude le romancier dresse juste un tableau sombre de la société japonaise et laisse un personnage principal e naguère si ce n'est détruit. Ce n'est pas le cas dans Love & pop. En effet, même si on est navré de voir cette bécasse d'Hiromi sombrer dans les joies de l'hyperconsommation, avoir la bêtise d'accepter des rendez vous dangereux et glauques avec des inconnus pour s'acheter une bague puis finalement subir fort logiquement des attouchements sexuels et des violences, le dialogue qu'elle a à la fin de ce roman avec un personnage ainsi que ses réflexions semblent lui dessiller les yeux sur la bêtise de son comportement : même si elle ne comprend pas tout, elle parvient à la vérité salutaire que les plaisirs matériels ne doivent pas être assouvis au mépris de son bien être personnel.
NB : je tiens à mettre en garde ceux qui me lisent : il s'agit là uniquement d'une interprétation personnelle de ma part.

Toutefois, ce qui m'a déçu dans ce roman, c'est sa pauvreté stylistique. On ne trouve ici dans ce roman rien des atmosphères qui mettent d'habitude si mal à l'aise le lecteur, avec un mélange de violence et de psychologie. Pas trace non plus des digressions incongrues et si intéressantes des personnages. Peut être pour accentuer leur côté niais, Murakami ne semble pas avoir aussi bien que d'habitude construit ses personnages principaux. Quant un personnages secondaires, ils font un peu lisses...
La seule chose intéressante de ce roman est le fait que parfois l'action s'interrompt, remplacée par un flot de paroles, messages téléphoniques et publicités. Cela est intéressant dans la mesure ou le lecteur en ressent une impression d'étouffement qui illustre la pesanteur de ce Japon de la surconsommation. Mais lire dix pages de messages téléphoniques peut être un peu lassant...

Un roman de l'auteur en demi teinte, qui si il aborde un aspect du Japon intéressant et méconnu et dénonce de manière efficace les problèmes de la société japonaise, ne parvient pas à garder un rythme soutenu tout au long du livre. Au final, un Murakami Ryû plaisant, sans plus.
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Plutôt qu'un roman, Love and Pop a des airs de longue nouvelle. Ecrit en 1996, il précède de deux ans le formidable et angoissant Miso soup, sur un mode un peu plus léger. le coup d'arrêt brutal, et durable, voire définitif donné à l'extraordinaire essor de l'économie nippone produit ses effets, mais n'explique pas les déviances de la société et la jeunesse en perdition déjà dénoncées par l'auteur dès le milieu des années 1970.

La première partie est assez longue à présenter chacune des filles d'un groupe de quatre amies adolescentes, dont se détache la figure d'Hiromi, non pas forcément par son charisme, mais parce que Murakami l'a choisie pour être le personnage à suivre. le narrateur est assez mouvant, tour à tour l'auteur et la jeune femme. Leur sujet de conversation et de désir est avant même les garçons, les accessoires de mode, si possible de luxe français ou italien. Et pour se les payer, il y a une solution tentante : les rendez-vous arrangés par services de messagerie. Contrairement à certaines de ses copines, qui sont même « allées au bout avec un client », Hiromi n'a pas encore essayé, mais elle a repéré la bague de ses rêves en boutique, et va se décider à se lancer pour réunir la somme.

Dans l'ambiance trépidante des annonces publicitaires et musicales underground des commerces de la gare de Shibuya, une de ses copines lui prête un téléphone qu'elle-même s'était vu prêter par un homme. Parmi les multiples messages de présentation déposés par des hommes de tous âges, Hiromi va en retenir deux, deux rendez-vous successifs avec des types qui vont s'avérer pas très nets, qui se font appeler Uehara et le beau Captain Eo…
Dans le monde de Murakami Ryû, la vie nocturne japonaise est décidément porteuse de danger, tant des détraqués en tous genres, avec leurs névroses, leurs traumatismes psychiques, leur comportement psychotique, leurs obsessions peuvent croiser votre chemin. le hasard fait souvent mal les choses.

Heureusement pour Hiromi, ces deux rencontres lui serviront plutôt de leçon pour l'avenir, d'expérience, avec finalement plus de peur que de mal. Car Murakami trouve le moyen de nous surprendre. Alors qu'il a fait monter l'angoisse et que le lecteur s'attend au pire, il met soudainement sur la table une question morale de nature à bien calmer notre héroïne.

Ce roman, bien qu'un peu en retrait sans doute dans la production de l'auteur, est à nouveau une bonne surprise en ce qu'il prend des allures de fables dénonciatrices de cette folle société de consommation. le style narratif vient servir cette idée de débilité au travers du matraquage publicitaire permanent que les personnages entendent en fond sonore dans ces lieux si fréquentés.

Murakami dénonce la perte de valeurs et de repères de la jeunesse japonaise, et là où Kawabata regrettait la perte d'un monde sur un ton nostalgique et poétique, Murakami quelques décennies plus tard vient passer une seconde lame de rasoir bien plus coupante. Originaire de Sasebo, près de Nagasaki, siège d'une importante base militaire américaine, il dénonce la servilité japonaise au modèle américain et l'appropriation inexorable de ce mode de vie. Derrière l'agacement du personnage masculin lorsque Hiromi lui dit être allée quatre fois à l'étranger, alors qu'en fait à chaque fois, le territoire en question était sous bannière américaine (par exemple l'île de Guam), on devine la plume rageuse d'un Murakami bouillonnant.

Love and pop se lit d'une traite avec un certain plaisir et donne une idée, certes édulcorée et quasi expurgée de scènes violentes, de la tonalité générale des oeuvres de l'autre Murakami, Ryû, qui, s'il semble avoir quasi renoncé à écrire depuis bientôt deux décennies, aura produit une oeuvre noire et détonante, de très grande qualité.
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Une fois de plus, Ryu Murakami nous entraîne dans les turpitudes d'un Japon dévoyé. Hiromi, une jolie lycéenne se prostitue occasionnellement pour s'offrir des vêtements et objets de marque. La fin du roman lui réservera une surprise ! Dans le tumulte tapageur des publicités, des marques, des enseignes de magasins, c'est toute la société de consommation japonaise qui est épinglée par Murakami. Il pointe le dérèglement des valeurs inculquées aux ados (qui ne sont pas dupes), la perversion des adultes. Mais le Japon n'a pas le monopole de ce dérèglement. Nos sociétés occidentales n'ont pas mieux à offrir.
Ce roman est finalement très moral. L'auteur, in-extremis, sauve son héroïne et son client de l'avilissement total. Un roman des années 90 qui date un peu mais reste certainement toujours d'actualité.
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Hiromi a seize ans. Les fringues, les parfums, les bijoux sont au centre de ses préoccupations. L'argent de poche que lui octroie sa mère n'y suffit pas. Alors, comme pour ses copines, la tentation est grande de répondre à la demande d'hommes de tous âges et de toutes conditions, qui veulent acheter sa jeunesse. Insatiables ou laissés pour compte, le danger est sous-jacent. Et le premier pas coute. L'éblouissement créé par un bijou, une bague de 1000 euros, fait tomber ses derniers scrupules. Les offres sont multiples, l'erreur peut être fatale…

Murakami Ryu aborde ici un sujet en cohérence avec la thématique de ses publications. La prostitution des jeunes filles collégiennes ou lycéennes au Japon est un phénomène courant et inquiétant au regard des motivations des jeunes filles : il ne s'agit pas de survie, de situations de détresse financière, mais juste d'un attrait quasi-pathologique pour des objets de luxe!
L'auteur dénonce ce fait de société à la manière d'une mise en garde, en soulignant les dangers potentiels du procédé. Car parmi ces messages témoignant de solitudes urbaines , se cachent aussi de véritables traquenards issus de détraqués, souvent les plus aptes à ferrer leur proie via des demandes anodines. Lorsque le pervers se dévoile, il est trop tard.

Ce roman paru en 1996 au Japon, n'aura été traduit et édité en France qu'en 2009, alors que le phénomène commence à faire parler de lui en Occident, même si la finalité qui apparaît sous nos contrées est moins futile : nécessité de financer ses études, de payer son loyer et de manger.

Le style d'écriture peut surprendre. Si les listes de DVD d'un vidéo club permettent de passer rapidement et de raccourcir le temps de lecture, l'absence de transition entre dialogues et bruits de fond, messages et intrigue principale, peut être déroutante. C'est une pseudo-modernité d'écriture qui peut agacer.

Le message est clair, bien analysé, et résonne comme une leçon de morale, sans doute insuffisante pour enrayer la tendance

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Très étonnant ce Love & Pop, vraiment propre à la culture japonaise et en même temps très universel.
Vadrouiller dans l'esprit d'une lycéenne japonaise est une expérience réellement différente des ados occidentales.
Car les mentalités nippones sont vraiment aux antipodes et ce qu'on y apprend sur la relation homme-femme ou plutôt homme-adolescente fait froid dans le dos. Ce n'est pas tant a parler de détournement de mineur dont il s'agit ici que d'une fuite éperdue vers une jeunesse disparue qui guide ces hommes tous à moitié dingue enfermés dans les carcans de la société japonaise aux contraintes sociales étouffantes et où vivre en couple est synonyme d'ennui et de lassitude. Les femmes sont laissées pour compte et seules les ados de 13 à 17 ans ont une valeur. Marchande et fantasmagorique.

Où la société de l'immédiateté gangrène les pensées et où le désir se doit d'être instantanément assouvi de peur que le désir présent soit vite remplacé par le désir suivant. Écrit en 1996, ce roman est encore plus juste en 2013.

Perclus d'extraits de reportages radio, d'émissions de télé réalité effrayantes comme seuls les japonais oseraient, d'articles de magazines poussant à la consommation et aux désirs futiles, et de conversations éparses, ce roman nous fait voyager au coeur du néant.
Ryû a une écriture très légère, quasi-aérienne ce qui ne n'empêche pas une certaine profondeur.

3/5
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
- Tu ignores ce qu'est un stun gun ? Tu appliques l'embout sur la personne, tu appuies sur la gâchette bleue et c'est une décharge de 65 000 volts qui te fait perdre conscience. Le produit chimique, c'est un gaz, pschuuit ! et même un champion de boxe tombe dans les vapes et s'écroule. Rassure-toi, ça ne tue pas et on finit par reprendre conscience.
Pourquoi cet homme a-t-il ça sur lui ? se demanda Hiromi. Puis elle se souvint que c'était après avoir été vu par la femme de la réception que Captain Eo avait sombré dans un curieux état de fébrilité.
- Je pensais m'en servir contre toi, te plonger dans le coma, te réduire à l'état de cadavre et te piquer ton fric. C'est un truc que j'ai déjà fait à je ne sais plus combien de filles. Pas une qui soit allée se plaindre chez les flics. C'eût été avouer qu'elle se prostituait, alors pas une pour se plaindre. Tu me crois ?
Hiromi hocha la tête, elle pensa que c'était vrai.
- Toi, je te fais une faveur et je te pardonne, j'ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec toi et puis tu as recousu la queue de Fuzzball. Je te pardonne.
Hiromi pensa qu'il mentait en disant cela. Ce n'était pas parce qu'elle avait recousu la queue de Fuzzball mais parce que la femme de la réception avait vu son visage.
- En Inde, par exemple, mais même ailleurs, au Proche-Orient, il y a des enfants qu'on enlève ou qu'on livre à la prostitution. Et puis il y a ceux qui ne vont pas à l'école et qui font des tapis seize heures par jour. T'as entendu parler de ça ?
Non, répondit Hiromi.
- Des enfants dont on mutile une cheville pour les empêcher de s'enfuir. Ces enfants respirent la poussière des tapis et souffrent de maladies pulmonaires, en règle générale, ils meurent avant 16 ans. Ces enfants-là, en Inde, ils travaillent seize heures par jour et ils gagnent dix roupies. Et cet argent, évidemment, ce sont les parents qui le récupèrent. Alors, tes rendez-vous ! Tu te moques du monde ! Mais toi, tu es une gentille fille, je vais te donner ce que je te dois pour être sortie avec moi, je vais te payer au cours du marché en Inde. On est restés ensemble un peu plus d'une heure mais je vais compter deux heures. Tiens, voilà 4 yens.
Et Captain Eo plaqua quatre pièces de 1 yen sur la poitrine humide de Hiromi et quitta la salle de bains.
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Hiromi eut un geste de l'index qui semblait couper l'espace de sa main gauche.
-Incroyable, ici, on dirait vraiment un autre monde. Elle est super belle.
-Vous êtes ouverts jusqu'à quelle heure ? demanda-t-elle en rendant la bague au vendeur.
-Jusqu'à 21 heures.
-Hiromi, tu en as envie tout de suite ? dit Takamori Chieko ?
Oui, acquiesça Hiromi. Comment avaient-elles compris ? se demanda-t-elle. Lorsqu'on a envie d'une chose, il faut tout faire pour l'obtenir sans tarder car les choses changent de nature après une ou deux nuits et redeviennent ordinaires. Elles le savaient très bien comme elles savaient qu'il n'existait pas une seule lycéenne capable de travailler six mois dans un McDonald's pour se payer un sac Prada.
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L'endroit semblait calme, on entendait de la musique à l'autre bout du fil. Un morceau de musique classique connu. Le soleil s'était complètement couché, les lumières des néons fusant entre les buildings se mêlaient au vacarme d'une ambulance. Hiromi se demandait pourquoi elle trouvait tant de charme à la voix et à la manière de s'exprimer de Captain Eo. Il parlait d'un ton moqueur et pourtant, elle ne le ressentait pas ainsi. Lorsqu'il lui avait demandé si elle était lycéenne à Seishin, elle avait pensé qu'il devait aimer les filles de cet établissement et s'était sentie mal à l'aise. Elle se promit de lui poser la question quand elle le verrait. S'il disait oui, elle lui dirait que ce n'était qu'une apparence, qu'il ne fallait pas se laisser influencer par les noms et les marques. C'est une manière de penser dépassée, lui dirait-elle. Hiromi sentait son coeur battre comme elle pressait le pas en direction de Bunkamura. Elle avait l'impression d'avoir déjà entendu quelqu'un parler comme Captain Eo. Cette façon de s'exprimer lui disait quelque chose. La voix de l'annonce pour la loterie se faisait se faisait plus faible derrière elle. Ce qui était curieux, c'est qu'elle n'arrivait pas à mettre un âge sur cette voix et cette façon de parler. Il ne semblait pas se prendre au sérieux mais elle percevait une tension en l'écoutant. Hiromi finit par se souvenir. Un film qu'elle avait regardé en compagnie de Hirokazu. Elle avait oublié le titre mais c'était un film d'espionnage à suspense. Il ne s'agissait pas du personnage principal mais d'un autre espion plus âgé qui avait été capturé, le film commençait comme il allait être torturé. On lui brûlait le dos avec un chalumeau, on lui arrachait un à un les ongles avec une sorte de pince, on l'électrocutait. Comme on était sur le point de l'achever, on lui permettait de téléphoner à sa fille avant de mourir. La fille était jeune. L'espion ne voulait pas l'inquiéter et s'efforçait de plaisanter, de dire des bêtises. Mais la fille sentait instinctivement que quelque chose n'allait pas et se raidissait. La manière de s'exprimer de Captain Eo ressemblait à celle de cet espion, pensa Hiromi.
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Lorsqu'on a envie d'une chose, il faut tout faire pour l'obtenir sans tarder car les choses changent de nature après une ou deux nuits et redeviennent ordinaires. Elles le savaient très bien comme elles savaient qu'il n'existait pas une seule lycéenne capable de travailler six mois dans un McDonald's pour se payer un sac Prada.
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Moi, à la campagne, je me sens mal. J'ai horreur de la campagne au point de me sentir vraiment mal. ça me file la nausée et ce n'est pas à cause de l'odeur du fumier, c'est parce que là bas, l'autre n'existe pas. Tout le monde se connaît. il ya des gens qui soudain décident d'aller faire pousser des navets à la campagne, y en a même de plus en plus depuis quelque temps, mais en ce sont des gens au bout du rouleau, plus aucune énergie. Des gens qui ont renoncé à ce dont je te parle. Il faut de l'énergie pour rencontrer l'autre. ça fatigue vraiment. Mais moi, je pense que ne pas rencontrer l'autre, c'est la mort, c'est être mort.
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